sekini 10 Posted December 27, 2012 Partager Posted December 27, 2012 ] En 1992, quand le pouvoir interrompt les élections législatives et dissouts le FIS, la vie s'est figée dans une atmosphère de fin du monde. Une multitude de petits groupes -certains armés- prennent les chemins muletiers des maquis de M'Fateha, Derrag, Ouled Hellal, Sebt Aziz, Ouled Antar et Mongorno, sous la houlette d'un ancien afghan, surnommé «El Khan», c’est-à-dire le nasillard. Une jeunesse urbaine pauvre (au temporel et au spirituel), n'ayant jamais connu le drapeau vert, encore moins une culture islamique, sinon la haine du «Taghout». Ksar El Boukhari sera alors proclamée bastion de la tristement célèbre Katiba Khadra. Des mitraillés, des égorgés, des brûlés vifs. Un listing de l'épouvante long de plus de 400 victimes dont des femmes et des enfants. Les premiers noyaux de patriotes s'impliquent aux côtés des forces combinées. Le rapport de force a basculé. Les cavaliers de l'apocalypse réalisent alors que la «victoire» n'est plus à portée de main. Ils optent pour la destruction des rares entreprises publiques qu'ils réduisent en cendres systématiquement. L'exemple de Sonitex, de l'Emac, de Naphtal ou de l'Entreprise communale de transport est édifiant. Des centaines de pères et mères de famille iront grossir les contingents de chômeurs. Durant la nuit terroriste, ils sont des milliers à débouler des 13 localités limitrophes, pour s'entasser aux portes de Ksar El Boukhari. Des images poignantes de rescapés ruraux ruinés, traumatisés et déracinés, sur la trajectoire sanglante de la Katiba Khadra, dont le «djihad» et l'unité se sont lézardés sous les coups salutaires des forces combinées et des patriotes. Une décennie, qui a enfoncé cette cité aux longues traditions cosmopolites et culturelles, dans la misère abyssale. Un coup de poignard toujours aussi douloureux... Aujourd'hui, le chômage touche plus de 29% de personnes actives. La population a doublé en 10 ans, passant de 45 000 à plus de 80 000 habitants. Et une grosse main-d'œuvre arrivée sur le marché, vieillit dans le désœuvrement, et les investisseurs privés ne voient pas bien quelle marge de manœuvre ils peuvent avoir à l'intérieur d'une camisole de 54 km². Les zones, industrielle de 69 hectares, et d'activités (240 661 m²), le prouvent. Ksar El Boukhari est malade, sa situation économique inextricable, a besoin d’une vigoureuse prise en charge et le traitement ne relève pas uniquement des opérations inscrites au budget de l'Etat. Les élus locaux successifs n'ont pu ou su appréhender le sérieux challenge du futur. Une grave marque d'imprévoyance. Beaucoup furent d'une incompétence notoire. Cette cité baroque, fondée en 1854, a été transformée en véritable zone de relégation. Le terrorisme y est pour beaucoup. Il suffit d'une journée pour saisir l'ampleur du naufrage socio-économique. Un mieux-être perdu à l'avance, après les dernières joutes locales où près de 60% d'électeurs ne se sont pas déplacés aux bureaux de vote. D'ailleurs pourquoi et pour qui, s'interrogent les Kassraouis interrogés (lire nos précédentes éditions). Un clonage en règle du tribalisme, des clans territoriaux, du triste marchandage des voix. Le sentiment collectif d'un avenir hypothéqué. Et tout se désintègre sous le poids d'un chômage effarant, un investissement sur cale, la demande explosive en logements, les bidonvilles, le stress hydrique, sur un entonnoir urbain de 54 km², avec une densité de 1 200 habitants/km². La seconde après le chef-lieu de wilaya! L'exode rural traverse les années et constitue un moment de transit vers la conquête d'un logement. Un tonneau des Danaïdes, pour les différents programmes et formules injectés dans le secteur de l'habitat. C'est le pénible spectacle d'un dortoir collectif, des fractions entre voisinage, la dégradation inquiétante des rapports sociaux. Ce qui a poussé les vieilles familles citadines à monnayer leurs biens et fuir la contrée. Des blocs tribaux opérationnels ont, aujourd'hui, mainmise sur les APC, le commerce informel. Des points de référence comme la Zaouïa de Cheikh El Moussoum, Vieux-Ksar ou Rambaud, porteurs de la mémoire collective, sont devenus des repaires pour la délinquance. Au cœur de ces quartiers antiques, près de 50% de familles disposent d'un revenu de moins de 3 000 DA par mois, et ils sont 85% à vivre avec moins de 10 000 DA/mois. Des familles ont basculé dans l’enfer de la mendicité ou émargent aux services sociaux d'une commune désarmée face à une demande sociale ingérable. Dès lors, on doit se poser la question de savoir sur quel budget et sur quelles recettes va s'appuyer la nouvelle APC pour traduire sur le terrain les mielleuses promesses semées lors de la campagne électorale. L'éternelle transformation et ravalement de trottoirs, des façades? Et où est le mérite d'un élu local vivant exclusivement de la cagnotte nationale affectée d'Alger? L'investissement à Ksar El Boukhari reste l'ouverture d'un café, d'une douche, d'une gargote. Une loterie sans fiscalité ni emploi. La démobilisation citoyenne est également en cause. Comment? Lorsqu'on regarde la loi n° 11.10 du 22 juin 2011 relative à la commune, et à son titre III sur la participation des citoyens à la gestion des affaires de l'APC, on constate que les citoyens n'ont jamais contrôlé leurs élus. Quand on va plus loin dans le texte, l'article 14 nous rappelle que toute personne peut consulter les extraits des délibérations de l'APC ainsi que les extraits des arrêtés communaux. Elle peut même en obtenir copie. En outre, les séances de l'APC sont publiques et donc ouvertes aux citoyens comme le mentionne clairement l'alinéa 1. En réalité, c'est un coup de canif au contrat qui liait les citoyens à l'élu, jugé sans objet ni cause, incapable de ce fait, de produire un quelconque effet. «C'est la malédiction de cheikh El Moussoum, saint tutélaire de la ville», explique un patriarche... Abderrahmane Missoumi[/b] Citer Link to post Share on other sites
At-Waligh 10 Posted January 3, 2013 Partager Posted January 3, 2013 le vécu au travers des on-dit ni vous ni missoumi n'avez vécu cela. alors continuer donc à vaquer à votre petite retraite française. Citer Link to post Share on other sites
sekini 10 Posted January 4, 2013 Author Partager Posted January 4, 2013 le vécu au travers des on-dit ni vous ni missoumi n'avez vécu cela. alors continuer donc à vaquer à votre petite retraite française. Pour votre information, je ne suis pas un retraité de la-bas.Sekini a passé plus de quarante ans dans les écoles algériennes parmi les petits.Pour ce qui est de la décennie noire,vous mettez la bonne foi de l'auteur de l'article Monsieur Missoumi ,qui est un natif de ksar el boukhari, et de surcroit un journaliste notoire qui a le don de jongler avec les verbes.Vu les arguments précités,je vous invite à changer de jugement,et vous montrer plus réaliste.Signé un ancien victime du terrorisme à ksarelboukhari Citer Link to post Share on other sites
Guest D. ESSERHANE Posted January 4, 2013 Partager Posted January 4, 2013 Pour votre information, je ne suis pas un retraité de la-bas.Sekini a passé plus de quarante ans dans les écoles algériennes parmi les petits.Pour ce qui est de la décennie noire,vous mettez la bonne foi de l'auteur de l'article Monsieur Missoumi ,qui est un natif de ksar el boukhari, et de surcroit un journaliste notoire qui a le don de jongler avec les verbes.Vu les arguments précités,je vous invite à changer de jugement,et vous montrer plus réaliste.Signé un ancien victime du terrorisme à ksarelboukhari je connais assez bien Ksar el Boukhari et ce qu'il a enduré durant les années 9O le premier attentat a été perpétré à Ksar ayant visé un policier et son fils - Il y avait un sinistre terroriste au nom de Sayah Attia dit el Khan' qui a tué pas mal de gens dont mon ami intime Ksar el Boukhari souffre dans indifférence la plus totale et ça me fait de la peine de voir cette ancienne ville d'Algerie stagnée depuis l'indépendance J'ai un ami au nom de maamour m'hamed, si tu le connais, passe lui mon bonjour. Citer Link to post Share on other sites
sekini 10 Posted January 4, 2013 Author Partager Posted January 4, 2013 Merci Esserhanie pour ces temoignages, dont je signe l'authenticité.Je connais en personne le policier Qui esT oRIginAIRE de Ouargla et qui fut abattu froidement avec son jeune fils par le sinistre Attia dit el khan.Pour ce Qui est de votre ami Maamour mhamed qui habite Mfatha,et qui un soir allait voir sa maison soufflée par une bombe artisanale , placée sous sa fenêtre.Grâce à son sang froid et son courage ,il parvint à éliminer deux terroristes depuis sa fenêtre et faire fuir les autres.Et de justesse la bombe ne fut pas amorcée.C'est promis, à la moindre occasion je lui passerai votre bonjour. Citer Link to post Share on other sites
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