Jump to content

Moubarek condamné, la rue se soulève.


Recommended Posts

Le Caire (Egypte), samedi soir. Le candidat des Frères musulmans à la présidentielle, mohamed Morsi, s'est joint aux manifestants protestants contre le verdict, les appelant à poursuivre la révolution.

Le Caire (Egypte), samedi soir. Le candidat des Frères musulmans à la présidentielle, mohamed Morsi, s'est joint aux manifestants protestants contre le verdict, les appelant à poursuivre la révolution. | AFP

 

 

 

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak, 84 ans, a été condamné samedi à la prison à vie pour la mort de plus de 800 manifestants durant la révolte contre son régime début 2011. De brefs heurts ont éclaté devant et à l'intérieur du tribunal à l'énoncé du verdict par le juge Ahmed Rifaat, faisant 24 blessés.

La télévision a montré des images d'un jeune homme le cou ensanglanté, tandis que des hommes en venaient aux mains.

 

Présent à l'audience, allongé sur une civière en raison de son état de santé, l'ancien chef d'Etat avait plaidé non-coupable. La peine capitale avait été requise contre l'ancien Rais. «Nous allons faire appel. Ce verdict est plein de failles juridiques», a annoncé l'un de ses avocats, Yasser Bahr. L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli a également été condamné à la prison à vie.

 

Ramené à la prison du Tora, au sud du Caire, pour y purger sa peine, le président égyptien déchu a refusé de quitter l'hélicoptère. «Il pleurait et ne voulait pas quitter l'hélicoptère. Des membres de la sécurité ont dû le convaincre de sortir», a raconté un responsable de la sécurité. La télévision et l'agence officielle Mena ont annoncé qu'il «a souffert d'un problème de santé surprise à son arrivée». Un masque à oxygène lui a été appliqué, selon des sources de sécurité. La santé de l'ancien président a fait l'objet de nombreuses spéculations: il souffrirait de problèmes cardiaques ou d'un cancer comme l'avait assuré son avocat mais ce qui a été démenti par le ministère de la Santé.

 

Huit accusés acquittés

 

Les deux fils de l'ancien président, Alaa et Gama, n'ont pas été condamnés : les faits de corruption qu'on leur reprochait sont prescrits, estime le juge. Les six anciens hauts responsables de la sécurité également sur le banc des accusés ont également été acquittés. «Nul et non avenu ! Nul et non avenu !», «Le peuple veut la purge de la justice !», ont crié des avocats, furieux après cet acquittement et cette non condamnation. Les avocats, constitués partie civile, craignent aussi que Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, soient acquittés en appel.

 

Le verdict a été qualifié de «farce» par le candidat des Frères musulmans à l'élection présidentielle, Mohammed Morsi dans une déclaration sur le réseau twitter. La puissante confrérie islamiste a appelé à manifester en masse contre l'acquittement de six anciens hauts responsables de la police. «Si les chefs de la police sont innocents, alors qui a tué les manifestants ?», s'est interrogé un haut responsable des Frères, Mahmoud Ghozla.

 

Des dizaines de milliers de personnes dans la rue

 

Des centaines de milliers de manifestants en colère sont descendus dans les rues à travers l'Egypte peu après la condamnation du président déchu. «Soit nous obtenons justice pour nos martyrs, soit nous allons mourir comme eux», scandait la foule rassemblée place Tahrir. Les manifestants du Caire ont été rejoints par le candidat des Frères musulmans à la présidentielle, Mohammed Morsi, qui affrontera le dernier Premier ministre de l'ancien président, Ahmad Chafiq, au second tour les 16 et 17 juin. Il a estimé que les protestataires devaient exiger une élection libre et le transfert du pouvoir par l'armée, et appelé le peuple egyptien à poursuivre sa «révolution». Entouré de militants qui lui ont ouvert un passage au milieu de la foule, il est rapidement reparti.

 

On dénombrait également de 4.000 à 5.000 manifestants à Alexandrie (nord), et 1.500 à Ismaïliya, sur le canal de Suez. Des manifestations ont aussi eu lieu à Suez, à l'est du Caire, et à Port-Saïd (nord-est) d'après des témoins. Certains jugent le verdict trop clément et réclament la pendaison de Hosni Moubarak, tandis que d'autres craignent que l'acquittement des six anciens responsables de la sécurité ne soit synonyme d'impunité pour la police, accusée de violations systématiques des droits de l'Homme..

 

Jugé depuis le 3 août 2011, Hosni Moubarak, au pouvoir pendant presque 30 ans, est le premier des dirigeants emportés par le Printemps arabe à comparaître en personne. Pas moins de 5 000 policiers et 2 000 soldats ont été déployés pour assurer la sécurité du procès. Le verdict intervient entre les deux tours de l'élection présidentielle.

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...