Le non cléricalisme algérien

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Le pouvoir algérien est il toujours prêt à s'insurger

 

contre tout pouvoir de type religieux? je me pose ces questions depuis la

 

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Cet anticléricalisme de principe repose, dans l'Islam, sur le refus de tout

 

intermédiaire, médiateur, intercesseur, entre l'homme et Dieu. Le temps des

 

prophètes est clos avec Mohammed, « le sceau de la prophétie ». Le Musulman

 

se tient seul devant Dieu. Pour aller à Dieu, il a le Coran et la Sunna, et

 

ceci suffit. L'Islam, c'est l'homme seul (au milieu d'autres hommes

 

également seuls) face à Dieu seul. Personne n'a le droit de s'interposer

 

entre lui et Dieu pour lui imposer quoi que ce soit.

 

Cet anticléricalisme farouche repose aussi sur ce que la Charte Nationale

 

appelle « l'égalitarisme foncier » de l'Islam. D'une part, en effet, tous

 

se considèrent comme égaux devant Dieu (« le sang de tout Musulman vaut le

 

sang de tout Musulman »). D'autre part, par voie de conséquence, tous se

 

considèrent comme égaux entre eux. Ici, c'est la théocratie qui fonde la

 

démocratie et son égalitarisme. L'Algérien - et pas seulement parce qu'il

 

est musulman - ne se reconnaît aucun autre maître ni seigneur que Dieu. A

 

ses yeux, personne ne détient quelque droit que ce soit qui l'autorise, au

 

nom de Dieu, à s'élever au dessus de qui que ce soit. Le vieil adage dit :

 

celui qui élève sa tête au dessus de celles des autres, il faut la lui

 

couper.

 

Enfin, en Algérie, l'Islam se veut particulièrement soucieux de l'autonomie

 

de chaque conscience individuelle. Chacun n'est responsable, en définitive,

 

que devant Dieu, aussi bien pour l'interprétation de la Loi que pour la

 

détermination de ses actes. L'exercice de la liberté est une affaire

 

d'abord entre l'homme et Dieu. L'Algérien, parce qu'il est musulman, ne

 

reconnaît d'autre juge que Dieu. Les juges de cette terre pourront disposer

 

de sa vie; seul Dieu peut disposer de son âme. La société algérienne se

 

veut, non pas une société libertariste (chacun y faisant ce qu'il veut),

 

mais une société d'hommes libres n'ayant, en définitive, de compte à rendre

 

qu'à Dieu.