L'Algérie, fragments de mémoire!

[evasion 10]

Je te cherche dans l’émeraude de la chevelure des fiers

palmiers de ton désert calciné de lumière.

 

Je te cherche sur les parois gémissantes des grottes du Dahra

ncendiées par la haine du colonisateur.

Je te cherche dans le cœur lugubre des geôles dont les murs

suintent encore des cris de douleur des miens suppliciés

par l’Histoire.

 

Je te cherche dans les flots bleus de la Mer du Milieu déchirée

par ces êtres étranges venus assujettir tes enfants.

 

Je te cherche dans les feuilles tendres des figuiers dont la

caresse emplie mon cœur des senteurs de ta Kabylie

éternelle.

 

Je te cherche dans le toupet flamboyant des genêts qui

incendient tes collines et tes vallons en envahis par le

printemps en fleurs.

 

Je te cherche dans la profondeur azurée du ciel dont

l’immensité se souvient du sourire de tes enfants.

 

Je pars à ta quête, en compagnie de la lune, dont la

couronne laiteuse me convie aux retrouvailles avec la

mosaïque des images de tes filles au regard de braise.

 

Je te trouve dans le corps noueux des oliviers centenaires

dont l’écorce me conte les secrets de amazighes intrépides

et fiers.

 

Je te trouve dans l’immensité ondoyante et sableuse du Sahara

dont les arêtes portent les traces vivaces de ton Histoire

multimillénaire.

 

Je te trouve dans les clameurs nées dans le cœurs de tes

enfants qui, un jour, ont bu le feu pour disperser les voiles de

l’esclavage.

 

Je t’entends dans les mélodies envoûtantes de ces ribambelles

d’enfants qui remplissent tes rues de leurs cris de joie.

 

Je te sens sur les chemins bordés de colères et de détermination

qui mènent les esprits vers le firmament libéré.

 

Je te hume dans les sylvestres senteurs du majestueux Djurdjura

et des cimes enneigées du vénérable Aurès.

 

Ta mémoire traverse le temps, emportée par la fulgurance

des tragique moments qui ont endolori tes espoirs.

 

Ton souffle, nourri de l’inextinguible soif d’espace, perpétue ses

douces caresses des matins qui invitent à la méditation.

 

Ton âme bercée par la lumineuse psalmodie arrivée des confins

des Orients rêve de paix retrouvée et de sagesse.