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Les blondes risquent-elles de disparaître ?


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Cette rumeur reprend forme à chaque fois que l'on évoque ces caractères en précisant qu'il y a des gènes "dominants" et des gènes "récessifs". De quoi s'agit-il ?

 

 

LA QUESTION revient régulièrement sur le devant de la scène : le gène (ou les gènes) à l'origine des cheveux blonds (ou des yeux bleus) risque-t-il un jour de disparaître ? La rumeur reprend forme à chaque fois que l'on évoque ces caractères en précisant qu'il y a des gènes « dominants » et des gènes « récessifs ». De quoi s'agit-il ?

 

 

Il faut savoir que notre génome (quelque 25 000 gènes) est présent en double exemplaire dans chacune de nos cellules. Chacune des deux copies est portée par 23 chromosomes (il y en a 46 en tout). Mis à part la paire de chromosomes qui déterminent le sexe (XX pour la femme, XY pour l'homme), les 22 autres paires sont composées de chromosomes jumeaux. Donc, chaque gène est présent en deux exemplaires. L'un d'eux vient du père, l'autre de la mère.

Prenons le gène responsable de la couleur des cheveux. Bien que déterminant la couleur dans tous les cas, il peut contenir différents messages : cheveux noirs, blonds, bruns, châtains, roux... Pour qu'une personne ait les cheveux blonds, il faut que le gène « cheveux blonds » soit présent en deux exemplaires. Donc qu'il ait été donné à la fois par le père et par la mère. Si tel n'est pas le cas, si par exemple l'un des exemplaires est « cheveux blonds » et l'autre « cheveux bruns », c'est ce dernier qui imposera la couleur. La personne sera brune.

 

 

Voilà pourquoi on parle de gène dominant. Et c'est le choix du nom de son « inverse », le terme « récessif », qui induit des ambiguïtés dans le langage courant et qui évoque le recul. D'où la tentation logique de dire qu'un gène récessif aura tendance à disparaître. En fait, ce n'est pas du tout le cas.

 

 

Comment un gène « vit-il » au sein d'une population ? Il est possible de modéliser, avec des équations, les fréquences des gènes et de leurs différentes formes, dans la population et dans sa descendance. On s'aperçoit ainsi que, très vite, des équilibres vont apparaître et se perpétuer. Ainsi, 10 % des Irlandais sont roux mais 40 % sont porteurs du gène et sont susceptibles de le transmettre. En France, 5 % de la population sont roux, 10 % blonds, 50 % châtains...

 

 

Reprenons l'exemple des cheveux bonds et des bruns et d'un père et d'une mère qui possèdent chacun un exemplaire du gène blond et un du gène brun. Ils sont tous les deux bruns, mais ont une chance sur quatre d'avoir un enfant blond et trois chances sur quatre d'avoir un enfant brun. Cela signifie que les gènes, qu'ils soient dominants ou récessifs, ont tous le même pourcentage de chance de se transmettre. Ce qui ne veut pas dire que ce couple ne pourra pas, par exemple, avoir deux enfants blonds. Mais à l'échelle de la population, statistiquement, on retrouvera, dans ce cas, trois enfants bruns pour un blond.Un éclairage sur l'histoire humaine

 

 

La situation est bien sûr plus compliquée dans la réalité. D'une part parce que la couleur des cheveux n'est pas déterminée par un seul gène. D'autre part parce qu'il n'y a pas que deux couleurs de cheveux. Et d'une manière plus générale, un gène peut, ou non, constituer un avantage dans une situation ou dans un environnement donné. L'exemple de certaines maladies génétiques héréditaires est à ce titre révélateur.

 

 

Un exemple en est la drépanocytose, une maladie des globules rouges. Il faut avoir les deux copies du gène concerné modifiées pour être malade. Peu de sujets atteints atteignent l'âge de la reproduction. Cependant, le gène malade reste présent à une fréquence importante dans la population. C'est que les porteurs sains, ceux qui n'ont qu'une des copies du gène atteinte, résistent mieux au paludisme que le reste de la population. Cet « avantage » fait que le gène malade reste présent à des niveaux élevés (une personne sur cinq dans certaines régions d'Afrique).

 

 

Étudier la répartition des différentes formes d'un même gène éclaire également l'histoire humaine. Ainsi, l'étude des groupes sanguins (A, B et O) au niveau mondial raconte les migrations et les « fusions » de populations. Par exemple, la fréquence du gène codant pour le groupe A est supérieure à 25 % dans les populations d'Europe et de Turquie, et décroît en allant vers le Sud-Est asiatique.

 

 

Certaines populations locales affirment leur particularité à travers ces groupes sanguins. Les Islandais ont une très forte fréquence du groupe O (75 %). On l'attribue au fait que les conditions de vie très dures auraient plusieurs fois provoqué de très fortes réductions de populations, entraînant ces fluctuations aléatoires de la fréquence des groupes sanguins. Une autre particularité se trouve au Pays basque qui présente la plus faible fréquence d'Europe du groupe B (2 %). Cela résulterait du fait que les Basques sont issus d'un mélange unique entre un pool génique provenant de populations pré*néolithiques européennes et celui de populations néolithiques d'origine indo-européennes. La persistance de leur singularité est aussi un message rassurant à destination des blonds et des blondes.

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