La Turquie annonce des désertions en Syrie.

[Zoubir8 174]

:salam:

Un article intéressant trouvé sur le net.

 

Pour nombre de déserteurs, passer en Turquie permet d'échapper à la guerre, pas de continuer la lutte avec l'ASL

 

Selon l’agence »semi-officielle » turque Anatolya, un nouveau général (issu de l’artillerie selon l’ASL) s’est réfugié en Turquie avec 84 autres militaires dont une vingtaine d’officiers, et environ 200 civils, lundi à hauteur de Reyhanli, ville turque située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Alep. Cette défection porterait à 14 le nombre de généraux syriens passés en Turquie. Voici quelques jours, et selon les m^mes sources turques, un autre groupe de plusieurs dizaines de militaires et de civils syriens avait passé la frontière.

 

Des grades et des effectifs à vérifier

 

Alors, info ou intox erdoganiste ? Y a-t–il un début de mouvement d’ »effritement » de l »armée syrienne, en ce seizième mois de troubles ? La vérité – et on ne joue pas ici les Normands – doit se situer dans un « entre-deux ». Oui il y a des défections, mais les chiffres fournis par des journalistes proches de l’AKP sont aussi sujets à caution que ceux de l’OSDH, et le grade véritable des officiers déserteurs est difficile à établir : qu’est-ce qui empêche ces hommes de s’accorder de l’avancement une fois devenus dissidents ? Le chef disparu de l’ASL, Ryad al-Asaad, a été presque toujours présenté comme colonel, mais dans certains articles il était « passé général ».

 

Et puis, dans une guerre de propagande ou le mensonge et le trucage-vidéo sont des armes efficaces, comment savoir qui vient vraiment de l’armée, ou qui a juste endossé un uniforme plausible pour les besoins de la photo ?

 

Il n’y a rien d’étonnant à ce que dans un contexte de guerre anti-terroriste – qui dure et est dure -, un certain nombre de jeunes appelés préfèrent se cacher : les vidéos sur le sort cruel réservé par les salafiste-islamistes-djihadistes plus ou moins ASL à leurs prisonniers circulent aussi en Syrie : les égorgements et décapitations rituels peuvent susciter aussi bien la peur que la volonté de revanche. Passer en Turquie pour certains soldats, ce n’est pas rejoindre l’ASL, c’est échapper à la guerre.

 

Il y a aussi le problème confessionnel, que les activistes armés font tout pour exacerber au pays de la laïcité. Tous les sunnites ne sont pas opposants, loin de là, mais, comme on sait, la plupart des opposants syriens sont sunnites. D’où sans doute une plus grande perméabilité des jeunes soldats sunnites à la propagande pro-opposition, ou défaitiste.

 

Et puis, en ce qui concerne les officiers, il nous parait évident que les services secrets turcs et occidentaux et l’argent du Golfe travaillent de concert à susciter ces défections : des promesses d’asile politique étendu aux familles, des sommes d’argent susceptibles de compenser des mois de solde, la possibilité de bénéficier d’une promotion dans le l’organigramme de l’ASL – promotion qui serait officialisée en cas de victoire – tout cela joue certainement pour faire basculer des hésitants, ou des fatigués.

 

Maintenant, et en dépit de la propagande directe ou indirecte, le mouvement demeure à l’évidence limité. On doute que beaucoup de soldat et d’officiers déserteurs aient envie d’ »en reprendre » aux côté de groupes armés islamistes et étrangers, qui multiplient les destructions et les victimes en Syrie. Bref, une fatigue de certains, oui, certainement, un ralliement avec armes et bagages à l’ASL, nous n’y croyons pas.

 

Naturellement, seule une réduction significative des capacités de nuisance de l’insurrection islamiste sera susceptible de résoudre le problème de la démoralisation d’une frange de la population. L’armée syrienne y travaille activement, croyons nous.

 

Sources: InfoSyrie.