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Syrie: Intox au gaz toxique...


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Intox au gaz toxique (suite)

Par Louis Denghien, le 6 décembre 2012 Infosyrie.

 

 

 

Plus à l’aise que jamais dans son rôle de Tartuffe diplomatique moderne, Ban Ki-moon continue de relayer la propagande américaine (aujourd’hui sur le gaz sarin) et à demander aux affiliés d’al-Qaïda de muer en hommes de paix et de dialogue

 

Il continue de flotter une forte odeur de gaz sarin dans les rédactions occidentales : cette fois c’est la chaîne américaine NBC qui affirme, sous couvert de « responsables américains » anonymes, que l’armée syrienne serait en train de charger des bombes avec le dit gaz. NBC précise toutefois que Bachar al-Assad n’a pas encore donné l’ordre d’utiliser ce type d’armes contre les rebelles. Le n°1 de l’ONU Ban Ki-moon a même pris la plume pour dire au président syrien que l’utilisation d’armes chimiques serait « un crime scandaleux aux conséquences désastreuses« .

 

Scoop : Bachar ne veut pas se suicider au gaz !

 

Aux conséquences désastreuses d’abord pour Bachar et son régime. Interrogé hier par le site néo-conservateur français Atlantico, l’universitaire et spécialiste es-géostratégie François Géré, entre autres choses chargé de mission auprès de l’Institut des Hautes Études de Défense nationale -et auteur, ça tombe bien, d’un récent Dictionnaire de la désinformation – l’écrit noir sur blanc : « L’usage de telles armes par M. Bachar al-Assad équivaudrait à un suicide politique. Il deviendrait un criminel politique. Par ailleurs il verrait immédiatement tous ses soutiens (Russie, Chine et Iran) se détourner de lui et le condamner« .

 

Or, Bachar al-Assad n’est ni suicidaire, ni idiot. Cette histoire de gaz sarin sent très fort l’intox américaine. Et, dans cette affaire comme hélas dans d’autres touchant à la Syrie, M. Ban Ki-moon se fait le relai de cette intox, criant au loup, alors qu’en l’occurrence, il n’y a pas, et il ne peut y avoir, de loup.

 

On a entendu sur les chaînes françaises des explications comme quoi le régime serait acculé à l’escalade et à la fuite en avant, et donc à l’utilisation des armes chimiques, par la dégradation rapide de sa situation militaire. D’une intox l’autre : les rebelles n’ont progressé ni à Alep, ni dans sa région. Ni à Damas où il semble bien qu’ils ont subi, depuis la contre-offensive déclenchée jeudi par l’armée dans la Goutha et le secteur de Daraya, des pertes très sérieuses. Et où ils ne sont de toute façon pas en mesure, avec quelques milliers de combattants sans armement lourd et éparpillés autour de Damas, de prendre une capitale de plus de deux millions d’habitants où sont concentrés les institutions et centres de commandement du pays et les forces chargées de les défendre.

 

Dans le même ordre d’idée (fausse), les mêmes « experts » ont avancé que la récente destruction, dans le secteur d’Alep, d’un appareil de combat syrien par un missile sol-air, peut-être de type Stinger, tiré par les rebelles, allait désormais paralyser l’aviation, principal atout selon eux du régime contre l’insurrection : outre que l’armée de terre et le soutien d’une majorité de la population sont d’autres puissants atouts pour le régime, il suffit de lire le dernier article mis en ligne (ce jeudi matin) par l’AFP. Qui commence par cette phrase : « L’artillerie et l’aviation syriennes ont bombardé mercredi la périphérie de Damas« . Et qui précise pus loin, sur la foi de l’OSDH, que la province de Raqqa (nord-est du pays) est « pilonnée par l’aviation« . C’est un fait que les désinformateurs n’ont pas de suite dans leurs mensonges !

 

Bref, même si la situation militaire demeure évidemment sérieuse et grave en Syrie, elle est stabilisée et le gouvernement n’a nul besoin d’utiliser du gaz sarin contre les rebelles.

 

Revenons au « bon » M. Ban Ki-moon. Qui a exhorté une énième fois toutes les parties à arrêter « immédiatement » les combats. On dira que le Secrétaire général est dans son rôle. Mais il est aussi dans son habituel registre du déni de réalité et de l’hypocrisie. Allez dire, M. le Secrétaire général, aux fanatiques islamistes d’al-Nosra, dont l’AFP vient de nous expliquer qu’ils ont pris le dessus sur l’ASL à Alep et sa région (voir notre article « Désarroi (ou folie) révélateur : l’AFP lâche l’ASL pour les djihadistes ! », mis en ligne le 5 décembre 2012), qu’il faut se mettre autour d’une table pour négocier avec le gouvernement syrien. L’ONU, comme les Occidentaux, sont pris à leur propre piège en Syrie : la diabolisation de l’actuel gouvernement les a conduit à ignorer, aussi longtemps que possible, quel monstre se développait en face ; elle les a mêmes conduits à aider, de façon plus ou moins directe, politiquement et diplomatiquement, ce monstre islamo-djihadiste. Ni Ban Ki-moon, ni Barack Obama, ni François Hollande ne pourront se sortir de cette contradiction tragique.

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