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La face cachée de Reporters sans Frontières


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Guest aladin1000

Interview : Maxime Vivas sur Reporters Sans Frontières (RSF)

Julien Versteegh

vendredi 25 avril 2008

Maxime Vivas est journaliste. Et il voit d’un très mauvais œil Reporters sans Frontières et son dirigeant Robert Ménard sur lesquels il vient d’écrire un livre.

 

Monsieur Vivas, vous êtes l’auteur de La face cachée de Reporters sans Frontières. Pourquoi vous attaquer à une ONG qui somme toute semble défendre la liberté d’expression. Sur quelle base remettez-vous en doute leur travail ?

 

Maxime Vivas. Le titre d’ONG est contestable. RSF est une épicerie obnubilée par la recherche d’argent. En 2003, 7 % de cet argent seulement était redistribué à des journalistes qui avaient besoin d’aide. Depuis 2003, RSF ne donne plus ce pourcentage sur son site. Vous dites qu’elle semble défendre la liberté d’expression. Elle « semble », en effet.

 

Vous dites que Ménard est lié aux services secrets américains. Quels sont les faits les plus probants qui démontrent ces allégations ?

 

Maxime Vivas. Je dis que RSF est alimentée par des dollars de la CIA transitant par des sociétés écrans spécialement conçues à cet effet. Je cite longuement mes sources, les chiffres au dollar près, les dates des versements. Certains m’ont été confirmés à contrecoeur par RSF.

 

Vous doutez du côté impartial de Robert Ménard, le dirigent de RSF ?

 

Maxime Vivas. Je donne dans mon livre des exemples multiples qui montrent que RSF se tait sur les problèmes de la presse dans mon pays (la France, ndlr) et qu’elle tente systématiquement de dédouaner les USA et leur armée quand elle tue des journalistes.

 

Comment jugez-vous l’action de Robert Ménard à Paris contre la flamme olympique et tout le débat aujourd’hui autour de la Chine, du Tibet et du boycott des JO ?

 

Maxime Vivas. Tous les pays du monde qui contrarient l’omnipuissance des USA sont des pays cibles de RSF : Cuba, Venezuela, Bolivie, Chine…

 

Habile comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, Robert Ménard est intervenu dans des relations interétatiques complexes et a fait plus de mal aux JO, à la France, qu’à la Chine. Les USA vont apparaître comme plus modérés. Ils se frottent les mains de l’action de RSF. En France, les milieux d’affaire et les politiques sont à ce point consternés que la presse qui se taisait sur mon livre depuis quatre mois découvre son existence. Vous remarquerez aussi que, emporté par son élan, Robert Ménard ne parlait plus de liberté de la presse, mais du Tibet et de la démocratie en Chine.

 

L’UNESCO a arrêté sa collaboration avec Robert Ménard et RSF, pourquoi ?

 

Maxime Vivas. RSF tente d’utiliser toutes les organisations reconnues. Hier, pour l’aider à se créer, MSF. Puis l’ONU, l’UNESCO. Toutes se sont démarquées, parfois avec colère de RSF. Dans le cas récent de l’UNESCO, RSF utilisait son parrainage pour l’entraîner dans un combat partisan que l’UNESCO a refusé.

 

Comment jugez-vous la campagne de Ménard contre le Venezuela ?

 

Maxime Vivas. Le Venezuela est le seul pays d’Amérique latine dans lequel la liberté d’expression réunit les trois critères : depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir, aucun journaliste n’a été tué, ni emprisonné. Aucun média n’a été fermé. RSF s’acharne contre ce pays. RSF est la seule ONG au monde dont les correspondants à Caracas se sont félicités du coup d’État à la chilienne de 2002. Pour comprendre, il faut savoir ce que pense Bush de Chavez.

 

Vous êtes actuellement en Chine dont on dit que les médias sont muselés. Qu’en est-il ?

 

Maxime Vivas. Je remarque que des filtres existent sur Internet. Mais on regarde librement CNN et même des chaînes françaises. Je vois une grande abondance de journaux et revues dans les kiosques. Sans lire le mandarin, je présume qu’ils sont gouvernementaux. Je pense qu’il existe une censure qui répond aux intérêts du pays. Je le regrette et j’espère que la Chine se sentira bientôt assez forte pour s’ouvrir dans ce domaine. Cela dit, je viens de vivre des mois d’omerta en France, avec des journalistes qui me disaient qu’ils n’avaient pas le droit de parler de mon livre. Alors, je me garde de citer mon pays en exemple de liberté de la presse.

 

Comment est perçue toute l’agitation actuelle par les Chinois ?

 

Maxime Vivas. Pour ce qu’en j’en ai vu, mais je suis là depuis peu, le gouvernement est blessé et il y aura des répercussions. Il ne modifiera pas sa politique d’un millimètre pour autant.

 

Quant aux Chinois de la rue, ils ont entendu parler des troubles au Tibet et des péripéties autour de la flamme olympique à Paris, mais ce n’est pas pour eux l’affaire du siècle. Ici qu’on m’a dit est : « Il y an un problème au Tibet, mais notre gouvernement est assez fort pour le régler ». Je pense que le pays du monde où les troubles du Tibet ont été le plus utilisés contre la Chine et les JO est la France. Un petit pays, vu d’ici.

 

Pékin est tout entier tendu vers les préparatifs de la fête et c’est impressionnant.

 

Maxime Vivas est l’auteur de La face cachée de Reporters sans Frontières, De la CIA aux Faucons du Pentagone, édition Aden, 2008, 266 pages, 20 euros.

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