BOUDIAF21 10 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 Bien entendu, suivant le temps et le lieu, parfois aussi en fonction de la personnalité des auteurs, « l'hérésie mahométane» est combattue avec plus ou moins de virulence, et on va jusqu'à traiter Mahomet d'antéchrist suscité par Satan pour châtier le Christianisme assoupi ou corrompu. Pourtant, avec la Renaissance, apparaît une autre interprétation suggérant que la religion musulmane constitue une gigantesque supercherie politique destinée à fonder une théocratie, Mahomet n'ayant été, comme Moïse ou peut-être même Jésus, qu'un imposteur ambitieux et fanatique : ce point de vue, exprimé à diverses époques, particulièrement dans les propos des premiers «athéistes» du XVIè siècle, réapparaîtra beaucoup plus tard, au XVIIè siècle ou même dans certains pamphlets contemporains de l'Encyclopédie. Dans la première moitié du XlIe siècle, le De vita Mahometis de Gauthier de Compiègne, inspirateur du célèbre Roman de Mahomet d'Alexandre du Pont, proposant tous deux l'image d'un Mahomet à la fois imposteur - «mendax», linguam fallacem» possédé du Démon et apôtre de la «charnalité»..- . Cette image défavorable réussit d'ailleurs peu à peu à s'imposer en Occident, colportée par les chroniqueurs comme Guillaume de Tyr puis Jacques de Vitry. La «ruse» de Mahomet qui, devant «le peuple déjà fasciné» par ses impostures, assure «le fondement de la religion mahométane» dont la puissance, après mille ans, «augmente encore et ne semble menacée d'aucune ruine» ; ainsi tel manuscrit anonyme, vers 1590, dénonce «l'abominable séducteur Mahomet, sedicieux et mailing, fallacieux homme» qui, «sous pretexe de saincteté, se publia non seulement duc ou prince par faveur militaire mais prophète et messager de Dieu tout puissant, afin d'obtenir son obéissance, par ce moyen, le peuple volage et susceptible de zizanie et rebellion» ; ainsi les «libertins» et les «atheistes», à la fin du XVIe siècle surtout, déclarent de plus en plus ouvertement que les religions monothéistes ont été fondées par trois «imposteurs», Moïse, Jésus et Mahomet. Citer Link to post Share on other sites
BOUDIAF21 10 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 En réalité, ces trois prophétes ont apporté beaucoup à l'humanité. Heureusement que la trés grande majorité de l'humanité croit en Dieu et au paradis, si ce n'était pas le cas ce serait l'enfer sur terre. Citer Link to post Share on other sites
BOUDIAF21 10 Posted July 12, 2012 Author Partager Posted July 12, 2012 Composé vraisemblablement vers 1200, le Contra paganos d'Alain de Lille, ou plus exactement Contra Sarracenos, qui constitue la dernière partie d'une apologie du Christianisme destinée à réfuter les hérétiques, les Vaudois, les Juifs et les Musulmans. Maître Alain commence par souligner le fait que l'Islam est un monothéisme très strict puisque les Sarrasins non seulement adorent «unum Deum universorum creatorem» mais, dans leur foi en la «divina unitate», refusent la Trinité. L'apologiste chrétien relève aussi que l'Islam honore Jésus, fils de la Vierge Marie, comme «un grand prophète, né du souffle de Dieu, - Alain de Lille rapproche le paradis promis par l'Islam de celui dépeint par l'Ancien Testament, cet Eden où coulent lait et miel : sur ce point, les apologistes chrétiens seront souvent beaucoup moins clairvoyants. Il se scandalise par contre que les Musulmans autorisent la polygamie - - mais rappelle les coutumes des anciens patriarches juifs qui avaient plusieurs épouses afin de peupler la terre ; il signale les interdits alimentaires, la condamnation des images par Mahomet, et conclut sur les contradictions - «contrarii» - relevées dans les textes islamiques malheureusement les références sont trop imprécises pour qu'on puisse déceler si Alain de Lille a lu lui-même le Coran ou s'il a été informé de son contenu par un savant intermédiaire, Juif ou Musulman converti. Moins d'une génération plus tard, une oeuvre majeure propose, aux laïcs qui ne parlent que «romen», un exposé précis de la doctrine islamique et de nombreuses citations du Coran, traduites, celles-ci, directement de «l'arabiche». C'est en effet entre 1270 et 1275 que le grand Ramon Lull, dans son étonnant Livre du Gentil et des trois Sages, faisant converser très sereinement les représentants des trois grandes religions monothéistes, donne à un théologien islamique l'occasion de défendre sa foi. Ramon Lull, on le sait, né à Majorque où il a côtoyé des «Mahometans» pendant longtemps, s'est rendu à diverses reprises à Tunis et à Bougie où il a eu des «colloques» avec des docteurs musulmans : parlant lui-même l'arabe, il a pu étudier directement l'Islam dans le Coran et les textes de la tradition islamique qu'il cite, montrant que sa présentation de l'Islam est d'autant plus positive et précise que, durant la discussion, c'est le Musulman lui-même qui s'exprime ; lorsque l'interlocuteur juif veut réfuter ce plaidoyer, le Gentil impose qu'il soit conduit à son terme. Citer Link to post Share on other sites
belkarem 228 Posted July 12, 2012 Partager Posted July 12, 2012 ca a l'air tres interessant...peut tu STP m'en donner la source ....je veux lire ca en entier ( si tu n'as pas mis tout le texte) et hors FA Citer Link to post Share on other sites
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