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La programmation des élections législatives entachée d’anomalies Le pouvoir et ses atavismes en filigrane


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C’est demain, jeudi 10 mai, que les électeurs ont rendez‑vous avec les urnes pour choisir les candidats qui devront les représenter à l’Assemblée populaire nationale. Un jeudi, comme à l’accoutumée, alors que le week‑end a été changé depuis des années et que cette journée n’est plus consacrée au repos. Les autorités ont d’ailleurs annoncé qu’elle serait exceptionnellement chômée et payée pour permettre aux Algériens de remplir leur devoir ou d’encadrer l’opération du vote.

 

On savait les caisses de l’État pleines, mais au point de sacrifier de la sorte une journée de travail, cela ressemble à de la dilapidation du denier public. On aurait pu adapter les rendez‑vous du genre à la nouvelle semaine algérienne en appelant les citoyens à rejoindre l’isoloir un samedi. Et qu’on ne nous dise pas que le temps a manqué pour respecter les délais fixés par la loi car le président de la République avait toute latitude de convoquer le corps électoral bien plus tôt.

 

Cela aurait pu nous éviter une campagne électorale parasitée médiatiquement par celle des présidentielles françaises, qui a fait tant d’ombre à l’activité des candidats de l’émigration par exemple, et qui a aussi provoqué des réserves sur notre calendrier de la part de l’administration française. La France refusant un vote simultané sur le territoire français entre nos législatives et ses présidentielles.

 

Pourquoi diantre nos gouvernants versent‑ils dans l’improvisation en s’abstenant de prendre des précautions et laisser venir des couacs qui finissent par acculer notre machine étatique ? Pourquoi ne pas anticiper des situations dont les paramètres sont connus bien à l’avance ? On accumule les répercussions socioéconomiques négatives, en privant d’une ou deux journées de cours les élèves des écoles réquisitionnées pour la consultation, à cause d’une programmation négligée.

 

« À quoi pense donc le pouvoir ? » se demande le commun des mortels, interloqué par ce qui s’apparente à de la démission partielle en matière de gouvernance. On dit pourtant que gouverner, c’est d’abord prévoir. En commettant des impairs si grossiers dans la forme, le régime porte atteinte au fond, c'est‑à‑dire à la valeur de l’événement qu’on s’évertue à présenter comme décisif pour l’avenir du pays. Le chef de l’État, lui‑même, ayant comparé ces échéances législatives à un moment de la lutte de libération, on ne peut se figurer que le 1er Novembre ait pu déclencher une épopée aussi glorieuse avec un tel degré de tâtonnement qui a caractérisé la course au renouvellement de l’APN cette année.

 

Ce sont les limites des démarches emphatiques et populistes. Elles se voient rapidement contredites par la réalité, à cause du fossé qui sépare notre amour exalté pour le pays et notre cruelle manière, inconsciente ou délibérée, de lui causer des préjudices. La crédibilité ne se suffisant plus des professions de foi, on ne pourra plus jurer vouloir changer les choses en affichant les signes qui ne trompent pas sur nos atavismes. C’est la première leçon qu’on peut tirer de ces élections législatives, avant les résultats du scrutin.

 

Le pouvoir et ses atavismes en filigrane - Politique - Tout sur l'Algérie - page 1

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