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Mila : La capitale algérienne de l’eau, un avenir prometteur


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Le nom de Mila est aujourd’hui lié au barrage géant de Beni-Haroun, le plus grand ouvrage hydraulique d’Algérie, ce qui a donné à cette ville, chef-lieu d’une wilaya à l’avenir prometteur, la réputation de ‘’capitale de l’eau’’ du pays.

 

Les travaux de réalisation de ce barrage ont débuté en 1989, soit seulement cinq années après que Mila eut obtenu, à la faveur du découpage administratif de 1984, le statut de wilaya. Une wilaya de 3.480 km2 où vivent aujourd’hui quelque 800.000 habitants.

 

Beni-Haroun : fierté de la wilaya et du pays

 

Plus de 3 milliards de dollars ont été dépensés pour la réalisation du barrage de Beni Haroun qui constitue par excellence le plus important projet national du secteur hydraulique depuis l’indépendance.

 

Deuxième plus grand barrage d’Afrique après Al Sad El Alli (Haut-barrage) d’Egypte, Beni-Haroun constitue la pièce maîtresse du grand projet structurant de transfert régional d’eau visant l’alimentation en eau potable de pas moins de cinq millions personnes des wilayas de Mila, de Constantine, de Jijel, d’Oum El Bouaghi, de Khenchela et de Batna.

 

Ce transfert devra également permettre l’irrigation de 30.000 hectares de terres agricoles dont 8.000 du périmètre de Teleghma, sans compter les périmètres d’Oum El Bouaghi et de Chemora (Batna) dont l’exploitation ouvrira à terme de nouvelles perspectives au secteur agricole dans toute la région.

 

Ce plan d’eau géant alimente actuellement le barrage réservoir d’Oued El Athmania (33 millions de m3) qui fournit 300.000 m3/jour à Constantine, la troisième plus grande ville d’Algérie.

 

Doté d’une puissance de pompage de 180 mégawatts, Beni-Haroun a été à l’origine de l’amélioration sensible, à Mila, de la dotation quotidienne d’eau potable qui est passée à 100 litres par habitant pour atteindre d’ici à 2014 les 150 litres. Des études sont en cours, en outre, pour alimenter 17 communes connues pour être sévèrement déficitaires en eau.

 

Le secteur d’hydraulique à Mila qui compte aussi deux autres barrages (Grouz et Oued El Athmania, pour 60 millions de m3) a bénéficié pour 2012 de 2,2 milliards de dinars pour la rénovation des réseaux et la protection du chef-lieu de wilaya des risques d’inondations.

 

L’agriculture : capital céréalier et potentialités de diversification

 

Il est notamment attendu du barrage Beni-Haroun qui s’étire sur 35 km de contribuer au développement de l’agriculture à Mila qui compte une surface agricole utile de pas moins de 300.000 hectares dont environ 110.000 réservés à la céréaliculture.

 

Récemment achevée, la campagne moissons-battage de cette saison a permis d’obtenir, selon les services de la direction des services agricoles, une récolte « record » de 1,9 million quintaux soit 200.000 quintaux de plus que celle de l’année dernière.

 

Ce niveau de rendement atteste de l’importance du potentiel de la filière céréalière dans la wilaya de Mila où les terres les plus fertiles étaient, durant la période d’occupation, exploitées par des centaines de colons dont Maurice Faure qui, à lui seul, avait accaparé plusieurs milliers d’hectares notamment à Redjas.

 

Après l’indépendance, les opérations successives de restructuration du secteur agricole et l’expansion tentaculaire des villes au détriment des terres cultivables n’ont pas favorisé le développement attendu, relèvent les spécialistes en dépit de l’attachement des agriculteurs locaux à pérenniser les traditions locales du travail de la terre.

 

Ces dernières années, cette tendance s’est inversée à la faveur des mesures incitatives accordées par l’Etat aux agriculteurs en vue d’une utilisation plus accentuée des atouts locaux. Une aide publique de plus de 1,1 milliard de dinars a été ainsi accordée aux agriculteurs locaux au cours de la dernière saison agricole. Les responsables du secteur misent aussi sur les importantes retombées de l’entrée en exploitation du futur périmètre irrigué de Teleghma.

 

Dans les zones montagneuses du Nord de la wilaya, les divers projets de développement rural menés devront favoriser le développement de l’arboriculture fruitière et la densification du couvert forestier. D’autres filières agricoles montrent les signes d’une croissance qui va crescendo, à l’instar de celle du lait qui a produit, durant la saison en cours, 102 millions de litres contre 90 millions la saison écoulée.

 

La culture des légumes secs présente les mêmes signes de vitalité avec la consécration de 35.000 hectares à la production notamment des lentilles contre 30.000 hectares la saison dernière. Les performances de l’aviculture (œufs et viandes blanches) suivent aussi une courbe ascendante tout comme l’oléiculture.

 

Les productions de la wilaya en fourrages et pomme de terre ont atteint pour leur part des volumes considérables avec respectivement 865.000 et 510.000 quintaux spéculations.

 

Le logement rural : un outil pour peupler les campagnes et stopper l’exode

 

Le programme public de logement rural représente un volet prépondérant dans le programme global de développement rural dont la finalité est d’améliorer les conditions de vie des populations des campagnes, vitaliser le monde rural et stopper l’exode vers les villes qui avait vidé ces territoires de leurs habitants.

 

A fin mai dernier, la direction du logement et des équipement publics a recensé 8.839 logements ruraux achevés, 4.465 en voie de réalisation et environ 9.000 autres en voie de lancement à travers les divers communes soit un total de 22.354 unités.

 

Certaines entraves liées à la nature juridique du foncier et la complication des procédures administratives pèsent encore sur l’exécution de ce programme qui continue néanmoins, de manière sereine, à se frayer un chemin à travers les campagnes.

 

Pour les habitants de ces contrées, aucune comparaison n’est à faire entre la situation actuelle de ces régions et leur condition au sortir de la sombre période coloniale de paupérisation systématique, d’oppression et de marginalisation.

 

Améliorer les conditions de l’habitant, une priorité

 

La ferme implication des pouvoirs publics dans le secteur de l’habitat a permis de ramener à la fin des années 2011 le taux d’occupation du logement de 8 à 6 personnes par habitation.

 

Depuis 2005, Mila a bénéficié de programmes pour la construction de 19.400 logements à caractère public locatif dont 6.817 achevés, 4.313 en voie de réalisation et 8.270 en cours de lancement.

 

La mise en œuvre à un rythme soutenu de ces ambitieux projets bute sur le manque d’entreprises de réalisation et l’épuisement des réserves foncières des communes, est-il souligné.

 

Après le désenclavement : l’autoroute Est-ouest

 

Depuis son élévation au rang de wilaya, Mila, notamment sa partie septentrionale montagneuse, était confrontée à la problématique de l’enclavement.

 

A la fin des années 1990, de vastes actions de développement du réseau routier local ont été engagées. Un réseau qui compte aujourd’hui pas moins de 335 km de routes nationales, 292 km de chemins de wilaya et 1.534 km de chemins communaux ainsi que 53 ouvrages d’art dont 33 sur des RN.

 

L’inauguration du tronçon de Mila de 53 km de l’autoroute Est-ouest et le doublement d’importantes voies dont la RN 27 desservant les deux wilayas voisines de Jijel et Constantine ont contribué notablement à briser l’isolement de vastes parties de cette wilaya. Des investissements supplémentaires restent toutefois à faire pour sortir de l’enclavement les îlots encore reculés des localités Nord de Mila.

 

A cela, s’ajoutent les actions de modernisation de la RN 77 reliant Jijel à Sétif via le Nord de Mila et de réalisation d’une pénétrante reliant le chef-lieu de wilaya à la autoroute Est-ouest, outre la relance du dossier de la voie ferroviaire Sétif-El Gourzi (Constantine) via Mila prévoyant notamment la modernisation de trois gares ferroviaires du Sud de Mila.

 

Le gaz de ville est devenu « gaz de campagne » et les lycées fleurissent

 

Peu de zones « obscures » demeurent aujourd’hui sur le territoire de la wilaya de Mila couverte à 98 % par le réseau d’électricité contre seulement 30 % en 1984, année de son passage au statut de wilaya. Limité à 10% de la wilaya, le réseau du gaz naturel couvre aujourd’hui 60% du territoire à la faveur des projets engagés au cours des deux derniers plans quinquennaux qui devront porter le taux de couverture, d’ici à 2014, à 66% en desservant, notamment, plusieurs agglomérations rurales.

 

A l’indépendance, il n’existait aucun lycée sur tout le territoire de l’actuelle wilaya de Mila qui, aujourd’hui, compte 443 écoles primaires, 120 collèges d’enseignement moyen et 44 lycées accueillant près de 200.000 élèves soit le quart de la population.

 

Depuis seulement quatre années, Mila dispose aussi d’un centre universitaire recevant pas moins de 5.000 étudiants et devant consolider ses capacités d’accueil d’ici 2014 par la réception de nouvelles structures de 4.000 places pédagogiques avec de nouvelles résidences pour 2.000 lits.

 

Des atouts économiques en quête de valorisation

 

Outre son potentiel agricole certain, Mila dispose d’une variété de ressources dont de vastes gisements d’argile et de calcaire utilisés dans la fabrication de matériaux de construction en plus de divers produits exportables dont le liège, l’oignon sauvage et les escargots comestibles.

 

La récente inscription du projet d’une zone industrielle de 220 hectares à Chelghoum Laïd s’inscrit dans le cadre de la stratégie publique d’encouragement des investissements. Outre son exploitation pour la pêche continentale par 15 pêcheurs autorisés par l’Agence nationale des barrages et transferts, le barrage géant de Beni-Haroun se prête à l’implantation de multiples projets de loisirs et de tourisme qui tireront avantage de la présence de divers sites d’importance historique.

 

Un passé glorieux et un avenir prometteur

 

L’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance a été une opportunité à Mila pour évoquer les sacrifices de pas moins de 7.000 Chahids ayant irrigué de leur sang durant la glorieuse bataille pour l’émancipation, les plaines et montagnes de cette région fière et rétive.

 

Mila peut aussi s’enorgueillir de renfermer sur son territoire un des plus anciens sites préhistoriques d’Afrique du Nord à savoir celui de mechta Larbi, en plus de la moquée de Sidi Ghanem, une des premières d’Algérie, la splendide mosaïque de Sidi Zerrouk, les puits de Boughlade et Boutekhmanet, les merveilles de El Baala ou encore les sinistres geôles de la « prison rouge » de Ferdjioua.

 

Une population possédant tant de monuments et vestiges témoins de périodes de grandeur ne peut qu’être promise à un avenir rayonnant et prometteur. (APS)

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