jahid 10 Posted May 2, 2008 Partager Posted May 2, 2008 Un caméraman soudanais de la chaîne satellitaire Al-Jazira, libéré jeudi de la base américaine de Guantanamo, à Cuba, où il était prisonnier depuis six ans, a dénoncé vendredi à Khartoum des conditions de détention très difficiles et des "insultes" à l'islam. Il y a eu de "nombreuses violations, (nous étions) privés de prière et il y avait (...) des insultes délibérées contre le livre saint (le Coran)", a déclaré à Al-Jazira, chaîne d'information en continu basée à Doha, Sami al-Haj depuis son lit d'hôpital. M. Haj est arrivé à Khartoum dans un avion militaire américain, avec deux autres anciens prisonniers soudanais de Guantanamo, et a été accueilli par sa famille avant d'être conduit sur une civière à l'hôpital. Un conseiller du président soudanais Omar al-Béchir a affirmé dans une conférence de presse à Khartoum, que les ex-détenus de Guantanamo libérés ne seraient pas poursuivis au Soudan. Le gouvernement "s'engage à ne pas les poursuivre ni les interroger et à respecter pleinement leurs droits constitutionnels", a déclaré Mahjoub Fadl Badri qui a nié que leur libération soit le résultat d'un marché avec Washington. Capturé en décembre 2001 à la frontière afghane par l'armée pakistanaise, Sami al-Haj était incarcéré depuis le 13 juin 2002 à Guantanamo. De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme s'étaient mobilisés pour le cameraman qui n'a jamais été inculpé. "Nous souhaitons que les gouvernements accélèrent leurs tentatives pour rapatrier leurs ressortissants (encore détenus à Guantanamo), parce qu'ils vivent dans des conditions extrêmement dures", a déclaré M. Haj, 39 ans. Il a expliqué sa détention comme une "tentative (des Etats-Unis) d'empêcher la couverture des médias libres", citant des bombardement passés des bureaux d'Al-Jazira à Kaboul et Bagdad. Interrogé par l'AFP, le frère du caméraman s'est dit préoccupé par son état de santé. "Nous ne pouvons croire que c'est la même personne. Il a la trentaine et on croirait qu'il a 90 ans", a déclaré Issam al-Haj. "J'ai parlé avec Sami ce matin (...) Il a des douleurs au genou, au dos, ne voit pas bien (...) Il est dans un état de fatigue général". Les médecins ne se sont pas encore prononcés sur son état, a-t-il poursuivi. Sa femme, Asma Ismaïlova, une Afghane, a dit à la presse avoir trouvé Sami "très affaibli physiquement et psychologiquement". Selon son avocat, Clive Stafford-Smith, Haj a perdu 18 kg, souffre de problèmes intestinaux et est sujet à des crises de paranoïa. Pour l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), "son cas est un autre exemple de l'injustice qui règne à Guantanamo" et "la base devrait être fermée le plus vite possible". Début 2007, RSF avait affirmé que, "forcé d'avouer des connexions supposées entre la chaîne qatarie (Al-Jazira) et Al-Qaïda", le caméraman avait été soumis à plus de 150 interrogatoires et régulièrement torturé. Ayant entamé une grève de la faim en janvier 2007, il a été nourri de force à plusieurs reprises, selon RSF. Un porte-parole du Pentagone s'est refusé à tout commentaire. Les deux autres détenus libérés, Amir Yaacoub et Walid al-Haj, ont raconté leurs épreuves. "Nous avons subi les pires formes de torture physique et psychique. Nous avons été placés dans des cellules extrêmement froides où l'on nous obligeait à nous dévêtir", affirme Yaacoub. "Les grèvistes de la faim ont été isolés dans des sortes de cages en fer avec des barreaux. Beaucoup sont morts de maladie, faute de soins", a-t-il dit. Le camp de Guantanamo, ouvert après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, a accueilli des suspects arrêtés en Afghanistan et ailleurs dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme". Quelque 800 personnes y sont passées et 275 y restent incarcérées. Citer Link to post Share on other sites
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