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Fréderic Encel, la voix d'Israël en France.


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Je me propose de signaler le lobbying de Fr Encel pour Israel dans les médias Français.

Un extrait du Blog d'Alain GRESH (Le Monde Diplomatique):

— Frédéric Encel, que le livre de Pascal Boniface qualifie à juste titre d’intellectuel faussaire, dont la seule légitimité est celle que lui donnent des médias complaisants. Partisan fervent d’Israël, conseiller du président du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF, celui qui pense que le danger en France ce n’est pas Le Pen mais Mélenchon), intervenant régulier dans toutes les initiatives communautaires, il est un des experts (payé ?) d’une officine israélienne, Réalité-​​UE, qui orchestre une préparation psychologique aussi bien aux Etats-​​Unis qu’en Europe. Sur Encel, on pourra lire mon court article, « Apartheid » (dans Le Monde diplomatique de novembre 2000) et l’article de Vincent Geisser dans « Frédéric Encel ou l’irrésistible ascension d’une géopolitique militante et sécuritaire ».

 

Frédéric Encel tel qu'il est présenté sur le site Realite-UE.

 

Frédéric Encel est auteur et expert des questions Moyen-Orientales. Titulaire d’un doctorat en Géopolitique de l’Université de Paris VII, il enseigne les relations internationales à l’Institut International de l’Administration publique ainsi qu’à l’Institut des Sciences Politiques de Rennes. Auteur prolifique, Fréderic Encel a publié: « L’art de la guerre: Stratégies et Batailles » (Flamarion, 2000); « Géopolitique d’Israël» (Seuil, 2004); « Comprendre le Proche-Orient: une nécessité pour la République » (Bréal, 2006). Il est également consultant « risque-pays » pour le secteur privé œuvrant à l’exportation.

Contact: +33 660 616 767

fredencel@hotmail.com

geostrat@wanadoo.fr

http://www.fredericencel.org

 

 

 

Expertise géopolitique ou propagande ? - Coordination de l'Appel ...

http://www.eutopic.lautre.net/coordination/spip.php?article1091

19 juil. 2006 – Expertise géopolitique ou propagande ? Frédéric ENCEL ou l'irrésistible ascension d'une géopolitique militante et sécuritaire par Vincent ...

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L’itinéraire (in)avoué de M. Encel

le 30. septembre 2005

En juin 2005, un texte de Vincent Geisser paru sur oumma.com (Frédéric Encel ou l’irrésistible ascension d’une géopolitique militante et sécuritaire) démasquait la stratégie de dissimulation d’un chercheur. Cela suffisait-il à décrédibiliser ce dernier ? Oui, incontestablement. Car, plus que de la vision israélienne en général des événements, c’est bien du discours d’Ariel Sharon ainsi que de sa « vision » pour ce qui relève de l’évolution du monde arabo-musulman en général que Frédéric Encel semble s’être proposé d’être le relais en France. Et pourtant les médias français continuent, avec une étonnante complaisance, de prendre pour argent comptant les titres universitaires fictifs d’un chercheur qui est loin d’avoir la transparence pour mot d’ordre.

 

A la question d’un internaute lui demandant, à l’occasion d’un chat organisé par le site du Nouvel Observateur en janvier 2005, si ses partis pris pro-israéliens notoires ne le disqualifiaient pas vis-à-vis du conflit israélo-palestinien, Frédéric Encel ne se laissera pour ainsi dire pas démonter, rétorquant : « Je n’ai jamais été critiqué pour un parti-pris quel qu’il soit par des gens de bonne fois et de bonne volonté ; seuls des dogmatiques de part et d’autres, soit du côté pro-israélien, soit du côté pro-palestinien, me critiquent de temps à autres (sic). Mes six ouvrages, mes titres et fonctions universitaires, ainsi que mon expérience du terrain rendent difficilement contestable mon objectivité et ma compétence quant au conflit. » Voire. M. Encel n’est pas seulement contesté, mais contestable. Car justement, les titres et les fonctions qu’il revendiquent pour étayer sa compétence sont faux ou inexacts, comme Vincent Geisser le démontre de façon éclatante. Mais il y a quand même un élément de compréhension de l’attitude de Frédéric Encel qui a échappé à la vigilance de M. Geisser.

 

France 5, le 29 septembre 2002. Lors d’une émission intitulée « Les repères de l’histoire », présentée par Laurent Joffrin, et consacrée au Mossad, F. Encel, invité à s’exprimer sur le sujet avec Alexandre Adler, sera l’auteur d’une déclaration de disponibilité des plus osées. Ainsi, à une question de L. Joffrin évoquant les relations entre les services secrets israéliens et la diaspora juive, et à laquelle A. Adler répondra qu’il n’avait jamais été contacté par le Mossad, F. Encel préfèrera insister sur ses propres compétences en la matière. Revenant de son propre chef sur la question de la diaspora juive, il déclarera : « Moi non plus je n’ai pas été contacté, d’ailleurs par aucun autre service non plus, c’est très vexant à la longue ! On parle de relations internationales, et finalement... ». Interrompu par L. Joffrin, qui lui tendait une réelle perche, il ne renoncera pas pour autant à ses propos :

 

Laurent Joffrin : "... mais si vous l’aviez été [contacté], vous ne le diriez pas !"

 

Frédéric Encel : "Oh, peut-être, je ne sais pas".

 

A. Adler aura beau jeu d’essayer de ramener F. Encel à la raison en soulignant qu’il n’était qu’"une grande gueule" et qu’il allait de soi qu’une personne mêlée aux services secrets ne le dirait pas. L. Joffrin fera lui-même preuve d’une présence d’esprit proportionnelle à l’énormité de la situation, en soulignant furtivement et sur le ton de l’humour qu’Encel n’était effectivement pas discret. Mais rien n’y fera. Le « spécialiste » du Moyen-Orient tenait à confirmer ses dires, toujours dans cette même émission : « Le Mossad, je pense, doit pouvoir compter sur de toutes petites aides techniques et ponctuelles » ; "On fantasmatise (sic) beaucoup, les services secrets, tout le monde serait plus ou moins James Bond à l’intérieur. Mais non ! Les services secrets, [et] pas seulement le Mossad, utilisent des gens, souvent d’ailleurs avec leur accord, en demandant très poliment, pour des très petites choses, pour des, si vous voulez, des aspects techniques, horaires (...), [des] renseignements, mais pas seulement ; pour l’accueil d’agents une journée, pour le prêt d’une voiture, je vous dis évidemment ça au hasard, ça peut être n’importe quoi, mais c’est des choses très importantes ».

 

Faut-il voir ici un événement fondateur dans le cursus de F. Encel ? Il semble pour le moins assez douteux que ces déclarations insistantes soient le seul fruit du hasard. Ce qui frappe en tous cas, c’est l’acharnement qu’il a eu, depuis le déroulement de cette émission, à faire de la défense d’Ariel Sharon l’un des piliers incontournables et fondamentaux de ses analyses. Ce qui est également notable, c’est que par la suite, il a évité de se référer à Jabotinsky, le leader d’extrême droite créateur du Betar, son "maître à penser", comme il le faisait régulièrement. Il s’est tout d’un coup présenté comme venant de la gauche laïque, converti par pragmatisme au soutien du gouvernement Sharon. Cette position, nécessairement complémentaire de la défense inconditionnelle de la politique de l’Etat d’Israël, connaîtra d’ailleurs son apogée au cours de l’été 2005, à l’approche de l’application du plan unilatéral d’Ariel Sharon pour le désengagement de la Bande de Gaza. « N’en déplaise aux promoteurs d’une vision manichéenne en diable du personnage, Ariel Sharon est un pur produit de la gauche sioniste laïque, celle des pragmatiques années de construction d’Israël » ; « Ni plus ni moins « faucon » à l’heure actuelle que naguère, Sharon fait du Clausewitz » (Le Figaro, 8 août 2005) ; « Ariel Sharon fait du Max Weber, il passe de « l’éthique de conviction » à « l’éthique de responsabilité », pour reprendre les termes du sociologue allemand. Nationaliste authentique, c’est avant tout un pragmatique qui a commencé sa carrière à la gauche de l’échiquier politique israélien » (L’Est républicain, 17 août 2005) ; « La vérité est la suivante : Ariel Sharon est un faucon pragmatique. Ni valorisant, ni dévalorisant à mes yeux, ce constat facile à étayer permet de réfléchir et d’analyser plutôt que d’en rester à une diabolisation vaine et pour tout dire fantasmatique » (L’essentiel des Relations internationales, Eté 2005) ; « C’est un nationaliste, un « faucon », le Premier ministre Ariel Sharon, qui a mené ce retrait à terme, et non pas les travaillistes » (nouvelobs.com, 12/09/05). « Nationaliste », « pragmatique » : deux mots clé qui résonnent avec constance dans la bouche d’un « expert » dont l’un des récents ouvrages n’hésitait pas à rappeler, à propos des massacres de Sabra et Chatila (Liban) de 1982, que « la commission d’enquête israélienne Kahane, chargée d’établir les responsabilités sur l’affaire, incrimine en effet directement [Ariel Sharon] pour sa négligence, indiquant qu’il n’aurait manifestement pas dû autoriser les troupes du chef phalangiste chrétien Elie Hobeika à pénétrer dans le camp ». Rappelons que la commission Kahane avait pourtant fait preuve de bien moins d’indulgence à l’encontre d’Ariel Sharon, puisqu’elle évoquait non pas une « négligence », mais sa « responsabilité » dans ces massacres[ii]. Mais peut-être M. Encel est-il aujourd’hui le détenteur d’informations privilégiées abondant dans le sens d’A. Sharon et affranchissant effectivement ce dernier de toute responsabilité dans les massacres de Sabra et Chatila ? Le cas échéant, la justice israélienne comme le grand public ne manqueraient assurément pas d’être intéressés par de telles révélations qui, pour le coup, contribueraient peut-être à humaniser un tant soit peu le visage connu d’A. Sharon.

 

Il va de soi que, si F. Encel avait opté dès le départ pour un positionnement clair et dépourvu d’ambiguïté, à l’instar de tant des défenseurs les plus acharnés de la politique israélienne en général, personne n’aurait pu lui reprocher ses positions extrêmes. Mais le problème est que M. Encel n’assume pas le sous-entendu de ses positions, prétendant à l’objectivité, mais incarnant en même temps, et à merveille, le rôle de porte-parole du gouvernement israélien en France. Le tout avec le soutien des médias.

 

Frédéric Encel s’invente des titres pour tromper le public. Et le fait pour les médias de se laisser piéger ainsi est un problème. Depuis la publication de l’article de Vincent Geisser et le retentissement qu’il a eu, le nombre de personnes mal informées devrait avoir diminué, ainsi que le nombre de personnes dupées. Pourtant Frédéric Encel persiste et signe et continue d’usurper des titres.

 

Le problème n’est ni dans l’intensité de la présence de Frédéric Encel dans les médias, ni dans les positions qu’il défend. S’attribuant des titres et des fonctions universitaires ne correspondant pas à la réalité (et qui ne constituent pas l’origine de ses revenus), il trompe sciemment le public. Il pourrait légitimement tenir le même discours en mettant en avant ses activités communautaires réelles et non des titres universitaires fictifs.

 

Le 9 juillet 2005, Le Monde publiait une publicité à propos de la sortie du DVD d’Eric Rochant, "Les patriotes". Outre le film, y était proposé un entretien avec "Frédéric Encel, spécialiste du Mossad". Pour une fois, le soupçon de publicité mensongère était écarté. Pour une fois, un média n’attribuait pas à Frédéric Encel un titre inexact.

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Expertise géopolitique ou propagande ?

 

Expertise géopolitique ou propagande ? Frédéric ENCEL ou l’irrésistible ascension d’une géopolitique militante et sécuritaire par Vincent Geisser 17 juillet 2006

 

Le 23 mai 1996, l’hebdomadaire français L’Express publie l’interview d’un « spécialiste » en géopolitique qui se présente déjà comme professeur à l’Université de Paris VIII et membre du Centre de recherches et d’analyses géopolitiques (CRAG), dirigé par l’éminent géographe Yves Lacoste[1]. En réalité, ce « professeur » n’est autre que Frédéric Encel, jeune doctorant en géopolitique qui achève à peine sa thèse sur la ville de Jérusalem[2] et qui ne bénéficie d’aucune insertion universitaire particulière, si ce n’est son statut d’étudiant au département de géographie de la dite Université. Ce simple épisode suffirait à témoigner de la « posture » adoptée par ce futur expert reconnu en géopolitique : jouer sur l’ambivalence de ses titres académiques et sur une forme de « multipositionnalité stratégique » qui doit moins cependant à son cursus universitaire et à sa renommée scientifique qu’à ses réseaux sociaux, politiques et sécuritaires.

 

■ Illusionnisme géopolitique et usurpation académique

 

Dix ans plus tard, Frédéric Encel continue à cultiver l’ambivalence auprès des médias et des institutions : alors qu’il ne bénéficie toujours d’aucune forme d’insertion professionnelle attestée, il se présente volontiers comme professeur à la prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA) et à l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes, créant ainsi l’illusion de la rigueur et de la « scientificité » de ses analyses[3]. Certes, F. Encel ne fait pas exception. Comme lui, de nombreux experts sécuritaires jouent très largement aujourd’hui sur le flou de leurs titres et de leurs appartenances académiques et institutionnelles (Antoine Basbous, Roland Jacquard, Antoine Sfeir pour ne citer qu’eux), afin de se créer un semblant de compétence, mais surtout pour masquer leurs « liaisons dangereuses », sinon « honteuses », avec certains services très spéciaux. De ce point de vue, F. Encel n’est qu’un produit parmi d’autres de la « dérive sécuritaire » que connaît l’expertise géopolitique et qui a trouvé dans le contexte post-11 septembre un nouveau fonds de commerce médiatique[4]. Pourtant, on ne saurait s’arrêter à cette nouvelle identité corporatiste (l’expertise sécuritaire vulgarisée), désormais valorisée médiatiquement. Car Frédéric Encel n’est pas seulement un « expert à la mode », il est aussi le défenseur d’une « géopolitique militante » qui a conquis ces dernières années ses lettres de noblesse médiatiques. Invité dans de très nombreuses émissions de télévision et de radio (plus d’une cinquantaine de participations entre 2002 et 2005)[5], auteur de tribunes dans le presse écrite (Le Figaro étant son lieu de prédilection), F. Encel tente de banaliser auprès du grand public une vision très idéologique des relations géopolitiques, en général, et de la situation proche-orientale, en particulier. Sous couvert de la neutralité de l’ « expert », du « chercheur » ou de l’« universitaire », F. Encel développe des « théories de sens commun » sur le Proche-Orient qui le rapprocherait davantage des thèses véhiculées par certains cercles du Likoud (principal parti de droite en Israël)[6], voire de l’extrême-droite, que des « nouveaux historiens » israéliens (historiographie critique)[7]. Sur ce plan, l’on peut affirmer que la nouvelle « coqueluche géopolitique » des médias français a réussi son pari : vulgariser et banaliser en France des analyses sécuritaires et droitières sur le conflit israélo-palestinien qui font l’apologie du culte de la force au mépris des démarches dialogiques et pacifiques. Sur ce plan, le mépris de Frédéric Encel pour un personnage comme Shimon Pérès (Parti travailliste) et son admiration sans borne pour Ariel Sharon (Likoud) ne doivent rien au hasard. Le jeune expert s’inscrit clairement dans une démarche militante qui entend traquer de manière obsessionnelle la « palestinophilie française » et conforter une vision à la fois néo-orientaliste et paternaliste du monde arabo-musulman.

 

■ Une démarche militante sous couvert d’expertise

 

S’il fallait reconnaître un mérite à F. Encel, c’est celui de brouiller les pistes sur ses affiliations politiques et idéologiques, se présentant tantôt comme un « expert » sympathisant de la gauche républicaine, tantôt proche de certains cercles de la droite « dure » israélienne, encore que ces deux modes de positionnement ne soient pas toujours inconciliables dans les faits car ils renvoient à des espaces politiques distincts : « républicain modéré » en France, « faucon convaincu » concernant le présent et l’avenir d’Israël. Pourtant, au-delà d’une capacité géniale à jouer sur une multiplicité de registres politiques et axiologiques, F. Encel s’inscrit dans une tradition idéologique bien marquée que sa prudence rhétorique parvient à peine à masquer : un attachement à l’une des conceptions les plus radicales du sionisme politique, prônée par le leader d’extrême droite Ze’ev Vladimir Jabotinsky.

 

Une version aseptisée et présentable de l’idéologie du Bétar

 

Certaines sources attestent que Frédéric Encel a appartenu dans un passé récent (en 1989, alors qu’il était étudiant en prépa hypokhâgne) à la branche étudiante du Bétar, à savoir l’organisation Tagar-France qui se présente comme « le mouvement des étudiants sionistes » et se réclame précisément de l’idéologie jabotinskyiste. On trouve d’ailleurs sur le site Internet commun au Bétar et à Tagar-France de larges extraits de l’œuvre du père-fondateur, Ze’ev Jabotinsky (1880-1940) : « Mis à part les aveugles de naissance, tous les sionistes modérés ont compris qu’il n’y avait pas le moindre espoir d’obtenir l’accord des Arabes de Palestine pour transformer cette « Palestine » en un Etat où les Juifs seraient en majorité [...]. Par conséquent, un accord de plein gré est inconcevable. C’est pourquoi ceux pour qui un accord avec les Arabes est une condition sine qua non de la politique sioniste peuvent se dire, dès aujourd’hui, qu’il est définitivement hors de question de l’obtenir et qu’il ne reste plus qu’à renoncer au projet sioniste »[8].

 

On ne saurait faire un procès en sorcellerie à F. Encel et lui reprocher d’avoir appartenu et/ou « cousiné » avec une organisation proche du Bétar. D’aucuns pourraient même y voir une erreur de jeunesse, motivée par sa passion légitime pour Israël et l’histoire du sionisme qui, il est vrai, est mal connue en France et trop souvent caricaturée. Toutefois, cet attachement passé du géopoliticien pour l’une des versions les plus radicales du sionisme politique revêt une certaine pertinence quand on analyse ses récentes prises de positions (2001-2005). En effet, il semblerait que F. Encel n’ait pas complètement rompu avec ses engagements idéologiques radicaux de « prime jeunesse ». Ainsi, en mars 2001, lors d’une conférence organisée à Grenoble par l’Appel unifié juif français (AUJF) déclarait-il : « L’un des grands visionnaires du sionisme politique auquel j’aime me référer, Jabotinsky, avait compris au moins une chose (...) : il ne serait jamais possible de convertir les Arabes de Palestine au sionisme. Il faut donc vivre avec. Mais il faut éviter de mettre en appétit l’adversaire, comme dans le cas du Golan par exemple. [...] Mais le plus important, c’est le rapport de forces moral. Sur les centaines de Palestiniens et d’Arabes que j’ai rencontrés durant mes recherches doctorales, pas un, pas même un demi n’a reconnu le sionisme. Soyons donc sûrs de notre bon droit. C’est un problème de légitimité »[9].

 

Logo du Tagar-France : ww.tagarfrance.org

 

Considérant Ze’ev Jabotinsky comme son maître à penser, sinon comme une source d’inspiration majeure de son analyse proche-orientale, le jeune géopoliticien paraît épouser la même fascination pour les rapports de force, véhiculant l’idée que face à un ennemi commun (les Arabes) la violence est non seulement légitime mais aussi la seule voie possible au règlement de la question : « La paix perpétuelle n’existe pas. [...] Au Proche-Orient, on n’est pas au Benelux. Il y a des rivalités de pouvoir qui sont de type existentiel. [...] Même avec des traités de paix signés avec Israël, l’Egypte, la Jordanie ou même la Syrie, même animées de bonnes intentions, ne reconnaissent pas l’existence légale, ni le doit fondamental et la légitimité pour le peuple juif de se percevoir comme un peuple. Dans l’islam arabe, et dans l’islam de manière générale, la notion de peuple juif est complètement erronée. Il existe une religion juive, pas un peuple [...], tous les orientalistes sérieux vous le disent »[10]. Il en conclue « logiquement », comme son maître à penser, à l’inéluctabilité de la construction d’une « Muraille de fer » entre Juifs et Arabes : « Vous êtes ainsi obligé d’être systématiquement le plus fort et d’utiliser ce que Jabotinsky préconisait : une muraille d’acier »[11].

 

Dans la droite ligne de l’idéologie du Bétar (politique de concession « zéro » à l’égard des Arabes et des Palestiniens), F. Encel continue aujourd’hui à défendre l’annexion du plateau du Golan par l’Etat d’Israël. A la question d’un journaliste sur l’opportunité ou non de restituer le Golan à la Syrie, le géopoliticien répond sans hésiter : « Je ne crois pas. Trois sources hydrauliques fondamentales, stratégiques et le Mont Hermon lui-même devrait rester sous souveraineté israélienne. [...] Absolument ! C’est un problème moral très difficile. N’oublions pas qu’il s’agit de personnes modérées, souvent travaillistes, qui ont construit leur vie sur le Golan... »[12]. Pour appuyer son argumentation annexionniste, il fournit même des motifs archéologiques et théologiques qui semblent peu convaincants d’un point de vue scientifique : « Cela reste improbable [la restitution du Golan] à l’heure qu’il est, les religieux refusant cet abandon de souveraineté dans une région où des archéologues ont découvert d’importantes traces de vie juive datant de l’époque du Second Temple »[13].

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Ze’ev Jabotinsky

 

fondateur du Bétar

 

F. Encel s’oppose radicalement à l’idée de tout retour - même partiel - des réfugiés palestiniens, projet qu’il qualifie de « suicide politique d’Israël » : « Force est de reconnaître, affirme t-il, que si l’on prend pour base la revendication officielle de l’Autorité palestinienne, soit 3,7 millions de réfugiés et descendants, cela reviendrait à annihiler le caractère majoritairement juif de l’Etat d’Israël. L’application intégrale de ce « droit au retour » porterait en effet la population arabe israélienne de 1,2 million actuellement à presque 5 millions, soit à égalité quasi parfaite avec la population juive. Quelques années d’écart de fécondité suffirait alors à faire de l’Etat hébreu un Etat à majorité arabe, à mettre ainsi un terme à la réalité sioniste Israël et, en réalité. à sa raison d’être fondamentale. [...]Or aux yeux des juifs israéliens, dans leur quasi-unanimité. céder à cette exigence correspondrait à un autre type de suicide. non plus démographique, mais moral. Il s’agirait d’endosser la responsabilité de l’expulsion massive d’un peuple, et, partant, d’autodélégitimer le sionisme perçu comme un mouvement progressiste, de libération nationale pour le peuple juif et sûrement pas comme un instrument d’oppression. A triple titre, nul ne souscrit donc, ni à droite ni à gauche de l’échiquier politique, à un tel mea-culpa plus ou moins direct »[14].

 

Cette apologie du « rapport de force permanent », directement héritée de l’idéologie du Bétar de Jabotinsky le conduit assez logiquement à présenter le « Mossad » (services secrets israéliens) comme l’une des institutions phares d’Israël s’inscrivant, selon lui, dans une certaine normalité « ici et là-bas ». C’est quasiment une offre (ou un aveu) de collaboration qu’il fait au Mossad lors d’un entretien sur une chaîne publique française : « Le Mossad doit pouvoir compter sur de toutes petites aides techniques et ponctuelles. [...] Le Mossad reflète la normalisation, à mon sens, de l ‘Etat d’Israël un peu plus de 50 ans après son existence, avec effectivement les caractéristiques qui sont celles, me semble-t-il, de tous les bons services secrets »[15].

 

Enfin, et c’est peut-être ce qui le rapproche le plus de son maître à penser, Frédéric Encel a été l’un des plus ardents défenseurs de l’idée d’un mur de séparation, reprenant en cela le vieux projet de Jabotinsky d’ériger une « muraille d’acier » entre Juifs et Arabes. A la question d’un Internaute se demandant si le mur actuel renvoyait bien à une « nécessité absolue », F. Encel répondait : « Pour l’heure, c’est la seule solution non militaire trouvée par le gouvernement israélien pour assurer la protection des citoyens face au terrorisme. Sans être absolue, cette mesure de sécurité offre objectivement de meilleures capacités de résistance face aux opérations suicides »[16].

 

Toutes ces prises de positions tendraient à prouver que Frédéric Encel est resté, en grande partie, fidèle à ses amours politiques et idéologiques de jeunesse, dont il retrouve une certaine réactualisation dans le « programme de Sharon », ce dernier apparaissant à beaucoup d’égards comme le continuateur en actes du projet de Jabotinsky.

 

Le « Sharon » de Frédéric Encel ou la réincarnation politique de son héros de jeunesse Jabotinsky

 

Ces trois dernières années, la quasi-totalité des interventions de F. Encel sur la question israélo-palestinnienne ont visé à réhabiliter l’image du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, largement discréditée dans l’opinion européenne, en particulier en France. A ce titre, on peut affirmer que le jeune géopoliticien a sans doute été le meilleur ambassadeur d’A. Sharon dans l’hexagone, davantage encore que son ambassadeur officiel (Nissim Zvili), beaucoup moins présent dans les médias. Ainsi face aux accusations de bellicisme et d’intransigeance, F. Encel a riposté en tentant de retourner l’image négative d’Ariel Sharon en le présentant comme un « nationaliste réaliste », dont l’œuvre de paix serait bien plus pertinente que celle de ses prédécesseurs travaillistes (Shimon Pérès, Izak Rabin et Ehud Barak). Sous l’image du « faucon » se cacherait, selon F. Encel, une « colombe patriotique » : « On peut se demander si Sharon est bien encore un "Faucon". N’oublions pas qu’il réclame, et ce depuis avant le scrutin, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Il y a donc une double volonté de s’écarter d’une ligne dure. Ensuite, certains partis du centre qui seraient associés au Likoud dans un gouvernement de droite ne peuvent pas être qualifiés de "Faucons" : le Shinouï, mais aussi le Shass. On a ensuite tendance en France à considérer Ariel Sharon comme un personnage abominable. La plupart des observateurs se sont contentés de diaboliser Sharon. Or ce n’est pas du tout l’image qu’il a en Israël. Sharon est un nationaliste, un pragmatique, mais quelqu’un de très attaché aujourd’hui à gouverner à la tête d’une union nationale »[17].

 

Dans la foulée, A. Sharon est dépeint sous les traits du héros des temps modernes qui aurait compris le « vrai » sens de l’histoire : « Ariel Sharon est à la fois quelqu’un qui a des convictions fortes et un pragmatique (...). Mais outre ses convictions, il a aussi la volonté de ne pas aller aussi loin que Barak. [...]. Quand on est un personnage fort [comme Sharon], on est davantage respecté. [...] Au fond, même les Arabes, d’une part, n’ont pas d’autre choix que de discuter avec Sharon, et d’autre part ont même intérêt à discuter avec quelqu’un qu’ils perçoivent, à tort ou à raison, comme fort »[18]. En somme, Frédéric Encel faisant fi de toute rigueur scientifique énonce la bonne vieille théorie de sens commun, selon laquelle ce sont les « guerriers » qui font la paix et les « pacifistes » qui font la guerre : drôle de théorie de l’histoire qui est néanmoins portée au rang d’analyse géopolitique dans les colloques et sur les plateaux de télévision.

 

Corrélativement à ce processus d’héroïsation d’Ariel Sharon (« le patriote »), F. Encel véhicule une diabolisation de Yasser Arafat (« le terroriste ») qu’il cherche à faire passer comme l’unique responsable de l’échec des pourparlers israélo-palestiniens. En effet, s’il a été l’un des porte-voix d’A. Sharon en France, F. Encel a été aussi l’un des principaux détracteurs de Yasser Arafat et ceci jusqu’à sa mort, puisque le jeune géopoliticien était invité à commenter en direct dans le journal de France 2 les obsèques du leader palestinien, rappelant au passage que le Raïs palestinien avait détourné des millions de dollars, ne respectant même pas l’hommage dû aux morts[19] : « Israël, aujourd’hui fait usage d’une force contenue, et on peut saluer le sang froid absolument exceptionnel des Israéliens et des soldats israéliens. [...] Au début de la seconde Intifada déclenchée sciemment par Yasser Arafat, 139 de ces terroristes ont été libérés. Et ce ne sont pas 139 colleurs d’affiches, comme on peut le penser en lisant les dépêches de l’AFP. [...] Je pense qu’en Relations internationales, toute stratégie est analysable à tête froide. [Mais] Arafat a utilisé la stratégie de la guerre à un moment, aujourd’hui il doit l’assumer »[20].

 

Caricature publiée sur le site de Tagar-France : http://www.tagarfrance.org

 

Ambassadeur officieux d’Ariel Sharon auprès de l’opinion française jugée trop « palestinophile », Frédéric Encel est aussi un infatigable marathonien communautaire qui entend mettre de l’ordre dans sa « communauté » (ou ce qu’il suppose comme telle), mobilisant les troupes et dénonçant les « juifs traîtres » et les « juifs tièdes ».

 

Marathonien infatigable de la « cause » : un hyper-activisme dans les forums et les médias communautaires

 

Les prises de positions de F. Encel très marquées politiquement et idéologiquement ne sont compréhensibles que si l’on se réfère à son hyper-activisme communautaire. A ce titre, le jeune géopoliticien ne s’adresse pas exclusivement à l’opinion française en général mais aussi aux membres de sa dite « communauté » (construction subjective), jouant le rôle de leader d’opinion communautaire. De ce fait, sa géopolitique participe d’une « mise en ordre communautaire », visant à mobiliser les soutiens et à dénoncer ceux qui ne seraient pas dans la « ligne », position paradoxale pour un auteur qui se réclame de l’idéal de la laïcité républicaine.

 

En effet, la trajectoire de F. Encel se caractérise par de très nombreuses « prises de participation » communautaires qui en font aujourd’hui un acteur central. Ancien membre du comité de rédaction de Tribune juive (mensuel communautaire), il tient une chronique hebdomadaire, le dimanche, sur la Radio de la communauté juive (RCJ), où il se présente comme « géopolitologue spécialiste du Proche-Orient »[21]. Son émission est d’ailleurs sponsorisée par le Keren Kayemeth Leisraël (KKL), organisme international chargé de projets d’aménagement en Israël (réhabilitation des cours d’eau, défrichement des terres, reboisement...)[22]. Frédéric Encel est également membre du comité éditorial de l’Observatoire du monde juif (OMJ)[23] aux côtés de compagnons de route communautaires, comme Alexandre Adler, Shmuel Trigano ou Jacques Tarnero.

 

Outre ses appartenances institutionnelles et associatives, il circule également beaucoup dans les milieux communautaires francophones (France, Belgique et Suisse) pour délivrer la « bonne parole ». Ses interventions sont trop nombreuses pour pouvoir être toutes citées ici. On se contera de mentionner quelques illustrations parmi d’autres de son hyper-activisme communautaire faisant de lui un militant chevronné : le 14 novembre 2000, il donne une conférence à l’Union des étudiants juifs de Lausanne sur la situation d’Israël et l’avenir de Jérusalem ; le 14 octobre 2001, il participe au Grand colloque du Cercle Ben Gourion intitulé « Y-a-t-il terrorisme et terrorisme ? », aux côtés d’Alexandre Adler, Raphaël Draï, Jacques Tarnero et Clément Weill-Raynal ; le 10 mars 2002, il est le co-organisateur d’un colloque au Sénat, sous le patronage du ministère de l’Education nationale, qui a pour thème « Quelle école juive pour le XXIème siècle ? » ; le 7 février 2004, il participe à la Grande soirée du KKL-Belgique aux côtés du président du KKL et de l’Ambassadeur d’Israël ; le 14 février 2004, il donne une conférence sur « Maale Adoumim » (lieu hautement symbolique) avec entre autres Arno Klarsfeld et Clément Weill-Raynal ; le 30 mars 2004, il est l’un des principaux invités du grand meeting interactif « Antisémitisme/Antisionisme : quelles réponses ? », avec Nathan Charantsky, ministre israélien pour la Diaspora, organisé par la Fédération des organisations sionistes de France (FOSF) et le Mouvement Massorti français ; le 16 mai 2004, il est l’invité des « Mardis de Primo Europe », site pro-israélien proche de la Metula News Agency (MENA), aux côtés de Kébir Jbil du Mouvement des Maghrébins Laïques (MML). Précisément, le thème de la conférence est de combattre la prétendue désinformation sur l’Etat d’Israël : « considérant que l’information sur le Moyen Orient est, en Europe en général et en France en particulier, diffusée en fonction de préjugés manichéens ou le commentaire l’emporte sur le fait, Primo, association apolitique et laïque pour la Rigueur (ou la Recherche) dans l’Information sur le Moyen-Orient, a pour but de promouvoir une information rigoureuse et diversifiée sur le Moyen-Orient et les conflits qui s’y déroulent. [...] Parmi les sources d’information, celles en provenance de la METULA NEWS AGENCY (agence de presse basée en Israël, à la frontière syro-libanaise) seront largement diffusées, comme le seront les analyses de ses journalistes, dont la variété des origines (israéliens, libanais, jordaniens, palestiniens et européens) n’est pas une des moindres qualités »[24] ;

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C'est a ce demander avec qui tu dialogue (s) ?

 

Ya zinou, ben avec vous.

Puis il y a des gens qui nous lisent sans intervenir. Puis il y en a qui font des recherches sur google et qui vont venir sur le forum.

Patience cousin...

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Guest prenpalatete

wallah khouya Zoubir je n'ai pas eu le courage de lire tes copié/collés mais je connais ce triste sir,il me fait gerber ,un va t'en guerre de la pire espèce,fallait l'entendre pendant l'agression contre l'Irak avec son alter égo Nicole Bacharan ,ils chauffaient les salles de rédaction d'une façon indigne pour de prétendus intellectuels!!!

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wallah khouya Zoubir je n'ai pas eu le courage de lire tes copié/collés mais je connais ce triste sir,il me fait gerber ,un va t'en guerre de la pire espèce,fallait l'entendre pendant l'agression contre l'Irak avec son alter égo Nicole Bacharan ,ils chauffaient les salles de rédaction d'une façon indigne pour de prétendus intellectuels!!!

 

Merci de votre réaction.

Oui, c'est un être abject, un menteur. Un faussaire comme le dit Pascal Boniface.

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