Zoubir8 174 Posted July 1, 2012 Partager Posted July 1, 2012 Ces israéliens qui boycottent le "Made in Israel" sur les produits des colonies Charlotte Boitiaux, France 24, vendredi 29 juin 2012 Plu*sieurs voix israé*liennes réclament l’abolition de l’étiquetage "Made in Israël" pour les pro*duits issus des colonies pales*ti*niennes. Un acte poli*tique ni anti*sémite ni anti-israélien mais destiné, au contraire, à pro*téger l’État hébreu. "L’étiquetage des pro*duits des colonies comme ‘Made in Israel’ trompe le consom*mateur et approuve impli*ci*tement la poli*tique expan*sion*niste du gou*ver*nement de droite d’Israël mené par Benyamin Netan*nyahou". Les mots sont de Alon Liel, ex-directeur général du ministère israélien des Affaires étran*gères et ancien ambas*sadeur de l’État hébreu en Afrique du Sud. Dans une lettre ouverte publiée mer*credi 27 juin sur le site du Guardian et tra*duite en français sur le site de Libé*ration, cette figure poli*tique dis*si*dente s’indigne de la poli*tique d’étiquetage menée par Israël et consistant à apposer le label "Made in Israel" sur tous ses pro*duits, qu’ils soient issus des colonies ou d’origine israé*lienne. La raison en est presque décon*cer*tante de sim*plicité : "Pourquoi étiqueter dif*fé*remment les pro*duits des colonies ? Parce que les colonies ne font pas partie d’Israël", écrit-il. Il ne s’agit évidemment pas pour Alon Aliel d’un simple combat en faveur d’une légis*lation com*mer*ciale visant à mieux informer le consom*mateur – même si, précise le diplomate, un nouvel étiquetage don*nerait le choix aux clients "d’acheter ou non des pro*duits des colonies" - mais d’une lutte éminemment poli*tique. Refuser le "Made in Israel", c’est contester la pré*sence israé*lienne sur "des ter*ri*toires occupés en dehors des fron*tières inter*na*tio*na*lement reconnues et illé*gales au regard du droit inter*na*tional". "Agir dans l’intérêt d’Israël" Et il n’est pas le seul à ruer dans les bran*cards. Le 5 juin dernier, Avraham Burg, ex-président de la Knesset et de l’Organisation sio*niste mon*diale, a fait savoir qu’il refusait d’acheter des pro*duits estam*pillés "Made in Israel" et issus des colonies. Il a tenu à expliquer la portée de son geste. "Contrai*rement à ce que l’on peut entendre, il ne s’agit pas d’un boy*cottage géné*ralisé d’Israël mais plutôt d’une dis*tinction subtile et morale entre le grand potentiel d’Israël et ses capa*cités des*truc*trices", expliquait-il dans les colonnes du Monde. Les deux hommes insistent en effet sur un même point : rien dans ce combat poli*tique ne doit être considéré comme anti*sémite ou anti-israélien. Bien au contraire. En menant cette lutte d’étiquetage, ces deux poli*tiques farou*chement opposés à la poli*tique de Benyamin Neta*nyahou déclarent agir dans l’intérêt d’Israël. Selon eux, l’État hébreu ne pourra sortir du conflit qui l’oppose aux Pales*ti*niens qu’à condition de res*pecter sa "ligne verte", c’est-à-dire ses fron*tières de 1948, inter*na*tio*na*lement reconnues et séparant Israël de la Cis*jor*danie et de Gaza. Rendue caduque après la Guerre des Six Jours (1967), cette "ligne verte", devrait pourtant être "défendue et ren*forcée", estime Avraham Burg. "Elle est d’importance vitale" pour Israël, car la res*pecter, c’est rendre pos*sible la création de deux États dis*tincts. "Tout ce qui se trouve au-delà de cette ligne est d’une autre nature : illégal et non nor*matif. C’est-à-dire que cela ne nous appar*tient pas", ajoute l’ancien pré*sident de la Knesset. Autrement dit, qui*conque défend les déli*mi*ta*tions de 1948 "est un ami d’Israël et garde l’espoir en vie", tandis que les autres, "les colons, les conqué*rants et leurs alliés poli*tiques, sont les véri*tables ennemis d’Israël"."Empêcher l’étiquetage erroné ’Made in israel’ […] est un pas de géant pour la paix au Proche-Orient", écrit même Burg. "Ce combat à lui seul ne fera pas fléchir Israël" Sans sur*prise, cette prise de position est vécue comme une hérésie par Yigal Palmor, porte-parole israélien du ministère des Affaires étran*gères. Ce dernier met d’ailleurs en garde contre un "projet raciste" qui pourrait "mettre à mal la pro*duction israé*lienne dans son ensemble". Pourtant, de plus en plus de pays comme le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et le Danemark, consi*dèrent très sérieu*sement ce projet de boycott porté par Alon Liel. En mai, les gou*ver*ne*ments sud-africain et danois ont affiché leur volonté d’établir une dis*tinction claire entre pro*duits d’origine israé*lienne et ceux issus des colonies. En 2009, les Bri*tan*niques avaient demandé à leurs super*marchés d’étiqueter dif*fé*remment les pro*duits des ter*ri*toires occupés. La chaîne suisse de grandes sur*faces Migros avait elle aussi décidé d’agir en ce sens. Selon l’agence Asso*ciated Press, en 2013, elle adoptera même les men*tions "Cis*jor*danie, zone de peu*plement israé*lienne" ou "Jérusalem-Est, zone de peu*plement israé*lienne" sur lesdits pro*duits. Mais ce nouvel étiquetage sera-t-il suf*fisant pour infléchir la position de Tel-Aviv vis-à-vis des ter*ri*toires occupés ? Rien n’est moins sûr, estime Didier Billion, spé*cia*liste du Moyen-Orient à l’Institut des rela*tions inter*na*tio*nales et stra*té*giques (IRIS). "Malgré le bien-fondé de cette lutte qui vise à des*serrer l’étau autour des Pales*ti*niens, ce combat a lui seul ne pourra évidemment pas faire fléchir la position de l’État hébreu. Cette cam*pagne n’aura réel*lement d’impact que si elle est prise dans un ensemble d’actions poli*tiques dont le but serait la pro*cla*mation d’un État palestinien". Citer Link to post Share on other sites
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