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Hommage à Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj : “Je suis fier de monter le premier sur l’échafaud”


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Ils ont été guillotinés le 19 juin 1956

 

PUBLIE LE : 19-06-2012

 

Ahmed Zabana, est un martyr de la lutte de Libération nationale. Condamné à mort, il est le premier moudjahid guillotiné, le 19 juin 1956, dans la prison de Barberousse à Alger.

 

Ahmed Zabana est né en 1926 dans le douar d’El Ksar à 32 km d’Oran. Il y fit ses études et s’était inscrit dans une école de formation aux métiers de la chaudronnerie, électricité et soudure. En 1949, Ahmed Zabana a adhéré au Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD). Il se signala par son dynamisme, à telle enseigne qu‘il fut arrêté par la police française en 1950 et condamné à trois ans de prison et trois ans d’interdiction de séjour. Dès sa remise en liberté, il reprit ses activités militantes et participa aux préparatifs du déclenchement de la Révolution de Novembre 1954. Apres la dissolution du Comité révolutionnaire pour l’Unité et l’Action (CRUA), Zabana fut désigné par le martyr Larbi Ben Mhidi en tant que responsable de la zone de Zahana (ex-Saint Lucien).

 

Un combattant de la première heure

 

Ahmed Zabana a tenu une réunion avec son groupe de combattants au cours de laquelle furent réparties les missions et définis les objectifs ainsi que le point de ralliement à Djebel El Gaada. Il fut procédé à la structuration et à l’entraînement des groupes, au choix des éléments aptes au commandement des hommes, à l’inspection des positions stratégiques en vue de choisir les endroits susceptibles de constituer des bases pour la Révolution.

Ahmed Zabana réussit ainsi à constituer des groupes à Zahana, Oran, Ain Témouchent, Hammam Bouhadjar, Hassi el Ghalla, Chaabet et Sig. Il chargea ces groupes de collecter les cotisations pour l'acquisition d'armes et de munitions. Avec Ramdane Ben Abdelmalek, il dirigea les opérations d'entraînement militaire ainsi que l’apprentissage des techniques d’embuscades. Le 8 novembre 1954, Ahmed Zabana fut capturé par les troupes françaises après avoir été atteint de deux balles. Il fut conduit d'abord à l'école communale d'El Gaada en attendant son acheminement vers l'hôpital. L'instituteur pied-noir, Casé, montra le blessé à ses élèves, en leur disant : «Voilà ce qui vous arrivera si vous suivez les rebelles», puis Ahmed Zabana fut incarcéré à la prison D’Oran le 3 mai 1955.

 

Le sang appelle le sang

 

Dans son livre, la Bataille d’Alger, Yacef Saadi, relate avec beaucoup d’émotion, comment le martyr Ahmed Zabana, fut exécuté. Voici des extraits de son témoignage.

«Nul ne savait pour qui elle était destinée. Mais on doutait qu’elle s’est installée à Barberousse et qu’elle allait fonctionner pour longtemps. Les plus concernés, ce sont bien sûr, ceux qui avaient été condamnés à mort et qui logeaient dans les sous-sols de la prison. Zabana un ancien de l’OS, n’avait aucun espoir d’une quelconque grâce et il le savait. A l’approche de l’aube fatidique, des personnalités du culte, parmi lesquelles Monseigneur Duval, archevêque d’Alger, le grand muphti et le grand rabbin harcelèrent de suppliques le ministre résident, le conjurant d’user de son pouvoir auprès du Président Coty pour statuer en faveur de la grâce au cours d’une ultime entrevue. Robert Lacoste leur répondit : «Le sang appelle le sang».

Zabana n’avait que 30 ans, lorsqu’il affronta la machine infernale, dignement, la tête haute, en criant dans la cour de la prison centrale de Serkadji à travers les couloirs et à plusieurs reprises : «Allah Akbar», «Tahia El-Djazair». Par deux fois la guillotine s’est arrêtée à quelques centimètres du cou de Zabana. A la troisième tentative la tête a été tranchée, mais n’est pas tombée dans le panier.

 

La bêtise coloniale a accepté la mission à laquelle elle avait été conviée et finira par couper la tête d’un militant mutilé physiquement. Le sang de Zabana n’a pas giclé, mais s’écoulait lentement, ce qui fut vu comme un autre miracle, après que la tête resta attachée au tronc. Dieu avait voulu qu’elle reste reliée au corps et ne tombe pas dans le panier, défiant ses bourreaux. Des témoins rapportent qu’il avait beaucoup souffert avant son exécution puisqu’il avait fait plusieurs mois dans la forteresse de Barberousse.

 

Même son avocat, maître Zertal, assistait désarmé et impuissant au supplice de son client. La tradition veut qu’un condamné à mort qui ne meurt pas à la première tentative de la guillotine soit gracié de la peine de mort et voit sa condamnation transformée en peine à perpétuité. Cela n’a pas été le cas de Zabana car, en ces temps-là, la France a décidé de décapiter Zabana à la grande joie des colons. Quelques instants après, ce fut le tour d’Abdelkader Ferradj »

 

M. Bouraib

© El MOUDJAHID.COM

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Commémoration mardi à Oran du 56e anniversaire de l’exécution du chahid Zabana

 

Une rencontre-débat, sur le jugement de Zabana et de 197 martyrs exécutés sur l’échafaud dont Abdelkader Ferradj, sera organisée à l’occasion de cette journée commémorative au siège de l’association des résistants de la wilaya d’Oran.

 

"L’homme était exceptionnel et avait une force surhumaine", a souligné le vice-président de l’association des résistants et ayant droits de la wilaya d’Oran, M. Mohamed Benaboura, reprenant les paroles du bourreau Meissonnier qui disait "il s’est dirigé à l’échafaud avec un courage qui m’a effrayé".

 

Né en 1926 à douar El Ksar près de Zahana (ex Saint Lucien) à 32 km d’Oran, Ahmed, de son vrai nom Zahana, a vécu depuis l’âge de 2 ans à Haouch Bent Mouni à haï El Hamri (Oran), a évoqué Benaboura, auteur de quatre livres sur la lutte armée à Oran, dont l’un aborde le parcours de Zabana qui était le héros de Sidi Blel, place mythique qui constituait un creuset du mouvement national.

 

"A cette place se rencontrait Ahmed Zabana, Hamou Boutlélis et autres Aoumer, Mazouni Safa, Lakehal Mohamed, Abdelkader Tahraoui, Khalfi Hocine et son frère Charef, qui furent plus tard des héros de la glorieuse guerre de libération nationale", a-t-il souligné.

 

Issu d’une famille pauvre où le père était docker au port d’Oran et complètement bouleversé par la mort de son frère, H’mida (surnom donné à Ahmed Zabana ndlr) intégra très jeune les Scouts musulmans algériens, avant de se retrouver en 1947 membre de l’organisation secrète (OS), a-t-il encore rappelé.

 

Il fit ensuite partie de la première cellule du Comité révolutionnaire de l’unité et de l’action (CRUA), comme responsable de l’Oranie avec Larbi Ben M’hidi, Benabdelmalek Ramdane, Abdelhafid Boussouf et Hadj Benalla, a témoigné M. Benaboura.

 

"Mort à 30 ans, célibataire, son exécution continue, 55 ans après, de faire couler beaucoup d’encre, car il s’agit d’une exaction judiciaire, unique en son genre dans le monde", a-t-il encore souligné.

 

"Au moment de l’exécution, le couperet s’est arrêté à deux reprises à quelques centimètres de son cou avant que ses bourreaux ne se décident de mener à terme la sale besogne", a expliqué M. Benaboura.

 

APS

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