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SALAM

 

 

- Allâh au cœur de notre vie - 1re partie

 

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Ce qui fait la valeur de l'homme

 

 

 

Pour le croyant, ce qui donne une réelle valeur à sa vie, et à la vie des hommes en général, c’est l’îmâne. Et c’est tout à fait logique car c’est ce qui va compter dans l’Au-delà. Sera-t-il de ceux qu'Allâh honorera de Sa bonté ou au contraire sera-t-il châtié pour l’éternité ? Sans îmâne, il ne sera jamais honoré. Alors qu'un seul un atome d'îmâne est l'assurance de ne pas être châtié pour l’éternité. Si on offrait au croyant les richesses de la Terre entière contre son îmâne, il refuserait tout net. Il ne serait même pas tenté. Car, pour Allâh, l’homme qui a réussi sa vie n’est ni l’homme riche et vigoureux, ni celui qui a beaucoup d’enfants, mais c’est le mu-min, c’est-à-dire « celui qui a l’îmâne ». Le croyant sait que sa vraie richesse c'est son îmâne et qu'il sera honoré selon la force et la quantité de cet îmâne.

 

La valeur de l’homme dépend de son îmâne. Et le croyant ne conçoit pas les autres qualités humaines sans l’îmâne. C’est son îmâne qui lui fait aimer les qualités comme la bonté envers les autres hommes et les animaux, la pudeur, la générosité, l’honnêteté ou simplement le souci de dégager le passage sur une route encombrée. Il est triste quand il trouve ces qualités chez un non-musulman car il sait qu’elles n’ont pas de valeur réelle sans l’îmâne. Alors il espère qu’Allâh guide cet homme de valeur. Et il est triste quand il ne les trouve pas chez un musulman car il croit que c’est une preuve de la faiblesse de l’îmâne. Alors il espère qu’Allâh permette à ce frère de s’améliorer. Pour le croyant, l’îmâne englobe toutes les valeurs de l'homme car c’est un système complexe qui touche à la fois les croyances, les paroles, les actes et les qualités de l’homme. Rien n’échappe à l’îmâne.

 

Ce système complexe a une particularité importante : il est tout entier tourné vers Allâh. Le croyant prie Allâh, il prononce des paroles pour Allâh, il croit dans l’ensemble du message qu’Allâh lui a fait parvenir, il est bon envers les autres, il est pudique, il est honnête, il dégage les routes pour Allâh. Rien n’échappe à l’îmâne. Aussi, toute la vie du croyant est vouée à Allâh. Ce qu’il est et ce qu’il fait, c’est parce qu’Allâh le lui a demandé et non pas simplement parce qu’il trouve cela bien et noble et que ça lui plait. C’est cela être un croyant.

 

Tout cela signifie que l’îmâne s’appuie forcément sur des connaissances solides, nombreuses et authentiques. Puisque le croyant fait tout pour Allâh, il est évident qu’il doit connaître Allâh, ce qu’Il veut, ce qu’Il fait et ce qu’Il peut faire. Sinon, on ne pourrait pas dire qu’il fait les choses réellement pour Allâh. Cela n’aurait aucun sens. Tourner toute sa vie vers Allâh ne peut se faire que si l'on a les connaissances adéquates pour cela.

 

D’où l’extrême importance dans la religion musulmane et dans la vie du musulman du ‘ilm, c’est-à-dire de la connaissance. C’est même une partie intégrante de sa religion : pas de pratique religieuse, pas de croyance, pas d’îmâne sans connaissances. Et au cœur de ces connaissances, il y a ce qu'il sait à propos de son Seigneur.

 

Quand le croyant parle de connaissances en général mais surtout quand il parle de ses connaissances au sujet de son Seigneur, il veut parler de ce qu’il sait avec une certitude absolue. Avec certitude, cela signifie avec des preuves d’authenticité. Quand il s’agira de parler d’Allâh, il fera donc très attention à ce qui va sortir de sa bouche car le mensonge sur Allâh est le plus grand des péchés. Il ne se fiera jamais à sa logique, à son intuition, à son imagination, ni a ce qui se dit dans sa famille ou dans son pays. Il ne se fiera qu’aux connaissances authentiques. Car Allâh lui a interdit de parler de Lui sans savoir et d’agir pour Lui sans savoir.

 

Seulement, de quel « savoir » parle-t-on exactement ici ? Le croyant ne considère pas que ce qu’il connaît au sujet de son Seigneur soit de la simple culture générale. Car ce savoir si précieux doit servir non pas simplement à croire en des choses et à pratiquer des rituels, mais avant tout à construire un lien avec Allâh. Il doit permettre au croyant de se mettre en relation avec Lui. Une relation de chaque instant, sincère et permanente : l’adoration. La 'ibâdah en arabe. C’est uniquement pour construire cette relation que l’homme est sur Terre. Et c’est cette relation qui sera jugée dans l’Au-delà.

 

Pour commencer avec une définition très simple, l’adoration c’est de croire en tout ce qu’on sait de manière authentique sur Allâh et de n'agir que pour Lui plaire. Cela implique d'abord de savoir en quoi croire et comment agir. Pour ce faire, nous ne disposons que d’une seule source d’informations : les paroles d’Allâh puis les paroles et le comportement de Son Prophète, sallallâhu ‘alayhi wa sallam. Des paroles sacrées et authentiques qui nous apprennent qui est Allâh, ce qu’Il fait, et des consignes détaillées de ce qu’Il attend de nous. Des paroles encore présentes, telles quelles, et disponibles aujourd’hui dans toutes les langues.

Toutefois pour créer effectivement une relation d’adoration avec Allâh, il ne suffit pas de connaître ces paroles-là par cœur et de pratiquer ce qu’elles disent de faire. Savoir ne signifie pas croire, il ne faut surtout pas confondre. Lorsqu’on lit un roman, on ne croit pas dans ce que nous dit l’auteur, et même les infos d’un journal, qui sont censées être vraies, nous ne les considérons pas automatiquement comme telles. Donc savoir est juste nécessaire pour croire, mais pas suffisant du tout. De même, mettre en pratique des paroles et des textes ne signifie pas obligatoirement « chercher à plaire ». L’homme peut obéir sans adorer. C’est le cas de l’automobiliste qui respecte le code de la route par exemple, ou de l’étudiant qui respecte le règlement intérieur du lycée. On suit, on respecte, on peut même croire que ce sont des choses nécessaires pour l’harmonie de la vie, mais on n’adore pas celui qui les a mises au point, on ne les respecte pas pour lui plaire. Il arrive souvent qu’on les critique, qu’on tente de les améliorer, et surtout on n’hésite pas à ne plus les respecter dès que l’occasion se présente. Donc on peut connaître des choses et obéir à des ordres sans que ce soit de l’adoration. Parce que pour qu’il y ait effectivement adoration, il manque d’autres choses indispensables.

 

 

 

à suivre...

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SALAM

 

SUITE

 

 

 

Des sentiments au cœur de l'adoration

 

 

 

Ce qu'Allah le Très-Haut exige de l'homme n'est pas simplement qu'il accepte de croire dans ce qu'Il dit et qu'il accepte de suivre Ses ordres, de manière machinale, sans réfléchir aux implications, ou seulement comme un choix parmi d'autres tout aussi valables, mais c'est qu'il accepte de le faire parce qu'il reconnaît qu'il n'a pas d'autre choix que celui-là. Et selon des savants aussi illustres que Ibn Kathîr, le grand savant syrien du 14e siècle, surtout connu, en France, pour son explication du Coran puisqu'elle est traduite en français, mais qui était également spécialisé dans l'histoire, la législation, le dogme et les hadith, il doit reconnaître cela pour 3 raisons.

 

 

La première raison est ce qu'on appelle le ta'dhîm.

 

L'être humain, quand il est sain d'esprit et de cœur, est une créature qui apprécie naturellement les qualités et n'aime pas les défauts. Et, en général, il respecte les gens qui ont des qualités, notamment celles plus ou moins rares qui l'impressionnent. Comme l'honnêteté. Qu'il soit musulman ou pas, un homme qui ne ment pas, qui tient ses promesses et qui reconnaît ses erreurs est considéré comme un homme de grande valeur et il est respecté. Et lorsque les qualités d'un homme sont poussées à l'extrême, il peut arriver que cet homme soit élevé au-dessus des autres hommes. C'est cela le ta'dhîm : c'est le niveau de respect et d'admiration le plus élevé que peut ressentir l'être humain. C'est le fait de reconnaître la grandeur, l'importance, et les grandes qualités de l'autre tout en reconnaissant qu'on est tout petit par rapport à lui. C'est l'attitude que prend par exemple un chrétien fervent lorsqu'il rencontre le pape ou bien quand un étudiant rencontre le spécialiste mondial de son domaine d'étude, ou encore quand on rencontre un homme qui a fait preuve de courage au péril de sa vie. Les gens sont tellement admiratifs de ce que leurs héros sont ou font, ils les considèrent tellement haut par rapport à eux qu'ils adoptent un comportement bien spécial à leur égard. Quand ils sont en leur présence, eux-mêmes n'ont plus d'importance, ils ne parlent pas normalement devant eux, parfois ils bafouillent, ils n'osent pas les interrompre, encore moins les contredire et ils considèrent leurs paroles et leurs conseils, parfois même leurs ordres, avec respect et vénération. Ils s'effacent complètement, ils en deviennent volontairement insignifiants. C'est cela le ta'dhim.

 

Ainsi, Allah nous demande de croire dans ce qu'Il nous dit et de faire ce qu'Il nous ordonne non pas machinalement mais en étant motivés par ce qu'on ressent vis-à-vis de Sa grandeur, de Son importance, admiratifs et impressionnés par Sa pureté et Sa perfection, dans ce qu'Il est et dans ce qu'Il fait. On adore Allah parce qu'on est rien face à Lui et qu'on est rien sans Lui. On en est convaincu et on se met ainsi en état de serviteur, de sujet, d'esclave vis-à-vis de Lui et rien que vis-à-vis de Lui.

 

 

Deuxième raison, c'est le hubb.

 

C'est l'amour, le fait d'aimer. Naturellement, l'être humain à tendance à aimer celui qui l'aime, qui est bon et généreux avec lui, celui qui le protège. Et Allah nous demande de croire et de L'adorer parce qu'on L'aime, parce qu'on profite de Ses qualités parfaites, parce qu'on espère dans Sa générosité et Sa bonté envers nous et parce qu'on a besoin de Sa protection, sur Terre et dans l'Au-delà. L'amour et l'espérance vont ensemble et il ne saurait y avoir d'amour plus grand et plus complet que pour Allah, ni d'espoir dans les qualités d'un autre que Lui.

 

 

Troisième raison, c'est le khawf.

 

C'est la peur. De manière naturelle, l'homme craint ce qui le menace, ce qui lui fait du mal et ce qui pourrait déranger sa tranquillité, son bien-être. Allah nous demande de L'adorer aussi par crainte de perdre Sa protection et de recevoir Son châtiment, sur Terre et dans l'Au-delà. Il nous demande de Le craindre et de ne craindre que Lui.

 

 

Ta'dhîm, hubb et khawf, voilà les 3 sentiments qui doivent motiver l'obéissance à Allah, c'est-à-dire la vie entière du croyant. Les 3 sont indispensables, mais ne sont pas situés au même niveau. Le ta'dhîm est le plus important car il détermine sa propre place par rapport au Seigneur. Plus on se sent petit par rapport à Lui et dépendant de Lui, plus ce qu'Il est et ce qu'Il fait sera pris au sérieux, sera considéré comme extrêmement important. Et ainsi, plus il est probable qu'on ait peur de Sa colère et qu'on L'aime. Donc la force du ta'dhîm ressenti va déterminer la force de la crainte et celle de l'amour. Et les 3 ensembles vont donner la valeur à nos croyances. Sans ces sentiments, nos croyances resteraient à l'état de connaissances pures et simples. On sait, on connaît, mais on n'y accorde pas l'importance méritée. Sans ces sentiments il n'y aurait pas de différence entre les gens du Livre et les croyants. Tous croient qu'Il y a un Créateur. Mais parce que le ta'dhîm est absent chez eux, ou seulement partiel, les chrétiens attribuent un fils à ce Créateur de toutes choses et les juifs ont tué certains de leurs prophètes. Comme nous le répète le Coran, ils n'ont pas considéré Allah comme Il le mérite.

 

Ce sont également ces 3 sentiments qui vont donner à nos actes et à nos paroles la valeur de l'adoration et c'est ce qui va permettre de distinguer les croyants, même s'ils accomplissent les mêmes actes et les mêmes gestes.

 

Finalement, on comprend que ces 3 sentiments vont animer la relation entre le serviteur et Allah. Ils vont la créer et la rendre vivante. L'homme n'est pas un esclave d'Allah comme les autres créatures. Il choisit de s'abandonner corps et âme à la volonté de Son Seigneur, en tant que créature libre de ne pas le faire. Il choisit d'obéir à son Seigneur parce qu'il éprouve des sentiments forts et vrais pour Lui. Et cette relation est permanente. Aussi les sentiments doivent être permanents. C'est tout cela qui doit pousser le croyant à s'interroger sur ses sentiments : sont-ils vrais ? Sont-ils permanents ?

 

 

 

A suivre...

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SALAM

 

SUITE ET FIN.

 

 

 

 

Des sentiments vrais : des sentiments clairs et réels

 

 

 

Cette question est à la base de tout. Il faut absolument se la poser, car il existe chez l'homme des sentiments ambigus qui ressemblent à ceux-là mais qui ne sont pas réellement ta'dhîm, hubb ou khawf.

 

Parlons du ta'dhîm. On a déjà dit que c'est le ta'dhîm qui va transformer les connaissances de l'homme en croyances sincères. C'est seulement parce qu'on aura ressenti combien Allâh est grand qu'on va vraiment croire dans ce qu'on sait, de manière authentique, sur Lui. Quand on dit « vraiment croire », ce n'est pas seulement croire que c'est vrai. Mais c'est également considérer qu'en plus c'est important et grave et qu'il faut y faire très attention. Les paroles ont de l'importance justement parce qu'elles viennent de et concernent Celui qui est grand et parfait, à côté de Qui nous ne sommes rien, sans Qui nous démunis.

 

Les publicitaires ont bien compris ce trait de la nature humaine : quand le meilleur footballeur de tous les temps dit qu'il boit telle marque d'eau, alors la marque devient importante et les gens sont plus encouragés à la consommer eux aussi. Enfin, seulement pour ceux qui considèrent que le football a une importance ou qu'un footballeur peut être quelqu'un d'important. De la même manière, c'est le ta'dhîm qu'on ressent pour Allâh qui va influencer l'importance qu'on accorde à nos connaissances sur Lui. Mais parfois il arrive que le ta'dhîm que ressentent certains hommes ne soit qu'apparent. Les croyances de l'homme sont parfois bien ambiguës. Certaines personnes reconnaissent la grandeur de l'islam mais pas à cause du ta'dhîm qu'ils ressentent pour Allâh. On trouve des humains qui ont une croyance globale dans le domaine religieux et ne considèrent la grandeur de l'islam que par l'un de ses aspects seulement, en négligeant ou en rejetant même parfois les autres.

 

Par exemple, pour certains, ce qui est sacré dans l'islam c'est l'amour, la générosité et la bonté. Ce sont les points essentiels qui les ont convaincus que l'islam a bien pour origine Dieu. Ils voient l'importance et la grandeur d'Allâh dans le fait qu'Il est bon, qu'Il fait le bien et qu'Il ordonne le bien. Et ils jugent les gens, tous les gens, qu'ils soient musulmans ou pas, selon ces critères-là. Pour eux, être un homme bien c'est uniquement être gentil et bon avec les autres. Uniquement cela. Si l'on est bon et gentil, on ne peut pas être mauvais et ce serait injuste qu'on soit puni. C'est comme si on disait : « Dieu n'a aucune raison de ne pas être satisfait d'un homme gentil ».

Cela n'est pas du tout le ta'dhîm d'Allâh, mais c'est celui de sa propre conception de ce qu'est l'islam et de qui est Allâh. Ce qu'ils considèrent sacré et important ce ne sont pas les paroles d'Allâh ni les attributs d'Allâh, ni Allâh Lui-même, mais la gentillesse. Et le croyant doit s'interroger pour savoir s'il ressent bien qu'Allâh est grand et important quand Il est bon mais aussi quand Il châtie, quand Il demande à l'homme d'être gentil et également quand Il lui demande d'être dur avec les injustes. Si le croyant ressent vraiment qu'Allâh est grand, alors il va œuvrer parce qu'Il est grand. L'objectif de sa vie sera de glorifier la grandeur d'Allâh. Ce sera son objectif quand il sera bon, dans les occasions où Allâh lui demande d'être doux. Ce sera son objectif quand il sera dur, dans les occasions où Allâh lui demande d'être dur. Jamais il ne devra croire que ses actes ont un objectif en eux-mêmes à part celui de glorifier le Créateur. Nourrir un pauvre ne le rassasie pas et combattre l'ennemi ne le tue pas. C'est Allâh qui rassasie et c'est Allâh qui tue. On nourrit un pauvre pour la gloire d'Allâh et on combat l'ennemi pour la gloire et la grandeur d'Allâh. C'est pour cela que, comme le rapporte Al-Bukhâriyy, lorsque le prophète a été interrogé sur celui des hommes qui combat réellement pour Allâh, il a répondu que c'était celui qui combat pour mettre la parole d'Allâh au-dessus des autres paroles. C'est-à-dire avec le sentiment de ta'dhîm, le ta'dhîm d'Allâh, de ce qu'Il dit, de ce qu'Il fait, de ce qu'Il ordonne, de ce qu'Il interdit. Qu'on gagne ou qu'on perde, qu'on tue beaucoup d'ennemis ou qu'on perde beaucoup de frères.

 

C'est la même chose pour le hubb et le khawf. Ce sont des sentiments qui peuvent être véritablement ambigus chez l'être humain. Il arrive fréquemment que l'homme se retrouve à craindre ou à aimer des choses tout en sachant qu'elles ne sont pas vraies. Les histoires de vampires, par exemple. Certains en ont vraiment peur et pourtant ils savent qu'ils n'existent pas. D'autres ont beaucoup de sympathie et parfois une passion énorme pour le personnage d'Harry Potter, au point qu'ils aiment le jeune acteur qui joue ce rôle au cinéma comme s'il était Harry Potter en personne. Et cela, tout en sachant que tout est faux. D'ailleurs si on essaie de menacer une personne en lui disant qu'on va lui envoyer une horde de loups-garous ou si on essaie de lui remonter le moral en lui disant que la bonne fée va l'aider, il n'en croira pas un mot et pensera même qu'on se moque de lui. Et puis, une chose très importante : l'homme peut craindre et aimer « en théorie » ce qui ne risque pas de lui arriver de sitôt. Il ne craint pas ou n'espère pas que les choses lui arrivent effectivement. C'est comme la peur des serpents, la peur des ouragans et des tremblements de Terre. Ce n'est pas la même chose de craindre les serpents quand on habite en région parisienne et quand on habite une zone où l'on peut se retrouver réellement face à l'un de ces dangereux reptiles. Celui qui se retrouve dans la deuxième situation a véritablement peur. Et c'est d'ailleurs le seul qui agira pour se protéger des serpents.

 

Le croyant doit se demander s'il craint vraiment Allâh et son châtiment et s'il L'aime sincèrement et espère vraiment en Lui. Ou bien si, comme beaucoup, il ne ressent pas grand-chose pour son Seigneur car le châtiment et la récompense sont trop loin de lui, comme le serpent pour celui qui vit dans la région parisienne. Il doit aussi se demander si ses craintes et ses espérances concernent véritablement l'Au-delà ou s'il pense à son Seigneur uniquement quand le danger est proche et ne concerne que cette vie-là, comme celui qui rencontre un serpent en chair et en " os ". Il n'oublie pas que les malheurs sur cette terre sont éphémères et qu'avec de la patience on peut arriver à vivre. Ni que rien ni personne ne pourra le faire patienter dans l'Au-delà et supporter le feu de l'Enfer.

 

Une dernière chose concernant les ambiguïtés dans les sentiments humains à présent. Le ta'dhîm, le khawf et le hubb conduisent forcément le croyant à être très sérieux, très scrupuleux dans ses actes d'adoration. Il va faire tous les efforts pour imiter à la perfection le Prophète sallallâhu 'alayhi wa sallam et ne va jamais manquer l'occasion de faire ce qu'Allâh aime comme Allâh veut. Mais les pratiques scrupuleuses peuvent être ambiguës chez l'homme. Les hommes suivent en effet de nombreux rituels qui ne sont pas de l'adoration mais qu'ils respectent scrupuleusement pour la seule raison que « c'est comme cela qu'on fait et qu'on doit faire et que c'est comme cela qu'on a toujours fait ». Ils ne croient pas que cela aura réellement une influence sur leur vie mais ils les adoptent pour faire comme tout le monde, comme leur famille, comme leur tribu, leur ethnie ou leur pays, ou encore comme l'école juridique ou le savant qu'ils suivent aveuglément. Il faut faire les choses comme les autres font. Point. Quand le nouveau président américain a commencé son travail, il a dû prononcer des paroles, faire des actes, et passer dans des endroits spéciaux, comme l'impose le rituel d'investiture présidentielle.

 

Le croyant doit s'assurer que, lorsqu'il accomplit un rituel, il a bel et bien conscience que c'est de cette manière qu'Allâh lui a demandé de reconnaître Sa grandeur, par crainte de Son châtiment et dans l'espoir de Ses grâces. Et ceci est important d'autant plus que la vie entière est pleine d'actes d'adoration.

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