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Délices de la poésie arabe


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Guest Jouljoul

Kadhim Jihâd

 

Elégie de moi-même (extraits)

 

K., mon seul ami,

Toi, au coeur de qui les routes font la fête

Et dont la détresse ouvre sa couche aux villes

afin qu'elles s'y endorment,

Je vis ta mort de chaque instant

Lorsque, seul, tu venais

Chercher à l'amitié un possible passage

Et, dans les ouvrages rares,

Un échot à ta déchirure,

Ou un refuge pour tes nuits.

 

...

 

K., mon seul ami,

Rien ici n'illuminera

Que ta tristesse oh solitaire,

K., mon seul ami,

Personne ici ne viendra

Que ton visage, orphelin des cités.

K., mon seul ami,

Rien ici ne consolera

Que la parole jaillie de ta blessure,

De ton inépuisable blessure !

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Guest Jouljoul

Kadhim Jihâd

 

Etrangers

A Mahmoud Darwich

 

Etrangers au calice et aux pétales

Etrangers au jardin et à la rose

Etrangers aux oiseaux et aux roucoulements

Etrangers au chant du visible

Etrangers aux festins et aux jarres

Etrangers aux patios et aux tonnelles

Etrangers aux gémissements annonciateurs de nouvelles naissances

Mais les voix des pleureuses qui s'exhalent de vos poitrines

certains soirs lourds d'orage

Nous atteignent en plein coeur avant même qu'elles ne se fassent entendre

Et que la foudre ne déchire

La nuit sous cape.

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Guest Jouljoul

Toujours K. Jihâd

 

Aux mères (prose)

 

Vous qui de vos chaudes entrailles jetez dans le tourbillon du monde des foetus incapables de marcher et que la moindre réprimande plongera dans la plus grande perplexité, que ne vous donnez-vous davantage de temps avant de les mettre bas, et que ne les gardez-vous encore un peu en vous, ces foetus, afin que le fardeau de vivre leur soit moins lourd, afin qu'ils deviennent moins malhabiles à se frayer chemin dans les fumées de l'univers !

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Guest Jouljoul

Merci, merci beaucoup Raziela ! D'abord, pour être revenue après une petite pause méritée ; ensuite, pour cet excellent poème dont les premiers vers m'ont touchées : c'est ainsi que j'étais le plus souvent lorsque j'allais adolescente au bord de la mer ...

 

"je suis debout devant la mer

et je dessine une maison sur l'eau

petite

et lointaine

deux suffisent la vague et moi

je l'observe me preparant le café en m'asseyant

au balcon"

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Guest Jouljoul

Moslim ibn al-Oualid al-'Ançari

 

L'absence

 

O joie, que je ne connaîtrai plus !

O tristesse, qui sera désormais ma compagne !

Elle est partie, la tribu de ma bien-aimée ...

Elle est partie, et je vis encore !

 

Flots de l'Euphrate, me direz-vous vers quels bords

Se sont dirigées les nefs qui portaient

Les tentes de sa tribu ?

 

Compatissez aux souffrances des amants !

Aucun homme ne mêle ses sanglots aux miens !

Pourtant, lorsque les ramiers roucoulent douloureusement,

Les branches qui les portents se balancent

Au rythme de leurs plaintes !

 

Bien-Aimée, je sais qu'une tristesse indicible flotte,

Comme une barque funèbre,

Dans les lacs de tes yeux cernés d'ombre...

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Guest Jouljoul

Cheikh Ahmad el-'Alawi

 

"Al-'Aql" (L'Intellect)

 

Dans la lune de l'obscurité brille la lumière du soleil.

Je suis de ses branches et il est ma racine.

Nos intelligences, de l'amour, enivrées,

Nous feraient croire fous, pourtant fous, nous ne sommes.

Tu nous vois parmi les hommes,

Mais nous ne sommes pas ce que tu vois,

Car, par-delà les cimes les plus hautes, resplendissent nos esprits.

Une intelligence nous est propre, joyau sans défaut

D'une beauté incomparable, qui ne perçoit que Dieu.

Ne serait-ce qu'une lueur, c'est le lien qui relie.

 

.../

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  • 2 weeks later...
Guest Jouljoul

Nazik Al-Malaïka

 

Poètesse irakienne

 

- Laver la honte

 

« Maman », et puis le râle, le sanglot, le noir.

Le sang coule encore un peu, le corps poignardé frissonne encore un peu.

Les cheveux bouclés s’enlisent dans la boue

« Maman », mais ça, seul l’a entendu le bourreau.

Demain c’est l’aube, et les roses au réveil,

On entendra crier vingt jeunes années, et l’espoir enchanté.

Alors dira la prairie, et diront les fleurs

- Celle qui vous a quittés, vous a quittés pour que la honte soit lavée.

Dans son village, reviendra le bourreau sauvage.

« La honte ? » dira-t-il et il essuiera son couteau.

« La honte, nous l’avons déchirée en mille morceaux !

Nous voici revenus, sans tache, le front haut, libres.

Eh patron ! Un verre ! Du vin !

Appelle la [.........], la langoureuse au souffle de parfum.

Pour rançon de ses yeux, je donne le Coran, et Dieu sait quelles destinées ! »

- Remplis ton verre, bourreau.

La honte, seule la victime peut l’effacer !

L’aurore viendra. Les filles demanderont :

« Où est-elle ? » La bête de sang répondra :

« Nous l’avons tuée ».

Cette tache, à nos fronts, nous l’avons lavée.

Les voisines raconteront son histoire.

Et aussi les palmiers du quartier.

Pas une porte de bois n’oubliera,

Les pierres répèteront :

- Laver la honte,

- Laver la honte,

Ô voisines, filles du village,

Nous ne pourrons pétrir le pain qu’avec nos larmes.

Nous couperons nos tresses, écorcheront nos mains,

Afin que reste pure et blanche la tunique virile.

Ni sourire, ni fête, ni regard : le couteau nous guette

dans la main de nos pères, de nos frères.

- Qui sait, quels déserts, demain,

Pour laver la honte,

Nous enseveliraient ?

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Poètesse irakienne

 

- Laver la honte

 

« Maman », et puis le râle, le sanglot, le noir.

Le sang coule encore un peu, le corps poignardé frissonne encore un peu.

Les cheveux bouclés s’enlisent dans la boue

« Maman », mais ça, seul l’a entendu le bourreau.

Demain c’est l’aube, et les roses au réveil,

On entendra crier vingt jeunes années, et l’espoir enchanté.

Alors dira la prairie, et diront les fleurs

- Celle qui vous a quittés, vous a quittés pour que la honte soit lavée.

Dans son village, reviendra le bourreau sauvage.

« La honte ? » dira-t-il et il essuiera son couteau.

« La honte, nous l’avons déchirée en mille morceaux !

Nous voici revenus, sans tache, le front haut, libres.

Eh patron ! Un verre ! Du vin !

Appelle la [.........], la langoureuse au souffle de parfum.

Pour rançon de ses yeux, je donne le Coran, et Dieu sait quelles destinées ! »

- Remplis ton verre, bourreau.

La honte, seule la victime peut l’effacer !

L’aurore viendra. Les filles demanderont :

« Où est-elle ? » La bête de sang répondra :

« Nous l’avons tuée ».

Cette tache, à nos fronts, nous l’avons lavée.

Les voisines raconteront son histoire.

Et aussi les palmiers du quartier.

Pas une porte de bois n’oubliera,

Les pierres répèteront :

- Laver la honte,

- Laver la honte,

Ô voisines, filles du village,

Nous ne pourrons pétrir le pain qu’avec nos larmes.

Nous couperons nos tresses, écorcheront nos mains,

Afin que reste pure et blanche la tunique virile.

Ni sourire, ni fête, ni regard : le couteau nous guette

dans la main de nos pères, de nos frères.

- Qui sait, quels déserts, demain,

Pour laver la honte,

Nous enseveliraient ?

 

c'est trop beau j'aime bcp

le vécu est largement ressentit et tu sens ce mélange si équilibré entre force et fragilité, et la dignité est de mise même dans des moments d’attristements et de sentiments de vide

Très touchant

merci jouljoul

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  • 1 month later...
Guest Jouljoul

Abû Tammam

 

Le premier amour (extrait)

 

En combien de maisons

L'homme arrive à s'attarder

Au cours de sa vie !

Et pourtant

Son long gémissement

S'attache toujours

A sa première demeure.

 

Déménage d'un lieu vers un autre

Ton pauvre coeur

Tourmenté par le désir ;

Le véritable Amour

est toujours celui

Qui, le premier,

S'y est établi."

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  • 4 weeks later...

j'ai trouvé ça on cherchant "JAMIL ET BOUTHAYNA"

 

 

ولَقَـدْ ذَكَرْتُكِ والرِّمَاحُ نَوَاهِلٌ مِنِّـي

 

وَبِيْـضُ الهِنْـدِ تَقْطُـرُ مِـنْ دَمِـي

 

فَـوَدَدْتُ تَقْبِيـلَ السُّـيُوفِ لأَنَّـهَا

 

لَمَعَـتْ كَبَـارِقِ ثَغْـرِكِ المُتَبَسِّـمِ

 

عنترة بن شداد

 

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voila j'ai trouvé:

 

أمنَ منزلٍ قفرٍ تعفتْ رسومهُ

أمنَ منزلٍ قفرٍ تعفتْ رسومهُ

شَمال تُغاديهِ، ونَكباءُ حَرجَفُ

فأصبحَ قفراً، بعدما كان آهِلاً،

وجملُ المنى تشتوُ بهِ وتصيفُ

ظللتُ، ومُستَنٌّ من الدمع هامِلٌ

من العين، لما عجتُ بالدارِ، ينزفُ

أمُنصِفَتي جُمْلٌ، فتَعدِلَ بيننا،

إذا حكَمَتْ، والحاكمُ العَدلُ يُنصِفُ

تَعلّقتُها، والجسمُ مني مُصَحَّحٌ،

فما زال ينمي حبُّ جملٍ، وأضعفُ

إلى اليوم، حتى سلّ جسمي وشفنين

وأنكرتُ من نفسي الذي كنت أعرفُ

قَناة ٌ من المُرّان ما فوقَ حَقوِها،

وما تحتَه منها نَقاً يتقصّفُ

لها مُقْلتا ريمٍ، وجِيدُ جِدايَة ٍ،

وكشحق كطيّ السابرية أهيفُ

ولستُ بناسٍ أهلها، حين أقبلوا،

وجالوا علينا بالسيوفِ، وطَوّفوا

وقالوا: جميلٌ بات في الحيّ عندها،

وقد جردوا أسافهم ثم وقفوا

وفي البيتِ ليْثُ الغاب، لولا مخافة ٌ

على نفس جملُ، وإلالهِ، لأرعفوا

هممتُ، وقد كادت مراراً تطلعتْ

إلى حربهم، نفسي، وفي الكفْ مرهفُ

وما سرني غيرُ الذي كان منهمُ

ومني، وقد جاؤوا إليّ وأوجفوا

فكم مرتجٍ أمراً أتيحَ له الردى ّ،

ومن خائفٍ لم ينتقضهُ التخوفُ

أإن هَتَفَتْ وَرقاءُ ظِلتَ، سَفاهَة ً،

تبكي، على جملٍ، لورقاءَ تهتفُ؟

فلو كان لي بالصرم، يا صاحِ، طاقة ٌ،

صرمتُ، ولكني عن الصرمِ أضعفُ

لها في سوادِ القلب بالحبَّ منعة ُ،

هي الموت، أو كادت على الموت تشرفُ

وما ذكرتكِ النفسُ، يا بثنَ، مرة ً

من الدهر، إلاّ كادت النفسُ تُتلَف

وإلاّ اعترتني زَفرة ٌ واستِكانَة ٌ،

وجادَ لها سجلٌ من الدمع يذرفُ

وما استطرفتْ نفسي حديثاً لخلة ٍ،

أُسَرّ به، إلاّ حديثُك أطرَفُ

وبين الصّفا والمَرْوَتَينِ ذكرتُكم

بمختلفٍ، والناس ساعٍ ومُوجِف

وعند طوافي قد ذكرتكِ مرة ً،

هي الموتُ، بل كادت على الموت تضعفُ

 

جميل بثينة

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Guest anais
voila j'ai trouvé:

 

أمنَ منزلٍ قفرٍ تعفتْ رسومهُ

أمنَ منزلٍ قفرٍ تعفتْ رسومهُ

شَمال تُغاديهِ، ونَكباءُ حَرجَفُ

فأصبحَ قفراً، بعدما كان آهِلاً،

وجملُ المنى تشتوُ بهِ وتصيفُ

ظللتُ، ومُستَنٌّ من الدمع هامِلٌ

من العين، لما عجتُ بالدارِ، ينزفُ

أمُنصِفَتي جُمْلٌ، فتَعدِلَ بيننا،

إذا حكَمَتْ، والحاكمُ العَدلُ يُنصِفُ

تَعلّقتُها، والجسمُ مني مُصَحَّحٌ،

فما زال ينمي حبُّ جملٍ، وأضعفُ

إلى اليوم، حتى سلّ جسمي وشفنين

وأنكرتُ من نفسي الذي كنت أعرفُ

قَناة ٌ من المُرّان ما فوقَ حَقوِها،

وما تحتَه منها نَقاً يتقصّفُ

لها مُقْلتا ريمٍ، وجِيدُ جِدايَة ٍ،

وكشحق كطيّ السابرية أهيفُ

ولستُ بناسٍ أهلها، حين أقبلوا،

وجالوا علينا بالسيوفِ، وطَوّفوا

وقالوا: جميلٌ بات في الحيّ عندها،

وقد جردوا أسافهم ثم وقفوا

وفي البيتِ ليْثُ الغاب، لولا مخافة ٌ

على نفس جملُ، وإلالهِ، لأرعفوا

هممتُ، وقد كادت مراراً تطلعتْ

إلى حربهم، نفسي، وفي الكفْ مرهفُ

وما سرني غيرُ الذي كان منهمُ

ومني، وقد جاؤوا إليّ وأوجفوا

فكم مرتجٍ أمراً أتيحَ له الردى ّ،

ومن خائفٍ لم ينتقضهُ التخوفُ

أإن هَتَفَتْ وَرقاءُ ظِلتَ، سَفاهَة ً،

تبكي، على جملٍ، لورقاءَ تهتفُ؟

فلو كان لي بالصرم، يا صاحِ، طاقة ٌ،

صرمتُ، ولكني عن الصرمِ أضعفُ

لها في سوادِ القلب بالحبَّ منعة ُ،

هي الموت، أو كادت على الموت تشرفُ

وما ذكرتكِ النفسُ، يا بثنَ، مرة ً

من الدهر، إلاّ كادت النفسُ تُتلَف

وإلاّ اعترتني زَفرة ٌ واستِكانَة ٌ،

وجادَ لها سجلٌ من الدمع يذرفُ

وما استطرفتْ نفسي حديثاً لخلة ٍ،

أُسَرّ به، إلاّ حديثُك أطرَفُ

وبين الصّفا والمَرْوَتَينِ ذكرتُكم

بمختلفٍ، والناس ساعٍ ومُوجِف

وعند طوافي قد ذكرتكِ مرة ً،

هي الموتُ، بل كادت على الموت تضعفُ

 

جميل بثينة

 

Luciole, petite coquine, puisque tu ne veux pas me dire bonsoir, tu as un gage ..... tu me fais la traduction de ce que tu viens d'écrire :04:

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Luciole, petite coquine, puisque tu ne veux pas me dire bonsoir, tu as un gage ..... tu me fais la traduction de ce que tu viens d'écrire :04:

 

 

hihihi Tati, je crois que ce n'est pas une tache aussi facile que tu crois :D

 

 

Plutoniquement.

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Luciole, petite coquine, puisque tu ne veux pas me dire bonsoir, tu as un gage ..... tu me fais la traduction de ce que tu viens d'écrire :04:

 

ahhh!!! tati c'est trop dificile!! je crois pas que je pourai le faire!!!:surrender: je suis encore jeune moi :bawling:

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Guest anais
ahhh!!! tati c'est trop dificile!! je crois pas que je pourai le faire!!!:surrender: je suis encore jeune moi :bawling:

 

 

:mdr: :mdr: :mdr:

 

 

@ P|uToN

 

 

hihihi Tati, je crois que ce n'est pas une tache aussi facile que tu crois

 

C'est bien pour ça que je l'ai choisi comme gage :D

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  • 2 weeks later...
Guest Jouljoul

'Abbâs Baydoun

 

Extrait de "Le Poème de Tyr"

 

Personne ne te parlera

Tes eaux ne changeront plus désormais

Tu sera au bout du monde

Et tous rentreront avant toi

Les jardins, compagnons de la mer,

N'oseront pénétrer en tes pierres noires

Les oiseaux migrateurs craignent la prison de tes nuées fumantes

 

Le nuage des fleurs d'oranger qui accompagne les voyageurs

Descendra sur tes confins proches

Et les voyageurs n'arriveront point

Et ton ciel ne changera point

 

Seul te restera l'air hésitant

Au seuil des ruelles

Toujours bouillonnant de sel, de sable et de mouches

Saignant sur les objets, les ruisseaux et les ruines

Tombant ici et là

Lentement

Depuis que les rivages salins l'ont étourdi

Et laissant dans les noeuds ensanglantés de la sueur

Le poids des larmes de la mer

 

[...]

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Guest Jouljoul

مِنْ أَجْلِ عَيْنَيْكَ

تأليف الأمير عبد الله الفيصل

 

 

بَعْدَ زمانِ كُنتَ فيه الخَلي من أجلِ عينَينَكَ عَشِقْتُ الهوى

تَقولُ للتَسْهيدِ لا تَرْحَلي وأَصْبَحَتْ عيني بَعدَ الكَرى

ولا طَعْمُ الهَوى طابَ لي يا فاتِناً لولاه ما هَزني وَجْدٌ

واظْلِمْهُ إن أَحبَبْتَ أو فاعْدِلَ هذا فؤادي فامْتَلِكْ أَمْرَهُ

 

أَشْعَلْتَ حَنيني من بَريقِ الوَجْدِ في عَنَيْكَ

أرْسَلْتُ عُيوني وعلى دَرْبِكَ أنىَّ رُحْتَ

بين شَكي ويَقيني الرؤى حَوليَ غامَتْ

على لَحْنِ شُجوني والمُنى تَرْقُصُ في قَلبي

 

آهاتٍ دَفينَه اسْتَشِفُ الوَجْدَ في صَوتِكَ

كَيْ لا أسْتَبينَه تَتَوارى بَيْنَ أنفاسِكَ

الذي خِفْتَ شُجونَه لَسْتُ أدري أَهوَ الحُبُ

فآثَرْتَ السَكينَه أَم تَخَوَّفتَ من اللَّومِ

 

كالنورِ في وَجنَةِ صُبْحٍ نَديَ مَلأتَ لي دَرْبَ الهَوى بَهْجَةً

تَبْكي كَطِفلٍ خائفٍ مُجْهَدِ وكُنْتَ إن أَحسَسْتَ بي شِقْوَةً

إلا سَراباً عالِقاً في يَدي وبَعْدَ ما أَغوَيتَني لم أجِدْ

غابَ عن عَيني ولم أهتدي لَمْ أجْني منه غَيرَ طَيْفٍ سَرى

 

وتَمَنَيْتَ أن يَطولَ عَذابي كَمْ تَضاحَكْتَ عندما كُنْتُ أبكي

وهي عُمري وصَفوَتي وشبابي كَم حَسِبْتَ الأَيامَ غَيرَ غَوانٍ

رَجْعَ لَحْنٍ من الأَغاني العِذابِ كم ظَنَنتَ الأنينَ بينَ ضُلوعي

حِينَ لم تَلقَني لِتَسْألَ ما بي وأنا أحتَسي مَدامِعَ قلبي

 

وقد كانت عِتابا لا تَقُلْ أينَ لَيالينا

وقد كانت سَرابا لا تَسَلْني عى أَمانينا

سِتْراً وحِجابا إنني أَسْدَلتُ فَوقَ الأَمْسِ

واِسْتَبْقِ العِتابا فَتَحَمَّلْ مُرَّ هِجْرانِكَ

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Guest Jouljoul

Abû al-‘Atâhiya

 

... de son vrai nom Isma’îl bani Al-Qâçim ben Souidi Al-‘Ayni, un poète prolixe, né à Koufa (Iraq), contemporain d’Abî Nawâs :

 

 

أقُولُ وَيَقضِي اللّهُ ما هوَ قاضِي

أقُولُ وَيَقضِي اللّهُ ما هوَ قاضِي

وإنّي بتَقْديرِ الإلهِ لَرَاضِي

 

**

 

أرَى الخَلْقَ يَمضِي واحداً بعدَ واحدٍ،

فيَا ليْتَنِي أدْرِي متَى أنَا ماضِ

 

**

كأنْ لَمْ أَكُنْ حَيّاً إذا احتَثَّ غاسِلِي

وَأحكَمَ دَرْجي في ثِيابِ بَيَاضِ

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  • 1 month later...
Guest Jouljoul

'Ourwah Ibn Al-Ward et Al-Nabigha Al-Dhoubyani

 

'Ourwah Ibn Al-Ward (VIe siècle)

 

Peu avant l'avènement de l'islam, il a participé à la guerre de Dâhis, entre les tribus arabes. On raconte que, dans les années de disette, il recueillait tous les affamés dans une sorte d'hospice et les nourrissait grâce aux revenus de ses razzias.

 

Le vagabond

 

Que Dieu confonde le gueux qui choisit la nuit obscure

Pour aller sucer de vieux os autour de l'abattoir ;

 

Qui prend pour sa part du butin en ce monde une nuit

Où, par hasard, un ami l'héberge en loyal service ;

 

Qui dort le soir et se réveille les jambes pliées,

Ôtant les cailloux de sous son flanc incrusté de gravier.

 

Magnifique est le gueux dont le visage resplendit

Tel un flambeau lumineux aux mains d'un porteur de flamme.

 

Il domine de haut ses ennemis, qui le redoutent

Comme on craint la flèche, au jeu, qui désigne le perdant.

 

 

Al-Nabigha Al-Dhoubyani (vers 535- vers 604)

 

Il acquit une large renommée et fréquenta les cours des rois arabes régnant aux frontières de l'Empire perse ou byzantin. Sa poésie, à la plénitude harmonieuse, est d'une subtilité et d'une finesse ayant charmé les esprits les plus délicats.

 

De ses longs cheveux se voilant ...

 

Le voile a glissé sans qu'elle voulût le voir tomber.

D'une main le saisit et de l'autre nous fit signe

D'avoir à craindre Dieu, en réprimant notre curiosité avide.

 

Une main aux doigts teints, souple, aux extrémités déliées

Comme fruits de l'anam, qui semblent ne pouvoir

Se nouer, tant est grande leur délicatesse.

 

Puis, de ses longs cheveux noirs à demi bouclés se couvrant,

Elle se ploya comme la vigne s'appuie sur l'échansson qui la soutient.

 

Enfin elle te regarda comme pour te rappeler que, malgré sa prière,

Tu aurais pu obtenir ce que tu n'as pas essayé de prendre...

Lourd regard d'attente qu'un malade adresse à ceux qui le visitent.

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Guest Jouljoul

Charif Al-Ridha'

 

Poète irakien, né à Baghdâd en 969 (359 de l'Hégire) dont At-Tha'alibi dira qu'il avait commencé à déclamer de la poésie dès l'âge de dix ans. Voici un extrait de l'un de ses poèmes (qui fait un peu plus de trois pages, sa moyenne d'ailleurs) que j'aurai voulu traduire mais l'outil que j'avais sous la main m'a donné une traduction hallucinante) :

 

إلى كم أشق آليل

 

هلِ آلطّرْفُ يُعطي نَظرَةً من حبيبهِ ، أمِ آلقلبُ يلقى راحةً من وجيبهِ

و هل لليالي عطْفةٌ بعد نفْرةٍ ، تعود فتُلهي ناظراً عن غروبهِ

و لله أيّامٌ عفونَ كما عَفَا ذَوائبُ ميّاسِ آلعرارِ رطيبهِ

أحنّ إلى نَورِ آلرّبى في بطاحهِ ، وأظما إلى رَيّا آللّوى في هبوبهِ

وذاكَ آلحمىَ يَغدُو عليلاً نسيِمُهُ ، و يُمْسي صحيحاً ماؤهُ في قليِبِهِ

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  • 2 weeks later...
Guest Jouljoul

Ibn el-Roumi

 

Bien que d'origine greco-byzantine, il n'en est pas moins considéré comme un chantre de la poésie arabe...

 

Raisin blanc

 

Ô raisin blanc aux flancs laiteux

Que l'on jurerait contenir

Des provisions de cristal !

 

Sa peau est remplie de musc ;

D'en haut, le cep l'a abreuvé

D'eau de roses de Djoûrî.

 

S'il pouvait se conserver sans fin,

Nul doute qu'il n'eût orné l'oreille

Des houris promises au Paradis !

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Guest Jouljoul
excellent , c'est quoi Djoûri? MERCI JOUL

 

 

J'avoue ma méconnaissance de Djoûrî ... ce peut être une plaine, un village, une montagne de l'Irak (Ibn Al-Roumi est mort à Baghdâd), ou de Syrie (Damas était célèbre pour ses rosiers dont plusieurs espèces seront exportées un peu partout) ou de l'Arménie, ou de la Turquie ou même de l'Iran !

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