Manque de visibilité

[jahid 10]

Manque de visibilité

 

 

Les investisseurs étrangers, très nombreux à s’intéresser à Algérie Télécom, y réfléchiront à deux fois avant de s’engager, même si les chiffres d’affaires de l’entreprise sont très positifs.

 

Entreprise publique stratégique par excellence, Algérie Télécom connaît des changements fréquents à la tête de son encadrement ces dernières années.

Elle en est à son troisième président-directeur général en deux années. Cela traduit une instabilité chronique dans la gestion de cet organisme. C’est un mauvais signal en direction des potentiels investisseurs étrangers quand on sait que cette entreprise est éligible à l’ouverture de son capital.

Le ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication n’a eu de cesse d’insister sur l’importance de cette opération de privatisation et de son imminence pour cet établissement névralgique pour l’Algérie. Cela montre l’intérêt que lui accordent les pouvoirs publics.

Renfermant des filières aussi sensibles que Djaweb et Mobilis, leaders dans leurs domaines, Algérie Télécom n’arrive cependant toujours pas à se départir de l’étiquette d’entreprise à risques en raison des nombreux scandales qui la secouent depuis quelque temps.

Les retards accumulés dans la préparation de l’ouverture du capital et la mauvaise gestion de plusieurs dossiers sensibles ternissent l’image du secteur, lequel est paradoxalement en pleine expansion. C’est dire les conséquences désastreuses qui pourraient découler de ces chamboulements au niveau des postes de responsabilité, d’autant plus qu’on annonce encore des changements dans l’organigramme.

Ces fluctuations ne feront que compliquer la situation. Les investisseurs étrangers, très nombreux à s’intéresser à Algérie Télécom, y réfléchiront à deux fois avant de s’engager, même si les chiffres d’affaires de l’entreprise sont très positifs. Il ne fait aucun doute que l’entreprise, qui est à la croisée des chemins, a besoin d’une grande visibilité et surtout d’une bonne gestion à même de constituer le signal attendu aussi bien par les citoyens algériens que par les détenteurs de capitaux.