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La Tunisie à l’épreuve du wahhabisme.


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La Tunisie à l’épreuve du wahhabisme

 

Sarah Ben Hamadi, à Tunis TSA

 

La diffusion sur les réseaux sociaux de photos de petites filles voilées en compagnie d’un prédicateur koweitien, Nabil Alawadhi, ont suscité l’indignation chez nombre de Tunisiens. Sa visite, comme celle d’autres prédicateurs orientaux avant lui, remet sur le tapis la question de l’identité tunisienne qui serait menacée par le courant wahhabite, venu des pays du Golfe.

Une Mercedes pour le conduire, des berlines et autres voitures cylindrées pour l’escorter, le cortège du prédicateur koweitien Nabil Alawadhi est digne des plus grandes personnalités. Invité par trois associations islamistes créées au lendemain de la chute de Ben Ali, il est accueilli à l’aéroport par le chef de cabinet du président de la République Moncef Marzouki, venu « à titre personnel » selon ses dires. Après une rencontre avec le ministre des Affaires religieuses pour lui « présenter ses projets », le prédicateur entame sa tournée. Zarzis, Sfax, Msaken et Tunis, sa visite a été couverte et médiatisée de bout en bout par Zitouna TV, une nouvelle chaîne de télévision dirigée par le fils de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Ben Salem.

 

« Je ne réalise pas que je suis en Tunisie aujourd’hui ! », déclare à son arrivée Nabil Alawadhi, connu pour sa fatwa contre la série d’animation pour enfants Bob l’éponge. Mais malgré l’accueil chaleureux qui lui a été réservé par ses hôtes, le prédicateur koweitien n’est pas le bienvenu pour tout le monde. La controverse autour de sa venue dépasse les commentaires hostiles sur les réseaux sociaux. Lundi, sur le plateau télévisé d’une émission à forte audience, le présentateur, furieux, demande à Sihem Badi, ministre de la Femme et des Affaires de la famille" ce qui l’empêche de demander l’expulsion d’une personne qui « représente un danger pour l’enfance tunisienne ». La ministre relativise et rétorque qu’il y a des « menaces bien plus dangereuses » et que « la société tunisienne a toujours su résister à l’extrémisme ».

 

Depuis un an, la Tunisie connaît un défilé de prédicateurs orientaux, interdits d’entrée sous l’ancien régime à l’instar de l’égyptien partisan de l’excision des filles, Wajdi Ghonim, dont la visite, en février 2012, a soulevé un véritable tollé dans les rangs de la société civile. Mais les craintes ne sont pas limitées aux visites de ces prédicateurs. En huit mois, plus de trente mausolées ont été saccagés par des salafistes. Les plus célèbres restent ceux de la sainte Saïda Manoubia le 16 octobre 2012, et du saint Sidi Bou Saïd El Béji en janvier 2013. Suite à ces incidents, les wahhabites saoudiens et qataris, accusés d’être les financeurs des salafistes tunisiens, ont tout de suite été pointés du doigt.

 

Des voix ne cessent de s’élever contre l’introduction d’un courant auquel la Tunisie a longtemps résisté. En effet, le rejet de la doctrine wahhabite remonte au début XIXe siècle, quand le Bey Hammouda Pacha avait reçu une lettre d’Ibn Saoud et de Mohamed Ibn Abdelwahab l’appelant à rejoindre le mouvement wahhabite. Le Bey a chargé les cheikhs de la mosquée Zitouna de leur répondre. Ces derniers ont tranché sur la question et refusé cette doctrine qu’ils ont jugée extrémiste et dangereuse. Après l’indépendance, et en décidant la fermeture de l’Université de la Zitouna – un centre politco‑religieux de référence pendant plusieurs siècles – Bourguiba, qui croyait fermement à la laïcité, avait empêché le développement de la pensée tunisienne en matière d’Islam. Ben Ali, qui lui a succédé en 1987, avait décrété les prédicateurs wahhabites persona non grata en Tunisie, mais ces derniers ont envahi des milliers de foyers et promu leurs idées via les chaînes satellitaires, en profitant d’un vide culturel et intellectuel induit par la censure de l’ancien régime.

 

Aujourd’hui qu’ils sont libres de se déplacer en Tunisie, d’y donner des conférences et d’y prêcher, ces prédicateurs wahhabites attisent la controverse au sein de la société tunisienne, au point de constituer une « menace » sur son identité, selon certains. Mercredi 30 janvier, près de 80 élus à l’Assemblée nationale constituante ont signé une pétition contre le prédicateur koweitien Nabil Alawadhi pour « dénoncer son projet de voiler les petites filles » et condamner des pratiques « étrangères à la culture tunisienne ».

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Ils se mordront les doigts d'avoir fait preuve d'autant de complaisance à l'égard de ce genre d'activistes qui ratissent large vu leur moyens financiers.J'ai personellement entendus des commentaires tres pessimistes de tunisiens(nes) sur les derives wahabites de la revolution tunisienne.Mais comment faire barrage à ces predicateurs wahabites dans un pays dirigé par des islamistes:bonnet blanc et blanc bonnet!

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Ils se mordront les doigts d'avoir fait preuve d'autant de complaisance à l'égard de ce genre d'activistes qui ratissent large vu leur moyens financiers.J'ai personellement entendus des commentaires tres pessimistes de tunisiens(nes) sur les derives wahabites de la revolution tunisienne.Mais comment faire barrage à ces predicateurs wahabites dans un pays dirigé par des islamistes:bonnet blanc et blanc bonnet!

 

Comment?

- mobilisation dans la rue de la population,

- faire aller les jeunes filles à l'école.

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  • 9 months later...
Guest abderfik

Après la chute de Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte, les dirigeants saoudiens ont annoncé un programme de dépenses de 130 milliards de dollars qui seraient utilisés pour augmenter les salaires des employés du gouvernement, premier employeur du pays et construire 500.000 logements pour les pauvres.

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Comment?

- mobilisation dans la rue de la population,

- faire aller les jeunes filles à l'école.[/QUOTE]

 

pour en récolter les fruits faut au moins une generation,or là on est dans l'urgence,seul ce qui a été fait auparavant fera bouger les lignes...

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Guest Arsène

Salam,

 

Ils ont votés pour Ennahda,laissons les macérer dans leur sauce .

 

Trop tard pour eux à moins de ressortir massivement dans les rues .

 

Finalement , les algériens sont un peuple intelligent et leurs gouvernants pas moins .

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