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SALAM

 

Récit du Prophète Younous

 

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

 

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître MouHammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.

 

Il est important de savoir que les prophètes sont les meilleurs des créatures et sont préservés de la mécréance, des grands péchés et des petit péchés de bassesses avant la révélation ainsi qu’après. Ainsi ce qui est cité dans le Qour’ân que le prophète Yôunous été en colère cela veut dire en colère contre son peuple qui n’ont pas cru et cela ne veut pas dire qu’il été en colère contre Dieu, car cela est de la mécréance et attribuer cela aux prophètes est de la mécréance. De même ce qui est cité dans le Qour’ân : fadhanna an lan naqdira ^alayhi cela veut dire qu’il pensait que Dieu n’allait le rétribuer pour avoir quitté son peuple avant d’avoir l’autorisation de la part de Dieu et cela ne veut pas dire qu’il pensait que Dieu serait impuissant, car cela est de la mécréance et attribuer la mécréance à un prophète est de la mécréance.

 

Quand au fait que le Prophète voulait se lancer dans la mer cela ne veut pas dire qu’il voulait se suicider, mais il savait que Dieu le protégerait. en effet se suicider est un grand péché et les prophètes sont préservés de cela.

 

Naynawâ était un village de la région de Al-Mouŝil en Irak. Beaucoup des habitants de ce village avaient fait preuve de corruption, ils étaient environ cent mille personnes ou plus. Ils avaient une statue qu’ils appelaient ^achtar et qu’ils adoraient au lieu d’adorer Allâh. Notre maître Yôunous ^alayhi s-salam leur fut envoyé en tant que Prophète pour les appeler à adorer Allâh uniquement et à délaisser l’adoration des idoles.

 

Surpris par l’appel que notre maître Yôunous leur avait lancé, les idolâtres ne suivirent pas ses paroles bien qu’il leur ait donné des preuves claires. Il leur avait manifesté des miracles éclatants qui indiquaient la véracité de son appel et la justesse de la croyance qu’il les invitait à suivre.

 

Il a été dit que Yôunous s’adressa à eux en leur disant :

 

“لقد دعوتُكم باللينِ والحسنى مدةَ ثلاثةٍ وثلاثينَ عامًا، فإذا أجبْتُم دعوتي كان الخيرُ الذي أرجُوه، وإلا فإني أُنذِرُكُم عذابًا واقعًا، وبلاءً نازلاً وهلاكًا قريبًا بعدَ أربعينَ ليلةً”

ce qui signifie : « Je vous ai appelé à cette bonne croyance avec douceur et bonté durant trente trois années. Si vous répondez à mon appel, vous obtiendrez le bien que j’espère. Sinon, je vous mets en garde contre un châtiment qui surviendrait. Ce serait une épreuve qui s’abattrait, une destruction imminente, qui aurait lieu après quarante nuits ».

 

Ils lui avaient répondu avec orgueil et arrogance en disant : « Si nous voyons venir les signes du châtiment, alors-là, nous croirons en toi ».

 

Yôunous continua à les appeler. Lorsque trente cinq journées se furent écoulées, une discussion s’engagea entre les idolâtres, au sujet de ce dont ils avaient été menacés. Ils dirent : « Yôunous est un homme honnête et véridique, observez-le, s’il reste parmi nous, alors il ne nous arrivera rien, mais s’il nous quitte, ce sera l’abattement d’un châtiment sans aucun doute ».

 

La nuit tombée, Yôunous prit des provisions et partit, insatisfait d’eux, en ayant perdu espoir qu’ils acceptent son appel. Cependant, il n’avait pas invoqué Allâh pour Lui demander l’autorisation avant de les quitter, afin qu’il quitte ces gens suite à un ordre donné par Son Seigneur.

 

A peine Yôunous s’était-il éloigné de Naynawâ que des signes de châtiment et des manifestations de destruction étaient apparus à ses habitants. Des nuages sombres avaient recouvert le ciel. Une fumée intense s’était diffusée et s’abattait maintenant jusqu’à envelopper leur ville et assombrir les toits de leurs constructions. Le châtiment n’était plus qu’à un mil d’eux [- le mil est une unité de distance qui équivaut à deux milles coudées-].

 

Quand ils eurent la certitude que la destruction et le châtiment étaient imminents, ils s’étaient dirigés vers Yôunous ^alayhi s-salam mais ne l’avaient pas retrouvé. Ils sortirent alors à l’extérieur de la ville. Ils avaient séparé les enfants des femmes, les bêtes de leurs petits. Les uns se languissaient des autres et le tumulte s’amplifia.

 

Les supplications se multiplièrent. Allâh ta^âlâ leur inspira le repentir. Ils avaient été sincères dans leur intention en cela : ils avaient interrogé un vieil homme qui suivait notre maître Yôunous et lui avaient dit : « Le châtiment est devenu proche, que faire ? ».

 

Le vieil homme leur répondit : « Croyez en Allâh et en Son messager [- c'est à dire entrez en Islam en témoignant qu'il n'est de dieu que Allâh et que Yôunous est le Prophète de Allâh -], faites le repentir, et dites :

 

“اللهمَّ إنّ ذنوبنَا قد عَظُمَت وجَلَّتْ، وأنت أعظمُ منها وأجلُّ، افعلْ بنا ما أنتَ أهلُه ولا تفعلْ بنا ما نحنُ أهلُه”

(Allâhoumma ‘inna dhounoubana qad ^adhoumat wa jallat, wa ‘anta ‘a^dhamou minha wa ‘ajalla, if^al bina ma ‘anta ahlouh wa la taf^al bina ma nahnou ahlouh)

ce qui signifie : “Ô Allâh, nos péchés sont devenus nombreux, mais Tu es éminent en mérite. Accorde-nous Ton pardon, et fais de nous ce dont Tu es digne [- c'est-à-dire "fais-nous miséricorde, Ô Toi Qui est miséricordieux" -] et ne fais pas de nous ce qui est digne de notre conduite [- c'est-à-dire ce que nous méritons -] », c’est ainsi qu’ils ont cru en Allâh et en Son messager Yôunous ^alayhi s-salam.

 

Ce fut un moment historique et mémorable. Ils firent le repentir à Allâh ta^âla d’un repentir véridique. Ils en arrivèrent à réparer les injustices et à rendre ce qu’ils avaient pris injustement à leurs propriétaires. Il arrivait même que l’homme retire les pierres de construction, après avoir monté les murs de sa maison dessus, pour les restituer à leurs propriétaires de qui il les avait prises injustement. C’est ainsi que le châtiment leur avait été épargné, ils sont revenus chez eux sains et saufs en étant croyant. Et il a été dit que ce jour-là était un vendredi 10 du mois de Mouharram [- le jour de ^Achoura' -].

 

Quant à notre maître Yôunous ^alayhi s-salam, lorsqu’il était sorti mécontent du comportement de son peuple, il n’avait pas su ce qu’il leur était arrivé. Il était arrivé jusqu’à un rivage et était monté sur une embarcation après que ceux qui étaient à bord l’aient pris avec eux, par amour et recherche des bénédictions. Il était en effet d’une très belle apparence, d’un discours éloquent et utilisait des paroles douces.

 

Une fois à bord, il s’allongea dans l’un des flancs du bateau et s’endormit. Le bateau vogua, dépassant les vagues. Mais un vent terrible les surprit, un vent qui faillit faire chavirer le bateau. Les marins se rassemblèrent pour invoquer Allâh, puissent-ils être épargnés. Ils réveillèrent Yôunous le prophète de Allâh afin qu’il invoque avec eux. Il se réveilla et invoqua Allâh, et Allâh leur épargna ce vent. Il rejoignit alors sa place et se rendormit.

 

Un vent vint à nouveau et faillit cette fois mettre le bateau en pièces. Les gens réveillèrent Yôunous ^alayhi s-salam et ils invoquèrent Allâh et le vent s’apaisa.

 

Tandis qu’ils étaient ainsi, un énorme poisson leur apparut, ouvrant grande sa bouche pour engloutir le navire, c’est alors que Yôunous dit :

 

“يا قومُ، هذا من أجلي، فلو طرحتُمُوني في البحرِ لسِرْتُم ولذهبتِ الريحُ عنكم والخوفُ”

ce qui signifie : « Ô gens de ce bateau, ce poisson est venu pour moi. Si vous me laissez à l’eau, vous pourrez continuer votre chemin. Le vent et la peur ne vous atteindront pas ».

 

Son objectif n’était pas qu’ils le mènent à la mort car il savait que Allâh le protégerait et le renforcerait par des miracles éclatants.

 

Ils lui dirent : « Nous ne laisserons personne dans l’eau sans avoir tiré au sort le nom de l’un d’entre nous. Celui dont le nom sortira, c’est lui qui ira à l’eau ».

 

Ils ont tiré au sort et c’était Yôunous qui avait été désigné. Il leur a dit :

 

“يا قومُ، اطرحُوني فمن أجلي أتتكم الريحُ”

ce qui signifie : « Gens du bateau, laissez moi passer par-dessus bord. C’est par ma cause que vous avez subi l’épreuve de cette tempête ».

 

Ils lui dirent : « Nous ne le ferons que si nous tirons une nouvelle fois un nom ». Ils le firent et ce fut à nouveau le nom de Yôunous. Il leur répéta ce qu’il leur avait dit la première fois. Lorsqu’ils l’amenèrent à l’avant du navire, le poisson était là, ouvrant grande sa bouche. Ils se dirigèrent alors vers le côté du bateau. Le poisson se trouvait encore à les attendre. Ils se dirigèrent alors vers le côté opposé. Le poisson était encore là à les attendre, la bouche béante.

 

Quand Yôunous vit cela, il sauta lui-même par dessus bord, tout en sachant que Allâh l’épargnerait et qu’il n’en mourrait pas, car il était un prophète honoré. Le poisson l’avala, et avait reçu l’ordre de ne pas nuire à Yôunous et de ne lui briser aucun os.

 

Yôunous resta dans le ventre du poisson quarante jours. Il parcourut la mer en traversant les vagues et en descendant dans les profondeurs. Il se retrouva ainsi enveloppé de plusieurs obscurités : l’obscurité du ventre du poisson, l’obscurité de la nuit et l’obscurité des profondeurs de la mer.

 

Allâh dévoila à l’ouïe de Yôunous des sons particuliers qui lui parvenaient de l’extérieur. Allâh lui a révélé qu’il s’agissait des évocations des poissons de la mer. Il invoqua alors Allâh, Celui Qui secourt ceux qui sont dans la difficulté, Celui Qui aide ceux qui sont tourmentés, Celui dont la miséricorde est large, Celui Qui accepte le repentir. Allâh exauça son invocation. Il ordonna au poisson de sortir Yôunous sur le rivage. Yôunous était alors amaigri et était tombé malade en raison de son long séjour dans le ventre du poisson.

 

Il a été rapporté que le poisson l’avait projeté en bord de mer, sur le rivage d’un village de Al-Mouŝil, dépourvu d’arbres et de tout relief. Son corps était souffrant, tel un oisillon qui n’a pas encore de plumes, la moindre chose qui lui tombait dessus lui faisait mal. Allâh lui fit miséricorde et fit pousser pour lui un plan de citrouilles qui l’abrita. C’est une plante qui présente beaucoup de profits : elle pousse rapidement, ses feuilles font beaucoup d’ombre en raison de leurs grandes tailles et de leur douceur. Les mouches ne s’en approchent pas. Ses fruits sont très bons et très nutritifs : on peut les manger crus ou cuits avec les pépins et la peau.

 

Un poète a dit pour décrire cet état :

 

وأنتَ بفضلٍ منك نجَّيت يونُسًا وقد باتَ في أضعافِ حوتٍ لياليا

(wa ‘anta bi fadlin minka najjayta Yôunous wa qad bata fi ‘ad^afi houtin laylya)

فأنبتَّ يقطينًا عليه برحمةٍ من الله لولا الله أصبحَ ضاويا

(fa ‘anbatta yaqtinan ^alayhi bi rahmatin mina l-Lah lawla l-Lah ‘asbaha dawiya)

ce qui signifie : « Par une grâce de Ta part Tu as sauvé Yôunous, Qui est demeuré des nuits durant dans le ventre d’un poisson, Tu as fait pousser un plan de citrouilles par Ta miséricorde, car si ce n’était le bienfait de Allâh, il serait resté amaigri ».

 

Allâh lui accorda en outre qu’une sorte de gazelle vienne à lui et lui donne à boire du lait de ses mamelles en début et en fin de journée, tant et si bien qu’il retrouva sa bonne santé par la volonté de Allâh.

 

Après quoi, Allâh lui ordonna de retourner auprès de son peuple et de leur annoncer que Allâh ta^âla avait accepté leur repentir. Il fit route vers eux et rencontra un berger en chemin. Comme il l’interrogeait au sujet du peuple de Yôunous, comment ils étaient maintenant, le berger lui dit qu’ils étaient dans le bien et qu’ils étaient dans l’espoir que leur Prophète retourne auprès d’eux.

 

Lorsqu’il arriva finalement auprès d’eux, ils l’accueillirent en s’excusant. Sa joie fut immense lorsqu’il vit qu’ils avaient abandonné l’adoration des idoles, et qu’ils avaient cru en Allâh, leur Créateur, Celui Qui mérite l’extrême glorification et Qui mérite qu’on se soumette à Lui d’une manière complète, en accomplissant Ses ordres et en évitant Ses interdictions.

 

Remarque : les paroles mentionnées en arabe au sujet du Prophète Yôunous ont été mentionnées ainsi dans le hadith du Prophète Mouhammad salla l-Lahou^alayhi wa sallam, c’est pour cette raison que nous avons indiqué ces paroles en arabe telles qu’elles ont été révélées, mais il s’agit ici des significations de ses paroles, car Yôunous n’était pas un Prophète arabe.

 

Information utile : At-Tirmidhiyy et d’autres ont rapporté de Sa^d Ibnou Abî Waqqâs, que Allâh l’agrée, qu’il a dit : “Le messager de Allâh ŝalla l-Lâhou ^alayhi wa sallam a dit :

 

“دعوة ذي النون إذ دعا ربه وهو في بطن الحوت: لا إله إلا أنتَ سبحانك إني كنتُ من الظالمين، فإنه لم يدع بها رجل مسلم في شىء قط إلا استجاب له”

ce qui signifie : ” L’invocation de Dhou n-Noun [- c'est à dire Yôunous -] quand il a invoqué son Seigneur lorsqu’il était à l’intérieur du poisson était :

 

لا إله إلا أنتَ سبحانك إني كنتُ من الظالمين

(la ‘ilaha il-la ‘ant, soubhanaka ‘inni kountou mina dh-dhalimin)

Et il n’y a pas un seul homme musulman qui invoque Allâh avec cette invocation sans qu’il ne soit exaucé” [- c'est à dire que cette invocation est une cause pour être exaucé, et si la personne n'obtient pas ce qu'elle a demandé, il se peut que Allâh accorde à cette personne ce qui est mieux que ce qu'elle demandait -].

 

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allâh, le Créateur du monde.

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