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Est-ce-que vivre en Algérie -en couple- est beaucoup mieux que de le vivre ailleurs.

 

Les couples algériens arrivent sur place et découvrent d’autres repères, d’autres habitudes de vie, d’autant que ce n’est pas la même sphère culturelle. On essaie ainsi de retrouver des repères de stabilité dans un contexte fait d’épreuves difficiles qui nous font voir de près la réalité du rêve américain, qui est loin de l’image idyllique que l’on se fait. Ce sont tous ces problèmes imbriqués les uns dans les autres qui provoquent des dissensions dans les couples algériens. Conséquence immédiate : souvent on arrive à la séparation.

 

Le divorce. Il va de soi que les expériences de séparation vécues par les Algériens diffèrent d’un couple à un autre. Mais force est de constater que le divorce touche aussi bien les couples arrivés ensemble et avec des enfants au Canada que les couples issus du parrainage, qui est une pratique courante pas seulement chez les Algériens. Selon Statistique Canada, entre 12 000 et 15 000 divorces environ sont enregistrés annuellement au Québec.

 

Dans ce chiffre, il y a une forte proportion d’Algériens. Les témoignages que nous avons pu récolter renseignent, si besoin est, de la détresse des couples algériens qui se déchirent, avec les conséquences sur le foyer, notamment les enfants, les premières victimes. Ils nous renseignent aussi sur le choc culturel surtout pour ceux qui veulent reproduire le schéma traditionnel de la famille dans un pays où même la notion moderne de famille nucléaire semble aujourd’hui dépassée.

 

Choc culturel

Même si elle a fait l’université, Souad était sans travail en Algérie. Son couple vivait en harmonie. Arrivée au Québec avec son mari et un enfant en bas âge, elle découvre une nouvelle société avec de nouvelles normes. Elle veut donc entrer dans le moule même si ce n’est pas toujours évident pour tout le monde. Son mari vivote pendant un bon moment avant de décrocher son premier emploi dans un domaine qui n’est pas le sien.

 

Son fils mis dans une garderie, elle commence alors à sortir et fréquenter d’autres femmes, d’abord de son voisinage, puisque le couple réside dans un quartier où il y a beaucoup d’Algériens. Son mari désapprouve.

C’est la chicane. “Mon ex-mari ne voulait pas que je sorte de la maison seule, parce que je ne le faisais pas quand j’étais en Algérie”, dit-elle. Ne pouvant plus supporter qu’elle soit tout le temps rappelée à l’ordre par son époux, elle finit par demander le divorce. La procédure a été expédiée en deux temps, trois mouvements. Le jugement en poche, elle fait valoir ses droits à la pension alimentaire, d’autant plus qu’elle ne travaille pas et qu’elle a un enfant en bas âge. Mais depuis le temps, elle a fini par trouver un job.

 

Une nouvelle vie commence pour elle.

 

Le cas de Nadia est passé par le 911, le numéro d’urgence de la police. Après 15 ans de vie commune, dont une décennie passée au pays de l’Érable, le couple se sépare. C’est que le mari n’a pas admis que sa femme soit aussi autonome ; elle a trouvé un emploi très vite, alors que lui a dû chercher une formation dans l’espoir de trouver du travail dans un domaine connexe à son profil professionnel.

 

La femme a acquis une indépendance financière et devient malgré elle chef de famille. On assiste alors à une inversion des rôles. Ce que n’a pas accepté l’homme qui semble touché dans sa dignité. Et c’est parti pour des soirées mouvementées à la maison. “On se chamaillait presque chaque jour”, se rappelle notre interlocutrice, qui dit avoir appelé la police le jour où son ex l’a frappée devant leurs deux enfants.

 

Ce qui a valu au mari une nuit en cellule. La relation de couple s’étant nettement détériorée, Nadia demande le divorce. Son mari, qui a vu son rêve d’une vie meilleure au Canada fondre comme neige au soleil, retourne bredouille au pays. “Maintenant, je vis heureuse avec mes deux enfants qui sont à l’école”, souligne-t-elle. Ces deux cas de divorce illustrent bien le choc culturel auquel font face les immigrants, pas seulement algériens. “Il y a deux genres de couples qui divorcent. Des couples issus du parrainage et des couples qui ont déjà un vécu commun en Algérie. Ces derniers vivent un choc culturel”, fera remarquer Soumeya Bensalem, avocate et ancienne juge en Algérie.

 

Couples fragiles

Mais, nuance l’avocate, il n’y a pas que le choc culturel qui est à l’origine de la séparation des couples algériens. Il y a d’autres facteurs objectifs et subjectifs qui y contribuent. Me Bensalem s’attarde sur la fragilité de certains couples qui n’ont pas recouru au divorce en Algérie, parce que l’environnement social ne s’y prêtait pas. “Chez nous, le divorce est mal vu, surtout pour une femme. Et puis, il y a le poids de la famille et de la société.

 

Donc si on arrive au divorce, c’est que le couple ne peut plus vivre ensemble”, explique-t-elle. Le cas de cet ancien dirigeant d’une entreprise nationale est illustratif de la détresse que vit nombre de couples en exil. Après une vie bien remplie en Algérie, ce cadre décide de s’établir au Québec avec sa famille. Malgré des débuts difficiles dans la Belle Province, le couple arrive à s’accrocher malgré tout, et ce, dans la seule optique d’offrir de meilleures perspectives aux enfants. Déçu de ne pas pouvoir retrouver son ancien statut, l’homme voit son rêve américain se transformer en cauchemar québécois.

 

Il veut retourner au bled, mais sa femme refuse ; celle-ci se plaît dans la nouvelle société d’accueil. Lui décide alors de rentrer seul. Mais le juge est passé par là. Sentence : le divorce après des années de vie commune.

 

Farida est relativement nouvelle au Québec. Arrivée en juillet 2009 avec son mari et ses deux filles scolarisées, elle est restée plus d’une année sans travail. Pourtant, elle avait au pays sa petite entreprise qui tournait bien, elle qui avait une vie professionnelle des plus denses. Son mari non plus n’a pas trouvé d’emploi.

 

D’ailleurs, il n’a pas tardé à renter en Algérie pour régler ses affaires. “J’ai dû suivre une formation en création d’entreprises. Maintenant je gère avec mon associée une affaire ici”, dira Farida, qui a fait des pieds et des mains pour faire revenir son mari auprès d’elle. Seulement voilà : l’homme a changé. Pour tirer l’affaire au clair, elle est rentrée en catastrophe en Algérie.

Pour toute explication, ce fut une procédure de divorce enclenchée au tribunal de Tizi Ouzou. Elle attend maintenant le jugement. Son mari qui a rallié récemment Montréal a été contraint de quitter le domicile conjugal. Il vit seul, alors que son ex-épouse a gardé la maison avec ses deux filles. “Il a volé ma jeunesse, ma vie”, se lamente la femme entrepreneur.

 

D’autres cas de divorce ont été enregistrés dans la communauté algérienne. Même des imams se sont impliqués pour tenter de

concilier des couples sur le point de rupture. “J’ai moi-même essayé de raisonner des couples qui étaient sur le point de divorcer. Il y a des cas où j’ai pu régler le problème à l’amiable, mais souvent ce n’est pas évident”, regrette un imam qui estime que la mosquée pourrait jouer, y compris au Canada, un rôle dans la préservation du couple musulman.

 

Divorcés dans l’avion

Nordine tomba des nues, le jour où il a appris de la bouche de sa femme cette sévère sentence qui a failli lui couper le souffle. “À partir de maintenant, je ne suis plus ta femme, tu n’es plus mon mari !” “Elle m’a annoncé la nouvelle dans l’avion, lors de notre premier voyage au Canada”, se souvient avec un pincement au cœur notre interlocuteur. Une fois arrivé à l’aéroport de Montréal, il est face à son destin. Mais comment va-t-il faire, lui, qui n’a aucun contact dans la métropole québécoise ? La mort dans l’âme, il essaie d’oublier son mariage, dont la lune de miel a duré le temps d’une brise qui passe. Aux dernières nouvelles, son ex-épouse a trouvé chaussure à son pied. Elle vit avec un autre homme. Et lui, toujours seul, mais il veut d’abord s’en sortir et réussir sa vie professionnelle. Ce qu’il entreprend, il est vrai, avec des hauts et des bas.

 

Depuis longtemps au Québec, Hocine a vécu une histoire digne des scénarios hollywoodiens. Après des études universitaires, il entame une carrière professionnelle prometteuse. Très vite, il gravit les échelons. La réussite sociale n’est pas loin : il possède une grande villa et roule carrosse flambant neuf. Mais son célibat l’attriste alors qu’il avance dans l’âge. Il décide alors de convoler en justes noces avec une compatriote pour qui il a entamé les démarches de parrainage. L’homme est heureux d’enterrer enfin son célibat. Il rentre d’Algérie tout content, tandis que sa femme attend son visa. Le jour de la venue de sa femme, il arrive à l’aéroport de Montréal avec des amis pour l’accueillir. Mais voilà que celle qui est censée être sa moitié, au lieu de venir dans sa direction dans le hall de l’aéroport, a pris la tangente avec un Québécois “pure laine” selon la formule consacrée, avec qui elle était en contact via Internet. Hocine a vu le monde s’écrouler sous ses pieds. Échaudé, il hésite à chercher une femme pour son cœur meurtri.

 

D’autres cas de divorce ont été enregistrés. Mais la plupart de ceux à qui cela est arrivé refusent de témoigner, y compris anonymement. Très active dans le mouvement associatif, Mme Bensalem veut aider les couples en difficulté. Elle compte en tout cas sensibiliser les nouveaux arrivants. “Quand on émigre, c’est comme si on entamait une nouvelle vie. On refait tout à zéro ; c’est comme si on découvrait son couple”, conclut l’ancienne magistrate.

Y. A

 

Suivez ce lien:Liberté Algérie , Quotidien national d'information

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Guest bloodclad
C'est incroyable ce qu'ils aiment exagérer ( divorcés dans l'avion ).... Journalisme dial l'batata. :puke3:

Salam Algerois,

Crois moi,j'ai vu et entendu en Angleterre des mésaventures concernant les mariages algeriens pire que ceux mentionnés plus haut.

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Moi aussi, c'est arrivé à 4 voire 5 amis proches à mon mari, des cas hallucinants dont un similaire à celui de l'abandon à l'aéroport, un cas avec appel au 911 et recours au services des femmes battues (alors que le mec ne l'a pas touchée),...Je ne trouve pas que le journaliste exagère, j'en ai entendu plein des histoires comme ça, de la bouche même de certaines femmes divorcées ou en phase de l'être.

 

Par contre, je suis assez d'accord avec le fait qu'être loin de la société algérienne influence la décision des femmes quant au divorce qu'elle vivent mieux loin du jugement des autres.

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Merci. C'est quoi le but de l'article? effrayer les couples de partir?

 

Je pense que non, mais plutôt mettre en exergue les difficultés que rencontrent les couples déracinés, en pleine installation dans une autre culture, et à distance de leur culture, société d'origine

 

Je ne trouve pas ça exagéré parce que j'ai vu des cas similaires à ceux cités en exemples

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Je pense que non, mais plutôt mettre en exergue les difficultés que rencontrent les couples déracinés, en pleine installation dans une autre culture, et à distance de leur culture, société d'origine

 

Je ne trouve pas ça exagéré parce que j'ai vu des cas similaires à ceux cités en exemples

 

Oui, tu m'en avais déjà parlé. Je ne l'accuse pas d'être exagéré, je me demande juste c'et quoi son vouloir-dire.

 

Moi je vois pas parler de culture et de manque du pays, par contre ce qui m'a surpris c'est que toutes les histoires racontées ont en commun que la femme a voulu s'émanciper en arrivant dans une nouvelle société et que le mari n'a pas supporté.

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Oui, tu m'en avais déjà parlé. Je ne l'accuse pas d'être exagéré, je me demande juste c'et quoi son vouloir-dire.

 

Moi je vois pas parler de culture et de manque du pays, par contre ce qui m'a surpris c'est que toutes les histoires racontées ont en commun que la femme a voulu s'émanciper en arrivant dans une nouvelle société et que le mari n'a pas supporté.

 

S'émanciper peut-être parfois juste travailler, ou comme on l'a vu dans l'article sortir, ce qui pour moi est juste normal.

 

C'est vrai qu'ici c'est une société féminine (on le répète souvent ). Donc certains hommes perdent pied face à cette place donnée aux femmes dont celles-ci s'emparent bien vite. Une amie qui travaille dans un centre communautaire pour femmes m'a dit que l'expérience prouve que les femmes immigrantes s'intègrent plus vite que les maris.

 

J'ai connu une algérienne fraichement divorcée avec deux enfants en bas âge. Elle était très belle, et nous a raconté qu'en algérie elle ne travaillait pas et élevait ses enfants à la maison, son mari était sous l'emprise de sa mère qui abusait en se mêlant de la vie du couple. La femme était patiente en espérant se libérer de cette belle mère qui lui empoisonnait son couple, elle se disait qu'une fois ici, elle allait récupérer son mari vu la distance. Il se trouve qu'une fois ici, sa belle mère "tenait toujours la télécommande" (expression de la jeune femme) et son mari obéissait, donc le jour où elle a décidé de faire une formation d'infirmière pour ensuite sortir travailler, son mari refuse après concertation avec sa mère, la goutte qui fait déborder le vase. Elle décide de divorcer malgré les difficultés financières, elle était sans formation et sans ressource, donc vit avec l'aide sociale, les alloc et la pension alimentaire que son ex rechigne à verser. Bref, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres

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partiellement seulement wach'bik pour une fois que vous êtes les coupables ! :mad:

:D

 

Awah, moi je ne les vois pas comme coupables, elles n'ont rien fait de mal à part souhaiter travailler, sortir ou avoir son entreprise. Ce n'est ni des dévergondées ni walou.

 

Après, les exemples que moi j'ai cités, c'est possible que les filles soient coupables (d'après les versions des maris qui sont des amis à mon mari, mais on n'a qu'une version donc...)

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S'émanciper peut-être parfois juste travailler, ou comme on l'a vu dans l'article sortir, ce qui pour moi est juste normal.

 

C'est vrai qu'ici c'est une société féminine (on le répète souvent ). Donc certains hommes perdent pied face à cette place donnée aux femmes dont celles-ci s'emparent bien vite. Une amie qui travaille dans un centre communautaire pour femmes m'a dit que l'expérience prouve que les femmes immigrantes s'intègrent plus vite que les maris.

 

J'ai connu une algérienne fraichement divorcée avec deux enfants en bas âge. Elle était très belle, et nous a raconté qu'en algérie elle ne travaillait pas et élevait ses enfants à la maison, son mari était sous l'emprise de sa mère qui abusait en se mêlant de la vie du couple. La femme était patiente en espérant se libérer de cette belle mère qui lui empoisonnait son couple, elle se disait qu'une fois ici, elle allait récupérer son mari vu la distance. Il se trouve qu'une fois ici, sa belle mère "tenait toujours la télécommande" (expression de la jeune femme) et son mari obéissait, donc le jour où elle a décidé de faire une formation d'infirmière pour ensuite sortir travailler, son mari refuse après concertation avec sa mère, la goutte qui fait déborder le vase. Elle décide de divorcer malgré les difficultés financières, elle était sans formation et sans ressource, donc vit avec l'aide sociale, les alloc et la pension alimentaire que son ex rechigne à verser. Bref, ce n'est qu'un exemple parmi d'autres

 

purééee la belle-mère c'est Dark Vador :noexpression:

 

Concernant ton amie qui travaille dans son cntre communautaire, je serai curieuse de savoir si elle fait la différence entre les femmes/hommes qui viennent de cultures machistes ou non... Parce que quand c'est le cas, je le comprends aisément, le Canada devient "libérateur" pour la femme vu que le Canada est assez féministe dans tout ce qui est droit d'études, travail, égalité sociale. ce qui devient tout autant compréhensible pour l'homme qui a eu l'habitude d'être roi et qui est d'un coup sévèrement remis à sa place.

 

(Dans le musée où j'ai travaillé au Canada une manager m'avait expliqué que l'année avant que j'arrive ils avaient eu un immigré sub-saharien je crois en tat qu'employé et après plusieurs essais de discussions et rappels à l'ordre ils avaient étés obligés de le licencier à cause de sa mysogynie: plusieurs plaintes des femmes qu'ils harcelaient, il refusait de prendre des ordre de son manager car elle était une femme etc)

 

Si par contre c'était un constat toute culture confondu ça voudrait dire que la femme a un truc en plus d'adaptibilité inhérent à sa biologie de femme, ça serait intéressant :D

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Guest mounir 73
Awah, moi je ne les vois pas comme coupables, elles n'ont rien fait de mal à part souhaité travailler, sortir ou avoir son entreprise. Ce n'est ni des dévergondées ni walou.

 

Après, les exemples que moi j'ai cités, c'est possibles que les filles soient coupables (d'après les versions des maris qui sont des amis à mon mari, mais on n'a qu'une version donc...)

 

sérieux la ta deja vu une divorcé avouer c'est méfaits ? :D

c'est toujours la faute a son marie quand c'est pas lui c'est la belle mère quand ce n'est pas elle c'est la faute au belles sœurs ..y a aussi le voisin le chat de celui si la mouette de passage les tremblement de terre la pluie ...:D

la meilleur c'est que de nos jours elles choisissent leur marie de leur plein gré certaines son même sorti avec pendant plusieurs année !! et dès que ca se rend compte que y a quelque chose qui cloche dans le feuilleton souhaité les scénarios commence a pleuvoir ! :mdr:

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