Dictée Vs conjugaison et le professeur

[Guest D. ESSERHANE]

A peine remis, et le revoilà notre professeur à écrire sur son lit d'alité, ses machiavéliques poèmes d’amour, alors qu’il devait résumer l’histoire sa tragédie en quelques mots poignants et reposer pour de bon, son stylo.

 

C’est toujours impressionnant de les lire, parce que ces poèmes à lui, ne sont imprégnés que d’une seule tristesse et de deux couleurs obscures. On n’y retrouve par ci, de la pluie, de l’orage et par là, du froid glacial des hivers passés.

 

Sinon, il se focalise carrément sur l’hypocrisie, la sordide jalousie, la traitrise et des idées vengeresses, avec pour toile de fond, le linceul blanc de la mort, drapé affreusement du sang rouge vermeil au contraste sinistre et durement affligeant. Il était diabolique. Il chérissait le mal et faisait de la mort son admirable abomination.

 

Dieu merci, il est Ko, hors-jeu pour au moins quelques semaines.

 

Et pendant ce temps, nous aurons tout le loisir de savourer enfin, la conjugaison et toute la latitude d’imaginer les diverses relations que cela pourrait supposer, toutes les combinaisons possibles, mais, moi je ne focalise que sur cette conjugaison entre un mec et une nana et les délires vaches que cela pourrait théoriquement induire.

 

Je ne parlerai pas des girafes, des souris ou des macaques, mais seulement des êtres humains. On n’y rencontre, malheureusement, moins d’amour et de beaux sentiments, mais beaucoup d’hypocrisie, de la traitrise, de la jalousie aussi et tant de vilaines idées vengeresses aussi hostiles les unes que les autres.

 

Rien qu’en imaginant les scènes révoltantes et morbides, je suis subitement saisi d'une peur bleue, je tressaille comme une feuille et un froid glacial envahi mon âme l'espace de quelques instants.

 

Notre professeur a raison. Vive la dictée et à bas toutes nos conjugaisons. Elles sont souvent inutiles.

 

Par Didine RAYAN