sissaalger 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Art. 2 de votre constitution - L'Islam est la religion de l'Etat Comment parler d'égalité ensuite.... lis un peu l'histoire mon gars l'islam est LA religion de l'égalité et de la justice Citer Link to post Share on other sites
*Memoria* 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Allah Yarhmou, un homme juste est honnête nous a quitté... Citer Link to post Share on other sites
scipio 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 lis un peu l'histoire mon gars l'islam est LA religion de l'égalité et de la justice Je précise que les chrétiens n'ont pas toujours été des saints non plus, mais puisque que tu parles de l'histoire, j'ai trouvé ce lien : Liste non exhaustive des massacres perpétrés au nom de l'islam Liste non exhaustive des massacres perpétrés au nom de l'islam dans sa conquête de l'Afrique, l'Asie et l'Europe : D'après le livre d'Ibn Warraq "Pourquoi je ne suis pas musulman" 622 - à partir de 622: banditisme organisé par Muhammad depuis Médine (Arabie Saoudite), bataille de Badr où Muhammad et sa clique tuent 70 hommes et ramènent un imposant butin, multiples assassinats politiques contre les adversaires du pseudo prophète, nombreuses attaques de juifs de la région - 627: extermination par l'armée de Muhammad de la tribu juive des Bann Qurayza (600 à 900 personnes) - même époque: expulsion des Nadir et leur massacre - 634: invasion de la Syrie par Abu Bakr, mort de 4000 personnes défendant leurs terres entre Gaza et Césarée. Campagne de Mésopotamie: 600 monastères détruits, moines tués, arabes monophysites convertis ou tués, extermination de la population d'Elam et notables exécutés à Susa - 634-638: invasion de Jérusalem avec destruction d'églises, pillages provoquant une famine en 639 faisant des milliers de morts - en Arménie, massacre de la population d'Euchaita - Assyrie dévastée, grandes destructions dans la région de Daron, au sud-ouest du lac Van (Turquie), nouvelles exactions en 642 avec massacres et esclavage - 643: conquête de Tripoli par Amr, pillage, esclavage des femmes et des enfants au profit de l'armée arabe - 652 à 1276: envoi annuel d'esclaves de la Nubie vers le Caire - Carthage rasée et habitants exécutés, de même en Anatolie (Turquie), Mésopotamie, Syrie, Iran et Irak - fin 7ème siècle: conquête de l'Egypte par Amr b. al As, massacre de tous les habitants de Behnesa près de Rayum ainsi qu'à Fayoum, Aboit, Nikin 700 - 704 - 705: des nobles arméniens sont rassemblés dans les églises de Saint Grégory à Naxcawan et Xram sur l'Azaxis et incendiés - 712: conquête de Sind en Inde par Muhammad b. Qasim, massacres au port de Debal (embouchure de l'Indus) pendant trois jours, entre 6000 et 16000 personnes tuées à Brahminabad - 722: destruction de couvents et d'églises en Egypte - 781: sac d'Ephèse (Turquie), 7000 grecs déportés - 8ème siècle: monastères hindous de Kizil détruits 800 - 832: massacre de Coptes en Basse Egypte suite à leur révolte contre une taxation discriminatoire - 838: prise d'Amorion et esclavage des vaincus - 852 - 855: persécutions en Arménie - 884: couvent de Kalilshn à Bagdad pillé et détruit - 9ème siècle: conversions forcées à Harran - 9ème siècle: massacre de chrétiens à Séville 900 - 903: 22000 chrétiens rendus esclaves à Thessalonique - 924: église et couvent de Marie à Damas détruits ainsi que des milliers d'églises en Egypte et en Syrie - vers l'an mil: pillages et destructions en Inde par Mahmud de Ghazni, 50000 hommes tués lors de la bataille de Sommath 1000 - 1004: Mahmud envahit Multan (Pakistan), conversions forcées dans la région de Ghor - 1010: Mahmud envahit le royaume de Dawud de Multan - 1010 à 1013: des centaines de juifs tués dans le sud de l'Espagne - 1016: juifs chassés de Kairouan (Tunisie) - 1033: massacre de 6000 juifs à Fez (Maroc) - 1064: conquête de la Géorgie et de l'Arménie par Arp Arslan, massacres et esclavage - 1066: 4000 juifs tués à Grenade (Espagne) - 11ème siècle: massacre de juifs à Fez et Grenade 1100 - 1126: chrétiens espagnols déportés au Maroc par les Almoravides - vers 1150: persécutions à Tunis - 1165 et 1178: conversions forcées au Yémen pour les juifs - 1192: dans l'état de Bihar (est de l'Inde), Muhammad Khiji massacre des moines bouddhistes et rase une grande bibliothèque, destruction de temples à sarnath près de Bénarès - 1198: conversions forcées à Aden pour les juifs - 12ème siècle: massacres de juifs en Afrique du nord par les Almohades 1200 - vers 1200: persécutions envers les bouddhistes - 1232: massacre de juifs à Marrakech - 1268: massacre lors de la conquête d'Antioche (Turquie) par Baybars - 1291 et 1318: conversions forcées des juifs à Tabriz (nord ouest de l'Iran) - 13ème siècle: près de Damas (Syrie), la population de Safad est décapitée par le sultan Baybars 1300 - 1333 et 1334: conversions forcées des juifs à Bagdad (Irak) - 1351: Firuz Chah dirige le nord de l'Inde: 180000 esclaves dans sa ville, destruction de temples hindous - 14ème au 17 ème siècle: prélèvement d'un cinquième des fils de familles de l'aristocratie chrétienne en Grèce, Serbie, Bulgarie, Arménie et Albanie soit environ entre 8000 et 12000 personnes par an 1400 - 1400: Tamerlan dévaste Tbilissi (Géorgie) - 1403: nouvelle expédition de Tamerlan en Géorgie, massacres, destruction de villes et villages - début 15ème siècle: en Mésopotamie, massacre de 4000 personnes à Sivas (Turquie), 10000 à Tus, 100000 à Saray (Turquie), 90000 à Bagdad (Irak) et 70000 à Ispahan (Iran) 1600 - 1622: persécutions contre les juifs en Perse - moitié 17ème siècle: conversions forcées des juifs en Perse - 1679 - 1680: destruction de temples à Udaipur, Chitor, Jaipur par Aurangzeb (nord de l'Inde) - 17ème siècle: conversions forcées en Anatolie (Turquie) 1700 - 1770 à 1786: juifs expulsés de Jeddah (Arabie Saoudite) et se réfugient au Yémen - 1790: massacre de juifs à Tétouan (Maroc) 1800 - 1828: massacre de juifs à Bagdad - 1834: pillage à Safed - 1839: conversions forcées et massacre de juifs à Meshed (Iran) - 1840 massacre de juifs à Damas - 1867: massacre de juifs à Barfurush - 1894, 1895, et 1896: massacre de 250000 arméniens par les turcs - 19ème siècle: explosion de violence au Maroc, en Algérie, Tunisie, Libye et dans les pays arabes du Moyen Orient 1900 - 1904 et 1909: 30000 arméniens tués à Adana - 1915: fin du génocide des arméniens par les turcs, plus d'un million de morts Citer Link to post Share on other sites
sissaalger 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 @scipio mais j'ai pas dit que aucune goute de sang n'a été versé pour l'islam ni que tout ces pratiquants était des pacifiste en plus que la plupart des massacres que tu cite ont été fait pour des raisons politique et pas pour des raisons religieuse, mais dans toute l'histoire des religions (monotheistes de moins) l'islam a été le plus tolérants suffit qu'il y avait des juifs chretiens et autres qui pouvait tenir des postes clés sans se convertir (l’Andalousie entre autre) pouvons nous dire la meme choses quand les chretiens ont pris le pouvoirs!!! Citer Link to post Share on other sites
bien sur 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Art. 2 de votre constitution - L'Islam est la religion de l'Etat Comment parler d'égalité ensuite.... et la vente d alcool est faite par des sociétés d etat. comment parler de legitimité ensuite. sinon si on veut parler de lattitude de l etat bvis a vis des religions l etat algerien a consacré 0 centime a la restauration de la plus vieille mosquée d algerie a mila . par contre le symbole de la colonisation chretienne madam la fric se porte tres bien , dominant la ville d alger comme le sacré coeur a paris , apres les milliards engloutis pour sa remise en état pares le dernier seisme. Citer Link to post Share on other sites
Guest Algérois Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Allah yarham koul el meyitine, mais.... je me demande si les Français pensent de lui, qu'il est traitre :noexpression: Les passionnés, restez calmes... Quelle drôle de question..... Contrairement aux traitres qui ont défendu les intérêts d'un pays qu'ils ne connaissaient même et qui les a d'ailleurs accueilli comme des lépreux en 1962 ( les pieds noirs et les harkis ), Monsieur Chaulet ( allah yerhmou ) s'est battu pour son pays, l’Algérie. P.S. Si tu voulais vraiment que les passionnés restent calment, il fallait simplement éviter de poser la question, tu sais très bien que ça ne fait pas partie de notre culture. Je demande à tout le monde de bien vouloir respecter la mémoire du défunt. Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Quelle drôle de question..... Contrairement aux traitres qui ont défendu les intérêts d'un pays qu'ils ne connaissaient même et qui les a d'ailleurs accueilli comme des lépreux en 1962 ( les pieds noirs et les harkis ), Monsieur Chaulet ( allah yerhmou ) s'est battu pour son pays, l’Algérie. P.S. Si tu voulais vraiment que les passionnés restent calment, il fallait simplement éviter de poser la question, tu sais très bien que ça ne fait pas partie de notre culture. Je demande à tout le monde de bien vouloir respecter la mémoire du défunt. Détrompe toi Algerois,beaucoup de gens(dont moi ) se sont posé la même question. Citer Link to post Share on other sites
mackiavelik 230 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 très franchement, c'est une très bonne leçon. elles ont combattu pour la liberté d'un peuple, et elles ont vu avec leurs yeux, que cette société nouvelle a fait aussi pire que celle qu'elles combattaient : on passe de la ségrégation raciale à la ségrégation sexuelle :confused: Pire? Des millions de morts, des génocides. On avait une voisine francaise qui n'a jamais quitté l'Algérie, qui n'a jamais combattu avec le FLN...pourtant , rien ne l'obligeait d'y rester. Ceux qui ont combattu , lutté pour une Algérie algérienne n'ont jamais été discriminés par la suite BIEN AU CONTRAIRE. Il n y a pas de ségrégation sexuelle en Algérie...c,est ta vision de francaise qui te force de regarder ca comme ca mais c'est loin d'etre la réalité.Ce n'est pas parfait certes mais quelle comparaison foireuse de ta part! Citer Link to post Share on other sites
Guest Algérois Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Détrompe toi Algerois,beaucoup de gens(dont moi ) se sont posé la même question. Peut être, mais il faut avouer que ces mêmes gens ( dont toi ) ne connaissent rien sur lui ou sur comment il se considérait ( algérien a part entière ). Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Peut être, mais il faut avouer que ces mêmes gens ( dont toi ) ne connaissent rien sur lui ou sur comment il se considérait ( algérien a part entière ). Non,je ne le connaissais pas mais je connais des gens(amis de mes parents) qui ont eu à peu de choses près le même parcours et il est vrai qu'ils se sentent algériens à part entière,mais la question qui a été posée n'est pas leur position vis à vis de l'Algerie mais bien vis à vis de la France puisqu'ils ont gardé leur nationalité d'origine. Citer Link to post Share on other sites
Guest Algérois Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 Non,je ne le connaissais pas mais je connais des gens(amis de mes parents) qui ont eu à peu de choses près le même parcours et il est vrai qu'ils se sentent algériens à part entière,mais la question qui a été posée n'est pas leur position vis à vis de l'Algerie mais bien vis à vis de la France puisqu'ils ont gardé leur nationalité d'origine. La question ne concernait que Monsieur Chaulet ( allah yerhmou ) qui n’était pas binational, mais algérien tout court. ..... je trouve discriminatoire de citer les personnes en fonction de leur origine, ce qui était une pratique coloniale. Parle-t-on des Algériens d’origine turque ou kurde ou tcherkesse ou maltaise ou andalouse ? Il se trouve que, historiquement, le peuplement colonial, constitué à la suite de l’occupation française du pays au XIXe siècle, a laissé en Algérie des descendants dont certains ont choisi non seulement de participer à la lutte de Libération nationale, mais aussi de s’intégrer à l’Algérie indépendante, dans le respect des valeurs culturelles et civilisationnelles de la nation, en participant à leur place et selon leurs compétences aux tâches de l’édification nationale ainsi qu’aux débats et aux luttes politiques, professionnelles ou syndicales, avec les autres Algériens et comme d’autres Algériens. Pour ma part, depuis l’indépendance, j’ai joui pleinement de la citoyenneté algérienne qui m’a été reconnue dès 1963, conformément aux principes contenus dans l’appel du 1er Novembre 1954, renouvelés dans la Charte de la Soummam en 1956. Il faut souligner que dans l’histoire générale de la décolonisation, l’Algérie est le premier pays à avoir offert la citoyenneté et la nationalité aux personnes issues du peuplement colonial qui accepteraient l’égalité des droits et des devoirs de tous les citoyens. C’est ainsi que je suis devenu fonctionnaire de l’Etat algérien en qualité d’enseignant puis de professeur de médecine, que j’ai été élu à la première Assemblée populaire communale de la ville d’Alger, et élu comme vice-président de l’Observatoire national des droits de l’homme, puis chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement. Ces engagements m’ont valu d’être menacé de mort, comme d’autres Algériens au cours de la décennie noire, et un exil de plus de 4 ans. A mon retour, ayant pris ma retraite, j’ai participé bénévolement à l’enseignement universitaire et apporté ma contribution d’expert OMS et de consultant en santé publique au ministère chargé de la Santé et au Conseil national économique et social. Je m’excuse de raconter tout cela parce que je n’aime pas parler de moi, mais je le fais pour vous confirmer que je suis un citoyen algérien à part entière. Pierre Chaulet ( El Watan ) Citer Link to post Share on other sites
Licorne 10 Posted October 14, 2012 Partager Posted October 14, 2012 La question ne concernait que Monsieur Chaulet ( allah yerhmou ) qui n’était pas binational, mais algérien tout court. Bah ...d'accord:D J'espère en tous cas que la nouvelle faculté de médecine portera son nom. Citer Link to post Share on other sites
bien sur 10 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 un peu de lecture Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie Depuis quarante-cinq ans, les rapatriés ont toujours soutenu l’idée qu’ils avaient été « obligés » de quitter l’Algérie au moment de l’indépendance en 1962, car, menacés physiquement par les « Arabes », ils n’auraient pas eu d’autre choix. Pourtant, à la fin de la guerre, deux cent mille pieds-noirs ont décidé de demeurer dans le nouvel Etat. Témoignages de personnes qui y vivent encore aujourd’hui. par Aurel et Pierre Daum, mai 2008 Alger, janvier 2008. Pour trouver la maison où habite Cécile Serra, il vaut mieux ne pas se fier aux numéros désordonnés de la rue. En revanche, demandez à n’importe quel voisin : « Mme Serra ? C’est facile, c’est la maison avec les orangers et la vieille voiture ! » Cécile Serra reçoit chaque visiteur avec une hospitalité enjouée. Dans son jardin magnifiquement entretenu par M. Mesaour, son voisin, trône la carcasse rouillée d’une Simca Aronde modèle 1961. « Ah ! On en a fait des balades dans cette voiture avec mon mari ! Tous les week-ends, on partait à la pêche avec un groupe d’amis ; il y avait M. Gabrière et M. Cripo, avec leur femme. Jusqu’en 1981. Puis mon mari a commencé à être fatigué. Mais du bon temps, on en a eu ! » A écouter les récits de cette délicieuse dame de 90 ans à l’esprit vif et plein d’humour, on aurait presque l’impression que la « révolution » de 1962 n’a guère changé le cours de son existence de modeste couturière du quartier du Golf, à Alger. « Et pourquoi voulez-vous que ça ait changé quelque chose ? vous apostrophe-t-elle avec brusquerie. J’étais bien avec tout le monde. Les Algériens, si vous les respectez, ils vous respectent. Moi, j’ai jamais tutoyé mon marchand de légumes. Et aujourd’hui encore, je ne le tutoie pas. » La grand-mère maternelle de Cécile Serra est née à Cherchell, en 1858. Son père, tailleur de pierre, a déménagé à Alger dans les années 1920. « Il a fait construire cette petite maison en 1929 et, depuis, je n’en suis jamais partie. » Comment se fait-il qu’elle n’ait pas quitté l’Algérie en 1962 ? « Mais pourquoi serais-je partie ? Ici, c’est notre pays. Tout est beau. Il y a le soleil, la mer, les gens. Pas une seconde je n’ai regretté d’être restée. » Son mari, Valère Serra, était tourneur dans une entreprise pied-noire (1). « Pendant la guerre, il se déplaçait souvent pour vendre des produits. Il disait à nos voisins [arabes] : “Je vous laisse ma femme et mon fils !” Et il ne nous est jamais rien arrivé. Sauf quand y a eu l’OAS [Organisation armée secrète] (2). La vérité, c’est que c’est eux qui ont mis la pagaille ! Mais “La valise ou le cercueil”, c’est pas vrai. Ma belle-sœur, par exemple, elle est partie parce qu’elle avait peur. Mais je peux vous affirmer que personne ne l’a jamais menacée. » En 1962, les ateliers où travaillait Valère ont été liquidés, et il a pris sa retraite. Cécile a continué sa couture. « En 1964, avec l’Aronde, on est partis faire un tour en France. Pour voir, au cas où... A chaque fois qu’on rencontrait des pieds-noirs, qu’est-ce qu’on n’entendait pas ! “Comment ! Vous êtes toujours là-bas ! Vous allez vivre avec ces gens-là !” Alors on s’est dépêchés de rentrer chez nous. » Cécile Serra fait partie des deux cent mille pieds-noirs qui n’ont pas quitté l’Algérie en 1962 (3). Etonnant ? Non, tout à fait logique. Comme le souligne Benjamin Stora, un des meilleurs historiens de l’Algérie, « depuis qu’ils sont rentrés en France, les rapatriés ont toujours cherché à faire croire que la seule raison de leur départ était le risque qu’ils couraient pour leur vie et celle de leurs enfants. Et qu’ils avaient donc nécessairement tous été obligés de partir. Or cela ne correspond que très partiellement à la réalité (4) ». Jean-Bernard Vialin avait 12 ans en 1962. Originaire de Ouled Fayet, petite commune proche d’Alger, son père était technicien dans une entreprise de traitement de métaux et sa mère institutrice. Ancien pilote de ligne à Air Algérie, il nous reçoit sur son bateau, amarré dans le ravissant port de Sidi Fredj (ex-Sidi-Ferruch), à l’ouest d’Alger. « Mes parents appartenaient à ceux qu’on appelait les libéraux. Ni engagés dans le FLN [Front de libération nationale] ni du côté des partisans jusqu’au-boutistes de l’Algérie française. Juste des gens, malheureusement très minoritaires, qui refusaient d’accepter le statut réservé aux “musulmans” et les injustices incroyables qui en résultaient. On s’imagine mal aujourd’hui à quel point le racisme régnait en Algérie. A Ouled Fayet, tous les Européens habitaient les maisons en dur du centre-ville, et les “musulmans” pataugeaient dans des gourbis, en périphérie. » Des habitations précaires faites de murs en roseau plantés dans le sol et tenus entre eux par des bouts de ficelle, sur lesquels reposaient quelques tôles ondulées en guise de toiture. « Ce n’était pas l’Afrique du Sud, mais presque. » En janvier 1962, une image s’est gravée dans les yeux du jeune garçon. « C’était à El-Biar [un quartier des hauteurs d’Alger]. Deux Français buvaient l’anisette à une terrasse de café. Un Algérien passe. L’un des deux se lève, sort un pistolet, abat le malheureux, et revient finir son verre avec son copain, tandis que l’homme se vide de son sang dans le caniveau. Après ça, que ces mecs aient eu peur de rester après l’indépendance, je veux bien le croire... » Pour ses parents, en revanche, « il n’a pas été question une seconde de partir. C’était la continuité. Ils avaient toujours désiré une vraie égalité entre tout le monde, ils étaient contents de pouvoir la vivre ». En septembre 1962, ses deux mille Européens ont déserté Ouled Fayet, sauf les Vialin. Les petites maisons coloniales se sont retrouvées rapidement occupées par les Algériens des gourbis alentour — « ce qui est tout à fait naturel », précise l’ancien pilote. Sa mère rouvre seule l’école du village. Dès 1965, la famille acquiert la nationalité algérienne. « Et finalement, je me sens algérien avant tout. A Air Algérie, ma carrière s’est déroulée dans des conditions parfaitement normales ; on m’a toujours admis comme étant d’une autre origine, mais sans faire pour autant la moindre différence. » André Bouhana, lui non plus, n’a jamais craint de demeurer là. « J’ai grandi à Ville Nouvelle, un des quartiers musulmans d’Oran. Je parlais l’espagnol, comme mes parents, mais aussi l’arabe dialectal, puisque tous mes copains étaient arabes. Ce n’est pas comme les Européens qui habitaient le centre-ville. Donc, au moment de l’indépendance, pourquoi j’aurais eu peur ? » Aujourd’hui, à 70 ans, Bouhana habite dans une misérable maison à Cap Caxine, à l’ouest d’Alger. Entouré de nombreux chiens et chats, il survit grâce aux 200 euros de l’allocation-vieillesse que dispense le consulat français à une quarantaine de vieux pieds-noirs sans ressources. « Mais, surtout, j’ai des amis algériens, des anciens voisins, qui vivent en France, et qui m’envoient un peu d’argent. » Et sa famille rapatriée ? « Vous rigolez ! Pas un euro ! Ils ne me parlent plus. Ils ne m’ont jamais pardonné de ne pas avoir quitté l’Algérie. » Et puis, il y a Félix Colozzi, 77 ans, communiste, engagé dans le maquis aux côtés du FLN, prisonnier six ans dans les geôles françaises (dont la terrible prison de Lambèse, près de Batna), devenu ingénieur économiste dans des entreprises d’Etat. Et André Lopez, 78 ans, le dernier pied-noir de Sig (anciennement Saint-Denis-du-Sig), à cinquante kilomètres d’Oran, qui a repris l’entreprise d’olives créée par son grand-père, et qui y produit à présent des champignons en conserve. Et le père Denis Gonzalez, 76 ans, à l’intelligence toujours très vive, « vrai pied-noir depuis plusieurs générations », qui, dans le sillage de Mgr Duval, le célèbre évêque d’Alger honni par l’OAS, a choisi de « rester au service du peuple algérien ». Et même Prosper Chetrit, 78 ans, le dernier juif d’Oran depuis la mort de sa mère, qui rappelle que « trois mille juifs sont demeurés à Oran après 1962 », et que, « pour eux, la situation n’a commencé à se détériorer qu’à partir de 1971, quand les autorités ont confisqué la synagogue pour la transformer en mosquée, et que le dernier rabbin est parti. Mais moi, précise-t-il, tout le monde sait que je suis juif, et tout le monde m’estime ». « On a eu ce qu’on voulait, maintenant on oublie le passé et on ne s’occupe que de l’avenir » Il était donc possible d’être français et de continuer à vivre dans l’Algérie indépendante ? « Bien sûr ! », s’exclame Germaine Ripoll, 82 ans, qui tient toujours avec son fils le petit restaurant que ses parents ont ouvert en 1932, à Arzew, près d’Oran. « Et je vais même vous dire une chose : pour nous, la situation n’a guère bougé. Le seul vrai changement, c’est quand on a dû fermer l’entrepôt de vin, en 1966, lorsque la vente d’alcool est devenue interdite. Mais ça ne m’a jamais empêchée de servir du vin à mes clients. » Au fur et à mesure de ces entretiens avec des pieds-noirs, ou « Algériens d’origine européenne », comme certains préfèrent se nommer, une nouvelle image apparaît, iconoclaste par rapport à celle qui est véhiculée en France. L’inquiétude des Européens était-elle toujours justifiée ? La question demeure difficile à trancher, sauf dans le cas des harkis (5). Certes, les déclarations de certains leaders nationalistes ont pu paraître inquiétantes. En premier lieu, la proclamation du 1er novembre 1954, qui affirme la volonté du FLN d’ériger une Algérie démocratique « dans le cadre des principes islamiques ». Toutefois, la plupart des pieds-noirs de France semblent avoir complètement oublié que durant cette guerre, la direction du FLN a pris soin, à plusieurs reprises, de s’adresser à eux afin de les rassurer. « Moi, je les lisais avec délectation », se souvient très bien Jean-Paul Grangaud, petit-fils d’instituteurs protestants arrivés en Kabylie au XIXe siècle et qui est devenu, après l’indépendance, professeur de pédiatrie à l’hôpital Mustapha d’Alger, puis conseiller du ministre de la santé. Dans le plus célèbre de ces appels, lancé de Tunis, siège du gouvernement provisoire, le 17 février 1960 aux « Européens d’Algérie », on peut lire : « L’Algérie est le patrimoine de tous (...). Si les patriotes algériens se refusent à être des hommes de seconde catégorie, s’ils se refusent à reconnaître en vous des supercitoyens, par contre, ils sont prêts à vous considérer comme d’authentiques Algériens. L’Algérie aux Algériens, à tous les Algériens, quelle que soit leur origine. Cette formule n’est pas une fiction. Elle traduit une réalité vivante, basée sur une vie commune. » La seule déception qu’ont pu ressentir ceux qui ne sont pas partis est liée à l’obtention de la nationalité algérienne, puisqu’ils furent obligés de la demander, alors qu’elle devenait automatique pour les Algériens musulmans. Mais c’était en 1963, donc bien après le grand départ des pieds-noirs. En ce qui concerne leurs biens, les Européens qui sont restés n’ont que rarement été inquiétés. « Personne ne s’est jamais avisé de venir nous déloger de notre villa ! », s’exclame Guy Bonifacio, oranais depuis trois générations, à l’unisson de toutes les personnes rencontrées. Quant au décret de nationalisation des terres, promulgué en 1963 par le nouvel Etat socialiste, il n’a concerné que les très gros domaines, les petites parcelles laissées vacantes, et éventuellement les terres des Français qui, bien que demeurés sur place, ont refusé de prendre la nationalité algérienne. Vieille Oranaise pourtant toujours très remontée contre les Algériens, Jeanine Degand est formelle : « J’ai un oncle qui possédait une trentaine d’hectares du côté de Boutlélis. En 1963, les Algériens lui ont dit : “Ou tu te fais algérien, et tu gardes ta ferme ; ou tu refuses, et on te la prend.” Il avait sa fierté, il a refusé, et on la lui a prise. C’est sûr que, s’il avait adopté la nationalité, il l’aurait toujours. » Il n’a non plus jamais été suffisamment souligné avec quelle rapidité la paix complète est revenue en Algérie. « Je suis arrivé dans le pays à l’été 1963, raconte Jean-Robert Henri, historien à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, à Aix-en-Provence. Avec ma vieille voiture, j’ai traversé le pays d’est en ouest, dormant dans les coins les plus reculés. Non seulement, avec ma tête de Français, il ne m’est rien arrivé, mais à aucun moment je n’ai ressenti le moindre regard d’hostilité. J’ai rencontré des pieds-noirs isolés dans leur ferme qui n’éprouvaient aucune peur. » « C’est vrai que, dès août 1962, plus un seul coup de feu n’a été tiré en Algérie, affirme F. S. (6), l’un des historiens algériens les plus reconnus de cette période. C’est comme si, le lendemain de l’indépendance, les Algériens s’étaient dit : “On a eu ce qu’on voulait, maintenant on oublie le passé et on ne s’occupe que de l’avenir.” » Marie-France Grangaud confirme : « Nous n’avons jamais ressenti le moindre esprit de revanche, alors que presque chaque famille avait été touchée. Au contraire, les Algériens nous témoignaient une véritable reconnaissance, comme s’ils nous disaient : “Merci de rester pour nous aider” ! » Finalement, on en vient à se demander pourquoi tant de « Français d’Algérie » ont décidé de quitter un pays auquel ils étaient aussi charnellement attachés. Lorsqu’on leur pose cette question, en France, ils évoquent presque toujours la peur, alimentée par le climat de violence générale qui régnait en Algérie dans les derniers mois de la guerre — avec, mis en exergue, trois faits dramatiques de 1962 : la fusillade de la rue d’Isly, le 26 mars à Alger ; le massacre du 5 juillet à Oran ; et les enlèvements d’Européens (lire « Trois événements traumatisants »). Aurel Dessinateur. Pierre Daum Sans valise ni cercueil, les pieds-noirs restés en Algérie, par Aurel et Pierre Daum (Le Monde diplomatique) Citer Link to post Share on other sites
bien sur 10 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 la suite ... « Le déchaînement de violence, fin 1961 - début 1962, venait essentiellement de l’OAS, rectifie André Bouhana. A cause de l’OAS, un fossé de haine a été creusé entre Arabes et Européens, qui n’aurait pas existé sinon. » Et tous d’insister plutôt sur l’extrême modération avec laquelle le FLN a répondu aux assassinats de l’OAS. « A Arzew, se souvient Germaine Ripoll, l’OAS était présente, mais les Algériens n’ont jamais menacé aucun Français. » Quant aux enlèvements (deux mille deux cents Européens disparus entre 1954 et 1962, sur une population d’un million), un certain nombre d’entre eux étaient « ciblés ». « Dans mon village, affirme Jean-Bernard Vialin, seuls les activistes de l’OAS ont été enlevés. » « Les Européens ont eu très peur, analyse Stora. Mais peur de quoi ? Peur surtout des représailles aveugles, d’autant que les pieds-noirs savaient, et savent toujours, que le rapport entre leurs morts et ceux des Algériens était d’au moins un pour dix (7) ! Quand l’OAS est venue, un grand nombre d’entre eux l’a plébiscitée. Ils avaient donc peur des exactions de militants du FLN, en réponse à celles de l’OAS. Pourtant, une grande majorité d’Algériens n’a pas manifesté d’esprit de vengeance, et leur étonnement était grand au moment du départ en masse des Européens. » « Nous vivions de facto avec un sentiment de supériorité. Nous nous sentions plus civilisés » Mais, si la raison véritable de cet exode massif n’était pas le risque encouru pour leur vie et leurs biens, qu’y a-t-il eu d’autre ? Chez Jean-Bernard Vialin, la réponse fuse : « La grande majorité des pieds-noirs a quitté l’Algérie non parce qu’elle était directement menacée, mais parce qu’elle ne supportait pas la perspective de vivre à égalité avec les Algériens ! » Marie-France Grangaud, fille de la bourgeoisie protestante algéroise (d’avant 1962), devenue ensuite directrice de la section sociale à l’Office national algérien des statistiques, tient des propos plus modérés, mais qui vont dans le même sens : « Peut-être que l’idée d’être commandés par des Arabes faisait peur à ces pieds-noirs. Nous vivions de facto avec un sentiment de supériorité. Nous nous sentions plus civilisés. Et puis, surtout, nous n’avions aucun rapport normal avec les musulmans. Ils étaient là, autour de nous, mais en tant que simple décor. Ce sentiment de supériorité était une évidence. Au fond, c’est ça la colonisation. Moi-même, j’ai dû faire des efforts pour me débarrasser de ce regard... » Entre 1992 et 1993, la chercheuse Hélène Bracco a parcouru l’Algérie à la recherche de pieds-noirs encore vivants. Elle a recueilli une soixantaine de témoignages, dont elle a fait un livre, L’Autre Face : « Européens » en Algérie indépendante (8). Pour cette chercheuse, « la vraie raison du départ vers la France se trouve dans leur incapacité à effectuer une réversion mentale. Les Européens d’Algérie, quels qu’ils soient, même ceux situés au plus bas de l’échelle sociale, se sentaient supérieurs aux plus élevés des musulmans. Pour rester, il fallait être capable, du jour au lendemain, de partager toutes choses avec des gens qu’ils avaient l’habitude de commander ou de mépriser ». La réalité offre des cas parfois surprenants. Certains des pieds-noirs rencontrés en Algérie tiennent encore des propos colonialistes et racistes. S’ils sont encore là, c’est autant pour protéger leurs biens (appartements, immeubles, entreprises) que parce que « l’Algérie, c’est [leur] pays ». Conséquence logique de ces différences de mentalité : la plupart des pieds-noirs demeurés au sud de la Méditerranée n’ont que très peu de contacts avec ceux de France. « En 1979, à la naissance de ma fille, dont la mère est algérienne, je suis allé en France, se souvient Jean-Bernard Vialin. Dans ma propre famille, on m’a lancé : “Quoi ! Tu vas nous obliger à bercer une petite Arabe ?” » Lorsqu’il est en France, Guy Bonifacio évite de rencontrer certains rapatriés : « Ils nous considèrent comme des collabos, constate-t-il avec un soupir. Combien de fois ai-je entendu : “Comment tu peux vivre avec ces gens-là, ce sont des sauvages !” » Néanmoins, Marie-France Grangaud amorce un sourire : « Depuis quelques années, de nombreux pieds-noirs reviennent en Algérie sur les traces de leur passé. L’été dernier, l’un d’eux, que je connaissais, m’a dit en repartant : “Si j’avais su, je serais peut-être resté.” » Citer Link to post Share on other sites
Ladoz 11 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 Paix à son âme ! Citer Link to post Share on other sites
yacidani 10 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 Que dieu l’accueille dans son vaste paradis. Citer Link to post Share on other sites
Errance 10 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 Quelle drôle de question..... Contrairement aux traitres qui ont défendu les intérêts d'un pays qu'ils ne connaissaient même et qui les a d'ailleurs accueilli comme des lépreux en 1962 ( les pieds noirs et les harkis ), Monsieur Chaulet ( allah yerhmou ) s'est battu pour son pays, l’Algérie. P.S. Si tu voulais vraiment que les passionnés restent calment, il fallait simplement éviter de poser la question, tu sais très bien que ça ne fait pas partie de notre culture. Je demande à tout le monde de bien vouloir respecter la mémoire du défunt. Je pose toutes les questions que je veux, et la question en question n'est pas un sacrilège. Tous les pays ont le droit de traiter de traitres ceux qui ont combattu contre eux, s'ils ont en envie. Je respecte tous les défunts, sans distinction... même les traitres, parce que Dieu seul sait pourquoi ils ont agi de la sorte. PS : ton ton péremptoire est juste ridicule. Citer Link to post Share on other sites
bien sur 10 Posted October 15, 2012 Partager Posted October 15, 2012 quand je vois ceux qui se reclament de telle ou telle identité en fonction de leur patrimoine genetique je me dis que mr chaulet doit se demander pourquoi il a choisi de se battre pour ces gens là. Citer Link to post Share on other sites
Guest Algérois Posted October 16, 2012 Partager Posted October 16, 2012 Je pose toutes les questions que je veux, et la question en question n'est pas un sacrilège. Tous les pays ont le droit de traiter de traitres ceux qui ont combattu contre eux, s'ils ont en envie. Je respecte tous les défunts, sans distinction... même les traitres, parce que Dieu seul sait pourquoi ils ont agi de la sorte. PS : ton ton péremptoire est juste ridicule. Maintenant que je suis persuadé qu'on ne partage pas les mêmes valeurs, tu peux danser la Rumba si ça te chante. :rolleyes: Citer Link to post Share on other sites
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