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ALGERIE 1990-1993 : LA DÉMOCRATIE CONFISQUÉE ?


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La victoire du F.I.S. aux premières élections pluralistes de juin 1990 ne procède pas d'une erreur politique, ou d'une longue et lourde série d'erreurs accumulées au cours des trente années de parti unique, mais plutôt de l'émergence au grand jour de luttes sans merci, antérieurement souterraines et très secrètes, prenant leur source dans les appareils même du pouvoir. De cette situation a découlé un déficit de légitimité dû à une lente dégénérescence de l'Etat et du pouvoir dont la gestion a accentué la pauvreté, surtout urbaine, produisant ainsi des sous-cultures intolérables parce que fondées sur l'indignité. Imposant des solutions illusoires accentuant l'incertitude et la pénurie, son discours a été réapproprié par d'autres acteurs proches des millions de nouveaux pauvres réclamant leur part de la richesse sociale.

 

Rappelant parfois les Florentins, ignorants de la culture qui a caractérisé cette époque, les complots et les intrigues, les alliances et les répudiations, contrôlées et arbitrées par les belles-mères et les zaouiate, s'organisaient dans la perspective d'une participation dominante au pouvoir en fonction d'intérêts financiers canalisés par les détenteurs de la force légitime. Car deux pouvoirs cohabitaient sans se voir, l'un formel, apparent, désigné, l'autre, mystérieux et secret, réel parce que puissant, chargé de redistribuer les allocations puisées dans les ressources de l'Etat, procédant aux nominations pour les postes déterminants. Qui a exécuté Monsieur Mohamed Boudiaf, président du Haut Comité d'Etat, successeur à la tête de l'Etat de Monsieur Chadli Bendjedid ?

 

Il sera répondu : les intérêts politico-financiers, parce que lui-même avait admis, dans l'une de ses prestations publiques, l'existence d'une mafia régentant l'Algérie. La réponse est à la fois vague et précise. Elle peut concerner tous ceux qui depuis plus d'une décennie ont géré le pays. Elle est vague car le pouvoir réel, et les intérêts qu'il véhicule, est inconnu ou à peine supposé, car très cloisonné comme toute organisation secrète.

 

Aussi serait-il illusoire de croire que les commanditaires de cette exécution soient un jour connu des Algériens tant les connivences sont nombreuses, auquel cas tout le système politique s'effondrerait.

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