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La communauté virtuelle. L'internet et la déterritorialisation de l'islam.


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L'étude porte sur les sites web traitant de la religion islamique, animés par des musulmans pratiquants et destinés soit à d'autres musulmans, soit à des non-musulmans, en ce cas à des fins apologétiques ou prosélytes.

 

Les sites qui nous intéressent se présentent comme émanant d'un individu ou bien d'un groupe d'individus (des étudiants d'une même université par exemple) ; ils sont parfois anonymes, non par volonté de dissimulation ou de clandestinité, mais plutôt pour apparaître comme l'expression d'une communauté et non d'un groupe particulier. La plupart de ces sites sont reliés à un réseau : ils renvoient à d'autres sites, appellent réponses et commentaires de la part des internautes qui se connectent, et ils organisent parfois des débats. Comme le remarque un chercheur, il n'y pas de moteur de recherche hallal qui ne fournirait que des sites religieusement correcte. A part certains sites soufis, qui mettent en avant leur spécificité (c'est-à-dire l'enseignement de leur Guide), les sites en question se placent du point de vue de l'islam en général et refusent de se définir par une école précise, même si bien sûr ils en relèvent de fait. Chaque site essaie en fait de se positionner comme exprimant l'islam « authentique », soit par l'exclusion (dénonçant les autres tendances comme relevant du kufr et du sherk, c'est-à-dire de l'impiété et de la négation du strict monothéisme), soit en donnant une définition plus large de l'islam (incluant le mysticisme). Bref aucun site ne s'avoue « hérétique », réformiste ou original : tous s'affirment dans le cadre du « vrai » islam. Le débat oppose en général les « salafistes », tenants d'un islam scripturaliste et fondamentaliste, aux soufis, tenants du mysticime, mais surtout de l'allégeance à un maître à penser. On le verra, ce débat est inhérent à la nature même de la toile, où aucune autorité ne s'impose en tant que telle.

 

La prolifération de sites donne cependant une illusion de diversité, alors qu'en fait les sites peuvent être regroupés en quelques grandes familles intellectuelles : on retrouve bien des « liaisons » communes, qui renvoient le plus souvent vers des sites, des textes ou des références provenant de l'école wahhabie (dominante en Arabie Saoudite), ou, plus exactement, « salafie », tendance plus générale et plus englobante, où l'on retrouve aussi bien les wahhabis, les Frères musulmans et tout le néo-fondamentalisme contemporain (ummah.net, ummah.org). Cela entraîne un certain éclectisme, mais toujours à l'intérieur d'une mouvance donnée. En fait, on constate souvent des affiliations paresseuses : des sites individuels, fort peu austères (avec photo du responsable par exemple et entourés de la publicité propre au fournisseur d'accès), parfois établis comme simple vitrine par un individu donné, renvoient à des sites beaucoup plus fondamentalistes, sans doute parce que ces derniers sont accessibles, ouverts et techniquement bien faits. On trouve en gros trois types d'appartenance intellectuelle des sites, par ordre d'importance numérique : les sunnites « salafistes », les soufis et les chiites. Les sites sunnites « salafistes » se réclament de l'islam des origines (le Prophète et les premiers Caliphes), mais puisent dans un registre assez éclectique en ce qui concerne les contemporains : ils vont citer aussi bien le Cheykh Bin Baz (la plus haute autorité religieuse du royaume saoudien jusqu'à sa mort en 1997) que Sayyd Qotb (théoricien de l'islamisme radical, mort en 1966) et Qaradawi, figure des Frères musulmans égyptiens (Islaam.com).

 

Ce regroupement des sites en grandes familles fait que certains sites sont incontournables, d'une part, parce qu'ils se trouvent en général au début des listes données par les différents moteurs de recherche, et donc sont visités en priorité par le néophyte et, d'autre part, (c'est bien sûr lié) parce qu'ils sont très fréquemment mentionnés dans d'autres sites qui établissent des liens (link) permettant de basculer sur eux pour effectuer une recherche plus approfondie. Ces sites incontournables contiennent en général une masse de liens et d'informations sans commune mesure avec les sites plus artisanaux mis en place par des individus ou des petits groupes, et, tout en restant en général dans l'inspiration « salafiste».

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« - Question : est-ce qu'être musulman en Occident est plus dur que d'être musulman dans un pays dont la population est à majorité musulmane» ?

 

 

 

 

en general...c'est plus dur de vivre en "exil" ...et c'est cette dureté qui provoque le recours a l'islam comme baume pour beaucoup ....ca les soulage peut -etre ? j'en suis pas sure.....mais eux il le disent ....

 

c'est vrai qu'avec la delinquance ....la drogue .la malvie ..pour beaucoup ....une religion comme l'islam ...c'est le pied ..et le choix est vite fait !!!

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