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Mali : L’approche algérienne pour une sortie de crise présentée à l’ONU


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Par Abbès Zineb | 27/09/2012 | 11:16

 

Dans une intervention à la réunion de haut niveau sur le Sahel et le Mali, tenue en marge de l’assemblée générale de l’ONU, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel a présenté l’approche algérienne pour une sortie de crise au Mali, avec les aspects à prendre en considération dans la définition d’une stratégie en cours d’élaboration par les Nations-unies.

 

Pour lui, trois points essentiels doivent être pris en considération, si l’on veut réussir à sortir ce pays voisin de la crise qui le mine depuis le coup d’Etat du mois de mars et l’occupation par des groupes islamistes armés de la partie nord du pays.

 

Comme première exigence, Messahel affirme que “les Maliens sont les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes”. Des Maliens qu’il faudra aider et soutenir en renforçant leurs capacités nationales.

 

Le représentant algérien a ensuite insisté sur la nécessité pour la communauté internationale d’être guidée par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, qui “tient compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la CEDEAO, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ, voisins du Mali”, c’est-à-dire l’Algérie, le Niger et la Mauritanie.

 

Il doit également être tenu compte, a-t-il ajouté, des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l’Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité, et de l’appui attendu de l’ONU.

 

Le dernier point évoqué par Messahel est relatif à la solution politique négociée qui doit être dégagée dans les meilleurs délais, afin d’éviter de tomber dans un bourbier. Une solution qui impliquerait les acteurs “qui se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international organisé et qui renoncent à toute atteinte à l’intégrité territoriale du Mali”.

 

“L’Algérie demeurera engagée aux côtés du Mali jusqu’au rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays comme elle l’a fait lors de crises précédentes” a-t-il ajouté, rappelant l’aide humanitaire de 5.800 tonnes engagée par l’Algérie au profit des réfugiés maliens déplacés vers les pays voisins ou à l’intérieur du territoire.

 

Dans le même sillage, Abdelkader Messahel a rappelé la position de l’Algérie qui prône une lutte globale qui ciblerait notamment “le financement des activités terroristes, dont le versement de rançons contre la libération d’otages, utilisées aussi comme moyen de pression pour obtenir des concessions de nature politique, ou la libération de terroristes condamnés ou poursuivis par la justice”.

 

Pour lui, la stratégie de l’ONU doit également tenir compte des vues et évaluations des pays de la région du Sahel. Une stratégie, affirme-t-il, qui doit être complémentaire avec les stratégies régionales existantes, notamment celle des pays du champ qui ont convenu d’une stratégie régionale orientée vers la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé, ainsi que la lutte contre la pauvreté.

 

Algérie 1 © 2012

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Sahel : L’axe Alger-Washington

 

Par Hakim Merabet | 26/09/2012 | 16:18

 

Il se confirme de plus en plus que l’Algérie, qui voit d’un mauvais œil une intervention militaire au nord du mali, soit sur la même longueur d’onde que les États-Unis.

 

Pendant que la France tente par tous les moyens possibles de forcer la main aux pays africains de la Cédéao et pourquoi pas l’Algérie, les Américains hésitent à donner le feu vert. Mais ce n’est évidemment pas pour les beaux yeux des Nord-Maliens qui souffrent sous l’emprise des salafistes assassins qui ont pris possession des lieux.

 

Les États-Unis qui tiennent tout particulièrement à sécuriser les «routes» du pétrole dans la région du Sahel, ne souhaitent pas que la région devienne une poudrière au risque de compromettre les approvisionnements. Aussi, la proximité du Mali avec les frontières algériennes où les Américains disposent aussi des intérêts (beaucoup de compagnies américaines opèrent dans le sud algérien), fait craindre la contagion.

 

Une inquiétude évidemment partagée par les autorités algériennes en ce sens qu’une intervention militaire au nord du Mali pourrait avoir des conséquences gravissimes sur la sécurité nationale. Déjà que le fameux groupe terroriste dissident d’AQMI, le MUJAO, a pu commettre des attentats sur le sol algérien notamment à Tamanrasset, Ghardaïa et kidnappé des ressortissants européens dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf.

 

Cette capacité de frappe prouve si besoin est que l’Algérie n’est pas tout à fait à l’abri, à fortiori si la situation vire à la guerre au nord du Mali. L’indépendance de l’Azawad ne trouve pas grâce aux yeux d’Alger qui redoute aussi que cela ne fasse tache d’huile sur son propre territoire.

 

Paris rame à contre-courant

 

Un souci partagé par les Américains mais pour des considérations plutôt géostratégiques. En revanche, la va-t-en-guerre française, s’explique par le souci de Paris de sauvegarder ses intérêts vitaux dans les pays du Sahel notamment l’uranium du Niger qu’elle exploite depuis des années.

 

Ce n’est donc pas tant la nature moyenâgeuse du régime des talibans du nord du Mali qui ne plait pas à la France, mais le sauvetage de son beefsteak.

 

Le président Hollande a d’ailleurs fait hier un véritable plaidoyer devant l’assemblée générale de l’ONU pour espérer valider l’option armée au Mali et, si possible, par procuration…

 

Une perspective qui est loin de rejoindre le couple algéro-américain. Preuve en est que le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a eu hier à New York un petit aparté avec la Secrétaire d’Etat adjoint américaine aux affaires du Moyen-Orient et Afrique du nord, Mme Beth Jones.

 

Lobbying à New York

 

Les deux responsables ont échangé les points de vue en prévision de la tenue de «la première réunion de dialogue stratégique entre l’Algérie et les Etats-Unis» en octobre prochain à Washington, rapporte l’APS.

 

Une réunion qui permettra d’examiner et de renforcer tous les volets de coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis dans les domaines notamment économique, commercial, politique et sécuritaire, culturel et éducatif, pour lesquels des groupes de travail seront constitués à cette occasion.

 

La même source précise que M. Messahel, qui prendra part à la réunion de «haut niveau sur le Sahel», prévue pour demain mercredi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a aussi rencontré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines, M. Johnnie Carson.

 

Les discussions entre les deux responsables algérien et américain ont porté essentiellement sur la situation au Sahel et les derniers développements que connaît cette région de l’Afrique dont notamment le Mali. M. Messahel a aussi eu des entretiens avec la secrétaire d’Etat adjoint américaine chargée de la population, des réfugiés et de l’immigration, Mme Anne Richard. C’est dire que les Algériens et les Américains ont déjà accordé leurs violons sur la conduite à tenir face au va-t-en guerre français.

 

Pour autant, Messahel a profité de l’occasion pour s’entretenir avec le représentant spécial du président français pour le Sahel, M. Jean Felix-Paganon sur la Sahel. L’a-t-il convaincu des dommages collatéraux considérables d’une intervention armée ? On le saura dans quelques jours.

 

Algérie 1 © 2012

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