Jump to content

La Diplomatie algérienne : malade de ses dirigeants ?


Recommended Posts

L'entretien accordé aujourd'hui à TSA, par M. Abdelaziz Rahabi, ancien ambassadeur confirme largement cela :

 

"Le véritable risque, c’est que cela dure et plonge notre armée dans une sorte de guerre d’usure"

 

Réalisé par Sonia Lyes

 

Comment interpréter l’autorisation « sans limite » qu'ont accordée les autorités algériennes pour le survol du territoire national par les avions français ?

C’est une pratique courante qui peut obéir à un cadre réglementaire national ou à des accords bilatéraux ou encore en application de la résolution du Conseil de sécurité dans ses dispositions concernant le déploiement d’une force internationale au Mali. Je pense que ce qui a plutôt choqué les Algériens, c’est le fait d’en avoir été informés par une personnalité officielle étrangère. Cela pose la question de confiance entre un peuple et ses dirigeants, mais il s’agit d’un autre débat.

 

 

Pourquoi, justement, est‑ce Laurent Fabius qui a communiqué alors que le gouvernement algérien observe le mutisme sur la question ?

 

On ne peut pas lui faire le reproche d’informer ses concitoyens sur le déroulement des opérations au Mali et d’envoyer un message clair sur la réalité de l’engagement de l’Algérie dans cette guerre. Le silence des officiels algériens ne limite en rien la marge de manœuvre des acteurs dans le conflit malien pour lequel la communication est aussi un acteur dans le champ des opérations. Dans le cas précis des occidentaux et conformément à leurs obligations, les responsables sont tenus d’informer leurs peuples et de rendre compte à ses représentants, les députés.

 

 

Faut-il en conclure que la diplomatie algérienne a échoué dans le dossier malien ?

 

Elle est, en Algérie, du domaine réservé, pour ne pas dire exclusif, du chef de l’État. Et le ministère des Affaires étrangères dispose d’une très faible marge de manœuvre alors qu’il compte en son sein et dans les ambassades des diplomates de niveau international. Une politique étrangère performante doit tenir compte de la synergie entre les impératifs de sécurité nationale et régionale, la solidité de l’économie et un appareil diplomatique avec un professionnalisme avéré. Si tel était le cas, nous n’aurions pas opté pour le Nepad qui s’est volatilisé à l’épreuve de la première crise régionale ou pour un strapontin dans un club de riches comme le G8. La géopolitique détermine, depuis toujours, les relations extérieures des États. Nous avons choisi de tourner le dos à l’Afrique, nous en payons les premières conséquences.

 

 

Comment appréhendez-vous l’évolution de la situation à la lumière des nouvelles donnes ?

Je ne pense pas que les groupes terroristes et extrémistes jouissent au Mali du soutien des populations car c’est cette condition qui est déterminante dans la persistance des nuisances du terrorisme. Le véritable risque, c’est que cela dure et plonge notre armée dans une sorte de guerre d’usure des hommes et du matériel.

 

Mais les dommages collatéraux de cette guerre sur L’Algérie ne sont pas seulement de nature militaire, comme la mise sous tension permanente de notre armée. Dans sa mission de protection du territoire, elle est habituée à cet exercice. Ce que je crains le plus, c’est la perception qui est faite, en Algérie, de la crise malienne. La classe politique est embourbée dans les crises organiques des partis politiques, les élites sont sous‑informées et les jeunes sont victimes de la propagande des réseaux du terrorisme international, à défaut d’avoir été valablement pris en charge par le système de communication de leur pays. La sensibilité du front militaire et la fragilité du front interne.":helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie:

Link to post
Share on other sites
L'entretien accordé aujourd'hui à TSA, par M. Abdelaziz Rahabi, ancien ambassadeur confirme largement cela :

 

"Le véritable risque, c’est que cela dure et plonge notre armée dans une sorte de guerre d’usure"

 

Réalisé par Sonia Lyes

 

Comment interpréter l’autorisation « sans limite » qu'ont accordée les autorités algériennes pour le survol du territoire national par les avions français ?

C’est une pratique courante qui peut obéir à un cadre réglementaire national ou à des accords bilatéraux ou encore en application de la résolution du Conseil de sécurité dans ses dispositions concernant le déploiement d’une force internationale au Mali. Je pense que ce qui a plutôt choqué les Algériens, c’est le fait d’en avoir été informés par une personnalité officielle étrangère. Cela pose la question de confiance entre un peuple et ses dirigeants, mais il s’agit d’un autre débat.

 

 

Pourquoi, justement, est‑ce Laurent Fabius qui a communiqué alors que le gouvernement algérien observe le mutisme sur la question ?

 

On ne peut pas lui faire le reproche d’informer ses concitoyens sur le déroulement des opérations au Mali et d’envoyer un message clair sur la réalité de l’engagement de l’Algérie dans cette guerre. Le silence des officiels algériens ne limite en rien la marge de manœuvre des acteurs dans le conflit malien pour lequel la communication est aussi un acteur dans le champ des opérations. Dans le cas précis des occidentaux et conformément à leurs obligations, les responsables sont tenus d’informer leurs peuples et de rendre compte à ses représentants, les députés.

 

 

Faut-il en conclure que la diplomatie algérienne a échoué dans le dossier malien ?

 

Elle est, en Algérie, du domaine réservé, pour ne pas dire exclusif, du chef de l’État. Et le ministère des Affaires étrangères dispose d’une très faible marge de manœuvre alors qu’il compte en son sein et dans les ambassades des diplomates de niveau international. Une politique étrangère performante doit tenir compte de la synergie entre les impératifs de sécurité nationale et régionale, la solidité de l’économie et un appareil diplomatique avec un professionnalisme avéré. Si tel était le cas, nous n’aurions pas opté pour le Nepad qui s’est volatilisé à l’épreuve de la première crise régionale ou pour un strapontin dans un club de riches comme le G8. La géopolitique détermine, depuis toujours, les relations extérieures des États. Nous avons choisi de tourner le dos à l’Afrique, nous en payons les premières conséquences.

 

 

Comment appréhendez-vous l’évolution de la situation à la lumière des nouvelles donnes ?

Je ne pense pas que les groupes terroristes et extrémistes jouissent au Mali du soutien des populations car c’est cette condition qui est déterminante dans la persistance des nuisances du terrorisme. Le véritable risque, c’est que cela dure et plonge notre armée dans une sorte de guerre d’usure des hommes et du matériel.

 

Mais les dommages collatéraux de cette guerre sur L’Algérie ne sont pas seulement de nature militaire, comme la mise sous tension permanente de notre armée. Dans sa mission de protection du territoire, elle est habituée à cet exercice. Ce que je crains le plus, c’est la perception qui est faite, en Algérie, de la crise malienne. La classe politique est embourbée dans les crises organiques des partis politiques, les élites sont sous‑informées et les jeunes sont victimes de la propagande des réseaux du terrorisme international, à défaut d’avoir été valablement pris en charge par le système de communication de leur pays. La sensibilité du front militaire et la fragilité du front interne.":helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie::helpsmilie:

 

Comme l'a dit, à maintes reprises, M. Rahabi, l'Algérie est devenue à cause des vieillards qui la dirigent, le Pakistan du Maghreb.

Le Pakistan a, au moins, tiré profit de son intervention en Afghanistan en bénéficiant de financements et d'armements et en poussant les USA à fermer l'oeil sur son programme nuclèaire.

La pauvre Algérie ne subit que les retombées négatives de la guerre au Mali. Il faut le faire.:gun_bandana::gun_bandana::gun_bandana:

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...