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Le président malien agressé, 3 morts


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Avec Reuters Mis à jour le 21/05/2012 à 18:51 | publié le 21/05/2012 à 18:37

 

Au Mali, les forces de l'ordre ont tué trois personnes aujourd'hui à la suite de l'occupation du palais présidentiel de Bamako par des centaines de manifestants qui ont agressé le chef de l'Etat par intérim, Dioncounda Traoré, annonce la junte militaire. "Il a été emmené d'urgence à l'hôpital (...) ils l'ont roué de coups et ont déchiré ses vêtements", a déclaré Bakary Mariko, porte-parole du Comité national pour le redressement et le rétablissement de l'Etat (CNRDRE, nom officiel de la junte).

 

"Il s'agit d'une foule spontanée. On a relevé trois morts et plusieurs blessés parmi les manifestants. La sécurité de Dioncounda a tiré sur les gens", a-t-il dit en indiquant par téléphone que la foule quittait actuellement le palais. Auparavant, des centaines de personnes avaient fait irruption dans le palais présidentiel en affirmant qu'ils n'en partiraient pas avant la démission du président Traoré, selon un correspondant de Reuters sur place. Des manifestants ont déchiré des portraits du chef de l'Etat, dont ils réclament le remplacement par le capitaine Amadou Sanago, chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir le 22 mars. Les militaires postés autour du palais de Koulouba n'ont rien fait pour les empêcher d'entrer.

 

Slogans contre la Cédéao

 

Le capitaine Sanogo avait accepté ce week-end que le président Traoré reste au pouvoir pour un an afin de superviser la transition vers un pouvoir civil. Il s'était vu accorder en échange le statut et les privilèges réservés aux anciens chefs d'Etat.

"Il n'est pas question que Dioncounda reste à la tête du Mali", avait déclaré un manifestant escaladant la colline sur laquelle se trouve perché le palais présidentiel.

D'après un journaliste de Reuters, l'un des ponts de Bamako qui enjambe le fleuve Niger est bloqué par des pneus enflammés.

 

Des slogans hostiles à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a menacé de prendre des sanctions contre Sanogo s'il ne permet pas à Traoré de rester aux commandes, ont également été entendus. "La Cédéao ne devrait pas se mêler aux affaires du Mali", a affirmé un protestataire. L'organisation sous-régionale s'est engagée à dépêcher au Mali une force de 3.000 hommes pour l'aider à rétablir son autorité dans la moitié nord du pays, tombée le 22 mars aux mains des rebelles touaregs de l'Azawad et d'islamistes d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

 

In : lefigaro.fr

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