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Le Figaro reconnait ENFIN l'existence de djihadistes en Syrie.


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Syrie : les djihadistes montent en puissance

 

Par Georges Malbrunot Publié le 21/12/2012

 

«Dangereux terroristes» pour les États-Unis, «valeureux combattants» anti Bachar el-Assad pour de nombreux opposants: le groupe djihadiste Jabhat al-Nosra (Front de la victoire), que Washington vient d'inscrire sur la liste des organisations terroristes, divise les parrains de la rébellion armée.

 

Une chose est sûre: ses 5000 à 8000 hommes dispersés sur le territoire syrien infligent les plus lourdes pertes aux forces du régime. Dernière victoire en date: la prise de la base militaire de cheikh Souleimane à l'ouest d'Alep, le 10 décembre. En une seule journée de novembre, le réseau américain Site de surveillance des djihadistes recensa 45 attaques revendiquées par Jabhat al-Nosra à Damas, Deraa (sud), Hama (centre) et dans la province de Homs. Dans leurs fiefs d'Alep et d'Idleb, au nord près de la frontière turque, «ses hommes sont populaires», affirme un journaliste syrien de retour de ces régions. «Nous voulons une armée qui a peur de Dieu, nous voulons Jabhat al-Nosra», scandent de nombreux manifestants.

 

Sa popularité provient d'une grande discipline dans ses rangs. «Les gens voient la différence avec la plupart des autres chefs de brigades qui se conduisent en despotes, alors que Jabhat al-Nosra est une organisation solide et quasi stalinienne, où nul ne peut agir sans les ordres d'un chef», poursuit le journaliste. Une organisation qui cultive le goût du secret et fuit la presse étrangère. Contrairement aux autres volontaires ayant pris les armes pour chasser le régime baassiste, les djihadistes bénéficient de l'expérience des combats menés sur d'autres fronts dela «guerre sainte», en Irak en particulier.

 

Al-Nosra est une émanation directe d'al-Qaida en Irak (AQI), selon la CIA. AQI a joué un rôle important dans sa création à la fin de l'année 2011, lui fournissant argent et combattants, notamment des experts en explosifs, indispensables aux attentats que le «Front» commet depuis janvier. L'un de ses deux chefs est d'ailleurs Irakien (Al-Jbouri), l'autre Syrien, Abou Hanas al-Assahaba. Au nord, les étrangers (Saoudiens, Irakiens, Koweïtiens..) représenteraient plus de la moitié des effectifs d'Al-Nosra. Au sud de Homs, la proportion serait encore plus élevée.

Al-Qaida aux portes d'Israël

 

Deux autres groupes, pas encore dans le collimateur de Washington, accueillent des étrangers: Ghouraba al-Sham (des Turcs et des moudjahidins venus d'Asie centrale) et Ahrar al-Sham, des salafistes syriens, épaulés par des Irakiens et des Libanais, dont des réfugiés palestiniens. «Si les autres opposants ne luttent pas contre les djihadistes, ces derniers risquent d'imposer leurs vues à la libération, privant les nationalistes de la victoire», avertit Robert Ford, ancien ambassadeur américain à Damas.

 

«Nous les connaissons, certains d'entre eux ont tué des Américains à Hilla ou à Diyala en Irak», assure M. Syrie au département d'État. Pas question de les combattre, répondent les dirigeants de la Coalition nationale d'opposition, reconnue par la communauté internationale. Si des Syriens les ont rejoint, ajoutent-ils, c'est davantage par dépit face à l'immobilisme des Occidentaux que par adhésion à leurs idéaux de créer un Califat en Syrie ou d'allumer une guerre confessionnelle chiite-sunnite. Ils ont pourtant brûlé une mosquée chiite la semaine dernière dans le nord. «Ils quitteront la Syrie à la chute du pouvoir», promet Riad Seif de la Coalition.

 

«Pure illusion!», répond un cadre des services de renseignements français. «Ben Laden et Zawahiri ont toujours rêvé d'implanter al-Qaida à Damas et aux portes d'Israël. Maintenant que leurs fidèles y sont, ils ne vont certainement pas en partir». Paris, qui compte adopter une loi criminalisant les séjours de Français sur ces terres de djihad, est gêné. «Si la Coalition, qui est un peu notre bébé, condamne al-Nosra, elle va perdre une part du soutien populaire. Si elle ne fait rien, on va être accusé de laxisme contre le terrorisme», résume un diplomate.

Au jour le jour, de nombreux rebelles proches des Frères musulmans - la colonne vertébrale de la Coalition - coopèrent avec les djihadistes. Comme en Irak après la chute de Saddam Hussein. Sous l'influence d'AQI, «vont-ils se structurer comme à Bagdad, s'interroge un expert onusien, c'est-à-dire créer un Conseil des moudjahidins et au-dessous deux organisations, une pour les étrangers en charge du financement, une autre avec les Syriens pour la désignation des cibles à frapper?»

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Selon des observateurs de l'ONU, le conflit en syrie est en train de tourner inexorablement en conflit confessionnel.

 

Ce n'est pas vraiment une surprise, le conflit a pris une telle proportion en barbarie (des deux coté, pouvoir et opposition) que chaque partie a peur d'être victime d'un génocide s'il perd la guerre

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