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Tahar Djaout ; une page contre l'oubli!


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Ne l'oublions pas, n'effaçons pas ses mots, ses combats, ses traits, ses oeuvres ...

 

 

Ces derniers jours de mai rappellent son départ ; les balles des criminels l'ont atteint un 26 mai 1993 ; il quittât ce monde à jamais quelques jours plus tard, un 02 juin!

 

Si vous avez une citation de lui, si vous voulez enrichir cette page, juste contribuer à perpétuer son souvenir , à le faire connaître des nouvelles générations... je vous remercierai tant de votre geste !

 

tahar_djaout12.jpg

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Ma citation préférée de Djaout:

 

« Il y a toujours dans le groupe en marche (en fuite?) un jeune homme à l'esprit délétère qui porte, en plus du poids du ciel affalé sur le désert, une peine supplémentaire – dans les couloirs de sa tête des milliers de battements d'ailes, des pâturages sans limites, des filles aux lèvres fruitières. Il connaît déjà la mer, la vastitude de l'eau dansante et l'écartèlement des rivages. Une solitude l'enveloppe, lui tisse une aura d'étrangeté, l'exclut de la caravane. C'est pourtant à lui de trouver l'eau, la parole qui revigore, c'est à lui de révéler le territoire – de l'inventer au besoin. C'est à lui de relater l'errance, de déjouer les pièges de l'aphasie, de tendre l'oreille aux chuchotements, de nommer les terres traversées. »

Tahar Djaout, L'invention du désert, 1987

 

Un lien pour lire Les Vigiles:

 

Bibliothèque Numérique Algérie: Les Vigiles - Tahar Djaout -

 

Le lien vers Shooting the writer réalisé par la bbc, toutes les partiesd sont dispo:

 

 

Lettre à Tahar Djaout, un hommage en kabyle:

 

 

Je l'adore aussi! Merci Nuna! Un style comme ça, on en trouve pas deux!

Merci pour tous les liens

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Lettre à Da L'mulud

par

 

Tahar Djaout

Lettre de Tahar Djaout à Mouloud Mammeri

arton57.jpg

 

Lettre de Tahar Djaout à Mouloud Mammeri

 

 

Cette lettre a été écrite par Tahar Djaout après la mort ( 25 le 1989 février ) de Mouloud Mammeri en 1989 et a été publiée par AWAL.

 

Comme il va être dur de devoir désormais parler de toi au passe! Quelques heures après ta mort, que ta famille et tes amis ignoraient encore, un universitaire qui venait d'assister a ce colloque d'Oujda d'ou tu revenais toi aussi m'entretenait de toi. Il me disait, entre autres, que tu avais passe sept heures a la frontière; trois heures et demie du cote algérien et autant du cote marocain. En dépit de ce que tu as donne a la culture maghrébine, tu demeurais un citoyen comme les autres, un homme qui n'a jamais demande de privilèges qui a, au contraire, refuse tous ceux qui lui ont été proposes. Depuis le prix littéraire qui a couronne ton premier roman et que tu as refuse d'aller recevoir, tu t'es méfie de toutes les récompenses parce que tu savais qu'elles demandaient des contreparties. Tu n'étais pas de ces écrivains qui voyagent dans les délégations officielles, dans les bagages des ministres ou des présidents, et qui poussent parfois le cynisme jusqu'a écrire, une fois rentres, des articles contre les intellectuels aux ordres des pouvoirs !

 

Tes rapports avec le pouvoir (tous les pouvoirs) ont été très clairs; une distance souveraine. Tu étais, au lendemain de l'indépendance, président de la première Union d'écrivains algériens. Mais le jour ou l'on était venu t'informer que l'Union allait passer sous l'autorité du Parti, tu avais remis le tablier avec cette courtoisie seigneuriale qui t'est coutumière. Tu n'acceptais aucune contrainte, aucun boulet a ton pied, aucune laisse a ton cou. Tu étais par excellence, UN HOMME LIBRE. Et c'est ce que AMAZIGH veut dire. Cette liberté t'a coûté cher. De toute façon, tu en savais le prix et tu l'a toujours accepte. Tu as été peut-être le plus persécute des intellectuels algériens, toi l'un des fils les plus valeureux que cette nation ait jamais engendres. Le soir ou la télévision avait annonce laconiquement et brutalement ta mort, je ne pus m'empêcher, en dépit de l'indicible émotion, de remarquer que c'était la deuxième fois qu'elle parlait de toi; la première fois pour t'insulter lorsque, en 1980, une campagne honteusement diffamatoire a été déclenchée contre toi et la deuxième fois, neuf ans plus tard, pour nous annoncer ta disparition. La télévision de ton pays n'avait aucun document a nous montrer sur toi; elle ne t'avait jamais filme, elle ne t'avait jamais donne la parole, elle qui a pérennise en des kilomètres de pellicule tant d'intellectuels approximatifs, tant de manieurs de plume aux ordres du pouvoir.

 

Mais je vais clore la le chapitre navrant et long des brimades. Ce serait faire affront a ta générosité et a ta noblesse d'âme que de m'attarder a l'énumération des injustices, des diffamations qui glissaient sur toi comme de simples égratignures, qui te faisaient peut-être mal a l'intérieur mais ne transparaissaient pas. Tes préoccupations étaient ailleurs, tu avais autre chose a faire. Et puis, tu respectais trop les autres, même lorsqu'ils te faisaient du mal. Sans avoir jamais prétendu donner de leçon, ta vie, ton comportement, ton courage et ton intégrité constituaient en eux mêmes un exemple et une leçon. C'est pourquoi, toi l'homme modeste et brillant qui ne se montre gène et pris de court que lorsqu'il s'agit de lui-même, tu as toujours été au coeur de ce qui fait ce pays. Et les 200 000 personnes venues de toute l'Algérie escalader ces "chemins qui montent" pour t'accompagner a ton ultime demeure au coeur du Djurdjura témoignent en quelque sorte de cela. Toi l'homme pacifique et courtois, toi qui ne claques les portes que lorsqu'un pouvoir ou une chapelle quelconque tente de t'embrigader, tu as aide, non par des déclarations fracassantes, mais par ta lucidité, par ton travail intellectuel minutieux et soutenu, au lent cheminement de la tolérance et de la liberté.

 

Qui peut oublier les débuts de l'année 80 ? Des hommes qui nient une partie de la culture de ce peuple (tout le monde heureusement a oublie leurs noms, car ce ne sont pas des noms que l'histoire retient) t'interdisent de prononcer une conférence sur la poésie kabyle. De partout, de Bejaia, de Bouira, de Tizi-Ouzou, la Kabylie se lève pour défendre ses poètes. Et c'est toute l'Algérie qui, peu a peu, année après année, rejettera les baillons, les exclusions, les intolérances, la médiocrité et qui un jour d'octobre descendra dans la rue pour l'affirmer en versant une fois encore son sang. Toi, l'humaniste sceptique et indépendant qui n'a jamais assené de vérité, qui n'a jamais juge personne, tu étais, presque malgré toi, en amont d'une prise de conscience.

 

Et voici que nous devons désormais nous passer de ta présence chaleureuse et brillante, de ta superbe intelligence, de ta bonne humeur a toute épreuve, de ton endurance physique (on peut difficilement t'imaginer malade, par exemple) qui te faisait faire des centaines de kilomètres par jour pour aller donner bénévolement une conférence et remonter tout de suite après dans ta voiture. Tu es mort au volant de ta 205 (une voiture de jeune) comme le jeune homme fougueux que tu as toujours été. Sois rassure, Da Lmulud, la dernière image que je garderai de toi ce n'est pas celle, émouvante, du mort accidente que j'ai vu mais celle de ce jeudi 16 février ou nous nous étions retrouves avec d'autres amis a Ighil-Bwamas pour discuter du tournage d'un film. Tu étais élégant et alerte comme toujours, en tennis. Tu étais le premier au rendez-vous. Tu nous plaisantais sur notre retard, disant que tu croyais te tromper de jour. Tu étais aussi le premier a repartir, toujours disponible et toujours presse. Tu avais beaucoup de choses a faire, a donner a cette culture que tu as servie généreusement, sans rien demander en retour, supportant au contraire avec dignité les brimades que ton travail t'attirait. Tu étais impatient en ce jeudi 16 février comme si tu savais déjà que le temps pressait. Je te vois monter dans ta 205 et démarrer bruyamment sur la route difficile tandis que nous étions encore a bavarder. C'était la dernière fois que je devais te voir vivant.

 

La jeunesse assoiffée de culture et de liberté t'a toujours reconnu comme l'une de ses figures symboliques, quelques intellectuels et artistes t'ont toujours témoigne amitié, respect ou admiration dans les moments les plus difficiles. Mais ces derniers mois, c'est tout le monde intellectuel et médiatique algérien qui a commence a comprendre ton importance et qui a recherche ton point de vue. C'est vrai que certains medias, qui avaient peur de "se compromettre", te sont demeures fermes jusqu'a ta mort. Mais que de projets auxquels des gens voulaient t'associer ! que de journaux t'ont interviewe ! Et toi, porte et comme enivre par cette brise de liberté, tu te démenais, tu prenais ta voiture, sillonnais les routes et te rendais partout ou l'on te sollicitait. Oran, Ain-El-Hammam (ou tu devais rendre hommage a Si Mohand ou Mhand et ou l'on t'avait offert un burnous), Bejaia. Et enfin Oujda. Au mois de janvier, a Bejaia, ta conférence sur la culture berbère a draine tellement de monde qu'aucun édifice ne pouvait le contenir. Et c'est dans le stade de la ville que des milliers de gens t'ont écoute et ont discute de leur culture. Quelle belle revanche sur l'interdiction de ta conférence en 1980 ! Quel trajet parcouru depuis cette date sur le chemin de l'expression libre !

 

Je te revois a cette époque ou nous préparions l'entretien qui allait paraître aux éditions Laphomic. Je me rappelle la vivacité de ton intelligence, ton sens de la repartie, ta pudeur et ta gène lorsque nous sortions du domaine de l'esthétique ou des idées et que je te demandais de parler de toi-même ( ton combat nationaliste, par exemple, ton militantisme au MTLD, ce que tu as souffert durant la guerre, tu ne les évoquais jamais même lorsqu'on te contestait ton passe ou qu'on t'en fabriquait un autre ). Je me rappelle surtout ta jeunesse indéfectible. Je nous revois prenant des glaces dans l'un de ces innombrables salons de thé qui encombrent la rue Ben M'hidi ou dans le café "Le Véronèse" a Paris.

 

Tu seras toujours près de nous, éternel jeune homme des Ath Yenni et d'Algérie.

 

Qim di lehna

Tahar Djaout

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Guest jagellon

Sombre sombre sombre sombre sombre sombre période! Jamais on ne pourra évaluer la perte occasionnée par les hordes de la mort. La perte a été plus qu'humaine, beaucoup plus. Aucun algérien n'a envie de revoir les images de Djaout, Mekbel, El Yabes, Alloula, Baba Ahmed, Maatoub, Yefsah, des dizaines d'auteurs , d'artistes et des centaines de milliers d’innocents que nous les survivants ne devrons jamais oublier. Paix a eux, allah yerhamhoum!

 

Permet moi rrroule de citer le dernier billet, oh combien prémonitoire, de Said Mekbel . Je ne pourrais pas parler de Djaout, jamais.

 

Ce voleur qui……

Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui.

Ce père qui recommande à ces enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui

Ce mauvais citoyen qui traine au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui.

Cet individu pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui.

C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sur d’arriver à son travail. Et lui qui quitte le soir son travail sans être certain d’arriver à sa maison.

Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui.

C’est lui qu ‘on menace dans le secret d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qui sait, ce citoyen nu et désemparé….

Cet homme qui fait le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui.

Ce cadavre sur lequel on recoud une tête décapitée, c’est lui.

C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autre que ses mains, rien d’autre que ses petits écrits, lui qui espère contre tout, parce que, n’est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier.

 

Lui qui est tous ceux-là et qui est seulement journaliste

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: 40:

Sombre sombre sombre sombre sombre sombre période! Jamais on ne pourra évaluer la perte occasionnée par les hordes de la mort. La perte a été plus qu'humaine, beaucoup plus. Aucun algérien n'a envie de revoir les images de Djaout, Mekbel, El Yabes, Alloula, Baba Ahmed, Maatoub, Yefsah, des dizaines d'auteurs , d'artistes et des centaines de milliers d’innocents que nous les survivants ne devrons jamais oublier. Paix a eux, allah yerhamhoum!

 

Permet moi rrroule de citer le dernier billet, oh combien prémonitoire, de Said Mekbel . Je ne pourrais pas parler de Djaout, jamais.

 

Ce voleur qui……

Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui.

Ce père qui recommande à ces enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui

Ce mauvais citoyen qui traine au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui.

Cet individu pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui.

C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sur d’arriver à son travail. Et lui qui quitte le soir son travail sans être certain d’arriver à sa maison.

Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui.

C’est lui qu ‘on menace dans le secret d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qui sait, ce citoyen nu et désemparé….

Cet homme qui fait le vœu de ne pas mourir égorgé, c’est lui.

Ce cadavre sur lequel on recoud une tête décapitée, c’est lui.

C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autre que ses mains, rien d’autre que ses petits écrits, lui qui espère contre tout, parce que, n’est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier.

 

Lui qui est tous ceux-là et qui est seulement journaliste

 

Merci Jag! (MEKBEL a tout dit, pour Djaout et pour lui même ; poignant)

Oui, nous leur devons au moins la remémoration ... (allah yerhamhoum)

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Ses écrits étaient tantôt poétiques, tantôt engagés.

Il magnait le verbe de façon remarquable.

 

 

 

 

Dans la ville oppressante où il vivait et où il vit encore, le Rêveur avait échafaudé – oh! Il n'ose plus le faire – des rêves sur la cité idéale où il aimerait vivre et voir s'épanouir ses enfants.

Il y aurait d'abord de la verdure – arbres et pelouses -, beaucoup de verdure qui fournirait l'ombre, la fraîcheur, les fruits, la musique des fleurs et les gîtes d'amour.

Il y aurait des créateurs de beauté, de rythmes, d'idylles, d'édifices, de machines. (...) Mais la vie avait continué, avec son masque de laideur et de désillusion.

Puis le rêve lui-même devint interdit.

Des hommes, se prévalant de la volonté et de la légitimité divines, décidèrent de façonner le monde à l’image de leur rêve à eux et de leur folie.

Le résultat est là, sous les yeux : couples forcés, attelés sous le même joug afin de perpétuer et multiplier l’espèce précieuse des croyants.

Les femmes réduisent leur présence à une ombre noire sans nom et sans visage.

Elles rasent les murs, humbles et soumises, s’excusant presque d’être nées.

Les hommes devancent leurs femmes de deux ou trois mètres ; ils jettent de temps en temps un regard en arrière pour s’assurer que leur propriété est toujours là : ils sont gênés, voire exaspérés, par cette présence à la fois indésirable et nécessaire. »

 

Tahar Djaout, Petite fiction en forme de réalité, dans Ruptures n° 16,

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Ses écrits étaient tantôt poétiques, tantôt engagés.

Il magnait le verbe de façon remarquable.

 

 

 

 

Dans la ville oppressante où il vivait et où il vit encore, le Rêveur avait échafaudé – oh! Il n'ose plus le faire – des rêves sur la cité idéale où il aimerait vivre et voir s'épanouir ses enfants.

Il y aurait d'abord de la verdure – arbres et pelouses -, beaucoup de verdure qui fournirait l'ombre, la fraîcheur, les fruits, la musique des fleurs et les gîtes d'amour.

Il y aurait des créateurs de beauté, de rythmes, d'idylles, d'édifices, de machines. (...) Mais la vie avait continué, avec son masque de laideur et de désillusion.

Puis le rêve lui-même devint interdit.

Des hommes, se prévalant de la volonté et de la légitimité divines, décidèrent de façonner le monde à l’image de leur rêve à eux et de leur folie.

Le résultat est là, sous les yeux : couples forcés, attelés sous le même joug afin de perpétuer et multiplier l’espèce précieuse des croyants.

Les femmes réduisent leur présence à une ombre noire sans nom et sans visage.

Elles rasent les murs, humbles et soumises, s’excusant presque d’être nées.

Les hommes devancent leurs femmes de deux ou trois mètres ; ils jettent de temps en temps un regard en arrière pour s’assurer que leur propriété est toujours là : ils sont gênés, voire exaspérés, par cette présence à la fois indésirable et nécessaire. »

 

Tahar Djaout, Petite fiction en forme de réalité, dans Ruptures n° 16,

 

Oui, l'agitateur des mots ...

Merci pour cet extrait de "Ruptures" :)

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Djaout et la poésie ...

 

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Le premier recueil poétique de Tahar Djaout est publié en 1975, alors qu'il est âgé de vingt et un ans. Il est déjà saisi par la complexité, l'étrangeté du monde, percevant les barrières qui cernent la vie : répression, étouffement, intolérance...

Le titre de ce recueil est Solstice barbelé. Dès cet ouvrage, le statut du poète est un statut de tourmente. Il est l'homme de trop qui n'a pas de place dans la Cité: ''Incarcérez donc / Ce gros consommateur de rêves''. L'indifférence ambiante, l'ignorance de l'autorité s'appliqueront à le dévaloriser, à le marginaliser. Dans cette situation, l'acte d'écrire et de lire la poésie se fait dans la honte et la clandestinité.

A partir de cette première étape d'écriture apparaissent les métaphores de l'oppression tentaculaire — ''Meurt la dernière luciole (...) / Se tisse la nuit réticulaire (...) / Et partout à l'horizon" (Tentacules Arachnéennes) — , de l'errance, de l'ensablement... qui ne cesseront d'habiter l'oeuvre à venir de Tahar.

 

Extrait de Tahar Djaout ou la parole pérenne par Soumya Ammar Khodja

http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/4_12_33.pdf

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Ses oeuvres littéraires ...

 

- Solstice barbelé (Ed Naaman) Canada 63 pages 1975.

- L'Arche à vau-l'eau (Ed st Germain des-prés) France 80 pages 1978.

- l'Oiseau minéral (Ed l'Oryete) 17 pages 1980.

- Insulaire et Cie (Ed l'Oryete) 17 pages 1980.

- l'Exproprié (Ed SNED) Alger, Roman 149 pages 1981.

- l'Etreinte du sablier (Ed Cridish) Oran 49 pages 1983.

- Les Rets de l'Oiseleur (Ed ENAL) Nouvelles 173 pages 1984.

- Les Chercheurs d'os (Ed du Seuil) Roman 154 pages 1984.

- Les Mots migrateurs (Ed OPU) Alger 1984.

- L'Invention du désert (Ed du Seuil) Paris .Roman 218 pages 1987.

- Mouloud MAMMERI (Ed OPU) Alger. Entretien 1987.

- Les Vigiles (Ed François MAJAULT) Paris. Roman 1991

 

Tahar-Djaout-D.Far-s.jpg

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Que la paix soit sur lui en ce jour saint !

 

Un trés grand homme avant tout !

 

Le Dernier été de la raison voici le titre de son dernier écrit découvert 6 ans aprés sa mort ...

 

Oui, Merci Missy!

41DK6T7RCQL._SS500_.jpg

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De rien merci à toi pour le topic :)

J'essayerais de partager les premieres pages en les scannant :04: ça vous donnera peut etre l'envie de le lire si cela n'est pas déja fait :)

 

Non, pas lu! :)

Je commence à lire Djaout! (mieux vaut tard que jamais)

Après les vigiles, j'ai entamé Mouloud Mammeri!

 

Je compte bien avoir toutes ses oeuvres, déjà pour mon plaisir, et aussi pour sa mémoire, celle de son combat!

 

Ce serait magnifique de poster, même un seul scann :D

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  • 7 months later...

une amitié si courte ..mais oh combien forte !

 

j"ai eu l'immence plaisir d'avoir connu cet homme ..tres peu ..certe ...

3 rencontres .....m'ont suffit pour saisir toute l'humanité de ce grand Monsieur .....

 

la 3 eme se fut une semaine a peine avant qu'ils soit lachement assassiné !

 

je me rappellerais toujours de ce debut d'eté ...ou rentrant chez moi ....dans une periode ou les assassinats des meilleurs d'entre nous se multipliaient ...ma femme m'acceuille avec : tu sais ton ami avec qui tu etais la semaine passé ..il l'ont tué .j'avais saisi tout de suite .....je me rappelle ....etre entré dans un silence et un mutisme absolu ..une complete cathatonie de 48 heures ....j'avais une attaque qui m'a value une paralysie maxilo faciale .qui a duré 2 mois ....

 

c'est la première fois que je le raconte ....

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Sa mort a été un coup très dur pour beaucoup d'algériens.

 

j'espère que vous êtes guéri Belkarem.

 

sais-tu qu,un algerien, zaama ecrivain, a dit de sa mort que c,etait une perte pour la france et non pour l,algerie ? cet ecrivain s,appelle tahar ouettar.

et oui, en algerie il y a des ecrivains censes etre humanistes qui se rejouissent de la disparition d,un des leurs et meme qu,il le soit d,une facon abjecte.

l,algerie des mirages.

 

allah irahmou w iwsse3 3lih, djaout bien sur.

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sais-tu qu,un algerien, zaama ecrivain, a dit de sa mort que c,etait une perte pour la france et non pour l,algerie ? cet ecrivain s,appelle tahar ouettar.

et oui, en algerie il y a des ecrivains censes etre humanistes qui se rejouissent de la disparition d,un des leurs et meme qu,il le soit d,une facon abjecte.

l,algerie des mirages.

 

allah irahmou w iwsse3 3lih, djaout bien sur.

 

Oui je me souviens de ce qu'avait dit tahar ouettar.C'était de de toute façons l'ennemi notoire des écrivains algeriens francophones.

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une amitié si courte ..mais oh combien forte !

 

j"ai eu l'immence plaisir d'avoir connu cet homme ..tres peu ..certe ...

3 rencontres .....m'ont suffit pour saisir toute l'humanité de ce grand Monsieur .....

 

la 3 eme se fut une semaine a peine avant qu'ils soit lachement assassiné !

 

je me rappellerais toujours de ce debut d'eté ...ou rentrant chez moi ....dans une periode ou les assassinats des meilleurs d'entre nous se multipliaient ...ma femme m'acceuille avec : tu sais ton ami avec qui tu etais la semaine passé ..il l'ont tué .j'avais saisi tout de suite .....je me rappelle ....etre entré dans un silence et un mutisme absolu ..une complete cathatonie de 48 heures ....j'avais une attaque qui m'a value une paralysie maxilo faciale .qui a duré 2 mois ....

 

c'est la première fois que je le raconte ....

 

Merci pour votre témoignage Belkarem!

On ne peut être insensible à sa mort, de plus est si on l'a connu, comme vous et qu'on a conscience de cette perte!

C'est non seulement un homme singulier, un intellectuel, mais c'était aussi une des lueurs d'espoir du changement et de la formation de nombreuses générations à l'apprentissage de la liberté de penser!

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sais-tu qu,un algerien, zaama ecrivain, a dit de sa mort que c,etait une perte pour la france et non pour l,algerie ? cet ecrivain s,appelle tahar ouettar.

et oui, en algerie il y a des ecrivains censes etre humanistes qui se rejouissent de la disparition d,un des leurs et meme qu,il le soit d,une facon abjecte.

l,algerie des mirages.

 

allah irahmou w iwsse3 3lih, djaout bien sur.

 

:mdr: :mdr: J'ai pas pu m'en empêcher!

Oui, c'est vraiment désolant que des écrivains aient pris parti contre lui! bah oui, faut se faire un nom autrement.

Tahar Djaout est rentré de France pour mener le combat que beaucoup n'ont pas pu mener, le combat pour la démocratie.

Ceux qui l'ont traité d'assimilationniste sont allés se soigner en France, mais bon, c'est pas nouveau.

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Extrait de « La mémoire, toujours ! » Zineb BENALI –

 

« J’ai le geste entravé . . . mais le Verbe libre », disait le bateleur, poète et penseur, de Mouloud Mammeri,

à la fin de « La Cité du Soleil ».

Ce personnage du refus avait voulu empêcher que le peuple soit privé de son

droit à l’intelligence et au questionnement.

Mais lorsque ceux pour lesquels il avait forgé l’hymne de lumière,

lui tournèrent le dos, le livrant ainsi aux lames des meurtriers, il avait lancé : « Mes frères . . . Pourquoi

m’abandonnez-vous ? »

 

Ces derniers mots du poète, cette question posée au-delà de laquelle il n’est plus de

retranchement possible nous accule aujourd’hui.

Pourquoi l’avons-nous laissé assassiner ? Malheur au peuple

qui laisse tuer son poète, son penseur, son artiste et son rêveur ! Malheur ! Car il est lui-même en danger.

Les assassins ne se trompent jamais et jamais la violence n’est aveugle !

Il s’agit bien de tuer l’avenir et de bloquer toutes les perspectives.

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un Homme, une vie, une Oeuvre

 

RAISON DU CRI

 

s'il n'y avait ce cri,

en forme de pierre aiguë

et son entêtement à bourgeonner

 

s'il n'y avait cette colère,

ses élancements génésiques

et son soc constellant,

 

s'il n'y avait l'outrage,

ses limaces perforantes

et ses insondables dépotoirs,

 

l'évocation ne serait plus

qu'une canonnade de nostalgies,

qu'une bouffonnerie gluante,

 

le pays ne serait plus

qu'un souvenir-compost,

qu'un guet-apens

pour le larmier.

 

 

Extrait de "Perennes" - 1983

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Une très bonne expression

 

Sa célèbre phrase que nous avons fait notre.

 

"Le silence, c'est la mort / Et toi, si tu parles, tu meurs / Si tu te tais, tu meurs / Alors, parle et meurs"

 

Repose en paix Tahar.

 

J'aime beaucoup cette expression de Tahar .

Malgré qu'ils tuent le corps ,mais ne peuvent pas tuer nos pensées;

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Extrait de « La mémoire, toujours ! » Zineb BENALI –

 

« J’ai le geste entravé . . . mais le Verbe libre », disait le bateleur, poète et penseur, de Mouloud Mammeri,

à la fin de « La Cité du Soleil ».

Ce personnage du refus avait voulu empêcher que le peuple soit privé de son

droit à l’intelligence et au questionnement.

Mais lorsque ceux pour lesquels il avait forgé l’hymne de lumière,

lui tournèrent le dos, le livrant ainsi aux lames des meurtriers, il avait lancé : « Mes frères . . . Pourquoi

m’abandonnez-vous ? »

 

Ces derniers mots du poète, cette question posée au-delà de laquelle il n’est plus de

retranchement possible nous accule aujourd’hui.

Pourquoi l’avons-nous laissé assassiner ? Malheur au peuple

qui laisse tuer son poète, son penseur, son artiste et son rêveur ! Malheur ! Car il est lui-même en danger.

Les assassins ne se trompent jamais et jamais la violence n’est aveugle !

Il s’agit bien de tuer l’avenir et de bloquer toutes les perspectives.

 

ça résume le mal d'une société qui perd un penseur, le plus dur encore c'est de le laisser assassiner une seconde fois en occultant et enterrant avec lui son souvenir et son oeuvre!

Merci Jonquille!

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