Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 Pierre Razoux «*La guerre israélo-arabe d’octobre 1973. Une nouvelle donne militaire au proche-Orient*». Extraits (Messages 12 à 15, d'autres extraits). Une difficulté particulière : la traversée du canal de Suez La tâche s'avère ardue pour les fantassins et les commandos égyptiens désignés pour traverser les premiers le Canal. Ils doivent en effet affronter le feu croisé et préréglé des mitrailleuses et des canons ennemis, puis escalader le rempart de sable qui borde la voie d'eau pour préparer le tra*vail des sapeurs, tout en ayant d'autre possibilité que de résister aux premières contre-attaques israéliennes jusqu'à l'arrivée de leurs moyens lourds d'appui et de soutien. Moshé Dayan, ministre israélien de la défense, considère d'ailleurs lui-même que le canal de Suez et la ligne de défense attenante constituent « le meilleur fossé antichar du monde » 2. L'obstacle Le canal de Suez s'étend sur 175 kilomètres, du nord au sud, utilisant les dépressions naturelles des lacs Timsah, Ballah et Amers. Il ne possède donc pas d'écluses. Sa largeur maximale est de 220 mètres et sa profon*deur moyenne oscille entre 16 et 18 mètres. La vitesse du courant, qui est de 0,5 mètre par seconde au nord du Canal, atteint 1,5 mètre par seconde au sud. La direction du courant change toutes les six heures, en fonction des cycles de marée. L'amplitude maximale des marées se situe entre soixante centimètres au nord et deux mètres au sud. La voie d'eau est dou*blée, sur la rive occidentale, par un petit canal d'eau douce alimentant les agglomérations bordant ses rives. Celui-ci, situé à environ trois kilo*mètres en retrait du Canal, irrigue une bande agricole composée de nom*breuses palmeraies qui permettent aux Égyptiens de se mettre à couvert plus facilement. La ligne Bar-Lev se compose d'une trentaine de fortins israéliens espacés chacun d'environ cinq kilomètres, adossés au rempart de sable bordant la rive orientale du Canal. Après la guerre des Six Jours, les Israé*liens ont en effet entrepris l'érection d'un formidable rempart de sable compacté, sur presque toute la longueur du Canal, afin de masquer le déplacement de leurs unités sur la rive orientale de la voie d'eau. Ce rempart a progressivement été surélevé pour atteindre en certains endroits une hauteur d'une vingtaine de mètres, notamment aux points prévisibles de traversée. Les berges du Canal, minées et recouvertes de barbelés, ne lais*sent aucun espace de manœuvre le long de la voie d'eau. Leur pente très raide rend impossible toute ascension par des blindés, même chenilles. Chaque fortin de la ligne Bar-Lev est équipé pour l'observation visuelle et électronique. Des orifices de tir sont aménagés dans toutes les directions, couvrant ainsi l'ensemble des secteurs d'où pourrait provenir une attaque ennemie. Des détachements blindés sont chargés de patrouiller entre les intervalles. La position la plus septentrionale se trouve en face de Port-Fouad, sur les rives de la Méditerranée, tandis que la plus méridionale se situe sur un promontoire appelé Ras Missalah dominant la mer Rouge. Ces fortins (les Maozim) peuvent accueillir quel*ques pièces d'artillerie, ainsi qu'un peloton de chars. Chacun d'entre eux a été conçu pour résister à l'impact direct d'un obus de 155 millimètres ou d'une bombe de 500 kilogrammes. Pour leur édification, les Israéliens ont utilisé les rails de l'ancienne voie ferrée Ismaïlia/Gaza pour renforcer leur structure. Un dispositif particulier permettant de répandre du liquide enflammé à la surface du Canal, semble en outre avoir été mis en place sur certains sites '. Des murets, des champs de mines et des tranchées com*plètent le dispositif, défendant les accès aux routes principales. Une deuxième série de points d'appui plus sommaires (les Taozim) est implan*tée à une dizaine de kilomètres en retrait de la Ligne, afin d'abriter les centres de coordination de l'artillerie. Les différents ouvrages de la Ligne sont reliés entre eux par un impor*tant réseau routier comprenant trois rocades parallèles : la première, dénommée route Lexique, borde immédiatement la voie d'eau et permet d'accéder aux fortins ; la seconde, à une dizaine de kilomètres plus à l'est, juste derrière la première ligne de crête, est identifiée sous l'appellation de dUv. 21 août 1967. 1. Il existe une controverse sur l'existence même de ce dispositif et sur son éventuel caractère opérationnel à la veille de la guerre. La position israélienne consiste à nier son existence. Toutefois, certains auteurs israéliens, dont Chaïm Herzog, reconnaissent que leur armée a testé un tel dispositif, d'autant que les Égyptiens en ont observé les essais à de multiples reprises en 1971. En fait, il semble que ce dispositif ait été installé sur au moins deux sites et que les essais ne s'étant pas avérés concluants, leur installation en d'autres endroits ait été aban*donnée. Certaines sources israéliennes font état du fait que peu de temps avant le début de la guerre, le général Gonen, commandant en chef du secteur Sud, aurait décidé la réactivation d'une partie de ce dispositif, sous-entendant par là même que la quantité d'installations concernées serait bien supérieure à deux. Cette allégation a été confirmée par deux ingénieurs israéliens affectés à son entretien qui ont été capturés par les Égyptiens le 6 octobre!973. route de l'Artillerie - elle permet en effet à l'artillerie israélienne de se déployer sur ses positions de tir ; la troisième, enfin, connue sous le nom de route latérale, est située à une trentaine de kilomètres à l'est du Canal et permet le basculement des forces d'un secteur à l'autre du front. Une planification exemplaire . . Faire franchir le canal de Suez à cinq divisions d'infanterie et plusieurs brigades de commandos implique le transfert en trois heures de 32 000 hommes de l'autre côté de la voie d'eau, et d'autant pendant les douze heures suivantes. Cette traversée, qui doit s'effectuer sous la couverture d'un épais nuage de fumée artificielle, nécessite également le passage sur l'autre berge de 1 000 chars et 13 500 véhicules divers. L'ensemble de ces opérations doit être achevé dans les quinze premières heures suivant le déclenchement des hostilités. Chaque division d'infanterie est responsable d'un secteur large de huit kilomètres et peut compter sur deux ponts lourds, un pont léger et sept bacs automoteurs. L'infanterie est divisée en trois groupes : tout d'abord, les fantassins qui effectuent la traversée au moyen de canots pneumati*ques en douze vagues se succédant à quinze minutes d'intervalle ; ensuite, ceux qui empruntent à pied les pontons et les ponts légers ; enfin, ceux qui franchissent le Canal sur les ponts lourds, à bord de leurs véhicules. Les véhicules doivent franchir le Canal suivant un ordre de priorité établi en fonction des missions opérationnelles : d'abord les blindés, ensuite l'artil*lerie, puis les camions de soutien logistique et en dernier lieu les véhicules de transport de troupes. La gestion du trafic routier aux abords du Canal constitue l'un des aspects les plus délicats de cette opération. Les routes d'approche transversales sont indiquées par des panneaux de signalisa*tion, mis en place juste après le déclenchement des hostilités par les trou*pes de circulation militaire. De l'autre côté du Canal, des voies de déga*gement sont prévues en face de chaque route d'approche. Elles portent le même code et la même couleur d'identification que celles-ci. Un numéro est également donné à chaque embarcation. Ce numéro doit être reporté sur des panneaux fluorescents, placés aux points d'embarquement et de débarquement déterminés à l'avance, et entre lesquels l'embarcation doit effectuer ses rotations. Cette planification requiert une attention toute particulière dans le domaine des transmissions. Cinq cents officiers et mille hommes de troupe, équipés de 500 appareils de radio, de 200 téléphones de campagne et d'un important réseau téléphonique de plus de 800 kilomètres de câbles, sont chargés d'assurer l'ensemble des transmissions dans la zone du Canal, et cela pendant toute la durée des opérations. Les stations de guerre électronique et de brouillage jouent également un rôle indispen*sable. Ce réseau fortement centralisé, allonge cependant sensiblement les délais de réaction sur le terrain. Seul l'état-major peut modifier les horaires, les routes et les points de traversée en cas de besoin. 1/2 Citer Link to post Share on other sites
aynazppr75 29 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 C'était tellement génial qu'après l'attaque éclair des égyptiens, en 1 semaine ils se sont fait démonter par Tsahal et que 6 ans après Sadate a dû s'humilier pour récupérer le Sinaï et le payer de savie. Devait y a avoir pas mal de zoubir dans l'armée égyptienne Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 C'était tellement génial qu'après l'attaque éclair des égyptiens, en 1 semaine ils se sont fait démonter par Tsahal et que 6 ans après Sadate a dû s'humilier pour récupérer le Sinaï et le payer de savie. Devait y a avoir pas mal de zoubir dans l'armée égyptienne - le franchissement du canal est un succès extraordinaire due à l'ingéniosité des Egyptiens. - il faut le reconnaître et s'en féliciter. Rdjall ces soldats. - ensuite ils ont tenus toute une assez grande bande de terre. - puis les USA ont mis toute la sauce: pont aérien, armes nouvelles ramenées des USA, images de satellites. Citer Link to post Share on other sites
PAX 10 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 Le franchissement au retour a été encore plus rapide...pourtant sans l'aide du génie Citer Link to post Share on other sites
Ladoz 11 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 Ce canal a failli être vendu en douce à l'Emir du Qatar n'était-ce la vigilance de l'armée et du Nassérien Sabahi . Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 Le franchissement au retour a été encore plus rapide...pourtant sans l'aide du génie - que l'Egypte ait osé le franchir est une grande victoire, - sur la suite, il ne faut pas négliger le courage des soldats égyptiens. Citer Link to post Share on other sites
Otto KHOR 10 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 C'était tellement génial qu'après l'attaque éclair des égyptiens, en 1 semaine ils se sont fait démonter par Tsahal et que 6 ans après Sadate a dû s'humilier pour récupérer le Sinaï et le payer de savie. Devait y a avoir pas mal de zoubir dans l'armée égyptienne lire le livre de feu le Général CHAZLI que nous avons eu l'honneur d'accueillir chez nous de longues années et savoir rendre hommage au valeureux peuple frère egyptien. Les enfants de l'immense Gamel ABDENASSER n'ont jamais démérité et nous le prouvent encore. El LLAH yarham chouhadouna. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 lire le livre de feu le Général CHAZLI que nous avons eu l'honneur d'accueillir chez nous de longues années et savoir rendre hommage au valeureux peuple frère egyptien. Les enfants de l'immense Gamel ABDENASSER n'ont jamais démérité et nous le prouvent encore. El LLAH yarham chouhadouna. Bravo pour ce message qui vous honore. Où trouver ce livre? Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 Le franchissement au retour a été encore plus rapide...pourtant sans l'aide du génie Un peu moins de cynisme SVP par mémoire aux soldats égyptiens. Sachez que l'armée israélienne a fait usage de napalm. Citer Link to post Share on other sites
Otto KHOR 10 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 Bravo pour ce message qui vous honore. Où trouver ce livre? voici ce que tu as toi même posté l'année dernière sur le forum il a enseigné la percée du canal de Suez de 1973 et la culbute de l'armée israélienne à l'académie militaire de Cherchell. Il a publié à Alger un livre sur cet exploit. Un grand homme. Un vrai stratège. le livre que j'ai lu avec intérêt , publié effectivement à Alger, doit trainer dans mon fouillis...j'ai particulièrement retenu le passage où CHAZLI accuse SADDATE d'avoir stoppé son avancée victorieuse sous pression américaine pour permettre aux Israéliens de se réorganiser , de se réarmer et en définitive de déborder et cerner l'armée egyptienne. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 Le déclenchement de l'offensive arabe Lorsque vous rencontrerez l'ennemi, soyez endurants et sachez que le paradis est à l'ombre des sabres » Al-Bokhari L'offensive conjointe lancée par les armées arabes débute par une série de raids aériens et par des tirs de barrage d'une intensité exceptionnelle destinés à ébranler les défenseurs israéliens. L'armée égyptienne traverse le canal de Suez et entame la conquête de la ligne Bar-Lev, bousculant les formations blindées israéliennes déployées près du Canal. Elle effectue simultanément une série d'actions en profondeur destinée à retarder l'arri*vée des renforts adverses. Prudents, les Égyptiens consolident ensuite leurs têtes de pont, se retranchent, puis attendent la contre-attaque israé*lienne. Parallèlement, leurs fantassins achèvent de réduire les fortins israéliens. De son côté, l'armée syrienne franchit la ligne Pourpre, traver*sant le fossé antichar qui lui barre l'accès du plateau du Golan en trois endroits. Elle perce alors les lignes ennemies, menaçant le centre de gra*vité du dispositif israélien. Alors qu'elle détient indubitablement l'avan*tage, elle stoppe inexplicablement sa progression à quelques heures de l'effondrement prévisible de son adversaire. L'attaque égyptienne dans le Sinaï À 14 heures précises, plus de deux cents appareils de combat égyp*tiens survolent le canal de Suez et se dirigent vers leurs objectifs situés dans le Sinaï, donnant ainsi le signal de l'attaque générale. Cinq minutes plus tard, les 1 850 bouches à feu du général el Mahi, commandant l'artil*lerie égyptienne, déclenchent un formidable tir de barrage contre la rive orientale du Canal, pilonnant sans relâche les fortins de la ligne Bar-Lev, de même que les concentrations d'artillerie et de blindés israéliens sta*tionnées près du front. À 14 heures 20, les chars et les canons sans recul gagnent leur position de combat au sommet des rampes égyptiennes qui bordent le Canal et joignent leur feu au tir de barrage qui dure 53 minutes, au cours desquelles plus de 100000 obus s'abattent sur les positions israéliennes. Plusieurs missiles balistiques sol-sol Frog sont tirés sur Bir-Gifgafa, Romani, Tasa et Um Kushéïba par la 64e brigade d'artillerie égyptienne. Des bombardiers lourds Tu-16 larguent leurs missiles air-sol AS-5 Kelt sur ces mêmes objectifs. L'assaut initial À 14 heures 20, alors que des haut-parleurs placés en bordure du Canal diffusent sans interruption le cri de guerre des combattants de l'Islam -Dieu est grand ! (Allah-ou Akbar !) ' - et que des générateurs de fumée répandent un épais brouillard artificiel au-dessus de la voie d'eau, la première vague d'assaut composée de 4 000 commandos égyptiens entame une traversée décisive. Les canots se dirigent vers des zones situées entre les fortins et les points d'appui de la ligne Bar-Lev, afin d'être le moins exposés aux tirs ennemis. Dès qu'ils atteignent la berge, les commandos débarquent et dressent des échelles de cordes sur les parois abruptes du rempart de sable israélien pour faciliter l'escalade des vagues d'assaut successives. Les premières bannières égyptiennes sont déployées au sommet de la rive orientale aux alentours de 14 heures 30. Les commandos de cette pre*mière vague se ruent alors vers l'intérieur de la péninsule, afin de dresser des embuscades antichars destinées à repousser les premières contre-atta*ques blindées israéliennes. La noria des vagues d'assaut se poursuit toutes les quinze minutes, et ce pendant trois heures. La traversée du canal de Suez s'exécute conformément aux plans préétablis, sans anicroches majeures. Peu après 16 heures, la huitième vague à pris pied sur la berge orientale. Dès 18 heures, 32 000 hommes répartis en dix brigades d'infan*terie, huit bataillons de commandos et cinq bataillons antichars sont désormais déployés face aux Israéliens. Chaque brigade contrôle alors une tête de pont semi-circulaire s'étendant sur trois kilomètres à l'inté*rieur de la péninsule du Sinaï. Entre temps, des détachements de sapeurs transfèrent leurs pompes à eau et leurs charges de démolition sur la rive orientale du Canal. Ils s'acti*vent entre les points de traversée, afin de ne pas être gênés dans leur tâche par le mouvement des vagues d'assaut successives. Ils entament alors l'ouverture des brèches dans le rempart de sable. Simultanément, dix bataillons du génie assemblent les sections des ponts flottants, pendant que d'autres unités de sapeurs mettent en œuvre une trentaine de bacs automoteurs GSP. À partir de 18 heures, les véhicules se rassemblent près de leurs zones de franchissement, en fonction de leur ordre de priorité de passage sur les ponts. À 18 heures 30, la première brèche est ouverte. Deux heures plus tard, le premier pont est opérationnel. Les flots de véhi*cules commencent à se répandre sur la rive orientale, pendant que l'infan*terie élargit les têtes de pont. Chaque tête de pont s'étend désormais sur huit kilomètres de large et sur cinq kilomètres de profondeur. De nom*breux bataillons d'infanterie, renforcés par des détachements antichars, prennent position entre les têtes de pont, occupant ainsi la plus grande par*tie de la rive orientale du Canal. Pendant les deux heures suivantes, les troupes du génie, commandées par le général Jamal Ali, ouvrent 60 brè*ches, déblayent 95 000 mètres cubes de sable et assemblent neuf ponts flottants sur douze. Trois ponts supplémentaires sont maintenus en réserve pour pallier aux destructions éventuelles des ponts déjà installés. Peu après minuit, l'ensemble des ponts de la seconde armée est en mesure de fonctionner à plein rendement. Parmi les premiers véhicules blindés à franchir le Canal se trouvent les BRDM-2 antichars et les chars démineurs PT-54 chargés d'ouvrir des voies de pénétration dans les abords immé*diats des points de traversée. Dans le secteur de la troisième armée, la construction des trois ponts lourds dévolus aux 7e et 19e divisions d'infan*terie rencontre quelques difficultés. Les sapeurs égyptiens ont en effet plus de mal à ouvrir des brèches dans ce secteur où le rempart israélien est plus compact. Les ponts ne commencent à être mis en service qu'à partir du lendemain matin, après que le commandant des troupes du génie fut venu superviser lui-même la poursuite des travaux *. La mise en service du dernier d'entre eux ne survient en définitive que le surlendemain. Dès qu'ils franchissent le rempart de sable bordant la rive orientale du Canal, les commandos et les fantassins égyptiens se répandent derrière la ligne Bar-Lev, laissant l'artillerie ébranler la combativité des garnisons israéliennes. À 15 heures, le tir de barrage cesse, cédant la place à des duels d'artillerie sporadiques. Les Égyptiens investissent alors plusieurs 1. Le général Ahmed Hamdi, responsable de la construction des ponts dans la zone de la troisième armée, est tué durant la nuit lors d'un bombardement israé*lien, alors qu'il participait à la réparation d'un élément de pont endommagé par F aviation ennemie. fortins inoccupés. Le premier poste à tomber ainsi entre leurs mains est celui de Kantara-Est. Durant la nuit du 6 au 7 octobre, les soldats égyp*tiens se répandent dans les sables du Sinaï, isolant totalement les garni*sons israéliennes. l'extrême nord de la ligne Bar-Lev, en bordure de la Méditerranée, à une dizaine de kilomètres de la position retranchée égyptienne de Port-Fouad. Commandée par le capitaine Motti Ashkenazi2, sa garnison ne compte que 18 hommes. Dès le déclenchement des hostilités, celle-ci doit faire face à l'attaque d'une colonne d'une trentaine de blindés et de plusieurs Jeep équipées de canons sans-recul. La garnison parvient à repousser l'assaut en infligeant à l'adversaire de lourdes pertes : une cinquantaine de 1. Ariel Sharon, Mémoires, Stock, 1990, p. 350 à 357 ; c'est à cette occasion que le général Sharon entre en conflit pour la première fois de la guerre avec ses supérieurs, notamment avec le général Shmuel Gonen, commandant du front Sud. À partir de ce moment, les deux hommes ne vont plus cesser de s'opposer, entretenant une véritable crise de commandement qui aura un impact important sur le déroulement des opérations. 2. Après la guerre, Motti Ashkenazi deviendra l'un des plus virulents porte-parole du mouvement de protestation tendant à mettre en cause la responsabilité du ministre de la défense Moshé Dayan et à réclamer sa démission ; Jacques Derogy, op. cit. p. 25 et 26 ; Moshé Dayan exerce de son côté son droit de réponse dans son autobiographie, op. cit. p. 572 et 573. soldats, 7 chars et 8 blindés légers. Simultanément, un commando amphi*bie venu de Port-Fouad débarque à un kilomètre et demi à l'est du fortin, l'isolant complètement. Les tentatives israéliennes pour rétablir le lien avec celui-ci échouent. La garnison, bien que harassée par de fréquents bombardements d'artillerie et d'aviation, repousse plusieurs attaques ennemies. Finalement, durant la nuit du 9 au 10 octobre, sous la pression croissante des contre-attaques israéliennes menées par des colonnes de secours, les commandos égyptiens sont obligés de décrocher, rejoignant Port-Fouad avec leurs canots à moteur. Dans la matinée du 10 octobre, les Israéliens parviennent à désenclaver Budapest. Ils sont néanmoins obligés d'affecter une précieuse brigade mécanisée dans cette zone pour assurer le contrôle effectif de cette partie septentrionale du front. Budapest constitue en définitive le seul fortin de la ligne Bar-Lev a ne pas avoir été capturé par les Égyptiens. Trois jours après le déclenchement de l'offensive, l'état-major général égyptien peut s'estimer comblé. Ses pertes ont été minimes et l'essentiel de ses objectifs a été atteint : une solide tête de pont a été établie le long de la rive orientale du Canal, la ligne Bar-Lev a été réduite et de lourdes pertes ont été infligées à l'adversaire. Durant l'assaut, les Égyptiens ne se sont heurtés qu'à une opposition sporadique. Ils ne déplorent la perte que de 208 soldats tués, alors même que l'état-major égyptien s'attendait à subir des pertes avoisinant les 10 000 tués et les 15 000 blessés. Le géné*ral Shazli n'hésite pas à qualifier la traversée de « succès total » ^ II peut donc envisager la suite des opérations avec sérénité. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 L'attaque égyptienne sur le front Sud (6-7 octobre 1973) Si la majeure partie des opérations reste circonscrite dans les abords immédiats du canal de Suez, l'état-major égyptien n'en réalise pas moins quelques actions en profondeur destinées à désorganiser les arrières enne*mis. À 14 heures 15, la 130e brigade mécanisée amphibie, stationnée à Kabrit et commandée par le général Shaliman, franchit le lac Amer en son endroit le plus étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle fonce vers les cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce raid consiste à prendre le contrôle de ces deux cols, même de manière momentanée, afin de retar*der le plus possible l'arrivée des renforts israéliens qui doivent y transiter. De là, les blindés égyptiens peuvent menacer le centre de commandement israélien avancé d'Um Kushéïba. Des cols, la 130e brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la 401e brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron, franchissent le col en provenance de leur zone de concentration située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols 2. Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130e brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur l'aérodrome de Bir el Tha*mada. Elle parvient à regagner ses lignes durant la nuit suivante, en pas*sant par la passe d'el Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos égyptiens héliportés. Dès le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les arrières ennemis. Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos provenant des 140e, 150e et 1. La 130e brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une soixan*taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de véhicules blindés amphibies. 2. La 401e brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus*héïba, situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que l'une des deux forma*tions est entrée en contact avec les Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la guerre. Kabrit et commandée par le général Shaliman, franchit le lac Amer en son endroit le plus étroit '. Sitôt parvenue sur l'autre berge, elle fonce vers les cols stratégiques de Giddi et de Mitla. Le but de ce raid consiste à prendre le contrôle de ces deux cols, même de manière momentanée, afin de retar*der le plus possible l'arrivée des renforts israéliens qui doivent y transiter. De là, les blindés égyptiens peuvent menacer le centre de commandement israélien avancé d'Um Kushéïba. Des cols, la 130e brigade doit ensuite mener des actions de désorganisation sur les arrières de l'adversaire, en attaquant notamment les aérodromes de Bir Gifgafa et Bir el Thamada. Elle arrive en vue du col de Giddi vers 16 heures, au moment même où les éléments de tête de la 401e brigade blindée israélienne, commandée par le colonel Dan Shomron, franchissent le col en provenance de leur zone de concentration située près du mémorial Parker, en retrait de la ligne des cols 2. Un bref échange de tir se solde par la destruction d'une vingtaine de blindés légers égyptiens, ces derniers ne pouvant rivaliser avec les M-60 israéliens. Le commandant de la 130e brigade ordonne alors un repli salvateur avant d'être empêtré dans une bataille perdue d'avance. L'une de ses compagnies semble cependant n'avoir pas reçu cet ordre et met le cap sur la passe de Mitla, qu'elle parvient à franchir pendant la nuit. À l'aube du lendemain, cette petite unité, éclatée en pelotons, effectue un raid dans la région de Bir Gifgafa. Elle attaque des convois de véhicules et tire, peu après 10 heures, quelques obus sur l'aérodrome de Bir el Tha*mada. Elle parvient à regagner ses lignes durant la nuit suivante, en pas*sant par la passe d'el Sudr, située plus au sud et contrôlée par des groupes de commandos égyptiens héliportés. Dès le crépuscule du 6 octobre, une trentaine d'hélicoptères égyptiens Mi-8 ont en effet déposé un peu plus de 600 commandos sur les arrières ennemis. Ceux-ci se regroupent aux alentours de Balouza, de Tasa, de la passe d'el Sudr et des champs pétrolifères d'Abou Rudeï's et d'el-Tor. Durant la nuit, des renforts en commandos provenant des 140e, 150e et 1. La 130e brigade, composée d'une trentaine de chars PT-76 et d'une soixan*taine de VBTT ne peut en effet franchir le Canal qu'au niveau des lacs Amers ou au niveau du lac Timsah, la configuration des berges du Canal empêchant ailleurs tout franchissement de véhicules blindés amphibies. 2. La 401e brigade a reçu l'ordre de rejoindre le front au plus vite, dès que les premiers rapports concernant l'ampleur de l'attaque égyptienne sont parvenus au quartier général du front Sud. Sa mission consistait également à contrôler les cols de Giddi et de Mitla, en vue d'empêcher une attaque directe sur le QG d'Um Kus*héïba, situé en surplomb du col de Giddi. La brigade, scindée en deux, a donc fait mouvement à travers ces deux cols. C'est par hasard que l'une des deux forma*tions est entrée en contact avec les Égyptiens aux abords du col de Giddi. Ce raid manqué a constitué le seul échec égyptien notable durant cette première phase de la guerre. Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 160e brigades parachutistes, sont héliportés près de ces sites, portant à cinq le nombre total de bataillons engagés dans cette opération destinée à désorganiser les arrières immédiats de l'adversaire. Environ 1 700 com*mandos multiplient les embuscades à rencontre des premiers convois de réservistes, entretenant la confusion au sein de l'état-major israélien. À 1 heure du matin, le 7 octobre, un détachement parvient même à mettre le feu à une partie des installations pétrolières d'Abou Rudeïs. En début de matinée, les éléments de tête de la 217e brigade israélienne de réserve tombent dans une embuscade près de Romani, qui leur coûte trois chars et leur fait perdre plusieurs heures '. Les commandos égyptiens sont en passe de bloquer la route côtière menant du Canal à Sharm el-Sheikh. Pour les Israéliens, l'activisme des commandos égyptiens est inat*tendu. Il entraîne l'héliportage d'urgence de la 35e brigade parachutiste, stationnée dans le Neguev, vers la côte occidentale de la péninsule du Sinaï. Cette unité d'élite est disséminée en bordure de la mer Rouge sur un front de plus de 150 kilomètres de long. Elle manque cruellement au com*mandant du front Sud pour tenter de colmater les brèches le long du Canal. Dès l'aube, les parachutistes israéliens, renforcés par plusieurs unités de reconnaissance, entament une chasse à l'homme destinée à neu*traliser le maximum de commandos ennemis. À la tombée de la nuit, l'état-major égyptien tente d'envoyer de nouveaux renforts à ses forma*tions isolées de commandos, fortement étrillées durant la journée. Vingt-cinq hélicoptères Mi-8 s'envolent vers le front. Ceux-ci sont repérés par la chasse israélienne qui en abat une dizaine, provoquant la mort d'environ 300 parachutistes. Pendant toute la guerre, les Israéliens n'ont réussi à neutraliser que les deux tiers de ces commandos égyptiens : 750 ont été tués ou blessés et 330 autres capturés 2. Le dernier tiers, retranché dans la passe d'el-Sudr, est parvenu à résister pendant 16 jours, les Israéliens n'ayant ni les moyens de les en déloger, ni vraiment d'intérêt majeur à le faire. Durant la nuit du 22 au 23 octobre, les commandos survivants reçoivent l'ordre de décrocher et de rejoindre leurs lignes par leurs propres moyens. En définitive, si l'ensemble de ces actions en profondeur n'a pas véritable*ment handicapé l'effort de guerre israélien, un sentiment d'insécurité s'est néanmoins répandu parmi les unités de l'arrière, justifiant la création d'un commandement spécial, le district Sud-Sinaï, qui a immobilisé une brigade d'élite et plusieurs bataillons mécanisés pendant toute la durée 1. Abraham Adan, On thé Banks ofthe Suez, Arms and Armour Press, Lon*dres, 1980, p. 35-38 ; cet ouvrage est le plus précis pour l'ensemble des événe*ments militaires survenus sur le front Sud. 2. Estimation d'Eliezer Cohen, Israël's Best Défense, thé full Story of thé Israeli Air Force, Orion Books, New York, 1993, p. 342. 1. Trevor Dupuy, op. cit. p. 418. jusqu'à une distance de huit kilomètres du Canal. Conjointement, au sein de chacune des deux armées, les divisions d'infanterie, qui disposent désormais de l'ensemble de leurs moyens d'appui, s'emploient à élargir leurs têtes de pont pour rétrécir l'espace de 15 kilomètres qui les séparait au moment de l'assaut initial. À la fin de la journée, les divisions ont réa*lisé leur jonction et la présence égyptienne sur la rive orientale s'articule autour de deux vastes têtes de pont, correspondant aux secteurs des deux armées, disposées de part et d'autre des lacs Amers. La ligne de front pénètre sur une dizaine de kilomètres de profondeur, contrôlant plusieurs segments de la route de l'Artillerie, axe stratégique vital pour les Israé*liens. La progression n'est toutefois pas régulière. En plusieurs endroits, ces têtes de ponts s'avèrent dangereusement étroites, comme dans les sec*teurs du Déversoir et de Firdan. Durant cette journée, l'état-major égyp*tien focalise son attention sur l'organisation de l'intendance. Le ravitaille*ment s'effectue avec une certaine confusion. Le chef de l'état-major général reconnaît implicitement que de nombreuses unités ne peuvent alors être ravitaillées '. ,-,;,.,. Dans le même temps, les unités égyptiennes ne cessent de repousser des contre-attaques israéliennes de faible envergure. S'attendant à une contre-attaque générale pour le lundi 8 ou le mardi 9 octobre, l'état-major égyptien décide de stopper la progression de ses troupes, afin que celles-ci puissent disposer du temps matériel nécessaire pour se retrancher et affermir leurs positions. Le général Shazli évoque la perspective de cette contre-attaque de la manière suivante : « Pour les deux parties, dimanche serait le jour de la préparation de cette grande bataille. Le succès même de nos opérations de déception avait fourni à l'ennemi un certain avan*tage. Le bénéfice principal pour lui était que le déploiement de nos forces lui était maintenant entièrement révélé (...) L'ennemi pouvait ainsi plani*fier sa contre-attaque, en toute connaissance de cause. » 2 Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 La réduction de la ligne Bar-Lev Dès les premières heures du conflit, des détachements de fantassins et de commandos égyptiens tentent de prendre d'assaut les dix-sept fortins de la ligne Bar-Lev occupés par les 436 soldats israéliens de la 116e bri*gade d'infanterie de réserve de Jérusalem et par plusieurs dizaines d'appelés du Nahal. Les soldats égyptiens arrivent au contact des points d'appui, tirent de brèves rafales, se déplacent rapidement dans les tran*chées et terminent leur assaut à la grenade, voire au lance-flammes. Les garnisons opposent une résistance acharnée. Dans plusieurs cas, les com*bats sont féroces et se terminent par de véritables corps à corps. À l'aube 1. Saad el Shazli, op. cit. p. 186 et 187. 2. Ibid. du 7 octobre, huit fortins sont capturés (Orkal, Lahtzanit, Drora, Ktouba, Mifreket, Lakekan, Zidon et Litouf). À 10 heures, l'état-major israélien autorise les garnisons isolées à évacuer leurs positions, ou, le cas échéant, j. se rendre. Quatre fortins sont ainsi évacués et deux autres contraints à la reddition pendant les 48 heures suivantes (Hizayon, Pourkan, Matzmed, Botzer, Mafzeah et Nissan). Parmi les survivants qui tentent de rejoindre les lignes israéliennes, nombreux sont ceux qui sont capturés par les Égyptiens. Durant la nuit du 7 au 8 octobre, le général israélien Ariel Sha-ron. commandant la 143e division blindée de réserve, planifie une opéra*tion de secours mettant en œuvre l'une de ses brigades, afin de permettre l'évacuation des fortins situés dans son secteur. Cette opération n'est cependant pas avalisée par ses supérieurs, ceux-ci l'estimant trop risquée au regard de son enjeu limité '. Le 9 octobre, en début d'après-midi, les Égyptiens capturent le fortin dominant Ras Missalah, verrouillant ainsi leur dispositif au sud. Seuls deux fortins restent encore aux mains des Israéliens. Le premier, identifié sous le nom de code Masrek, est situé à Port Tewfik, en face de Suez, sur une presqu'île reliée à la terre par une bande de terre de six mètres de large. Sa garnison, commandée par le lieutenant Shlomo Ardinest, est composée de 42 hommes. Celle-ci endure des tirs de barrage incessants et tient tête pendant une semaine aux assauts répétés des commandos égyp*tiens. Ce n'est que le 13 octobre à midi qu'elle se rend, sous le contrôle de représentants de la Croix-Rouge. Il ne lui reste plus alors qu'une poignée de combattants valides. Le second fortin, connu sous la dénomination de Budapest, est situé à Citer Link to post Share on other sites
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