samir1964 10 Posted September 5, 2012 Partager Posted September 5, 2012 Depuis quelques jours, Rabat tente de faire monter la pression sur Alger au sujet de deux dossiers délicats : le Sahara occidental et la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays. La stratégie est presque identique à celle déjà utilisée par le passé. Une campagne de presse, notamment via l’agence officielle M.A.P, suivie de déclarations officielles. Concernant la question du Sahara occidental, sujet de tensions récurrentes entre les deux pays, Rabat tente désormais de la relier au terrorisme dans la région. Selon le Maroc, cette question entraverait la coopération algéro‑marocaine en matière de lutte contre le terrorisme. À Rabat, la presse a tenté d’utiliser le dernier rapport du Département d’État américain sur le terrorisme, fin juillet, pour accréditer cette thèse que les Algériens réfutent (lire). Hier vendredi, dans un entretien au journal arabe édité à Londres Acharq Al Awssat, Saâd Dine El Otmani, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, a tenté d’enfoncer le clou. Il a notamment expliqué que la crise sécuritaire dans la région du Sahara occidental et du Sahel a été générée « par les armes et l'argent de Mouamar Kadhafi, qui sont d'ailleurs les mêmes armes et le même argent qui étaient derrière la création et le soutien du Front Polisario », ajoutant que « ces faits suffisent à eux‑seuls pour expliquer beaucoup de choses ». Comprendre : le Front Polisario est un mouvement terroriste soutenu par l’Algérie. L’autre dossier que le Maroc tente de remettre sur la table concerne la réouverture des frontières terrestres avec l’Algérie. Rabat veut l’inclure dans l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union du Maghreb arabe (U.M.A). Mais Alger refuse. C’est « une question strictement bilatérale dans la mesure où elle s'inscrit obligatoirement dans le contexte de l'évolution des rapports entre les deux pays. Cette question n'a donc absolument rien à voir avec les instances ou avec les rendez‑vous de l'U.M.A », explique Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères. À défaut d’une inscription de la question des frontières à l’ordre du jour du prochain sommet, les Marocains tentent de convaincre les Tunisiens et les Libyens de les soutenir pour faire figurer dans la déclaration finale du prochain sommet de l’U.M.A des références à la libre circulation des personnes dans la région du Maghreb. Comme toutes les frontières entre les différents pays sont ouvertes à l’exception de celle entre l’Algérie et le Maroc, tout le monde comprendra. Alger regrette l’attitude de Rabat À Alger, on fait mine d’ignorer les déclarations marocaines et les tentatives de pressions. Hormis la réponse officielle sur la question des frontières, le gouvernement ne commente pas les autres sujets. Pour les Algériens, cette campagne est directement liée à l’affaire Ross, du nom de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki‑moon, au Sahara occidental, auquel le Maroc a retiré sa confiance contre l’avis des grandes puissances, dont les États‑Unis. « Je ne crois pas qu'il faille accorder trop d'importance à cette agitation médiatique frénétique qui traduit en fait un certain désarroi face à l'impasse liée au désaveu de l'ambassadeur Christopher Ross et face aux réactions fortement contrariées qu'elle a suscitées auprès de la plupart des membres permanents du Conseil de sécurité et du groupe des amis du Sahara occidental », explique un haut responsable algérien qui a requis l’anonymat. « Ceux‑ci ont été fortement agacés par cette décision brutale prise sans consultations et dont ils ne comprennent pas le timing, tout comme ils ne s'expliquent pas la rudesse de la charge contre l'envoyé personnel du secrétaire général Ban Ki‑moon qui a reçu fin avril dernier de la part des Nations unies le soutien sans réserve à ses efforts déterminés », ajoute le même responsable. Mais celui‑ci regrette l’attitude jugée négative de Rabat. « Alors même que les deux pays avaient convenu, lors des entretiens entre les ministres des Affaires étrangères et entre les ministres de la Communication, de favoriser la dynamique de normalisation entre les deux pays par l'arrêt des hostilités médiatiques, nous constatons malheureusement que les frustrations liées à la réouverture de la frontière et l'impasse dans laquelle se retrouve la question du Sahara occidental ont finalement pris le dessus en signant la mort de cette mesure pourtant concertée à un niveau responsable », explique‑t‑il. Sahara occidental : « une question de décolonisation inachevée » Les Algériens regrettent aussi l’utilisation par Rabat de l’affaire du rapatriement par l’Espagne de ses employés humanitaires de Tindouf. Régulièrement, les médias et les officiels marocains évoquent une « insécurité grandissante » dans la région où sont implantés les camps de réfugiés sahraouis. Pour le haut responsable algérien, cette « stratégie basique » a pour but « d’isoler les Sahraouis ». « Bien entendu, nous ne nous laissons pas duper par cette machination grossière dont le ressort est la dramatisation théâtrale d'indices inconsistants parce que préfabriqués, et dans le cas précis de l'enlèvement en octobre dernier des trois humanitaires européens, nous avions déjà affirmé – et nous persistons à penser – qu'au‑delà des auteurs du rapt, il est tout aussi important de s'intéresser aux éventuels commanditaires de cette opération », ajoute le haut responsable. Le rapt des trois Européens a été revendiqué par le Mujao, un groupe terroriste qui cible uniquement l’Algérie et les intérêts algériens. « Pour notre part, nous restons sereins car nous sommes habitué à ce genre de rhétorique bruyante et stérile et à ces convulsions fébriles qui consistent à rameuter un certain nombre d'officines connues pour être en service commandé et dont le rôle grassement rétribué est d’asséner contre‑vérités et amalgames, y compris en travestissant des rapports établis par des administrations étrangères, pour tenter de faire oublier à la communauté internationale que la question du Sahara occidental est et restera une question de décolonisation inachevée qui ne trouvera son règlement qu'au sein des Nations unies et à travers une solution qui pourvoie à l'autodétermination du peuple sahraoui. Tout le reste n'est qu'écume et agit‑prop dont il ne faut guère se préoccuper », conclut‑il. Citer Link to post Share on other sites
Tamnart 10 Posted September 13, 2012 Partager Posted September 13, 2012 Sahara occidental : « une question de décolonisation inachevée » Comme toujours les agitations de Rabat sont une tempête dans une verre d'eau. la Décolonisation sera parachevée par l'ONU qui exigera un referendum et les sahraouis se prononceront sur leur avenir en toute liberté. Citer Link to post Share on other sites
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