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Bruce Willis, maître du destin de Marie Brizard.

10/09/2012 à 20:36

 

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Le soutien de l’acteur est essentiel à la survie de la maison mère, Belvédère.

 

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BRUCE WILLIS, MAÎTRE DU DESTIN DE MARIE BRIZARD

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Dans Armageddon, Bruce Willis avait sauvé la Terre, menacée par un astéroïde. Un nouveau rôle attend la star américaine pour les prochains jours. L’acteur a entre les mains l’avenir du groupe de spiritueux Belvédère, en grande difficulté et au coeur d’un invraisemblable conflit. Belvédère possède un large portefeuille de marques, de la célèbre Marie Brizard au Pastis Berger en passant par Manzanita, Triple Sec et Curaçao bleu, et surtout William Peel, le whisky le plus vendu en France, ou encore les vodkas Danzka et Sobieski, dont Bruce Willis est l’égérie.

 

Suite à ce contrat signé en 2009, l’acteur est à la fois un des principaux actionnaires de Belvédère, coté à la Bourse de Paris, dont il détient

2,5 %, et l’un de ses créanciers, à hauteur de 20 millions d’euros. Cette dette lui donne un rôle clé dans l’avenir du groupe, qui a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 910 millions d’euros et une perte nette de 55 millions.

 

Explication d’un dossier bien plus complexe que les scénarios de Piège de cristal, Die Hard ou Sixième Sens.

Belvédère et ses dirigeants sont en guerre ouverte depuis quatre ans avec les principaux créanciers obligataires du groupe, dont la dette totale s’élève à 567 millions d’euros.

Non seulement cette dette étrangle la société, mais le combat avec les créanciers la met dans une situation infernale. Après avoir été en procédure de sauvegarde, Belvédère est en redressement judiciaire.

 

Quatre ans de conflit

 

Cet été, Krzysztof Trylinski, patron et cofondateur de Belvédère, et l’administrateur judiciaire Fredéric Abitbol, ont enfin trouvé un accord

avec une partie des créanciers financiers. Les détenteurs des créances FRN (441 millions d’euros) pourraient convertir en mars prochain la totalité de leur dette en capital et détiendraient alors 87% du groupe Belvédère. À moins qu’ils ne soient remboursés d’ici là, suite à des cessions d’actifs à bon prix, ce qui semble peu probable. Dans les deux cas, Belvédère n’aurait plus de dette et sa survie serait assurée.

 

Mais pour mettre définitivement fin à quatre ans de conflit, cet accord doit être approuvé par 90% des détenteurs de créances FRN et par les deux tiers des créanciers fournisseurs. La dette fournisseur, estimée à 30 millions d’euros, est une goutte d’eau par rapport à la dette financière globale. Mais ses détenteurs peuvent faire capoter l’ensemble du schéma. Ce qui renverrait à la situation critique d’avant la signature de l’armistice cet été. Dans ce cas, Belvédère risquerait la liquidation judiciaire. Le principal des créanciers fournisseurs n’est autre que Bruce Willis, qui détient les deux tiers de la dette de 30 millions. Lui n’est pas soumis au même régime que les propriétaires de la dette financière. Au terme de l’accord conclu, l’acteur n’aurait pas la possibilité de convertir sa créance en capital, mais seulement le choix entre toucher immédiatement 30%de sa créance ou en étaler le recouvrement sur sept ans. L’acteur verrait par ailleurs sa participation divisée par huit. Mais s’il refuse l’accord, la star prendrait le risque de liquider Marie Brizard. Selon l’administrateur judiciaire, les négociations avec Bruce Willis sont en bonne voie pour qu’il accepte l’accord. Le comité des créanciers doit se réunir le 18 septembre pour voter à ce sujet.

 

Ivan Letessier

 

 

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CHIFFRES CLÉS (En millions d'euros - Exercice 2011)

Chiffre d’affaires : 910

Résultat opérationnel : -18,3

Perte nette : 54,8

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(Sources : Le figaro du lundi 10 septembre 2012)