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Les enfumades du Dahra, le 18 juin 1845 : Un crime contre l’humanité


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PUBLIE LE : 20-06-2012

 

Ils ont bon dos les partisans obstinés de l’œuvre bienfaitrice et civilisatrice de la France coloniale, gardienne des «vertus républicaines, héritière de la philosophie des Lumières», tant il est difficile de jeter un voile pudique, de renoncer à briser le miroir des illusions et des mythes fondateurs d’une idéologie coloniale belliqueuse et guerrière.

 

L’expédition coloniale française en terre «impie et barbare» ne fut point indemne de drames épouvantables, d’actes odieux et inhumains perpétrés par des traineurs de sabre et autres aventuriers de tous acabits.

 

Les enfumades sont un chapitre sombre et tragique à inscrire sur leur long registre d’atroces infamies. La technique consiste à asphyxier les personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte, en allumant, devant l’entrée, des feux qui consomment l’oxygène disponible et remplissent les cavités de fumée. Des tribus entières auraient été ainsi décimées.

 

Le 18 juin 1845, le colonel Pélissier n’hésite pas à supplicier plus de 1.000 personnes, hommes, femmes et enfants, des Ouled Riah, qui s’étaient réfugiées dans la grotte de Ghar-El-Frechih dans le Dahra (triangle Ténès, Cherchell, Miliana).

 

Un soldat écrit : «Les grottes sont immenses ; on a compté 760 cadavres ; une soixantaine d’individus seulement sont sortis, aux trois quart morts ; quarante n’ont pu survivre ; les dix derniers, qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus ; ils n’ont plus qu’à pleurer sur des ruines.»

 

Après ce massacre, Pélissier déclare : «La peau d’un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables.»

Le général Bugeaud en assume la responsabilité et répond : «Je considère que le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment.»

 

Amar Belkhodja, écrivain et journaliste, a décrit ce triste forfait génocidaire. Le général Bugeaud dirigeait des opérations de razzia dans la région d’Orléans ville (Cheliff).

À cet effet, il avait ordonné à ses hommes de n’épargner aucune âme. Parmi ces officiers, le colonel Pélissier qui se trouvait à quelques lieues du Dahra (Mostaganem). Les Français étaient sur la conquête de cette région, qui était courageusement protégée par l’émir Abdelkader. Les villageois avaient eu écho de cette nouvelle mode des enfumades dans les villages. De crainte de voir leur tribu anéantie, ils se dirigèrent vers Ghar Frechih dans les hauteurs du Dahra. Mais ces gens n’étaient pas informés des ordres de Bugeaud qui avait exigé de ses soldats que si «des habitants se réfugient à l’intérieur d’une grotte, imitez Cavaignac et fumez-les comme des renards».

 

La tragédie allait naître, un millier de femmes, d’enfants, d’hommes et de personnes âgées ont quitté leurs maisons et leurs biens pour trouver refuge dans cette grotte.  Afin d’échapper à leurs bourreaux, ils ont emporté le strict minimum : quelques bêtes, des vêtements et quelques denrées alimentaires. Ces grottes du Dahra avaient servi de refuge durant des siècles. Arrivés sur place, les Ouled Riah venaient d’entrer dans la gueule du loup. Les femmes s’occupaient de leurs enfants, les hommes maintenaient le silence dans le but de ne pas alerter l’ennemi. Mais, à leur insu, leurs bourreaux connaissaient cet abri. Le moment fatidique était arrivé. Le colonel Pélissier et son armée avaient encerclé la seule issue de la grotte, en ordonnant de tirer sur toute personne essayant de s’échapper. D’autres groupes avaient barricadé l’entrée avec du bois mort, des branchages et des bottes de paille. Le campement installé, le colonel a ordonné le commencement de l’enfumade.

 

Un massacre collectif a eu lieu à cet endroit, au bout de 24 heures d’agonie. Sur cet odieux assassinat considéré comme légitime pour le colon français, toute une tribu a été «pulvérisée et rayée de la carte». Les soldats français exerçaient leur métier comme des «machines à tuer». C’est une vérité rapportée par le comte d’Hérisson : «Nos soldats glissaient peu à peu sur la pente insensible qui ramène si vite l’homme civilisé à l’état barbare. Ils tuaient sans pitié, ils frappaient sans nécessité, ils mutilaient pour châtier.»

 

Ce massacre colonial est un crime contre l’humanité qui interpelle jusqu’à présent les principes fondateurs de l’humanité et des droits de l’homme. Sa dénonciation est un devoir afin que nul n’oublie et que les mémoires se souviennent.

 

M. Bouraib

© El MOUDJAHID.COM

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Guest D. ESSERHANE

Les archives françaises ne sont pas si brillantes

Je suis quasiment sur que les français ne veulent pas lever le pied sur les documents renfermant les atrocités de ce genre

 

au fil de la colonisation, les français ont commis de véritables abominations envers un peuple pauvre qui n'aspiraient qu'à vivre en paix

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Guest mounir 19

apparemment ce n'est pas Hitler qui fut le créateur des premières chambre a gaz!! cette pratique était courante a cette époque et bien après ...

je me demande ce qu'en penserait carsalim entre autres ??? ici quand ca traite de pareil sujet y a un silence coupable !! ajib non !!

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Les archives françaises ne sont pas si brillantes

Je suis quasiment sur que les français ne veulent pas lever le pied sur les documents renfermant les atrocités de ce genre

 

au fil de la colonisation, les français ont commis de véritables abominations envers un peuple pauvre qui n'aspiraient qu'à vivre en paix

Le peuple algérien n'était pas pauvre avant la colonisation , c'était un peuple d'agriculteurs qui subvenait à ses besoins , il exportait même ses surplus; en effet c'est l'expropriation de ses terres arables qui l'a appauvri et clochardisé!

Un allemand qui avait visité l'Algérie avant 1830 avait noté que le niveau d'instruction des Algériens était plus élevé que celui de l'Europe du sud , France comprise!

La colonisation a complètement détruit nos structures socio-économiques traditionnelles; d'exportateurs de blé vers la France , nous sommes devenus des importateurs du blé français !

 

[DM]xigqx4[/DM]

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Guest D. ESSERHANE
Le peuple algérien n'était pas pauvre avant la colonisation , c'était un peuple d'agriculteurs qui subvenait à ses besoins , il exportait même ses surplus; en effet c'est l'expropriation de ses terres arables qui l'a appauvri et clochardisé!

Un allemand qui avait visité l'Algérie avant 1830 avait noté que le niveau d'instruction des Algériens était plus élevé que celui de l'Europe du sud , France comprise!

La colonisation a complètement détruit nos structures socio-économiques traditionnelles; d'exportateurs de blé vers la France , nous sommes devenus des importateurs du blé français !

 

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tu as entièrement raison, Jazairi

les Algériens étaient vraiment des gens aisés et au fur de la colonisation, il deviendront misérablement pauvres

 

Beaucoup de nos compatriotes ignorent ceci:

 

La France de l'époque avait une dette extérieure conséquente envers l'Algérie qu'elle n'arrivait pas à honorer. L'astuce étant d'envoyer son consul chez le Dey pour chercher la noise. Survint le coup de l'éventail et ce qui devait arriver, arriva

 

Jusqu'à présent, elle reste redevable de cette somme restée impayée

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