Transport spatial – un secteur où la Russie a encore beaucoup à faire

[Guest KillZone]

La Russie maintient fermement sa place de leader en termes du nombre d’appareils spatiaux mis en orbite. Au cours des 10 dernières années, sur 640 lancements réussis, la Russie en a réalisé 255. La deuxième place à ce palmarès revient aux Etats-Unis avec 191 lancements. La Chine ferme le Top 3 des principaux lanceurs avec 87 lancements.

 

L’aérospatiale russe a commencé à proposer les services de transport spatial dans les années 1990. A cette époque, le nombre de lancements qu’elle réalisait dans le cadre de son propre programme spatial s’est considérablement réduit. C’est grâce au boom des lancements commerciaux dans l'espace que le secteur a pu survivre ses années difficiles, et le nombre total de lancements a considérablement augmenté. Les vaisseaux spatiaux étaient utilisés activement à l’époque pour la mise en orbite des appareils des classes différentes, allant des laboratoires scientifiques aux satellites de communication.

 

En dépit de la forte baisse du nombre de lancements - une centaine par an au début des années 1980, une cinquantaine au début des années 1990, et environ 30 dans les années 2000 - la Russie réussissait à maintenir ainsi sa place de chef de file en matière de lancement des cargos spatiaux depuis les deux principaux cosmodromes - celui de Baïkonour (Kazakhstan) et Plesetsk (région d’Arkhangelsk, Russie). Par ailleurs, l’aérospatiale russe possédait à cette époque un système fonctionnel de production et d’exploitation des lanceurs.

 

Cependant, alors que la Russie était en train de maîtriser le secteur du transport spatial, ce dernier a subi des changements. Par exemple, l’UE et les Etats-Unis ont commencé à fabriquer des appareils plus sophistiqués, ce qui a créé un décalage en matière de développement des technologies spatiales de ces pays avec la Russie. Sur le fond des projets « Hubble » et « Cassini », ainsi que des appareils envoyés sur Mars, le nombre de projets sophistiqués de l’aérospatiale russe s’est réduit considérablement.

 

La deuxième tendance - c’est le développement des programmes spatiaux des pays émergents, notamment de la Chine et de l’Inde, qui ont atteint des progrès considérables dans ce domaine. La part les appareils que ces pays ont envoyé sur l’orbite a beaucoup augmenté. En perspective, ils pourront même concurrencer les lancements des autres pays.

 

La société SpaceX créée par Elon Musk a joué un rôle non négligeable dans la révolution de ce secteur. Cette société s’impose sur le marché du transport spatial avec la fusée Falcon 9 et le vaisseau spatial Dragon. Par ailleurs, les systèmes européens et japonais ont également apporté leur contribution.

 

La combinaison de tous ces facteurs pourrait faire perdre à la Russie sa place de leader du nombre de lancements spatiaux. Falcon 9 et Dragon vont bientôt faire des propositions plus intéressantes que Soyouz et Progress aux clients potentiels.

 

La solution pour la Russie, cela pourrait être le développement de son propre programme spatial, sans la prise en compte de la réussite des lancements commerciaux. Cela veut dire que des solutions à des problèmes concrets doivent être trouvés. Premièrement, il s’agit de l'augmentation de la fiabilité du fonctionnement des systèmes existants, qui font actuellement partie de la base du programme spatial russe. D'autre part, il s’agit de l'entrée en service du nouveau complexe porteur-plateforme de transport. Ce système est capable de remplacer les Progress et les Soyouz et concurrencer les modèles étrangers de nouvelle génération.

 

Un autre défi de l’aérospatiale russe – c’est son retour sur le marché international des projets de recherches coûteux et l’exploration spatiale en tant qu'acteur indépendant. Les projets concernant la Lune et Mars ne devraient pas empêcher la réalisation des objectifs stratégiques concernant l'espace proche. La Russie possède dans ce domaine un certain nombre de réalisations, notamment le projet GLONASS, et a des possibilités de les développer davantage.

 

La clé de ce développement – c’est le changement de l'idéologie concernant l'espace. Les perspectives de ce secteur ne peuvent pas être attribuées exclusivement à des perspectives de profit commercial, car cela risque de gâcher toutes les possibilités de jouir de ces avantages.

 

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