Guest prenpalatete Posted September 15, 2012 Partager Posted September 15, 2012 Abdelkader Kherba : une nouvelle icône de la contestation est née en Algérie Sous une allure soignée, une détermination à toute épreuve Militant pour les Droits des chômeurs, membre de la Ligue algérienne de défense des Droits l’Homme, Abdelkader Kherba passe plus de temps dans les tribunaux et en prison que chez lui. Mais ce militant, infatigable et déterminé, est devenu la nouvelle icône des luttes populaires. Abdelkader Kherba a été acquitté et remis en liberté. Jugé par le tribunal de Ksar Boukhari, au sud de Médéa, cet activiste, membre de La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme et du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, a réuni autour de son combat un vaste réseau de solidarité. Poursuivi pour outrage et agression contre un fonctionnaire, accusation passible d’un an de prison ferme, il a également bénéficié d’une couverture médiatique qui en a fait une nouvelle icône de la contestation en Algérie. Ce jeune homme de 34 ans, brun, grand, élégant, la mine soignée, tranche avec le militant traditionnel. De sa région de Ksar El-Boukhari, il a pris ce qu’elle offrait en abondance : le chômage et la détermination des hommes de la steppe. En détention, il a suivi deux grèves de la faim, trois semaines à Ksar Boukhari et deux semaines à Serkadji. Des grèves de la faim qui ont accentué sa maigreur : il a fallu lui imposer, de force, une perfusion pour le maintenir en vie avant son procès. « Je suis au chômage mais j’ai trouvé une occupation », a-t-il dit à l’un de ces avocats : « lutter contre les abus de l’administration ». De fait, Abdelkader Kherba est de tous les combats contre une administration injuste, autoritaire, parfois absurde. Le 16 septembre, il sera de nouveau jugé en appel à Alger, pour des faits liés à sa solidarité avec les greffiers, qui avaient observé une longue grève de la faim. En première instance, il avait été condamné à un an de prison avec sursis. Le 25 septembre, il sera à Baïnem, dans la banlieue d’Alger, pour soutenir quatre prévenus accusés d’«incitation à attroupement» en avril dernier. Le combat est le même : élargir l’espace des libertés. «Nous voulons des lois qui protègent les citoyens qui manifestent passivement. Nous voulons des lois qui protègent les biens publics, pas des lois qui empêchent les citoyens d’exercer leurs droits », a-t-il déclaré. "Je ne veux pas m’immoler. Je veux lutter" « J’ai rarement vu un homme aussi déterminé », dit de lui un avocat, membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, qui a assuré sa défense de manière bénévole à Ksar Boukhari. « Les grèves de la faim qu’ils mènent sont terribles. Il refuse toute assistance, et se met en danger. » Mais ce militant, devenu une icône des droits de l’Homme et de la solidarité des chômeurs, aime la vie. « Je ne veux pas m’immoler. Je veux vivre, pour continuer à lutter », a-t-il déclaré: « Quand ils m’arrêtent, je refuserai de me nourrir jusqu’à ce qu’ils me libèrent. Et quand ils me libèreront, je dénoncerai inlassablement les abus, pacifiquement, sans jamais recourir à la violence. » Il est vrai que la vie quotidienne offre, en Algérie, d’innombrables causes justes, générées par un système de gestion absurde. Le dernier procès qui a été intenté à Abdelkader Kherba est symptomatique de ces abus de l’administration algérienne : il était accusé d’avoir agressé un fonctionnaire le 26 avril dernier à Ksar Boukhari. Le jour même, pourtant, il participait à une réunion publique à Alger ! Il a été arrêté le 20 août, et maintenu en détention jusqu’à son procès. Deux semaines de jeûne qui l’ont marqué et qui l’ont consacré comme la nouvelle icône des luttes pour la dignité. Autre élément qui a plaidé en faveur de Abdelkader Kherba : il vient d’une région marginale, Ksar Boukhari, à 150 kms d’Alger, sur la route de Djelfa. Ici, où le poids de l’administration est écrasant, il n’y a, traditionnellement, aucune possibilité de se rebeller. Pourtant, ce militant a réussi à monter des réseaux d’alerte et à ameuter la presse. Ce qui prouve un talent indéniable et une forte détermination qui lui ont, jusqu’à présent, permis de garder son indépendance envers tous les appareils. Lire aussi : Le cas Abdelkader Kherba illustratif des libertés bridées en Algérie Partager Maghreb emergent. Citer Link to post Share on other sites
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