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Faites connaitre un écrivain algérien


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Ahlem Mosteghanemi.

 

Ahlem Mosteghanemi (en arabe : أحلام مستغانمي) est une femme de lettres algérienne de langue arabe, connue pour être la femme écrivain la plus lue dans le monde arabe.

 

 

Naissance en exil et retour en Algérie

Ahlem est née à Tunis ; son père est un militant de l’indépendance algérienne, ayant été contraint à l’exil. En 1962, au lendemain de l’indépendance, elle retournera avec sa famille en Algérie, où son père, intellectuel et humaniste, occupera des hautes fonctions dans le premier gouvernement algérien, et se chargera de lancer des campagnes d’alphabétisation sur l’ensemble du territoire et de mettre en œuvre l’autogestion agricole (la redistribution des terrains agricoles aux plus démunis).

 

Début de polémique

 

Ahlem Mosteghanemi à l'âge de 17 ans

Dans les années 70, Ahlem, lycéenne, devient déjà célèbre à 17 ans en Algérie en présentant l’émission quotidienne poétique Hammassat (Chuchotements) à la radio nationale. C’est la dépression puis l’hospitalisation de son père, dues à une tentative d’assassinat contre sa personne pendant les premiers temps du coup d’Etat de Boumediene en 1965 et au règlement de comptes des anciens compagnons d’armes, qui la poussent surtout à prendre cet emploi pour subvenir au besoin d’une famille de six personnes ; Ahlem étant l’aînée de deux frères et d’une sœur. En publiant son premier recueil en 1973, Ala marfa al ayam (Au havre des jours), elle se retrouve la première femme à publier un recueil en langue arabe, ce qui la place sur un chemin encore non taillé et épineux. Il sera suivi en 1976 par : Al kitaba fi lahdat ouray (L’écriture dans un moment de nudité). Elle fait alors partie de la première génération qui a enfin le droit d’étudier en langue arabe, après plus d’un siècle d’interdiction par la colonisation.

 

Le terrain miné de la langue arabe

La langue arabe, vers laquelle l’avait poussé son père francophone comme pour prendre une revanche, lui procurait un sentiment de liberté à l’égard de sa famille qui ne maîtrisait pas cette langue fraichement reconquise. Mais la société, venant de sortir d’un passé colonial qui a fait un million et demi de morts, n’était pas préparée à voir une jeune fille s’exprimer librement sur l’amour et les problèmes des femmes, encore moins dans la langue du sacré, l’arabe. C’est là que commença sa bataille contre une société redevenue sexiste, qui refusait désormais aux femmes, autrefois combattantes aux côtés des hommes, le droit à l’expression et à la réussite. Ce sera d’ailleurs le comité de l’université d’Alger qui, après qu’elle a obtenu sa licence de littérature, lui refusera de présenter un doctorat ou d’être assistante, au prétexte que son anticonformisme avait une mauvaise influence sur les étudiants. Ce comité étant lui-même membre de l’Union des écrivains, Ahlem sera également renvoyée de cette union pour ne pas aborder de sujets assez conformes à la ligne politique de l’époque.

 

Mariage et vie à Paris

Elle rencontre à Alger Georges El Rassi, un journaliste libanais ami de l’Algérie, qui préparait à l’époque une thèse sur "l’arabisation et les conflits culturels dans l'Algérie indépendante". Elle l’épouse en 1976 à Paris, où ils s’installent. Elle poursuivra alors ses études universitaires à la Sorbonne, d’où elle obtient en 1982 son doctorat en sociologie sur le thème de l’image de la femme dans la littérature algérienne, dans une tentative de comprendre, à partir de la littérature, le malaise de la société algérienne dans le rapport d’homme à femme. Ce doctorat se fera sous la direction du fameux orientaliste Jacques Berque, qui le préface. Pendant les quinze années qu’elle passera à Paris, Ahlem contribuera à divers magazines, et, du temps qu’elle volera de sa vie de mère élevant trois garçons en bas âge, se mettra durant quatre années à écrire des fragments d’un texte qui s’avérera un roman. Ahlem dira au sujet du passage de la poésie au roman : « Quand on perd un amour on écrit un poème, quand on perd une patrie on écrit un roman ». L’Algérie, en effet, n’a jamais quitté Ahlem, qui dira aussi : « Il y a des pays qu’on habite et d’autres qui nous habitent ».

 

Etablissement au Liban et révélation

 

Ahlem Mosteghanemi en 2000

Ce sera en 1993, quand elle ira s’établir au Liban, qu’elle présentera son roman, Zakirat el jassad (Mémoires de la chair), à l’éditeur de la fameuse maison Dar al adab, qui, enthousiasmé, en dira : « c’est une bombe ». Ce sera alors la révélation. Ce roman, écrit dans un style hautement poétique et courageux sur le plan politique, connaîtra un succès phénoménal dans tout le monde arabe. A travers une histoire d’amour entre un peintre devenu manchot pendant la guerre et la fille de son ancien commandant rencontrée 25 ans après à Paris, il évoque la déception de la génération après la guerre, et qui s’avère la déception de toute la génération arabe de l’époque. Le grand poète arabe contemporain, Nizar Kabbani, dans une célèbre lettre adressée à l’auteur, ira jusqu’à dire : «ce livre m’a donné le vertige ; je l’aurais signé si on me l’avait demandé ». Le réalisateur Youssef Chahine, lauréat de la Palme d’or, achètera les droits du film avant son décès. Le fameux réalisateur Hollywoodien Mustafa Akkad déclarera quant à lui qu’un de ses rêves est d’adapter ce film au cinéma ; et le président Ben Bella, ému par la lecture de ce roman, dira de son exil: « Ahlem est un soleil algérien qui illumine le monde arabe ». On en compte, à ce jour, plus d’un million d’exemplaires vendus (hors éditions pirates, plus répandues que les éditions officielles dans le marcher arabe). Ce roman a en outre le mérite d’avoir réconcilié le lecteur arabe avec la langue arabe et avec la lecture.

 

Poursuite du succès

Ahlem enchaînera alors les succès littéraires, en commençant par donner deux suites à son roman : Fawda el hawas (Le chaos des sens) en 1997 et Aber sarir (Passant d’un lit) en 2003, qui deviendront eux aussi des classiques et des Best-sellers dans tout le monde arabe [3]. En 1998, Ahlem reçoit pour Mémoires de la chair le prix Naguib Mahfouz, fondé par l’Université américain du Caire et dont le jury dira : «Ahlem est une lumière qui brille fort dans d’épais ténèbres. Elle a été capable de sortir de l’exil linguistique dans lequel le colonialisme français avait relégué les intellectuels algériens » [4]. En 2010 est publié Nessyan.com (L’art d’oublier), qui est un guide à l’usage des femmes ayant à surmonter une rupture, et qui rapprochera Ahlem d’un public féminin (le livre porte d’ailleurs avec humour la mention : interdit de vente aux hommes). Puis en 2012 est publié un nouveau roman : El aswad yalikou biki (Le noir te va si bien), qui confirme de nouveau Ahlem comme romancière arabe majeur de son époque. L’histoire évoque la lutte d’une jeune enseignante algérienne dont le père, un chanteur, est tué par les terroristes qui, dans les années 90, s’opposent à l’art et à la joie. En chantant aux funérailles de son père, cette fille, à laquelle il était auparavant interdit de parler, transportera la foule par sa voix. Elle commencera alors une carrière de chanteuse en défit au terrorisme, et sera forcée à un exil pendant lequel un mystérieux homme riche tentera de la séduire. Elle fera alors également face au terrorisme de l’argent, de l’amour et des médias. Le lancement de ce roman fut un grand évènement littéraire et médiatique (l’écrivain rejoindra à cette occasion le groupe Hachette, qui acquit le droit de publier l’ensemble de ses œuvres).

 

Combats et influence

Durant plus de 35 ans, et tout en enrichissant la littérature arabe d’œuvres sentimentales et poétiques hautement saluées, Ahlem aura mené à travers son écriture le même combat contre la corruption, les injustices, les régimes totalitaires, l’intégrisme, les nouvelles formes de colonisation et le dénigrement du droit des femmes. Ses citations, aussi bien sur l’amour que sur la politique, sont largement reprises et diffusées par le public arabe. Ses œuvres, enseignées dans de nombreuses universités à travers le monde, ayant fait l’objet de nombreuses études et doctorats, et ayant servi de sujet au baccalauréat français en 2003, ont une influence certaine sur les nouvelles générations ; et le magazine Forbes, en 2006, commencera à désigner Ahlem Mosteghanemi comme étant : « La romancière arabe ayant le plus de succès, et une des dix femmes les plus influentes dans le monde arabe ». En début d’année 2014, Ahlem est suivie par plus de quatre millions de fans sur les réseaux sociaux.

 

ŒuvresModifier

 

Ala Marfa Al Ayam (Au havre des jours), 1973.

Kitaba Fi Lahdat Ouray (Écriture dans un moment de nudité), 1976.

Algérie, femmes et écriture, préface de Jacques Berque, 1985, réédité chez Harmattan en 2000.

Zakirat El Jassad (Mémoires de la chair), publié par Dar Al Adab en 1993, Prix Naguib Mahfouz et Prix Nour de la meilleure œuvre féminine en langue arabe, traduit chez Albin Michel en 2002.

Fawda El Hawas(Le Chaos des sens), publié chez Dar Al Abad en 1997, traduit chez Albin Michel, 2006.

Aber Sarir (Passager d’un lit), publié chez Dar Al Adab en 2003.

Nessyan.com (L’Art d’oublier), publié chez Dar Al Adab en 2009.

El aswad yalikou biki (Le Noir te va si bien), Hachette-Antoine2012.

Prix et distinctionsModifier

 

Reçu au Caire le prix de la fondation Nour pour la créativité féminine en 1996.

Reçu le prix Naguib Mahfouz pour "Zakirat El Jassad" (Mémoires de la chair) en 1998.

Reçu la médaille de créativité d’Aman en 1999.

Désignée par Forbes Magazines en 2006 comme étant : la femme écrivain arabe ayant le plus de succès avec plus de 2 300 000 exemplaires de ses œuvres vendues, et une des dix femmes ayant le plus d’influence dans le monde arabe.

Reçu à Constantine la Médaille de l’appréciation et de la gratitude de la fondation Sheikh Abdelhamid Ben Badis en 2006.

Reçu la médaille d’honneur des mains du président Bouteflika en 2006.

Nommée personnalité culturelle de l’année en 2007 par la presse algérienne.

Reçu à Tripoli le Bouclier de la fondation Al Jimar pour la créativité arabe en 2007.

Reçu le Bouclier de Beyrouth du maire de la ville à l’occasion du lancement de "Nessyane.com" (l’Art d’oublier), au palais de l’Unesco en 2009.

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Guest Miss angel

Kateb Yacine

 

 

Yacine Kateb (Kateb de son nom, Yacine de son prénom) né le 2 août 1929 à Constantine, en Algérie1,2, et mort le 28 octobre 1989 à Grenoble, en France, est un écrivain algérien. Il est enterré au cimetière d'Al Alia à Alger.

 

 

 

Kateb est né vraisemblablement le 2 août 1929 (peut-être le 6 août). Il est issu d'une famille berbère chaouie3,4 lettrée de Nadhor, actuellement dans la wilaya de Guelma, appelée Kbeltiya (ou Keblout). Son grand-père maternel est bach adel, juge suppléant du cadi, à Condé Smendou (Zighoud Youcef), son père avocat et la famille le suivent dans ses successives mutations. Le jeune Kateb (nom qui signifie « écrivain ») entre en 1934 à l'école coranique de Sedrata, en 1935 à l'école française à Lafayette (Bougaa en basse Kabylie, actuelle wilaya de Sétif) où sa famille s'est installée, puis en 1941, comme interne, au lycée de Sétif : le lycée Albertini devenu lycée Mohamed Kerouani après l'indépendance.

 

Kateb se trouve en classe de troisième quand éclatent les manifestations du 8 mai 1945 auxquelles il participe et qui s'achèvent sur le massacre de milliers d'algériens par la police et l'armée française. Trois jours plus tard il est arrêté et détenu durant deux mois. Il est définitivement acquis à la cause nationale tandis qu'il voit sa mère « devenir folle ». Exclu du lycée, traversant une période d'abattement, plongé dans Baudelaire et Lautréamont, son père l'envoie au lycée de Bône (Annaba). Il y rencontre "Nedjma" (l'étoile), « cousine déjà mariée », avec qui il vit « peut-être huit mois », confiera-t-il et y publie en 1946 son premier recueil de poèmes. Déjà il se politise et commence à faire des conférences sous l'égide du Parti du peuple algérien, le grand parti nationaliste, de masse, de l'époque. En 1947 Kateb arrive à Paris, « dans la gueule du loup » et prononce en mai, à la Salle des Sociétés savantes, une conférence sur l'émir Abdelkader, adhère au Parti communiste algérien. Au cours d'un deuxième voyage en France il publie l'année suivante Nedjma ou le Poème ou le Couteau (« embryon de ce qui allait suivre ») dans la revue Le Mercure de France. Journaliste au quotidien Alger républicain entre 1949 et 1951, son premier grand reportage a lieu en Arabie saoudite et au Soudan (Khartoum). À son retour il publie notamment, sous le pseudonyme de Saïd Lamri, un article dénonçant l'« escroquerie » au lieu saint de La Mecque.

 

Après la mort de son père, survenue en 1950, Kateb devient docker à Alger, en 1952. Puis il s'installe à Paris jusqu'en 1959, où il travaille avec Malek Haddad, se lie avec M'hamed Issiakhem , Armand Gatti et, en 1954, s'entretient longuement avec Bertolt Brecht. En 1954 la revue Esprit publie « Le cadavre encerclé » qui est mis en scène par Jean-Marie Serreau mais interdit en France. Nedjma paraît en 1956 (et Kateb se souviendra de la réflexion d'un lecteur : « C'est trop compliqué, ça. En Algérie vous avez de si jolis moutons, pourquoi vous ne parlez pas de moutons ? »). Durant la guerre de libération, Kateb, harcelé par la Direction de la surveillance du territoire, connaît une longue errance, invité comme écrivain ou subsistant à l'aide d'éventuels petits métiers, en France, Belgique, Allemagne, Italie, Yougoslavie et Union soviétique.

 

 

 

 

En 1962, après un séjour au Caire, Kateb est de retour en Algérie peu après les fêtes de l'Indépendance, reprend sa collaboration à Alger républicain, mais effectue entre 1963 et 1967 de nombreux séjours à Moscou, en Allemagne et en France tandis que La femme sauvage, qu'il écrit entre 1954 et 1959, est représentée à Paris en 1963. Les Ancêtres redoublent de férocité et La Poudre d'intelligence sont représentés à Paris en 1967 (en arabe dialectal à Alger en 1969). Il publie en 1964 dans Alger républicain six textes sur Nos frères les Indiens et raconte dans Jeune Afrique sa rencontre avec Jean-Paul Sartre, tandis que sa mère est internée à l'hôpital psychiatrique de Blida (« La Rose de Blida », dans Révolution Africaine, juillet 1965). En 1967 il part au Viêt Nam, abandonne complètement la forme romanesque et écrit L'homme aux sandales de caoutchouc, pièce publiée, représentée et traduite en arabe en 1970.

 

 

 

 

La même année, s'établissant plus durablement en Algérie et se refusant à écrire en français, Kateb commence, « grand tournant », à travailler à l'élaboration d'un théâtre populaire, épique et satirique, joué en arabe dialectal. Débutant avec la troupe du Théâtre de la Mer à Kouba en 1971, prise en charge par le ministère du Travail et des Affaires sociales, Kateb parcourt avec elle pendant cinq ans toute l'Algérie devant un public d'ouvriers, de paysans et d'étudiants. Ses principaux spectacles ont pour titres Mohamed prends ta valise (1971), La Voix des femmes (1972), La Guerre de deux mille ans (1974) (où reapparaît l'héroïne ancestrale Kahena) (1974), Le Roi de l'Ouest (1975) [contre Hassan II], Palestine trahie (1977). Entre 1972 et 1975 Kateb accompagne les tournées de Mohamed prends ta valise et de La Guerre de deux mille ans en France et en RDA. Au retour de la tournée en France le groupe est délocalisé de Kouba à Bab-El-Oued. Kateb est par la suite « exilé » en 1978 par le pouvoir algérien à Sidi-Bel-Abbès pour diriger le théâtre régional de la ville. Interdit d'antenne à la télévision, il donne ses pièces dans les établissements scolaires ou les entreprises. Ses évocations de la souche berbère et de la langue tamazirt, ses positions libertaires, notamment en faveur de l'égalité de la femme et de l'homme, contre le retour au port du voile, lui valent de nombreuses critiques.

 

Kateb avait définitivement opté pour un théâtre d'expression populaire. Dès le départ, la langue utilisée dans ses pièces était l'arabe maghrébin, langue vernaculaire s'il en est, à fort substrat amazigh. Mais cela ne lui suffisait pas : il rêvait de pouvoir faire jouer ses pièces en Tamazight dans les régions amazighophones. C'est ce qu'il expliqua à Mustapha Benkhemou qu'il avait fait contacter par Benmohammed (le parolier, du chanteur Idir notamment) pour donner des cours de langue amazighe aux éléments de la troupe théâtrale. Aussitôt dit, aussitôt fait: l'internationale fut bientôt entonnée en Darija et en Tamazight au début de chaque représentation.

 

En 1986 Kateb livre un extrait d'une pièce sur Nelson Mandela, et reçoit en 1987 en France le Grand prix national des Lettres. En 1988 le festival d'Avignon crée Le Bourgeois sans culotte ou le spectre du parc Monceau écrit à la demande du Centre culturel d'Arras pour le bicentenaire de la Révolution française (sur Robespierre). Kateb s'installe à Vercheny (Drôme) et fait un voyage aux États-Unis mais continue à faire de fréquents séjours en Algérie. Sa mort laisse inachevée une œuvre sur les émeutes algériennes d'octobre 1988. En 2003 son œuvre est inscrite au programme de la Comédie-Française.

 

Instruit dans la langue du colonisateur, Kateb considérait la langue française comme le « butin de guerre » des Algériens. « La francophonie est une machine politique néo-coloniale, qui ne fait que perpétuer notre aliénation, mais l'usage de la langue française ne signifie pas qu'on soit l'agent d'une puissance étrangère, et j'écris en français pour dire aux français que je ne suis pas français », déclarait-il en 1966. Devenu trilingue, Kateb a également écrit et supervisé la traduction de ses textes en berbère. Son œuvre traduit la quête d'identité d'un pays aux multiples cultures et les aspirations d'un peuple. En 2005 fut inauguré à Grenoble une bibliothèque municipale portant son nom en hommage pour l'ensemble de son œuvre. Kateb est le père de Nadia Akkache, Hans Jordan et Amazigh Kateb, leader et chanteur du groupe Gnawa Diffusion.

 

Kateb meurt en 1989, à l'âge de 60 ans d'une leucémie.

 

 

 

Bibliographie

 

 

 

Soliloques, poèmes, Bône, Ancienne imprimerie Thomas, 1946. Réédition (avec une introduction de Yacine Kateb), Alger, Bouchène, 1991, 64 p.

Abdelkader et l'indépendance algérienne, Alger, En Nahda, 1948, 47 p.

Nedjma, roman, Paris, Éditions du Seuil, 1956, 256 p.

Le Cercle des représailles, théâtre, Paris, Éditions du Seuil, 1959, 169p [contient Le Cadavre encerclé, La Poudre d'intelligence, Les Ancêtres redoublent de férocité, Le Vautour, introduction d'Edouard Glissant : Le Chant profond de Kateb Yacine].

Le Polygone étoilé, roman, Paris, Éditions du Seuil, 1966, 182 p.

Les Ancêtres redoublent de férocité, [avec la fin modifiée], Paris, collection TNP, 1967.

L'Homme aux sandales de caoutchouc [hommages au Vietnam et à Ho Chi Minh], théâtre, Paris, Éditions du Seuil, 1970, 288 p.

L'Œuvre en fragments, Inédits littéraires et textes retrouvés, rassemblés et présentés par Jacqueline Arnaud, Paris, Sindbad 1986, 448p (ISBN 2727401299).

Le Poète comme un boxeur, entretiens 1958-1989, Paris, Éditions du Seuil, 1994.

Boucherie de l'espérance, œuvres théâtrales, [quatre pièces, contient notamment Mohammed prends ta valise, Boucherie de l'espérance, La Guerre de deux mille ans", et Le Bourgeois sans culotte, œuvres écrites entre 1972 et 1988], Paris, Éditions du Seuil, 1999, 570 p. Textes réunis et traduits par Zebeïda Chergui.

Minuit passée de douze heures, écrits journalistiques 1947-1989, textes réunis par Amazigh Kateb, Paris, Éditions du Seuil, 1999, 360 p.

Kateb Yacine, un théâtre et trois langues, Catalogue de l'exposition littéraire du même nom, Éditions du Seuil, 2003, 75 p.

Parce que c'est une femme, textes réunis par Zebeïda Chergui, théâtre, [contient un entretien de Yacine Kateb avec El Hanar Benali, 1972, La Kahina ou Dihya; Saout Ennissa, 1972 ; La Voix des femmes et Louise Michel et la Nouvelle Calédonie], Paris, Éditions des Femmes - Antoinette Fouque, 2004, 174 p.

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Tahar DJAOUT est né en janvier 1954 à Azzefoun (Grande Kabylie). Il a fait des études à la fois en mathématiques (Licence à l'Université d'Alger) et en Sciences de l'Information et de la Communication (D.E.A. à l'université de ParisII).

Il a commencé à écrire très jeune et "Le Journal des Poètes" (Bruxelles) a publié son premier poème en janvier 1972. Il a ensuite fait paraître des textes dans de nombreuses autres revues: "Action Poétique", "Europe", "Sud", "La Sape", "Le Fou parle", "Les Temps Modernes", "La Quinzaine Littéraire", Poésie", "Nouvelles Nouvelles"...

En 1976, il est journaliste à Algerie-Actualité, puis Directeur de la rédaction à Ruptures,hebdomadaire indépendant. Il a collaboré également à l'Actualité de l'émigration (Paris), sous le pseudonyme de Tayeb S.

Son oeuvre témoigne des réalités et des difficultés de l'Algérie d'après l'indépendance.

Tahar DJAOUT a été victime d'un attentat le

mercredi 26 mai 1993 en sortant de chez lui .

 

 

 

 

 

 

Œuvre de Tahar Djaout

 

Solstice barbelé, poèmes, Ed. Naâman, Sherbrouke, Canada, 1975. Couverture et dessins de D. Martinez.

L'Arche à vau-l'eau, poèmes, Saint Germain-des-Prés, Paris, 1978.

Insulaire et Cie, poèmes, Ed. de l’Orycte, Sigean, 1980. Couverture et dessin de M. Khadda.

Entretien avec Mouloud Mammeri, Editions Laphonic, Alger, 1988.

L’Etreinte du Sablier, poèmes, ronéoté, Alger, 1983

Les Rêts de l’oiseleur, nouvelles, Ed. E.N.A.L., Alger, 1984. Couverture de Slama.

Les Mots migrateurs, anthologie poétique algérienne, Ed. O.P.U., Alger 1984.

Les chercheurs d’os, roman, Ed.du Seuil, Paris, 1987.

Les vigiles, roman, Ed. du Seuil, Paris, 1987.

L’Exproprié, roman, Ed. François Majault, 1991.

Poèmes 1971-1973. Tahar Djaout a 17 ans.

Et déjà son cosmos :

 

« Et j’émis l’infâme désir d’éteindre jusqu’à

l’écraser sur ma poitrine d’ammonite

Le corps ruisselant des jeunes filles

Monsieur le Dévot je suis de l’Autre Race

celle des hommes qui portent

jusqu’au tréfonds de leur neurones des millénaires de

soleil

C’est à ce moment que le Dévot furieux me

déposséda

de ma peau et me jeta nu dans

les catalysmes nocturnes »

 

 

 

Dans « L’Arche à vau-l’eau » paru en 1978 aux éditions Saint-Germain des Près,

Tahar Djaout se place en poète de la Cité :

Poètes

Et le temples des Clartés

Bâti de vos vertèbres

Donnera-t-il enfin

Ce Pain que nous cherchons ?

J’entends monter de vous

La rumeur des fleuves

Et sourdre dans le sein

Et de vos squelettes têtus

Le refus de hisser

Le pavillon du silence »

 

Le recueil se clôt par :

 

« JE VEUX TOUT RECREER

DANS UNE CHAIR-ORAGE »

 

Entre temps :

 

« J’ai perdu à jamais

l’étoile guide de mon périple

et il faut traîner ô combien lourde ma peau de poète

sous l’œil-tentacules des miradors »

et : « JE CHANTERAI JUSQU’AU MOMENT

OU LA POSSESSION DEVIENT

ECLATEMENT CEREBRALE.

« assumerai-je la cruelle destinée

de vivre dans ma peau provisoire

ou ai-je ma place

parmi les étoiles ? »

Il n’a que : « Peur qu’on m’enlève mon rêve »

Cependant, « Rédemption » :

« de ma bouche

grotte obscure

depuis longtemps sans vie

Coulera la Parole

Porteuse de l’Espoir ».

 

En cinq poèmes : « Tam-Tam caniculaire ». Il expose sa peau africaine et ses origines cosmiques :

 

« Aujourd’hui, j’exige un alphabet

pour revendiquer ma peau

et exhiber à la face du monde

mes espoirs de classé ammonite

et édifier le sanctuaire de mon identité

Cette

peau berbère

peau nègre

peau livrée aux orientalistes

(malgré tout l’insolite des méridiens) »

« Afrique ma profonde devise

non pas écriteau soudé sur front d’esclave

mais hymne nouveau

né de nos bouches ressuscitées

mais bras puissants

ouvrant grandes les portes

à tous les mots séquestrés »

 

Il clame son « africanité totale » et sur

ses lèvres « éclate la colère de l’Afrique », « le mépris

des viscères et des organes à sensation » tandis que

« gicle la nuit de mes pores

d’ébène

et défilent devant moi les lions et les gazelles »

 

Au 5ème quatrain éclopé, il écrit :

 

« J’ai vu Dieu cette nuit

Chose étrange

Il n’avait pas peur

De moi »

 

Ce poème « Résurrection » est placé avant

« Vos vérité nauséabondes » dans lequel il dit :

 

« j’ai mordu mon poignet

pour ne pas blasphémer »

avant « Le Bréviaire du roi » qui se clôt par:

 

« Tuez-le mes fils

Il couve un verbe subversif »

 

avant :

 

« ils ont peur de la vérité

ils ont peur des plumes intègres

ils ont peur des hommes humains »

(In « Le 19 mars 1962 »)

avant « Chair-orage »

 

« je vois des pioches-éclairs

déchiqueter les rocs

pour en extirper

des espoirs fœtaux

je vois

aubes exhibant leurs fruits tentateurs

s’avancer dans les champs des faucilles

géantes

qui sapent les turpitudes des vieux

capitalismes

Caravanes d’Espoir

L’homme d’un Vietnam nouveau

Rayon d’un fier soleil

Une jeune Palestinienne »

Avant, « il y a 25 ans peut-être »

« Résurrection »

« Lorsque mon rêve disloqué

renaîtra à l’ultime manigance

de votre défaite

le monde n’aura plus

son absurde face aveugle

et tous les spectres

mutilés par vos flammes

et tous les rêves

écrasés sous vos doigts profanateurs

se lèveront livides

pour torturer vos insomnies

et limer vos faces infâmes

d’un éternel

J’ACCUSE

(ALGERIE ACTUALITE N° 1442 DU 1er AU 7 JUIN 1993)

 

 

 

 

 

 

Colère que saupoudre le soleil criblé

s'égouttant en traits gluants

SUBSISTE

mon poème

rempart

où le réfugié abrite ses dernières hardes

et attise son dernier souffle

gros d'un ENFANTEMENT SUBVERSIF

Désormais

vos balles ne font plus peur

et je vais à l'ombre de vos mitraillades

BOUFFER MA COLÈRE VÉGÉTALE

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Guest Karakou
... Assia Djebar... Kateb Yacine... je n'ai jamais pu les lire jusqu'au bout... Je zappais des pages et des pages...

 

Seulement Kateb Yacine jamais terminé ses livres, Assia Djebar j'en ai lu plusieurs et c'est dommage qu'elle n'écrira plus.

 

 

... L'un de mes préférés Rachid Mimouni...

 

Rachid Mimouni ? Wikipédia

 

 

... L'honneur de la tribu et Malédiction... à lire...

 

J'ai lu deux de ses romans, on sent un brin de pessimisme.. Si je me rappelle bien, il est de Boumerdès, a étudié à l'ESC d'Alger, il est parti en exil en France durant la période noire, décédé suite à une hépatite virale..

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Seulement Kateb Yacine jamais terminé ses livres, Assia Djebar j'en ai lu plusieurs et c'est dommage qu'elle n'écrira plus.

 

 

 

 

J'ai lu deux de ses romans, on sent un brin de pessimisme.. Si je me rappelle bien, il est de Boumerdès, a étudié à l'ESC d'Alger, il est parti en exil en France durant la période noire, décédé suite à une hépatite virale..

 

Assia Djebar, Kateb Yacine sont lourds à lire... un peu trop académiques pour moi...

 

Mimouni était l'ami et le voisin de Sansal...

 

;)

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Guest Karakou
Assia Djebar, Kateb Yacine sont lourds à lire... un peu trop académiques pour moi...

 

Mimouni était l'ami et le voisin de Sansal...

 

;)

 

Bonsoir Sissa,

 

Vous lisez quoi sinon ?

Je l'ignorais et je pense qu'il est de Boudouaou si je me trompe pas encore :confused:

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