CELESTE 10 Posted February 15, 2007 Partager Posted February 15, 2007 J’ai envie de partager avec vous une nouvelle d’un auteur Yiddish extraordinaire mais méconnu. Il s’agit de Yitzchaq Leib Peretz (1852-1915); il fait partie des fondateur de la littérature Yiddish moderne. La nouvelle, que je vous présente, est extraite du livre “Il Mago e altre novelle” edizioni Gribaudi. je vous l’ai traduite de l’italien car je n’ai pas de texte en français. Fatigué et exténué par le travail fait pour la communauté, le conseiller Yochanan se pressait de rentrer chez lui. Traversant la cuisine, il huma avec délice l’odeur de bouillon avec la viande et des pommes de terre frittes, il pénétra dans la seconde pièce où sa femme, Chosha, ne l’accueillie pas avec le sourire: “Faineant!” s’éxclama-t-elle avec colère lorsque le conseiller apparu sur le seuil. “Pourquoi cette scène, Chosha?” demanda le conseiller, s’assayant pour se reposer. “Et tu me le demande?” “Quand, ô fainéant, penseras-tu à ta maison?” “A ma maison?” s’émerveilla le conseiller. “Que dois-je faire pour ma maison? Nos enfants, grâce à Dieu, sont grands et nous aussi, à ce qui me semble, nous ne manquons de rien… Que devrais-je faire, dis le moi?” Et regardant tout autour de lui, il ajouta: “Le lit, à ce que je vois, a été fait sans moi;Le parquet brille sans mon intervention; Mes mains ne se sont pas posées sur les murs mais il n’y a pas de taches ni de toiles d’araignée. Et voici même la table qui est mise: la nappe est blanche comme la neige, les couteaux et les cuillères brillent comme les rayons du soleil; dessus se trouve aussi des légumes et une belle bouteille d’eau de vie…” “Arrête de plaisanter et va te laver les mains!” “Non Chosha, je ne me laverais les mains et je ne mangerais pas tant que je n’aurai pas parlé; tant que tu ne seras pas convaincue que j’ai raison. Tu vois, ici je n’aurais rien à faire mais là-bas, dans la synagogue, il y a beaucoup à faire parce que qui s’occuperait de la synagogue si ce n’est moi? Yossè le commerçant devrait s’occuper des affaires de la communauté, lui qui n’a même pas le temps d’avaler sa salive? Ou Yekhiel, le vendeur ambulant, qui part chaque fin de chabbath après la Havdallà [ndt: Prière récitée à la sortie du chabbath pour séparer le sacré du profane] et ne revient que le vendredi après-midi juste avant le soir? Ou Ruben, le prêteur, qui chaque jour passe le seuil des maisons des pauvres pour recueillir les centimes d’intérêt? Ou alors les autres, les artisans qui travaillent et qui, à la sueur de leur front, donnent le pain à leurs femmes et enfants et…. aussi à Ruben le prêteur?” “Mais je ne suis plus en colère!” “Cela n’a pas d’importance. Je sais que tu te calmes facilement mais maintenant je veux te démontrer qu’en vérité, je travaille pour ma maison, Chosha. Regarde ma barbe et mes cheveux blancs: Tu crois que je suis un jeune? Ou plutôt n’est-il pas arrivé le moment où je dois préparer les provisions pour le voyage?” “Pour le voyage? Pour quel voyage?” demanda Chosha étonnée, mais immédiatement après, à peine comprit-elle le sens des paroles, elle se leva de sa chaise et s’esclama avec force : ” Dieu nous libère! N’ouvre pas la bouche au Satan!”. “Ne crains rien, ma chère Chosha! Mais toi non plus, tu n’as plus vingt ans. Que ferons nous quand là-haut ils nous questionneront sur nos oeuvres en ce monde? Que répondrons-nous? Nous avons mangé, nous avons bu, dirons-nous? Et que diras le Saint, béni soit-Il? Toi, par exemple, tu pourras dire que tu t’es occupée des trousseaux pour les jeunes mariées..” “Tais toi” hurla Chosha, ayant peur que sa récompense dans l’au-delà puisse être diminuée. “…Pour cela je veux faire un peu de bien.” “Cela me va très bien. fait comme il te semble mais maintenant va te laver et mange!” “Avant” dit le conseiller, cueillant l’occasion “Je voudrais encore te dire une chose.Tu te souviens de ta robe de mariée avec les fils d’argent?” “Si je m’en souviens!?” “Tu ne voudrais pas l’offrir pour en faire un parokhet [ndt:rideau qui couvre la porte de l’Aron ha-Kodesh (l’Arche) contenant les sifrei Torah dans la synagogue]?” “Certainement, je vais aller la prendre…” “Attend, Chosha, je l’ai prise. Elle est déjà tendue devant l’Arche.” “Voleur!” s’écria Chosha, en réalité ravie de cela. Seulement maintenant le conseiller se lava les mains, mangea à satiété, récita la bénédiction après le repas, alla se coucher et s’endormit. Pendant son son sommeil son âme montât au ciel. Elle vola vers le “livre des Mémoires” et écrivit sur la partie à droite, celle réservée aux bonnes oeuvres ce qui suit: “Aujourd’hui, lundi 4 chevath 5656, moi, Yochanan fils de Sarah, j’ai dédié la journée au travail sacré. Parce que je me suis dit: ” Moi et ma femme Chosha nous habitons une belle maison alors que la maison de Dieu est en train de s’écrouler par manque de personnes qui s’occupent d’elle pour la restaurer.” C’est cela que j’ai constaté et j’ai pris sur moi d’ordonner aux ouvriers de faire aujourd’hui les travaux de restauration. Deux nouveaux bancs en bois ainsi qu’une nouvelle table ont été livrés; j’ai commandé de nettoyer le parquet et les murs de la synagogue ainsi que tout les objets saints en bois, cuivre et argent. j’ai mis une nouvelle menorah [ndt: candélabre] sur le pupitre devant l’Arche. Il y avait, en tout, dans la caisse de la communauté 300 ducats d’or et j’y ai ajouté de ma part 45,18 ducats. Maintenant tout est en ordre à mon entière satisfaction. Pour le mérite de ma femme, j’ai fait un parokhet de soie, en plus des trousseaux pour les jeunes mariées dont elle s’occupe personnellement. Souviens toi de cela en bien, Oh mon Dieu! Tout est donc prêt et en ordre. j’ai aussi ordonné au Chamash [ndt: bedeau de la synagogue] - s’il n’obeissait pas, je lui ai dit qu’il commettrait un grave pêché - que, n’étant pas le Temple de Dieu une auberge pour voyageurs et besogneux, de fermer la synagogue la nuit de sorte qu’elle ne soit pas salie par les mendiants.” Pendant que l’âme de Yochanan écrivait sur la partie droite, arrive une autre âme qui écrivit les paroles suivantes sur la partie gauche: “Moi, Berl fils de Yéhoudith, j’ai 70 ans. Avant que ma force ne me quitta, je vivais à la sueur de mon front mais depuis que je suis devenu vieux et que ma force m’a abandonnée, j’ai commencé à mendier. Au début je mangeais à ma faim chaque jour car les personnes qui me connaissaient me venaient en aide. Mais peu à peu elles cessèrent et seulement rarement elle me jetèrent un quignon de pain sec et je n’ai plus de dents pour mâcher. Je me suis aperçu que je finirai par mourir de faim alors j’ai quitté ma ville pour aller à XXX, qui est une communauté importante en Israël [ndt: le sens ici est celui de peuple d’ Israël et non pas de terre d’Israël ]. Le froid est très intense et pour cela j’allais à la synagogue pour y passer la nuit comme c’est l’usage dans le peuple d’Israël . mais le Chamash m’a fermé la porte au nez, m’empêchant de rentrer car ainsi lui avait été commandé par le conseiller afin que la Maison de Dieu ne soit pas un asile pour les voyageurs et les besogneux. Maintenant je dors dehors, le gel consume mes vieux os et j’ai faim et froid, très, très… Maitre du monde, à qui sert plus ta maison, à Toi ou à moi?” Une voix retentit aux cieux: ” Appelez les deux au jugement!” Le matin on trouva mort le conseiller dans son lit ainsi qu’un pauvre vieillard dans la rue à coté de la synagogue. Source : Blog Maimon Hey el khayam Ce texte nous posse à méditer … L’humain est cupide et faible, il ne va pas plus loin ds ses pensées Nous ne savons pas de quoi est fait demain ? et nous devrions y travailler Mais le dilemme est là nous somme faible….. Du coup je pose une question à maimon : que dit la torah sur la faiblesse de nos cœurs ? Citer Link to post Share on other sites
Maimon 10 Posted February 15, 2007 Partager Posted February 15, 2007 Salut CELESTE, Fais gaffe, Maimon va te donner 15 volumes à lire la dessus :D Oui je prepare ca d'ailleurs. Un peu de patience.:cool: :mdr: Maimon Citer Link to post Share on other sites
CELESTE 10 Posted February 15, 2007 Author Partager Posted February 15, 2007 Oui je prepare ca d'ailleurs. Un peu de patience.:cool: :mdr: Maimon hey merci bcp maimon j'attend déjà que je suis servie par zouzou waw j 'en ai de la chance Ne sois pas jaloux si tes amis me rassasient de leur savoir ;) bisou à vs tous Citer Link to post Share on other sites
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