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J'étais au "Grand Journal" de Canal Plus : mon t-shirt Palestine, trop gênant ?


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LE PLUS. Lundi, le journaliste indépendant Nadir Dendoune était invité au "Grand Journal" de Canal Plus, pour parler de son ascension de l'Everest. Il portait sa tenue du jour : jean et t-shirt siglé "Palestine". Quelle ne fut pas sa surprise de constater le malaise que cela a produit.

 

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C’est l’histoire d’une chaîne subversive. Tellement subversive qu’elle fut la première à avoir diffusé des films pornos. Une chaîne, briseuse de tabous, où tout est permis, où les animateurs débarquent sur les plateaux télé en jeans et en t-shirts, parfois même en tongs. Une chaîne qui invite à peu près tout le monde. A juste titre et toujours au nom de la liberté d’expression. Une liberté d’expression qui a tout de même ses limites dès qu’on prononce, qu’on chuchote même, le mot Palestine.

 

"Tenez, mettez cette veste"

 

Nous sommes lundi et je suis invité au "Grand Journal" de Canal Plus, une première et sans doute la dernière fois que j’y mets les pieds... Je suis invité pour parler de la mort de ses six Français disparus sur les pentes du Manaslu, huitième plus haut sommet du monde. J’ai été prévenu le jour même.

 

Dès le début, je sens la tension. Il y a les habitués de l’émission : Jean-Michel Aphatie, assis à ma gauche avec lequel je discute avant que le show ne débute, Michel Denisot, un peu plus loin. Daphné Bürki est en face de moi et elle me salue avec gentillesse. A sa gauche, le directeur du club alpin. Jean-François Copé se tient droit en face, légèrement sur ma gauche. Pas de sourire : son regard est froid.

 

L’émission commence. Je dois intervenir dans la deuxième partie de l’émission. Une fois la publicité lancée, deux assistants se ruent à mes côtés paniqués. La première : "Tenez, mettez cette veste". Une fois la veste sur moi, son collègue se rend compte : "Ça ne sert à rien, on verra toujours le t-shirt. En plus, ça ne sera pas raccord avec le début de l’émission". Ils repartent en stress.

 

Jean-Michel Apathie ne comprend pas. Jean-François Copé ressemble à quelqu’un qui vient de sortir d’un enterrement. Le show reprend.

 

C’est en regardant le replay de l’émission que je me rends compte que pendant toute mon intervention, les cadreurs, donc le réalisateur, n’ont proposé que des plans serrés sur moi, donc sans possibilité d'apercevoir le t-shirt en entier, ce qui ne fut pas le cas pour les autres invités, qui ont aussi été filmés en plan large.

 

Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York"

 

Surtout ne pas montrer le fameux t-shirt, que je porte pourtant depuis ce matin. Issu de ma garde robe habituelle, sans jamais penser que ceci aurait pu être un problème, même s’il est de notoriété publique que j’ai une sympathie pour le peuple palestinien (ce qui explique que j’ai pléthore de t-shirts achetés lors de mes voyages en Palestine).

 

Un t-shirt avec écrit dessus le mot Palestine, pas un T-shirt appelant au "terrorisme". Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York", Rome ou Paris. Même pas un t-shirt Nike ou Adidas. Même pas un t-shirt "free Palestine", ou "Boycott Israël". Juste un t-shirt noir avec écrit dessus le mot Palestine…

 

Que se passe-t-il chez Canal Plus ? Pourquoi une telle crainte ? D’où vient cette gêne ? Comment en est-on arrivé là ? Voilà une semaine qu’on nous bassine avec la liberté d’expression et là un petit t-shirt siglé Palestine met le feu à la chaine la plus "subversive" du Paf français. C’est à mourir de rire. J’en ris encore ?

 

Par Dendoune Nadir

baroudeur

 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/632925-j-etais-au-grand-journal-de-canal-plus-mon-t-shirt-palestine-trop-genant.html

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LE PLUS. Lundi, le journaliste indépendant Nadir Dendoune était invité au "Grand Journal" de Canal Plus, pour parler de son ascension de l'Everest. Il portait sa tenue du jour : jean et t-shirt siglé "Palestine". Quelle ne fut pas sa surprise de constater le malaise que cela a produit.

 

i9wwF.png

 

C’est l’histoire d’une chaîne subversive. Tellement subversive qu’elle fut la première à avoir diffusé des films pornos. Une chaîne, briseuse de tabous, où tout est permis, où les animateurs débarquent sur les plateaux télé en jeans et en t-shirts, parfois même en tongs. Une chaîne qui invite à peu près tout le monde. A juste titre et toujours au nom de la liberté d’expression. Une liberté d’expression qui a tout de même ses limites dès qu’on prononce, qu’on chuchote même, le mot Palestine.

 

"Tenez, mettez cette veste"

 

Nous sommes lundi et je suis invité au "Grand Journal" de Canal Plus, une première et sans doute la dernière fois que j’y mets les pieds... Je suis invité pour parler de la mort de ses six Français disparus sur les pentes du Manaslu, huitième plus haut sommet du monde. J’ai été prévenu le jour même.

 

Dès le début, je sens la tension. Il y a les habitués de l’émission : Jean-Michel Aphatie, assis à ma gauche avec lequel je discute avant que le show ne débute, Michel Denisot, un peu plus loin. Daphné Bürki est en face de moi et elle me salue avec gentillesse. A sa gauche, le directeur du club alpin. Jean-François Copé se tient droit en face, légèrement sur ma gauche. Pas de sourire : son regard est froid.

 

L’émission commence. Je dois intervenir dans la deuxième partie de l’émission. Une fois la publicité lancée, deux assistants se ruent à mes côtés paniqués. La première : "Tenez, mettez cette veste". Une fois la veste sur moi, son collègue se rend compte : "Ça ne sert à rien, on verra toujours le t-shirt. En plus, ça ne sera pas raccord avec le début de l’émission". Ils repartent en stress.

 

Jean-Michel Apathie ne comprend pas. Jean-François Copé ressemble à quelqu’un qui vient de sortir d’un enterrement. Le show reprend.

 

C’est en regardant le replay de l’émission que je me rends compte que pendant toute mon intervention, les cadreurs, donc le réalisateur, n’ont proposé que des plans serrés sur moi, donc sans possibilité d'apercevoir le t-shirt en entier, ce qui ne fut pas le cas pour les autres invités, qui ont aussi été filmés en plan large.

 

Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York"

 

Surtout ne pas montrer le fameux t-shirt, que je porte pourtant depuis ce matin. Issu de ma garde robe habituelle, sans jamais penser que ceci aurait pu être un problème, même s’il est de notoriété publique que j’ai une sympathie pour le peuple palestinien (ce qui explique que j’ai pléthore de t-shirts achetés lors de mes voyages en Palestine).

 

Un t-shirt avec écrit dessus le mot Palestine, pas un T-shirt appelant au "terrorisme". Un t-shirt Palestine, comme on porte un t-shirt "I love New-York", Rome ou Paris. Même pas un t-shirt Nike ou Adidas. Même pas un t-shirt "free Palestine", ou "Boycott Israël". Juste un t-shirt noir avec écrit dessus le mot Palestine…

 

Que se passe-t-il chez Canal Plus ? Pourquoi une telle crainte ? D’où vient cette gêne ? Comment en est-on arrivé là ? Voilà une semaine qu’on nous bassine avec la liberté d’expression et là un petit t-shirt siglé Palestine met le feu à la chaine la plus "subversive" du Paf français. C’est à mourir de rire. J’en ris encore ?

 

Par Dendoune Nadir

baroudeur

 

J'étais au "Grand Journal" de Canal Plus : mon t-shirt Palestine, trop gênant ? - le Plus

 

un rigolo qui donne dans le sarcasme, baroudeur de pacotille.

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Guest jagellon

Je ne sais pas quelle image certains français pensent donner d'eux mêmes et de leur pays depuis quelques années.

Ils s'effarouchent comme des vierges quand on leur présente un miroir mais c'est bel et bien cette image qu'ils donnent et qui est perçue telle de Johannesburg à Rio en passant par Soukhoumi et Tristan da Cunha.

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Bien dis donc, ça m'étonne de Canal + moi, c'est pas la faute à Copé ??

 

Oui je crois que c'est à cause de François Copé, un juif pro-sionistes.

les origines de F. Copé:

Jean-François Copé est le fils de Monique Ghanassia, originaire d'Algérie, et du professeur Roland Copé, chirurgien gastro-entérologue proctologue d'origine juive roumaine

 

Du côté paternel, son grand-père Marcu Hirs Copelovici, fils de Copel et Zleta, originaires de Bessarabie, est un médecin né à Iaşi dans l'est de la Roumanie au début du XXe siècle. Fuyant l'antisémitisme de son pays, il émigre à Paris en 1926.

 

Devenu Marcel Copé, il se marie peu après avec Gisèle Lazerovici, fille de Ghidale Lazerovici, comptable2. En octobre 1943, le couple échappe avec ses deux enfants à la rafle d'Aubusson (le père de Jean-François Copé a alors 13 ans) en trouvant refuge chez M. et Mme Leonlefranc, faits par la suite Justes3. Jean-François Copé fait de cet évènement familial un des motifs profonds de son engagement politique4.

 

Du côté maternel, son grand-père Ismaël André Ghanassia, fils de Moïse Ghanassia et Djouhar Soussi, originaires de Miliana, est avocat à Alger. Son épouse, Lise Boukhabza, est la petite-fille d'un rabbin originaire de Tunisie, et d'une mère originaire de Tétouan au Maroc. André Ghanassia, son épouse et leurs trois enfants, dont Monique, quittent Alger pour la métropole dans les années 1950, peu après les débuts de la guerre d'Algérie.

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Affaire du t-shirt palestinien : le "Grand Journal" dénonce un "procès d'intention scandaleux"

 

"Ce procès d'intention est vraiment scandaleux et injuste", répond Nicolas Escoulan, rédacteur en chef du "Grand Journal" suite à la polémique sur le t-shirt "Plestine". "Le Grand Journal de Canal+" répond à la polémique née des déclarations de Nadir Dendoune. Ce matin, le journaliste expliquait avoir ressenti un "grand malaise" sur le plateau de l'émission parce qu'il portait un t-shirt où était inscrit le mot "Palestine". Un "procès d'intention vraiment scandaleux et injuste", estime Nicolas Escoulan, le rédacteur en chef du talk show de la chaîne cryptée.

 

Le passage au "Grand Journal" lundi soir de Nadir Dendoune fait parler. Ce matin, le journaliste a indiqué avoir senti une "gêne" sur le plateau en raison d'un t-shirt sur lequel était écrit "Palestine". Cadré serré pendant toute son intervention (suite au décès de six Français sur les pentes du Manaslu, dans l'Himalaya), le journaliste a révélé qu'on lui avait proposé une veste pendant la coupure pub de l'émission. "Pourquoi une telle crainte ? D'où vient cette gêne ? (...) Un t-shirt avec écrit dessus le mot Palestine, pas un t-shirt appelant au terrorisme", s'interrogeait Nadir Dendoune dans une chronique publiée sur le site internet Le Plus.

 

"Il y avait une inscription en arabe".

 

"Nous sommes accusés de prendre parti pour une communauté, d'avoir des oeillères, de brider la liberté d'expression. Ce procès d'intention est vraiment scandaleux et injuste", lui répond Nicolas Escoulan, le rédacteur en chef du "Grand Journal" dans une chronique sur le même site internet. "Lundi soir, nous avons invité Nadir Dendoune (...). Il est arrivé dans les couloirs (...) avec un blouson fermé jusqu'au col. Il l'a enlevé juste avant d'entrer sur le plateau. Sur son t-shirt, il y avait effectivement marqué 'Palestine'. Cette inscription ne nous posait aucun problème. En revanche, ce que Nadir n'a pas précisé dans son texte, c'est qu'il y avait une inscription juste en-dessous, en arabe. (...) Comme on ne savait pas ce que ça voulait dire, dans le doute, on a évité de montrer l'inscription".

 

Nicolas Escoulan évoque une attitude de "responsabilité" afin de ne pas être "instrumentalisé ou piégé" par une question géopolitique toujours sensible. Il revendique même d'être à la tête d'une "émission pluraliste, faite de rencontres et de débats où chacun peut s'exprimer librement". Le journaliste reconnait aussi avoir proposé une veste à Nadir Dendoune : "Au même moment, j'entends, depuis la régie, Jean-Michel Aphatie demander à Nadir ce qu'il y a d'écrit sur son t-shirt. Nadir répond : 'Un message de paix'. J'ai donc dit de laisser tomber la veste, parce que je fais confiance à Nadir, que je connais depuis quelques années". Il avoue n'avoir pas parlé de cet incident avec son invité après l'émission et lui avoir laissé un message ce matin en découvrant sa tribune.

 

:mdr::mdr::mdr:

je trouve l'argument encore plus grave que la censure elle-même !

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