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Le DG de la chaîne 4 bientôt jugé pour harcèlements : «Toi aussi tu vas écarter les cuisses...»


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Le directeur a les mains baladeuses. Il aime peloter les journalistes, faire des réflexions salaces, claquer des « bises » aux filles et faire des propositions indécentes, menacer avec des propos crus du genre « toi aussi tu va écarter les cuisses ». Le directeur propose aux femmes de les mettre dans son lit et quand elles lui résistent ou refusent, il les sanctionne en le mettant au placard. Ce manège aura duré presque deux ans, de 2009 à 2011, avant que les victimes ne décident de briser l’omerta pour s’en remettre, d’abord à la presse, puis à la justice.

 

Lorsque le procureur près le tribunal de Sidi Mhamed, à Alger, reçoit le 11 août 2011 la plainte pour « harcèlements sexuels » déposée 8 jours plutôt par trois journalistes de la chaîne 4 contre leur directeur, il décide présentement de refiler la patate chaude au procureur général (PG) de la Cour d’Alger. Ce dossier là sent le soufre.

 

Trois femmes journalistes qui déposent plainte contre le directeur général d’une chaîne qui appartient au groupe de la télévision publique, vieux monsieur de 76 ans, un des piliers de la radio et de la télévision algérienne et qui affiche sa proximité vraie ou prétendue avec le chef de l’Etat et sa famille, ce dossier sent plus que le souffre.

 

C’est de la nitroglycérine à manipuler avec une extrême délicatesse.

Dossier sulfureux

 

L’homme au centre de ce dossier sulfureux est Said Lamrani. Un sacré personnage, ce M. Lamrani.

 

Aujourd’hui âgé de 76 ans, 50 ans de carrière à la radio, il fut directeur de la chaîne 2, radio kabyle, pendant plusieurs décennies avant d’être nommé par décret en mars 2009 directeur de la chaîne 4, la télévision amazigh (berbère).

 

En plus de cette exceptionnelle carrière débutée en 1951, M. Lamrani est un puissant. Du moins, prétend-t-il. Il se prévaut de la proximité et de la protection du chef de l’Etat, de sa famille et de son entourage. Son ex-épouse serait originaire de Tlemcen, le fief du président et il aurait fait la connaissance de celui-ci dans les années 1970 lors d'un concert de Samy El Djazairi.

 

Vrai ou faux, ses allégations lui valent d’être indéboulonnable, intouchable.

 

Intouchable

 

Intouchable, il l’était pendant très longtemps. Durant ces décennies où il officiait comme directeur de la radio kabyle, l’homme aurait attenté à la réputation des femmes journalistes qui y travaillaient. Mais à l’époque, personne n’osa lui tenir tête. Sauf Sonia Aït Ahmed, ancienne animatrice à la chaîne II.

 

Sonia a déposé en novembre 1995 une plainte au tribunal d’Alger contre M. Lamrani pour harcèlement moral et sexuel. Mais l’affaire a vite été étouffée non sans conséquences pour la journaliste. « Il m’a envoyé deux jeunes femmes de main pour me tabasser, témoigne-t-elle dans El Watan en 2011. Je m’en suis sortie avec 21 jours d’incapacité de travail pour coups et blessures. L’affaire ayant été vite étouffée, j’ai préféré quitter mon travail que de l’avoir comme responsable. »

 

Intouchable encore M.Lamrani ?

 

Enquête préliminaire

 

Pas pour le PG de la Cour d’Alger qui demande ce mois d'août 2011 l’ouverture d’une enquête préliminaire suite à cette plainte déposée le 3 août par maitre Youcef Dilem, l’avocat des trois plaignantes.

 

Le 27 août 2011, le dossier atterrit donc au commissariat de Cavignac, à Alger, au service de la police judiciaire. Trois plaignantes et 4 témoins dont nous ne révélerons pas les noms pour protéger leur anonymat seront auditionnés par les policiers dans le courant du mois de septembre 2011. D’autres employées de la chaîne 4 n’ont pas souhaité se constituer partie civile bien qu’elles affirment être victimes de pratiques présumées de ce directeur.

 

Occupant des responsabilités au sein de la chaîne amazigh, âgées entre 30 et 40 ans, l’une mariée, l’autre divorcée et la troisième célibataire, les trois plaignantes décriront aux policiers, puis plus tard au juge d’instruction, par le menu détail les assauts du directeur, les harcèlements, les propositions, les brimades…

 

« Elles ont écarté les cuisses sauf toi.»

 

Nacera* explique que le directeur adore faire les bises à tout le monde, de la femme de ménage jusqu’aux journalistes. Un jour, raconte-t-elle, une journaliste refuse de faire la bise au directeur, elle est aussitôt mise à l’écart. Parfois, il vise directement les lèvres, précise Nacera.

 

Depuis que Nacera a exprimé son mécontentement à l’égard du comportement de son directeur, celui-ci a redoublé ses assauts. Nacera raconte encore ces propos que lui aurait tenus le DG un jour qu’elle a repoussé, une fois de plus, ses avances : « Elles ont écarté les cuisses sauf toi. Tu te prends pour qui ? Tôt ou tard, je vais t’avoir…»

 

Nacera racontera encore comment se comporte le directeur lors des réunions de rédaction. Devant les collègues de sexe masculin éberlués, M.Lamrani passe ses mains partout, palpe les avant-bras, sent les cheveux des femmes, effleure les poitrines, les hanches, embrasse les nuques. Il a toujours un mot salace, dit-elle, un propos déplacé, une phrase équivoque. « Ton mari a de la chance... », peut-il souffler dans l’oreille d’une journaliste.

 

Nacera déclare encore que le directeur convoque souvent les journalistes femmes dans son bureau non pour des motifs professionnels, mais pour évoquer des conversations passionnelles, des histoires de coucheries. Même les remises de fiche de paie du personnel se font dans le bureau du DG, de main à main, et non par courrier.

 

Fiches de paie remise de main à main

 

Djamila est l’autre plaignante qui a déposé devant les policiers de Cavignac. Un jour, dit-elle, elle sollicite une entrevue avec le directeur pour intervenir en faveur d’une employée qui s’estime brimée par la direction. Dans le bureau, l’échange est bref mais vif. « Moi je peux régler son problème, répond le directeur. Mais tu dois comprendre qu’il faut une contrepartie à ce service ».

 

Djamila explique à son supérieur qu’elle ne comprend pas le sous-entendu, la nature de la contrepartie. « On couche ensemble », répondra-t-il. Djamila quittera le bureau en pleurs.

 

Saadia est mère de deux enfants, son père avait été assassiné par des terroristes durant les années 1990. Aux policiers qui l’auditionnent ce 22 septembre 2011, elle explique qu’elle travaille dur pour élever ses enfants, qu’elle considère son directeur, de 35 ans son ainé, comme son paternel. Mais des agissements de ce « paternel », elle a trop enduré, plus que nécessaire.

« Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

 

Ce paternel là, il la force à lui faire la bise tous les jours et Saadia accepte de peur d’être écartée, blacklistée, virée. Un jour, affirme-t-elle, cet homme l’a enlacée puis forcée à avoir des rapports sexuels avec lui. Mais Saadia l’a repoussée et s’est plainte auprès de sa responsable hiérarchique. Quand celle-ci demande des explications au directeur, celui-ci répond, sûr de lui, sûr de sa puissance, sur de son bon-vouloir : « Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

 

C'est que les témoignages des trois plaignantes sont corroborés par ceux des 4 témoins qui seront entendus par les agents de la police judiciaire ainsi que par le juge d’instruction.

 

Lyas n’a pas hésité à déposer pour témoigner de l’enfer vécu au quotidien par ses collègues femmes.

 

Penchant pour les femmes

 

« Le directeur a dépassé toutes les limites et porté atteinte à toutes les valeurs, avance Lyas devant les policiers. Son comportement est inconvenable. Son penchant pour les femmes, cet homme le pratique au quotidien. Matin et soir, il harcèle les journalistes. »

 

Lyas confirmera que le DG s’adonne à des attouchements sur des « parties sensibles » lors des réunions hebdomadiers de la rédaction, que les journalistes qui refusent de coucher sont victimes de brimades, de chantage, de mises au placard.

 

Ce témoin racontera que les journalistes ont déposé de nombreux recours et émis des protestations contre le directeur de la chaîne 4, néanmoins toutes leurs doléances sont restées sans suite. Une enquête avait même été ouverte par le ministère de la Communication en juillet 2011 pour investiguer sur les accusations proférées à l’encontre de M. Lamrani. Mais là encore ces conclusions n’ont pas été rendues public.

 

Le directeur nie en bloc

 

Harcèlements ? Avances ? Attouchements ? Proposition indécentes ? Brimades ? Pour le directeur de la chaîne 4, tout ceci relève d’un tissu de mensonges, des allégations sans fondement, un complot contre sa personne, des assertions émanant de personnes qui n’ont pas leurs places dans cette télévision qu’il dirige depuis plus de deux ans.

 

Devant les agents de la police judiciaire qui l’auditionnent en septembre 2011, Said Lamrani nie tout en bloc. Ou presque.

 

Pour lui, ce sont plutôt les journalistes et les employées de la maison qui lui font des propositions indécentes. S’il reconnait que la plupart des journalistes se rapprochent de lui pour lui faire la bise, il précisera que cela rentre dans le cadre des échanges de salutations entre gens bien élevés.

 

Tout de même. Trois femmes qui l’accusent, avec des faits précis, de harcèlements sexuels, ce n’est pas l’effet d’un hasard. Ces accusations, M. Lamrani les mettra sur le compte d’un complot visant à l’abattre, d’une capable visant à nuire à sa réputation, voire sur le compte d’actes de vengeance de la part d’employées qui admettent mal ses décisions.

 

Deux mois à un an de prison

 

Il explique, par exemple, avoir relevé de ses fonctions une des plaignantes en raison de son « manque de rendement », sur instruction du directeur général de la télévision lequel réclamait une « amélioration » de la qualité du travail des journalistes.

 

Bref, c’est la parole de l’un contre celles des autres. Paroles contre paroles.

 

Le procès est programmé le 24 juin prochain. Poursuivi pour « harcèlement sexuels » sur la base de l’article 341 bis du code pénal, le directeur risque un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA.

 

* Tous les prénoms des plaignantes et du témoin ont été modifiés.

 

Trois questions à Dilem Youcef, avocat des trois plaignantes

 

DNA: Pourquoi les journalistes ont-elles décidé de porter plainte contre le directeur de la chaîne 4 ?

Dilem Youcef : Pourquoi pas !!!

 

Vous êtes réputé être un avocat spécialisé dans la défense des droits des journalistes. Est-ce que ces pratiques de harcèlements sont spécifiques à la télévision ?

 

Je fais du droit tout court. Ceci ditn mon engagement reste entre autres, sans équivoque, celui d'assurer aux journalistes les garanties que leur offre la loi républicaine. Ces pratiques de harcèlements sexuels, hélas, se sont généralisées dans la presse.

 

Le procès qui se tiendra le 24 juin prochain est inédit dans les annales de la presse algérienne. Pensez-vous que celui-ci puisse permettre de casser un tabou ?

 

Après avoir longuement discuté avec mes clientes, elles expriment leur désarroi avant tout, elles ont le mérite de le faire. Reste à toutes les victimes de le combattre.

 

 

 

Lien

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s'il veut écarter quelque """cuisses de journaliste"""bien cuites n'a pas besoin de le crier haut et fort..il n'a que...!!!???

DONC! y a-t-il vraiment preuves DE culpabilité de leurs part contre cet individu ...ou elles veulent tout simplement se débarrasser de lui de la façon la plus ignoble qu'il en existe

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s'il veut écarter quelque """cuisses de journaliste"""bien cuites n'a pas besoin de le crier haut et fort..il n'a que...!!!???

DONC! y a-t-il vraiment preuves DE culpabilité de leurs part contre cet individu ...ou elles veulent tout simplement se débarrasser de lui de la façon la plus ignoble qu'il en existe

 

J'ai bien lu ou c'est les victimes que tu accuses maintenant?!

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s'il veut écarter quelque """cuisses de journaliste"""bien cuites n'a pas besoin de le crier haut et fort..il n'a que...!!!???

DONC! y a-t-il vraiment preuves DE culpabilité de leurs part contre cet individu ...ou elles veulent tout simplement se débarrasser de lui de la façon la plus ignoble qu'il en existe

 

Je connais cette faune pour avoir travaillé longtemps dans la RTA et ensuite l'ENTV et je connais les dessous de la promotion canapé.

Sans vouloir jeter de l’opprobre, je dirais que beaucoup de directeurs mâles dans ces entreprises, toutes issues de la RTA, étaient réputés pour exceller dans la pratique de ce sport.

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mais non:rolleyes:, je vous mette en garde en vous disant que la justice assure la présomption d'innocence aux d individus jusqu'à preuve du contraire :punk:et c'est tout.

 

La plupart des juges en Algérie sont des femmes: elles trouveront toujours des brèches dans la loi pour rester impitoyables dans ce genre d'affaires.

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Je connais cette faune pour avoir travaillé longtemps dans la RTA et ensuite l'ENTV et je connais les dessous de la promotion canapé.

Sans vouloir jeter de l’opprobre, je dirais que beaucoup de directeurs mâles dans ces entreprises, toutes issues de la RTA, étaient réputés pour exceller dans la pratique de ce sport.

 

certe! certains individus (directeurs ou ministres "sont malades" mais ceci nous ne donne aucunement le droit de les jugés ouvertement sur un forum.:rolleyes:

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Guest ameno
Le directeur a les mains baladeuses. Il aime peloter les journalistes, faire des réflexions salaces, claquer des « bises » aux filles et faire des propositions indécentes, menacer avec des propos crus du genre « toi aussi tu va écarter les cuisses ». Le directeur propose aux femmes de les mettre dans son lit et quand elles lui résistent ou refusent, il les sanctionne en le mettant au placard. Ce manège aura duré presque deux ans, de 2009 à 2011, avant que les victimes ne décident de briser l’omerta pour s’en remettre, d’abord à la presse, puis à la justice.

 

Lorsque le procureur près le tribunal de Sidi Mhamed, à Alger, reçoit le 11 août 2011 la plainte pour « harcèlements sexuels » déposée 8 jours plutôt par trois journalistes de la chaîne 4 contre leur directeur, il décide présentement de refiler la patate chaude au procureur général (PG) de la Cour d’Alger. Ce dossier là sent le soufre.

 

Trois femmes journalistes qui déposent plainte contre le directeur général d’une chaîne qui appartient au groupe de la télévision publique, vieux monsieur de 76 ans, un des piliers de la radio et de la télévision algérienne et qui affiche sa proximité vraie ou prétendue avec le chef de l’Etat et sa famille, ce dossier sent plus que le souffre.

 

C’est de la nitroglycérine à manipuler avec une extrême délicatesse.

Dossier sulfureux

 

L’homme au centre de ce dossier sulfureux est Said Lamrani. Un sacré personnage, ce M. Lamrani.

 

Aujourd’hui âgé de 76 ans, 50 ans de carrière à la radio, il fut directeur de la chaîne 2, radio kabyle, pendant plusieurs décennies avant d’être nommé par décret en mars 2009 directeur de la chaîne 4, la télévision amazigh (berbère).

 

En plus de cette exceptionnelle carrière débutée en 1951, M. Lamrani est un puissant. Du moins, prétend-t-il. Il se prévaut de la proximité et de la protection du chef de l’Etat, de sa famille et de son entourage. Son ex-épouse serait originaire de Tlemcen, le fief du président et il aurait fait la connaissance de celui-ci dans les années 1970 lors d'un concert de Samy El Djazairi.

 

Vrai ou faux, ses allégations lui valent d’être indéboulonnable, intouchable.

 

Intouchable

 

Intouchable, il l’était pendant très longtemps. Durant ces décennies où il officiait comme directeur de la radio kabyle, l’homme aurait attenté à la réputation des femmes journalistes qui y travaillaient. Mais à l’époque, personne n’osa lui tenir tête. Sauf Sonia Aït Ahmed, ancienne animatrice à la chaîne II.

 

Sonia a déposé en novembre 1995 une plainte au tribunal d’Alger contre M. Lamrani pour harcèlement moral et sexuel. Mais l’affaire a vite été étouffée non sans conséquences pour la journaliste. « Il m’a envoyé deux jeunes femmes de main pour me tabasser, témoigne-t-elle dans El Watan en 2011. Je m’en suis sortie avec 21 jours d’incapacité de travail pour coups et blessures. L’affaire ayant été vite étouffée, j’ai préféré quitter mon travail que de l’avoir comme responsable. »

 

Intouchable encore M.Lamrani ?

 

Enquête préliminaire

 

Pas pour le PG de la Cour d’Alger qui demande ce mois d'août 2011 l’ouverture d’une enquête préliminaire suite à cette plainte déposée le 3 août par maitre Youcef Dilem, l’avocat des trois plaignantes.

 

Le 27 août 2011, le dossier atterrit donc au commissariat de Cavignac, à Alger, au service de la police judiciaire. Trois plaignantes et 4 témoins dont nous ne révélerons pas les noms pour protéger leur anonymat seront auditionnés par les policiers dans le courant du mois de septembre 2011. D’autres employées de la chaîne 4 n’ont pas souhaité se constituer partie civile bien qu’elles affirment être victimes de pratiques présumées de ce directeur.

 

Occupant des responsabilités au sein de la chaîne amazigh, âgées entre 30 et 40 ans, l’une mariée, l’autre divorcée et la troisième célibataire, les trois plaignantes décriront aux policiers, puis plus tard au juge d’instruction, par le menu détail les assauts du directeur, les harcèlements, les propositions, les brimades…

 

« Elles ont écarté les cuisses sauf toi.»

 

Nacera* explique que le directeur adore faire les bises à tout le monde, de la femme de ménage jusqu’aux journalistes. Un jour, raconte-t-elle, une journaliste refuse de faire la bise au directeur, elle est aussitôt mise à l’écart. Parfois, il vise directement les lèvres, précise Nacera.

 

Depuis que Nacera a exprimé son mécontentement à l’égard du comportement de son directeur, celui-ci a redoublé ses assauts. Nacera raconte encore ces propos que lui aurait tenus le DG un jour qu’elle a repoussé, une fois de plus, ses avances : « Elles ont écarté les cuisses sauf toi. Tu te prends pour qui ? Tôt ou tard, je vais t’avoir…»

 

Nacera racontera encore comment se comporte le directeur lors des réunions de rédaction. Devant les collègues de sexe masculin éberlués, M.Lamrani passe ses mains partout, palpe les avant-bras, sent les cheveux des femmes, effleure les poitrines, les hanches, embrasse les nuques. Il a toujours un mot salace, dit-elle, un propos déplacé, une phrase équivoque. « Ton mari a de la chance... », peut-il souffler dans l’oreille d’une journaliste.

 

Nacera déclare encore que le directeur convoque souvent les journalistes femmes dans son bureau non pour des motifs professionnels, mais pour évoquer des conversations passionnelles, des histoires de coucheries. Même les remises de fiche de paie du personnel se font dans le bureau du DG, de main à main, et non par courrier.

 

Fiches de paie remise de main à main

 

Djamila est l’autre plaignante qui a déposé devant les policiers de Cavignac. Un jour, dit-elle, elle sollicite une entrevue avec le directeur pour intervenir en faveur d’une employée qui s’estime brimée par la direction. Dans le bureau, l’échange est bref mais vif. « Moi je peux régler son problème, répond le directeur. Mais tu dois comprendre qu’il faut une contrepartie à ce service ».

 

Djamila explique à son supérieur qu’elle ne comprend pas le sous-entendu, la nature de la contrepartie. « On couche ensemble », répondra-t-il. Djamila quittera le bureau en pleurs.

 

Saadia est mère de deux enfants, son père avait été assassiné par des terroristes durant les années 1990. Aux policiers qui l’auditionnent ce 22 septembre 2011, elle explique qu’elle travaille dur pour élever ses enfants, qu’elle considère son directeur, de 35 ans son ainé, comme son paternel. Mais des agissements de ce « paternel », elle a trop enduré, plus que nécessaire.

« Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

 

Ce paternel là, il la force à lui faire la bise tous les jours et Saadia accepte de peur d’être écartée, blacklistée, virée. Un jour, affirme-t-elle, cet homme l’a enlacée puis forcée à avoir des rapports sexuels avec lui. Mais Saadia l’a repoussée et s’est plainte auprès de sa responsable hiérarchique. Quand celle-ci demande des explications au directeur, celui-ci répond, sûr de lui, sûr de sa puissance, sur de son bon-vouloir : « Pourquoi ? Parce que toi tu es mieux que les autres ?! »

 

C'est que les témoignages des trois plaignantes sont corroborés par ceux des 4 témoins qui seront entendus par les agents de la police judiciaire ainsi que par le juge d’instruction.

 

Lyas n’a pas hésité à déposer pour témoigner de l’enfer vécu au quotidien par ses collègues femmes.

 

Penchant pour les femmes

 

« Le directeur a dépassé toutes les limites et porté atteinte à toutes les valeurs, avance Lyas devant les policiers. Son comportement est inconvenable. Son penchant pour les femmes, cet homme le pratique au quotidien. Matin et soir, il harcèle les journalistes. »

 

Lyas confirmera que le DG s’adonne à des attouchements sur des « parties sensibles » lors des réunions hebdomadiers de la rédaction, que les journalistes qui refusent de coucher sont victimes de brimades, de chantage, de mises au placard.

 

Ce témoin racontera que les journalistes ont déposé de nombreux recours et émis des protestations contre le directeur de la chaîne 4, néanmoins toutes leurs doléances sont restées sans suite. Une enquête avait même été ouverte par le ministère de la Communication en juillet 2011 pour investiguer sur les accusations proférées à l’encontre de M. Lamrani. Mais là encore ces conclusions n’ont pas été rendues public.

 

Le directeur nie en bloc

 

Harcèlements ? Avances ? Attouchements ? Proposition indécentes ? Brimades ? Pour le directeur de la chaîne 4, tout ceci relève d’un tissu de mensonges, des allégations sans fondement, un complot contre sa personne, des assertions émanant de personnes qui n’ont pas leurs places dans cette télévision qu’il dirige depuis plus de deux ans.

 

Devant les agents de la police judiciaire qui l’auditionnent en septembre 2011, Said Lamrani nie tout en bloc. Ou presque.

 

Pour lui, ce sont plutôt les journalistes et les employées de la maison qui lui font des propositions indécentes. S’il reconnait que la plupart des journalistes se rapprochent de lui pour lui faire la bise, il précisera que cela rentre dans le cadre des échanges de salutations entre gens bien élevés.

 

Tout de même. Trois femmes qui l’accusent, avec des faits précis, de harcèlements sexuels, ce n’est pas l’effet d’un hasard. Ces accusations, M. Lamrani les mettra sur le compte d’un complot visant à l’abattre, d’une capable visant à nuire à sa réputation, voire sur le compte d’actes de vengeance de la part d’employées qui admettent mal ses décisions.

 

Deux mois à un an de prison

 

Il explique, par exemple, avoir relevé de ses fonctions une des plaignantes en raison de son « manque de rendement », sur instruction du directeur général de la télévision lequel réclamait une « amélioration » de la qualité du travail des journalistes.

 

Bref, c’est la parole de l’un contre celles des autres. Paroles contre paroles.

 

Le procès est programmé le 24 juin prochain. Poursuivi pour « harcèlement sexuels » sur la base de l’article 341 bis du code pénal, le directeur risque un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA.

 

* Tous les prénoms des plaignantes et du témoin ont été modifiés.

 

Trois questions à Dilem Youcef, avocat des trois plaignantes

 

DNA: Pourquoi les journalistes ont-elles décidé de porter plainte contre le directeur de la chaîne 4 ?

Dilem Youcef : Pourquoi pas !!!

 

Vous êtes réputé être un avocat spécialisé dans la défense des droits des journalistes. Est-ce que ces pratiques de harcèlements sont spécifiques à la télévision ?

 

Je fais du droit tout court. Ceci ditn mon engagement reste entre autres, sans équivoque, celui d'assurer aux journalistes les garanties que leur offre la loi républicaine. Ces pratiques de harcèlements sexuels, hélas, se sont généralisées dans la presse.

 

Le procès qui se tiendra le 24 juin prochain est inédit dans les annales de la presse algérienne. Pensez-vous que celui-ci puisse permettre de casser un tabou ?

 

Après avoir longuement discuté avec mes clientes, elles expriment leur désarroi avant tout, elles ont le mérite de le faire. Reste à toutes les victimes de le combattre.

 

 

 

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Attendons le procès et s'il est reconnu coupable, qu'il soit sévèrement condamné, par contre si à l'issue de ce procès, il s'avère qu'il fut victime de fausses accusations, que les accusatrices soient tout autant lourdement condamnées.
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Guest D. ESSERHANE

Les amis du président

 

Mais qu'est-ce que c'est cette pourriture? Parce qu'on est ami du président qu'on se croit tout permis? Mais comment peut-on arriver à cette indécence sans être inquiété le moindre du monde des années durant?

 

Nous voulons des comptes ya dine Rabbi à la justice pour que cette pourriture ne sévira plus dans nos administrations, qu'on soit ami d'un général, d'un ministre ou du président. Ce droit nous est garanti par la constitution.

 

Il faudrait à la justice de sévir avec la dernière énergie et ne plus ménager ses indélicats responsables et, à la PRESSE de mettre le holà sur les abus de ce genre

 

Je salue toutes ces femmes qui ne sont pas abdiquées au vil chantage d'un chef sadique pour sauver leur honneur et j'admire le courage qu'elles ont eu pour poursuivre en justice ce malde

 

Et qu'il soit ami d'un général ou du président, ON s'en fout royalement

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Guest ameno
La plupart des juges en Algérie sont des femmes: elles trouveront toujours des brèches dans la loi pour rester impitoyables dans ce genre d'affaires.
Sauf qu'elles ne sont pas toutes malhonnêtes....la solidarité féminine n'existe pas pour d'honnêtes femmes juges.
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bonjour mon frère j'espère que tu as bien travaillé a l'université

 

oui la sagesse doit tout dire mais dans un langage noble aussi

 

bonjour frère...nan, pas tellement, j'ai eu quelque notes au dessous de la moyenne.mais tinquiète pas j'ai privilège quelque modules sur d'autre ….j'ai même pris quelque photos histoire de m'en souvenir une fois agé de 86 ans, i'dha hab allah…amine

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bonjour frère...nan, pas tellement, j'ai eu quelque notes au dessous de la moyenne.mais tinquiète pas j'ai privilège quelque modules sur d'autre ….j'ai même pris quelque photos histoire de m'en souvenir une fois agé de 86 ans, i'dha hab allah…amine

 

inchallah que tu vivra plus de quatre vingt six ans mais ne fait comme ce salaud de directeur et les professeurs d'université qui donne des notes en contre partie mais pas avec les mecs :mdr::mdr::mdr:

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Guest ameno
inchallah que tu vivra plus de quatre vingt six ans mais ne fait comme ce salaud de directeur et les professeurs d'université qui donne des notes en contre partie mais pas avec les mecs :mdr::mdr::mdr:
tu es juge? tu as fait son procès? la présomption d'innocence tu connais? ou c'est juste bon à jeter à la poubelle?
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tu es juge? tu as fait son procès? la présomption d'innocence tu connais? ou c'est juste bon à jeter à la poubelle?

 

 

je ne suis ni juge ni rien du tout mais j'ai répondu a un ami qui est watter

 

pour le pdg ------- j'ai une expérience administrative et je sais comment ça ce passe dans les sociétés les administrations publiques et les université aussi et pour t'informé je me déplace sur tout le territoire national dans le temp car c'étais mon travail qui le demande et les séminaires et les conférences dans les grands complexes

 

améno ne juge jamais les personne que tu ne connais pas surtout pour me traité de juge et c'est le corps que je déteste en algérie car il n'y a pas de juge digne de ce nom et surtout les journalistes avec leurs langues de bois

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Guest ameno
je ne suis ni juge ni rien du tout mais j'ai répondu a un ami qui est watter

 

pour le pdg ------- j'ai une expérience administrative et je sais comment ça ce passe dans les sociétés les administrations publiques et les université aussi et pour t'informé je me déplace sur tout le territoire national dans le temp car c'étais mon travail qui le demande et les séminaires et les conférences dans les grands complexes

 

améno ne juge jamais les personne que tu ne connais pas surtout pour me traité de juge et c'est le corps que je déteste en algérie car il n'y a pas de juge digne de ce nom et surtout les journalistes avec leurs langues de bois

Pourtant tu t'ai fait juge et bourreau à l'encontre d'un individu que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam....La sagesse aurait surtout voulu que tu lui accordes la présomption d'innocence..les fabulatrices frustrées existent aussi en Algérie et ce n'est pas parce que tu connais ou semble connaitre ce milieu que tu connais forcément les dessous de cette histoire....

A trop vouloir diaboliser les hommes et a angéliser les femmes, dont certaines sont prêtes à tout pour une carrière, de l'argent,, de la renommée...tu en deviens non crédible surtout.

 

Moi je ne te juge pas, ce sont tes propos que je juge, car tu t'es attribué ce titre envers une personne que tu ne connais pas et ce n'est pas digne comme attitude Le Sage..

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