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Délices de la poésie arabe


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Guest Jouljoul

Pour nous servir, nous désaltérer à la fontaine des mots magiques écrits par les chantres et les poètes arabes, réjouissons-nous de leurs images lumineuses venues du fond des siècles passés ... à l'instar de ce qu'Al-Moutanabbî nous dit :

"De même nous laissons l'eau à son éternel voyage, ne pouvant la retenir de s'enfuir deçà delà ;

Et cette onde que nos outres ont manqué de recueillir vogue par-dessus nos têtes emportée par les nuages".

 

Pour ouvrir le bal auquel je vous convie - chère Soum, à toi ! et Raziela qui a nous a donné déjà un avant-goût de ses connaissances en poésie - à donner une fleur à ce florilège...

 

"Arrêtons-nous et pleurons au souvenir de l'aimée,

Maison près du banc de sable entre Dakhoul et Harmal,

Toudiha et Miqrat, les vents du nord et du midi,

Leurs étoffes ont tissé mais n'ont point effacé sa trace" (Imrou'l-Qays)

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Guest Jouljoul

Toujours d'Imrou'l-Qays et une petite suite de son "Sur le sable, l'empreinte de nos corps" :

 

"Mes compagnons près de moi ont arrêté leurs montures,

Disant : "Maîtrise-toi et fuis cette affliction mortelle."

Ma guerison, amis, c'est de laisser couler mes larmes

Mais doit-on s'affliger d'une trace effacée ?"

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Guest Jouljoul

Le poème de Tyr

 

Abbas Baydoun :

 

Murmures-tu ?

Une coquille s'est-elle brisée sur ta bouche ?

Tes ossements ont-ils tremblé pour un instant ?

Ou est-ce la dernière larme qui frappe le coeur de pierre ?

Tu es Tyr tombée de la poche de l'histoire

Pourquoi demeures-tu sur tes sables

Telle une boîte perdue ?

Qui te poussera de nouveau vers la mer ?

Qui apportera un arbre à tes rues voûtées ?

 

...

 

Nous ne t'abandonnons pas comme les princes de la mer

Ou les oiseaux de la terre

Car nous ne sommes rien d'autre que tes passerelles

Tes pierres

Et tes poissons

Tu es notre charrette

Que nous poussons vers la montagne et vers la mer

Mais nous tombons sous tes roues

A la fin du jour

Nous chantons dans le labeur

Mais le temps passe sur nous

Et nous laisse colonnes et marbre

Le temps gémit en achevant de modeler la pierre.

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Pour nous servir, nous désaltérer à la fontaine des mots magiques écrits par les chantres et les poètes arabes, réjouissons-nous de leurs images lumineuses venues du fond des siècles passés ... à l'instar de ce qu'Al-Moutanabbî nous dit :

"De même nous laissons l'eau à son éternel voyage, ne pouvant la retenir de s'enfuir deçà delà ;

Et cette onde que nos outres ont manqué de recueillir vogue par-dessus nos têtes emportée par les nuages".

 

Pour ouvrir le bal auquel je vous convie - chère Soum, à toi ! et Raziela qui a nous a donné déjà un avant-goût de ses connaissances en poésie - à donner une fleur à ce florilège...

 

"Arrêtons-nous et pleurons au souvenir de l'aimée,

Maison près du banc de sable entre Dakhoul et Harmal,

Toudiha et Miqrat, les vents du nord et du midi,

Leurs étoffes ont tissé mais n'ont point effacé sa trace" (Imrou'l-Qays)

magnifique:D Merci
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Guest Jouljoul

Ibn al-Farid

 

"Tayyata-el-Kubra"

 

Si la mort odieuse m'avait cherché, elle n'aurait pas su me trouver

Car j'étais caché par la dissimulation de Ton amour.

 

Entre l'ardeur et le désir, mon être s'évanouissait,

Selon que Tu Te détournais ou manifestais Ta présence.

 

Si mon coeur devait être chassé de Ton royaume

Pour payer cette extase, il ne pourrait plus vivre dans la demeure de l'exil.

...

 

Et après cela mon amour pour Toi fut vraiment libéré de mon être charnel ;

J'en ai pour preuve l'existence de mon âme avant son enveloppe mortelle.

 

J'ai dit ce que je ressentais dans mon amour pour Toi,

Non point parce que je suis lassé de souffrir, mais simplement pour adoucir

la peine.

....

 

Toute souffrance est pour moi une faveur,

Tant que je résiste à la tentation de rompre mes serments.

 

Aussi, pour toute peine d'amour, si elle vient de Toi,

Je réponds par l'action de grâce et non par la plainte,

 

Car si les agonies de la passion me torturent,

Pourtant, dans l'ordre de l'amour, elles me sont une grâce.

...

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Guest Jouljoul

Ibn Zaydûn

 

"O sublime Cordoue

Puis-je nourrir en toi quelque ambition ?

Un coeur embrasé peut-il assouvir de loin sa soif ?

Tes nuits bénies seront-elles de retour ?

La beauté en toi est spectacle,

Et le plaisir est harmonie

Car la Fortune te favorise.

 

N'est-il pas étrange que ton absence t'éloigne,

Que je vive si loin du parfum de tes flancs,

Qu'une longue séparation n'appelle aux retrouvailles,

Que ta glaise ne m'ait pas donné l'être,

Qu'elle n'ait pas été mon berceau ?

 

Ton jour rayonne et ta nuit resplendit,

Ton limon respire la rosée du matin,

Ton hameau en est grisé,

Ta terre fleurit quand ton ciel s'éclaircit,

Ta rosée est des âmes anémone et parfum,

Grands étaient les espoirs sous ton ombre régnante.

 

Oublierais-je le temps insouciant d'Al-'Ûqâb,

Au creux d'Ar-Russâfa cette vie florissante,

Et ce séjour près de Ja'fariyya - l'avenante,

Dans les jardins et dans les ruisseaux,

Heureux est le séjour de l'homme,

Heureux les lieux de l'amour insouciant."

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Guest Jouljoul

@ Jamel : voici péniblement écrit en arabe (avec des maladresses) les 2 premières strophes d'Ibn Zaydûn ... mais, par Dieu le Tout Puissant, n'exige pas au-delà, je suis limite de ce côté-là.

 

"O sublime Cordoue

Puis-je nourrir en toi quelque ambition ?

Un coeur embrasé peut-il assouvir de loin sa soif ?

Tes nuits bénies seront-elles de retour ?

La beauté en toi est spectacle,

Et le plaisir est harmonie

Car la Fortune te favorise.

 

N'est-il pas étrange que ton absence t'éloigne,

Que je vive si loin du parfum de tes flancs,

Qu'une longue séparation n'appelle aux retrouvailles,

Que ta glaise ne m'ait pas donné l'être,

Qu'elle n'ait pas été mon berceau ?"

 

أقرطبة آلغراء ! فيك مطمع ؟

و هل كبد حرى لبينك تنقع ؟

و هل للياليك الحميدة مرجع ؟

إذ الحسن مرأى فيك ، واللهو مسمع ؛

أليس عجيبا أن تشط النوى بك ؟

فأحيا كأن لم أنس نفح جنابك ؟

ولم يلتئم شعبي خلال شعاب

ولم يك خلقي، بدؤه من ترابك ؛

ولم يكتنفني، من نواحيك ، منشاء

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Guest Jouljoul

Ibn Zaydûn

 

Bon, un tout petit peu mais vraiment un tout petit peu car il ne faut pas abuser des bonnes choses, Jamel !

 

L'absence a succédé à notre intimité,

Et la distance suppléé à la douceur de nos rencontres,

Ô ! Précoce l'aube fatale des adieux est arrivée,

Et de notre amour le héraut annonce le terme.

Qui dira à ceux qui, d'absence inaltérable

Et de tristesse usante, nous drapaient,

Que l'époque qui, hier encore, nous égayait,

Aujourd'hui suscite nos pleurs ?

 

أضحى اآتنائي بديلا من تدانينا

و ناب عن طيب لقيا نا تجافينا

ألا ! و قد حان صبح آلبين ، صبحنا

حين، فقام بنا لحين ناعينا

من مبلغا آلملبسينا، بانتراحهم،

حزنا، مع الدهر لا يبلى و يبلينا

أن آلزمان الذي ما زال يضحكنا

أنسا بقربهم، قد عاد يبكينا

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Guest Jouljoul

Abû Firas al-Hamadani

 

Un salut, vespéral et matinal

à celle qui vit dans la vallée,

 

Celle dont l'amour me guide

quand je la vois et me conduit.

 

J'aime le désert à cause

d'une gazelle, dans le désert vivant.

 

O toi que parent les bijoux

sur les épaules et sur le cou,

 

Tu fais la joie de mes ennemis

et le bonheur de qui m'envie.

 

Avec ce mal sans remède,

cette prison sans rançon.

 

Le souvenir de toi ne me quitte pas,

sommeil ou veille,

 

Ni le désir de toi, coutumier

et ton image en rêve non coutumière ...

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Guest Jouljoul

Abû-l-'Alâ al-Ma'arri

 

N'est-ce point suivre la voie de la grandeur que vivre comme je vis :

dans la chasteté, la hardiesse, la fermeté, l'offrande ?

 

Est-ce qu'auprès de moi, qui ai maîtrisé tous les secrets,

un délateur serait cru, ou un quémandeur, déçu ?

 

Si je te manifeste la moindre froideur, c'est que je te hais,

si je prends la plus légère des distances, c'est que de toi je me sépare.

 

Qu'entre vous et moi souffle un vent de discorde,

de la dernière importance seraient alors les propos des censeurs.

 

Mes torts, aux yeux de certains, sont nombreux,

mais je n'ai pas d'autre tort qu'une aspiration élevée et mes bienfaits.

 

 

ألا في سبيل المجد ما أنا فاعل :

عفاف و إقدام وحزم ونائل

أعندي، وقد مارست كل خفية،

يصدق واش ، ويخيب سائل ؟

أقل صدودي أنني لك مبغض ،

وأيسر هجري أنني عنك راحل

إذا هبت اآنكباء بيني وبينكم ،

فأهون شيء ما تقول اآعواذل

تعد ذنوبي ، عند قوم ، كثيرة ،

ولا ذنب لي إلا العلى والفضائل

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Guest Jamel75

 

L'absence a succédé à notre intimité,

Et la distance suppléé à la douceur de nos rencontres,

Ô ! Précoce l'aube fatale des adieux est arrivée,

Et de notre amour le héraut annonce le terme.

Qui dira à ceux qui, d'absence inaltérable

Et de tristesse usante, nous drapaient,

Que l'époque qui, hier encore, nous égayait,

Aujourd'hui suscite nos pleurs ?

 

 

Merci Jouljoul ! Malgré qu'il est super triste...:(

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Guest Jouljoul

Maryana Marrache

 

/.../

 

La flèche d'un coup d'oeil, lancée à l'improviste,

S'est plantée en son coeur sans qu'il s'en aperçût,

Il languit et mourut, consumé par l'amoir,

Sans être parvenu au but tant souhaité.

 

Un regard. Il aima de toute son ardeur.

Il demanda l'étreinte, on la lui refusa.

Dans la passion mortelle, il voulut demeurer,

Sans accepter d'échange et sans consolation.

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La justesse des mots !

 

Salut Jouljoul, salut Jamel75 !

 

Un grand bonheur...même traduit !

 

Ces quelques strophes sentent l'amour passionnel à mille lieux, à la ronde...

Surtout les dernières ! Le coup de foudre...et, c'est la mort à petit feu !

Terrible ! Un amour fougueux...Une passion qui vous consume et vous emporte !

 

Merci pour l'effort, Jouljoul !

 

 

A+

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Guest Jouljoul

Ibn al-'Arabî

 

Salut à Salma

 

Je salue Salma et ceux qu'abrite sa demeure !

Quelqu'un, tout comme moi, doit tendrement saluer !

Que lui coûtera-t-il de répondre par une salutation ?

Pourtant, nul recours si la belle ne nous répond point !

Elle s'en alla avec les siens, la nuit abaissant ses voiles,

Je lui dis : Pitié de l'amoureux, égaré et mortifié,

Que les nostalgies, partout où il se rend, décochent les flèches !

 

Elle se laissa entrevoir, un éclair fulgura.

Lequel des deux déchira les ténèbres, je ne sais,

Elle dit : Ne lui suffit-il pas que je sois dans son coeur

Et qu'il puisse me voir en tout instant comme il le désire ?

 

 

سلام على سلمى ومن حل بلحمى وحق لمثلي ، رقة ، أن يسلما

وماذا عليها أن ترد تحية علينا ، ولكن لا احتكام على اآدمى

سروا وظلام اآليل أرخى سدوله فقلت لها صبا غريبا متيما

أحاطت به الأشواق صونا وأرصدت له راشقات البل أيان يمما

فأبدت ثناياها ، و أومض بارق فلم أدر من شق الحنادس منهما

وقالت : أما يكفيه أني بقلبه يشاهدني في كل وقت أما أما ؟

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Guest Jouljoul

Majnûn Laylâ

 

"Je t'aime,ô ma Laylâ, comme seul peut aimer

Un coeur épris qui n'a que faire des obstacles

Je t'aime et ton amour, si autant tu m'aimais;

De ta raison perdue sonnerait la débâcle.

Pitié pour moi ! Je brûle, accablé de tourments,

Les entrailles en feu, le coeur trise et dolent,

Le désir m'assassine, et le jour en sa course

N'est que larmes, la nuit rien que plainte angoissée,

Voyez ces pleurs sans fin, ce coeur incendié,

Ces paupières noyées d'où jaillissent des sources !

Si seulement la mort avançait sa venue !

Femme trop belle et trop aimée ! Je suis perdu !

 

*

 

Je baise cette terre où ton pied s'est posé,

Douce Laylâ. On crie : "Au fou ! Voyez-le faire !"

Aimé-je donc la terre assez pour un baiser ?

Mais non ! C'est toi que j'aime, et ton pas sur la terre !

De toi me voici fou, me voici, par amour,

Trouvant du charme au souvenir qui me maltraite,

Rivé, pour tout pays, au désert, et toujours

Goûtant plus de bonheur à vivre avec les bêtes".

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Salut à Salma

 

Je salue Salma et ceux qu'abrite sa demeure !

Quelqu'un, tout comme moi, doit tendrement saluer !

Que lui coûtera-t-il de répondre par une salutation ?

Pourtant, nul recours si la belle ne nous répond point !

Elle s'en alla avec les siens, la nuit abaissant ses voiles,

Je lui dis : Pitié de l'amoureux, égaré et mortifié,

Que les nostalgies, partout où il se rend, décochent les flèches !

 

Elle se laissa entrevoir, un éclair fulgura.

Lequel des deux déchira les ténèbres, je ne sais,

Elle dit : Ne lui suffit-il pas que je sois dans son coeur

Et qu'il puisse me voir en tout instant comme il le désire ?

 

 

سلام على سلمى ومن حل بلحمى وحق لمثلي ، رقة ، أن يسلما

وماذا عليها أن ترد تحية علينا ، ولكن لا احتكام على اآدمى

سروا وظلام اآليل أرخى سدوله فقلت لها صبا غريبا متيما

أحاطت به الأشواق صونا وأرصدت له راشقات البل أيان يمما

فأبدت ثناياها ، و أومض بارق فلم أدر من شق الحنادس منهما

وقالت : أما يكفيه أني بقلبه يشاهدني في كل وقت أما أما ؟

MERCI!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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Guest Jouljoul

Majnûn Laylâ

 

Merci à 100%DZ et Luciole :) , il est vrai qu'il y a une foison de poètes ! Mettez-en aussi, mon plaisir sera amplifié de lire vos découvertes et vos poèmes préférés !

 

Voici un extrait de Qays wa Laylâ :

 

 

عليك نساء من فصيح ومن عجم

ويا قبر ليلى أكرمني بحملها

يكن لك ما عشنا عليها بها نعم

ويا قبر ليلى إن ليلى غريبة

بأرضك لا خال لديها ولا عم

ويا قبر ليلى ما تضمنت قبلها

شبيها لليلى ذا عفاف وذا كرم

ويا قبر ليلى غابت اليوم أمها

و خالتها واآحافظون لها الذمم

Traduction d'André Miquel (mais qui ne semble correspondre complètement à l'original)

 

"Ô tombe de Laylâ, je les entends d'ici,

Les femmes de la Perse et celles d'Arabie,

Pousser, en te voyant, les longs cris du malheur.

Ô tombe de Laylâ, abrite dans l'honneur

Celle qui répandra les grâces sur nos vies !

Ô tombe de Laylâ, la voici étrangère :

Ni oncle ni cousin ne partagent sa terre.

Jamais auparavant, tombe, tu n'abritas

Une femme aussi noble et pure que Laylâ.

Ô tombe de Laylâ, ils sont loin aujourd'hui,

Mère, tante et tous ceux qui étaient son abri."

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Guest Jouljoul

Rachida Madani

 

" Femme je suis "

 

" Me voici à nouveau devant la mer

à fracasser des portes entières contre le roc

à mêler dans le même roulement d'amertume

le sable et la perle

dans les mêmes vagues brûlantes et métalliques

le jasmin de mon enfance et le hibou de l'enfer.

Me voici à nouveau devant la mer, courbée

sous un butin annuel de rancunes

de fatigues

de coqs égorgés pour rien

pour la prospérité d'un turban

qui depuis longtemps n'est

qu'un amas de poussière

ricanant sous la dalle

pendant qu'à l'ombre d'un figuier

femmes et bougies flambent

pour conjurer l'œil

la malchance

et le corbeau du désespoir

 

Pour une amulette moi aussi

j'ai triqué ma dent en or

le henné de mes paumes

et dégrafé mes paupières,

j'ai moi aussi regardé la lune

dans les yeux

en buvant des bols

du verbe liquide, silencieux et noir ?

J'ai suivi moi aussi du regard

les bateaux et les cigognes

qui partaient

mais nous avons toutes attendu

en vain

et en larmes

le père, le bien-aimé

le fils et le frère.

 

Mais la ville ouvre la gueule

de ses prisons

les avale avec son thé

et s'évente.

Mais la ville tire ses couteaux

nous taille un corps sans membres

un visage sans voix

mais la ville…

J'ai mal jusqu'à mon ombre projetée

sur l'autre trottoir

où mes derniers vers s'éparpillent

en petits morceaux de sels opaques

comme des larmes de glace.

Ma tête me retombe sur la poitrine

comme un obus

vu de près, mon cœur est un lac ".

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Guest Jouljoul

Bachar ibn Bourd

 

Au-delà de l'amour

 

Dis-moi, au-delà de l'amour,

Dont j'ai parcouru le chemin,

Connais-tu la nouvelle étape

Qui me conduirait en un lieu

Propice à l'heureuse rencontre ?

Car l'amour en ce coeur meurtri

N'a fait que prolonger l'exil.

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Guest Jouljoul

Abû Tammâm

 

M'as-tu donc oubliée

 

Elle s'est détournée de lui,

et la séparation, comme une corde perverse,

a tiré vers elle le faix d'une lourde épreuve.

Alors le facile et souriant "au revoir"

a fait place au dur "adieu".

 

Elle a pleuré son absence

autant de jours qu'a renfermés la vie

en sa poitrine solitaire de tout embrassement,

alors que le désir n'a point cessé

d'y habiter sans désemparer.

 

Le disque brillant de la lune,

l'as-tu oublié ? dit-elle.

Froidement, je répondis :

Si le soleil ne consent à disparaître,

La lune n'apparaît point.

 

Elle déroula un collier de tendresse,

des larmes, perles égrenées sur les joues,

dont un orfèvre avait disposé l'ordre savant

dessous sa paupière.

 

Non, le ruissellement des pleurs

ne fera point plier ma constance,

Quand bien même toute source jaillissante

Aura disposé des larmes

de toute paupière sur ses jours.

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Guest Jouljoul

Nizar Qebbani

 

Un poète que Raziela aime beaucoup ...

 

أتحبني بعد الذي كانا

كانا إني أحبكِ رغم ما

إثارتَهُ ماضيكِ لاأنوي

الآنا حسبي بأنكِ هاهنا

تَتَبَسَّمينَ وتُمْسِكينَ يدي

فيعود شكِّي فيكِ إيمانا

عن أمس لا تتكلمي أبدا

وتألَّقي شَعْراً وأجفانا

أخطاؤكِ الصغرى أمرُّ بها

وأُحوِّل الأشواك ريحانا

لولا المحبة في جوانحه

ما أصبح الإنسان إنسانا

 

Est-ce que tu m'aimes après tout

Car, moi, j'ai tout oublié.

Ton passé, je ne compte pas le réveiller

Il me suffit que tu sois là maintenant.

Tu souris et tu tiens ma main

Et mon doute en toi devient croyance,

D'hier, ne parle jamais

Et laisse faire les yeux et les cheveux.

Tes petits péchés, j'en passe

Et je transforme les épines en encens.

Sans l'amour dans ses ailes

L'homme ne serait pas l'homme de maintenant.

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