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CORÉE DU NORD “Economie de marché” n’est plus un gros mot.


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Courrier international

CORÉE DU NORD • “Economie de marché” n’est plus un gros mot

L'heure d'une certaine ouverture économique sonne-t-elle à Pyongyang ? Les partisans de (prudentes) réformes sont de retour aux commandes et entourent Kim Jong-un, le jeune dirigeant.

 

 

17 août 2012

Le règne du nouveau maître de Pyongyang [Kim Jong-un, fils de Kim Jong-il décédé en décembre 2011] s'ouvre sur l'annonce d'un certain nombre de mesures qui pourraient être le prélude à l'abandon de l'économie centralisée. La Corée du Nord procéderait à une réforme adoptant partiellement l'économie de marché, sur la base d'une proposition faite par Kim Jong-un le 28 juin intitulée "A propos de la mise en place d'un nouveau système de gestion économique à notre manière".

 

L'idée principale serait de faire en sorte que les producteurs disposent plus librement de leur production. L'Etat ne fixerait plus de quotas aux entreprises qui seraient libres de s'organiser comme elles l'entendent, de décider des prix de leurs produits et du réseau de distribution. Les agriculteurs, eux, ne devraient plus donner à l'Etat que 70 % de leur production contre la totalité actuellement.

 

Carte des relations économiques Corrée du Nord - ChineCes mesures relèvent bel et bien de l'économie de marché et non plus de l'économie planifiée où les objectifs sont fixés par l'Etat. Elle tiennent également compte, selon une source sud-coréenne, de "l'évolution survenue dans le fonctionnement économique, suite à la réforme du 1er juillet 2002.

 

Effet d'annonce ?

 

Il s'agit donc de régulariser des pratiques qui existent déjà." Cette réforme a consisté à unifier le prix du marché et le prix officiel, moins élevé, et à donner plus d'autonomie aux particuliers et aux entreprises dans leurs activités économiques - le rôle du marché étant devenu plus important et le prix du marché un critère majeur lors des années de famine de la décennie 1990 appelées "la marche de la souffrance".

 

Difficile de savoir pour le moment s'il s'agit d'une simple annonce ou de la première d'une série de mesures touchant différents secteurs économiques. Certains analystes parlent d'un simple avant-goût de la véritable réforme qui serait attendue pour cet automne. Une source gouvernementale sud-coréenne déclare : "Les Nord-Coréens se renseignent et réfléchissent sur l'orientation à donner à leur économie." Ils étudieraient plusieurs possibilités et donneraient un début de consignes aux autorités locales.

 

Malgré tout, la nouvelle attire l'attention car elle tombe quelques mois après la prise du pouvoir par Kim Jong-un. Le nouvel homme fort de Pyongyang a besoin de renforcer sa légitimité aux yeux de la population, la base de son pouvoir n'étant pas encore entièrement stabilisée. Depuis que la presse nord-coréenne a insisté sur la nécessité d'améliorer la vie des Nord-Coréens dans l'éditorial commun [aux médias du pays] du Nouvel An dernier, Kim Jong-un a réitéré sa volonté d'œuvrer en ce sens. Cette réforme économique montre qu'il reconnaît l'importance grandissante du marché et qu'il accède aux demandes de son peuple.

 

La pression de Pékin

 

Jang Yong-seok, chercheur du Centre de recherche sur la paix de l'Université nationale de Séoul, déclare : "Pour Kim Jong-un, au pouvoir depuis peu de temps, il est urgent de remédier aux difficultés auxquelles la population est exposée. Le système nord-coréen ayant montré ses limites, il cherche une issue. Quant à l'efficacité de la réforme, il faut voir si elle sera suivie d'autres dans les secteurs de la banque et de la distribution."

 

D'autres analystes font remarquer que Pyongyang ne pouvait sûrement pas ignorer les exigences de la Chine. Devenu le seul soutien et le principal partenaire économique du pays dans un contexte où les relations intercoréennes se sont dégradées, Pékin pousse les Nord-Coréens à s'ouvrir davantage et ce depuis l'époque de Kim Jong-il. Or son soutien politique et économique est indispensable à la stabilité du régime nord-coréen qui a dû accéder à sa demande.

 

L'oncle influent

 

Il y a de fortes chances que la proposition de Kim Jong-un du 28 juin soit en réalité l'œuvre de son oncle Jang Song-taek, qui joue en quelque sorte le rôle de régent [général et homme fort du régime]. Il a fait partie de la délégation économique qui a visité la Corée du Sud en 2002 et, conscient de la nécessité de réformes et d'ouverture, il est un des plus fervents défenseurs de la zone administrative spécifique de Sinuiju [zone économique en Corée du Nord exploitée en commun avec les Chinois].

Depuis l'année dernière, il est le représentant nord-coréen de la direction commune avec la Chine des zones économiques de Hwanggumpyong et de Rason, dont les activités se sont intensifiées depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un. Il est secondé par son épouse, unique sœur de Kim Jong-il, secrétaire du Parti du Travail où elle est en charge de l'industrie légère.

Concrètement, Pak Pong-ju [Premier ministre de 2003 à 2007, artisan des premières réformes économiques, actuellement numéro deux du département de l'industrie légère du Parti du Travail] et Ro Tu-chol [vice-Premier ministre, président de la commission d'Etat du plan] constitueraient la force opérationnelle chargée de concocter des mesures. Pak Pong-ju, un des auteurs de la réforme du 1er juillet 2002, a été limogé en 2007 suite à l'échec de cette dernière, mais a retrouvé sa place en 2010. Son expérience aurait joué en sa faveur. Il devra à présent mettre en œuvre la volonté du jeune dirigeant nord-coréen.

 

Réformes — Sous la houlette de Pékin

 

La Chine chaperonne la Corée du Nord et n'hésite pas à lui prêter main forte lorsque son économie défaille. Premier partenaire commercial de Pyongyang, loin devant la Corée du Sud, avec des échanges en forte croissance, Pékin appuie les réformes économiques qui s'annoncent.

 

Jang Song-taek, oncle de Kim Jong-un et cheville ouvrière de cette timide ouverture, a effectué une visite de six jours en Chine à la mi-août, à la tête d'une délégation d'une cinquantaine d'officiels, souvent en charge des questions économiques. Un accord a été signé entre les deux pays pour développer les zones économiques spéciales sino-coréennes de Rason et de Hwanggumpyong, décidées voilà un an, annonce le South China Morning Post.

Le quotidien de Hong Kong précise que la première sera dévolue à l'industrie, au tourisme et servira de base logistique ; la seconde se destinant aux technologies de l'information, à l'agriculture et à la confection. La Chine doit également construire des ports et des infrastructures ferroviaires sur la zone de Rason, ajoute l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

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les usa vont se recentrer sur l asie.

je sens que bientot on va entendre des voix comme celle de azouz beggag qui nous pousse a jouer les supplétifs contre les jaunes.

 

Il faut que la Corée se développe.

Ces zones économiques sont une bonne chose.:pizza:

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