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Les contours d’une théorie islamique de la séparation de la religion et de l’État


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ce sujet se base sur une lecture de ALI abd el raziq ...un AZharien des année 30 qui a provoqué un emoi intellectuelle immense sur la nature du pouvoir en terre d'islam ..avec des idées très novatrices

 

je donne un résumé de l'article ...

 

 

Cet article est centré sur la réflexion critique engagée par le cheikh azhariste égyptien Ali abd el Raziq dans les années vingt à propos de l’existence par lui contestée d’un modèle d’organisation de la cité censé découler de la lettre même de la religion musulmane. La thèse centrale qu’il défend consiste à démontrer, en prenant appui sur les textes fondateurs de la religion islamique (Coran, Sunna) et sur l’histoire de la civilisation islamique, que la séparation du spirituel et du temporel, de l’ordre religieux et de l’ordre politique, loin d’être contraire à l’enseignement général de l’islam, peut parfaitement se justifier d’un point de vue islamique. En d’autres termes, ce dignitaire religieux entend réfuter catégoriquement l’existence d’un supposé modèle islamique de gouvernement et en appelle en fait à la réaffirmation de la primauté du message spirituel sur les considérations politiques contingentes relatives à l’organisation de la cité, laissée à la libre détermination des hommes.

 

l'article lui même est a lire ( nécessaire a la discussion ) au lien suivant Les contours d?une théorie islamique de la séparation de la religion et de l?État

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l'auteur et sa these

 

1 ette communication est centrée sur la réflexion critique engagée par le cheikh azhariste égyptien Ali abd el Raziq (1888-1916) à propos de l’existence par lui contestée d’un modèle d’organisation de la cité « tiré des propres* paroles de l’Écriture sainte ». Sa pensée se trouve exposée dans son ouvrage phare, « L’islam et les fondements du pouvoir » (al islam wal usûl al hukm). Cet ouvrage, qui paraît en Egypte dans les années vingt vaudra à son auteur d’être mis au ban de l’université d’Al Azhar. Ce livre, intervient au moment même, où en Turquie, Mustapha Kemal, impulse des réformes institutionnelles majeures allant dans le sens de la laïcisation pro*gres*sive et radicale de l’État, dont le point culminant sera, en 1924, l’abolition de l’institution du califat. La thèse centrale que défend Ali abd el Raziq consiste à démontrer, en prenant appui sur les textes fondateurs de la religion islamique (Coran, Sunna) et sur l’histoire de la civilisation islamique, que la séparation du spirituel et du temporel, de l’ordre religieux et de l’ordre politique, loin d’être contraire à l’enseignement général de l’islam, se justifie parfaitement d’un point de vue islamique. En d’autres termes, l’auteur, dignitaire religieux de son état, entend réfuter l’existence d’un supposé modèle islamique de gouvernement ayant son fondement dans le texte coranique.

 

2 Son raisonnement s’articule autour de la réfutation des deux thèses majeures de l’islam classique : d’une part la thèse du caractère canoniquement obligatoire de l’institution du califat et d’autre part celle qui fait du Prophète un fondateur d’État.

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Guest jagellon

Je m'étais trompé de prénom entre les deux Abd Al-Razek. Comme je l'avais précisé je n'avais pas l'ouvrage sous la main. L'auteur est Ali , le puiné, son ainé Moustafa était grand recteur d'El Azhar et c'est lui qui a viré le frérot pour plusieurs raisons. Ali Abd Al- Razek se consacrera à l'académie de langue arabe du Caire.

 

http://www.forum-algerie.com/2788831-post21.html

 

Le début de l'original de la traduction de l'article. Je posterai les analyses de Miquel, d'Anouar Abdel-Malek, etc..après lecture des commentaires. C'est histoire de comparer avec les commentaires de l'article et notamment ceux de Hourani.

 

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premier element de these

 

Réfutation du califat en tant qu’institution religieuse

 

 

 

5 La thèse classique présente le califat comme une nécessité religieuse ; le juriste shafiite Abul Hassan Al Mawardi ayant même écrit à ce propos : l’imamat est un principe sur lequel reposent les bases de la religion. Ce lien établi entre l’institution du pouvoir suprême en islam et la loi religieuse semble pour le moins contestable selon Ali abd el Raziq.

 

 

 

6 Ce dernier observe à ce propos qu’aucun des théologiens qui ont prétendu que la proclamation de l’imam est une obligation religieuse n’a pu citer un verset du Coran à l’appui de sa thèse. En vérité ajoute-t-il s’il se trouvait dans le Livre saint un seul passage qui puisse faire preuve dans ce sens, les théologiens n’auraient pas hésité à le mettre en relief et à s’étendre en développement à son sujet4.

 

7 En dépit de ce constat préalable indubitable, le cheikh s’est attaché à faire retour au texte coranique qu’il étudie scrupuleusement. Il a ainsi pu confirmer le postulat précédent en notant que sur 6 000 versets seuls deux (SCIV, 59 - SCIV, 83) posent le problème de la soumission à l’autorité mais ne font en aucun cas explicitement référence au califat.

 

8 Ali abd el Raziq élargit sa démonstration à la Sunna qui en la matière n’est guère plus explicite que le Coran.

 

5 Le cheikh fait parmi d'autres références aux hadiths suivants : « les imams doivent provenir de qor (...)

 

9 Il relève cependant que si certains hadiths5 font effectivement référence à l’imamat, et à l’obligation d’allégeance, ils n’en reconnaissent pas pour autant au califat un fondement religieux. Ainsi à propos du célèbre hadith : « Celui qui meurt sans être en position d’allégeance vis à vis d’un imam est comme celui qui meurt sans avoir connu l’islam », Ali abd el Raziq considère que l’on ne peut en déduire que la nécessité de la soumission au Calife, au pouvoir, découle de l’énoncé littéral du dogme.

 

10 Ali abd el Raziq établit non sans pertinence un parallèle entre ce type de hadith et la maxime évangélique : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Tous deux consacrent à l’évidence le prin*cipe de la nécessaire obéissance à toute autorité, sans qu’il soit possible d’en extrapoler le fondement religieux. De fait si la formule évangélique précitée fait obligation aux chrétiens de se soumettre à César en lui versant l’impôt, elle n’implique pas que César fasse partie intégrante de la foi chrétienne !

 

11 Pour étayer son argumentation et prouver l’inanité de la thèse sur l’obligation religieuse du califat, Ali abd el Raziq n’hésite pas à pousser son raisonnement jusqu’à l’absurde. Ainsi met-il en avant une recommandation divine qui fait obligation aux croyants de respecter les engagements passés avec les polythéistes, de laquelle il serait abusif selon lui de conclure que Dieu approuve le polythéisme. Aussi bien dans le Coran que dans la Sunna, rien donc ne semble attester que le califat fasse partie des prescriptions divines auxquelles le croyant doit adhérer.

 

12 Le cheikh azhariste ne se contente pas de saper le prétendu fondement scripturaire du califat, il s’attaque également à la thèse communément admise qui justifie la nécessité du califat par le simple consensus (ijma‘) des premiers compagnons du Prophète. Pour lui, l’existence de ce consensus est démentie par l’histoire même de l’islam qui est émaillée de schismes (kharijisme, shiismes…) qui ont tous eu pour origine la contestation de l’ordre en place. Ceux-ci ont été réalisés au nom d’une interprétation jugée plus authentique de la loi religieuse, preuve que le califat ne reposa jamais sur un réel consensus puisque la loi religieuse qui était censée l’instituer faisait l’objet d’une interprétation allant dans le sens de sa propre contestation.

 

 

 

13 L’insuffisance d’éléments prouvant le caractère obligatoirement religieux du califat conduit Ali abd el Raziq à conclure que ce dernier est au plus une institution politique (dont il conteste par ailleurs la nécessité !) « étrangère à la religion6. »

 

14 Le califat n’est donc pour lui ni plus ni moins que la forme qu’a prise, à un moment donné, dans la société musulmane, l’institution politique nécessaire à la régulation du corps social.

 

 

 

15 Pour Ali abd el Raziq, le califat, dans sa réalité historique, ne s’est imposé qu’en tant que mode de gouvernement fondé sur la force : « nous constatons, écrit-il, que le califat ne s’est fondé que sur la force répressive, et que cette force était, sauf en de rares exceptions, une force matérielle armée. Le Calife n’avait pour entourer son siège que des lances et des épées (…) la contrainte par la force a toujours été le support du califat7. »

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je poste le deuxieme element de la demonstration de ali abd el Raziq

 

Le Prophète n’était que Prophète

 

16 Ali abd el Raziq après avoir démontré que le califat était une institution purement profane et politique qui n’avait aucun caractère obligatoire, ni religieusement ni même rationnellement, entend s’en prendre aussi à la thèse classique qui fait du Prophète un fondateur d’État. Il fait découler cette réalité de la prédication islamique elle-même.

 

17 Le message islamique devait nécessairement trouver à s’exprimer dans une forme particulière de gouvernement, que le Prophète avait réalisé de son vivant et que ses successeurs, les Califes, devaient veiller à imiter.

 

18 Pour Ali abd el Raziq, la fonction prophétique doit être à la base distinguée de la fonction politique (que l’auteur assimile à la fonction royale !) car elles renvoient à deux types de pouvoirs différents : la première suppose une autorité fondée sur la prédication religieuse c’està- dire la persuasion par le verbe, là où la seconde repose sur la seule contrainte physique.

 

19 Toute son argumentation sera par la suite fondée sur le fait que le Prophète a été effectivement amené à exercer une fonction de direction dans la communauté des croyants ; son gouvernement avait une apparence temporelle voire monarchique (l’auteur notera par exemple que la guerre sainte jihâd n’avait d’autre finalité que de raffermir le pouvoir institué), mais ses activités politiques ne relevaient en rien de sa véritable mission d’envoyé de Dieu.

 

20 Là où la théorie classique considère que le gouvernement du Prophète n’était en fait que le prolongement, la traduction temporelle de sa mission prophétique, sous-entendant par là que le message religieux dont il était le support devait déboucher sur une organisation politique de la communauté des croyants, Ali abd el Raziq sépare radicalement les deux choses : il faut écrit-il « tenir l’État du Prophète pour une entreprise distincte de la prédication islamique,étrangère à la mission prophétique8. » L’azhariste poussera son raisonnement à l’extrême en mettant en doute l’existence même d’un véritable gouvernement temporel du Prophète.

 

21 Pour lui, ce genre de gouvernement suppose un certain nombre d’organes, de dispositifs fondamentaux comme par exemple l’existence d’un budget précis et de moyens destinés à contrôler les dépenses et les recettes de l’État, ce qui faisait totalement défaut à l’époque où le Prophète était supposé avoir constitué un État.

 

22 Sur ce point précis, les remarques révolutionnaires pour l’époque du cheikh ne font qu’anticiper sur certaines conclusions des orientalistes contemporains qui doutent également que le Prophète9 soit le fondateur d’un État, reconnaissant que cette réalisation politique sera plutôt le fait des premières grandes dynasties de l’islam, Umayyades et Abbassides. Le cheikh tire donc de ce qui précède que Muhammad n’était qu’un envoyé de Dieu qui n’avait pour mission que de prêcher la parole de Dieu.

 

23 Si le Prophète détenait bien une certaine forme d’autorité en tant que messager (rasù1), celleci ne pouvait en rien être comparée à un pouvoir temporel, tant ce dernier semble limité par rapport au pouvoir reconnu à l’envoyé de Dieu qui serait lui absolu et d’une toute autre nature.

 

24 Pour le cheikh, le seul véritable pouvoir qu’ait jamais exercé Muhammad était un pouvoir de type spirituel, qui s’exerce plus au niveau de la conscience et des coeurs de chaque individu, qu’à l’échelon de l’ensemble de la communauté des croyants perçue comme une entité politique. « La mission prophétique, écrit-il, implique une communion totale avec les esprits, de façon à en avoir une maîtrise complète, ainsi que le droit d’agir sans limite sur tous les coeurs. »

 

25 Or si Ali abd el Raziq admet néanmoins que ce pouvoir spirituel puisse entraîner à terme « la soumission des corps11 », il précise cependant que cette soumission ne découle pas de l’usage d’une quelconque force matérielle mais s’établit sur la base de l’assentiment des coeurs.

 

26 En distinguant de la sorte le pouvoir spirituel exercé par le Prophète de toute autre forme de pouvoir par sa nature intrinsèque, Ali abd el Raziq formalise depuis l’intérieur de la pensée islamique (religieuse) la distinction du spirituel et du temporel. Cela l’amène à conclure que les deux pouvoirs doivent être séparés dans la mesure où si leur finalité respective peuvent se compléter l’une avec l’autre (l’assentiment des coeurs pouvant se prolonger par la soumission des corps), elles n’en obéissent pas moins à des logiques distinctes et s’appliquent à des réalités toutes aussi différentes.

 

27 En effet, écrit Ali abd el Raziq, si l’un (le pouvoir spirituel) cherche à établir la religion, l’autre (le pouvoir temporel) à servir les intérêts de ce monde. L’un est dirigé vers Dieu, l’autre vers les hommes. L’un est direction spirituelle et religieuse, l’autre oeuvre purement séculière.

 

28 Pour lui, le message essentiel de l’islam se résume à l’énonciation d’une législation religieuse qui vise à faire accéder l’humanité entière à la béatitude éternelle (Abd el Raziq reconnaît à ce propos que si l’islam a bien été d’abord révélé aux Arabes par un prophète arabe, cela ne donne aucune primauté aux Arabes par rapport aux autres croyants) et appelle à l’unification du genre humain sur la base d’une même foi ; la ‘umma n’est pour lui qu’une entité religieuse dépourvue de tout caractère politique. L’historien tunisien contemporain Mohamed Talbi évoquant cette nécessité d’une sortie de la lecture géopolitique du concept de ‘umma suggère de la considérer comme une relation verticale entre Dieu et l’homme que l’on partage avec un certain nombre de gens. Chaque musulman poursuit-il porte en lui la communauté des croyants, mais dans son coeur, pas dans sa géographie.

 

29 Rien dans la législation originelle de l’islam, pas plus que dans l’attitude du Prophète de son vivant, ne justifie à ses yeux que les musulmans continuent de voir dans le califat une obligation dogmatique et une institution à caractère religieux. La seule autorité qui ait jamais eu dans l’histoire de l’islam un fondement religieux était l’autorité reconnue au Prophète en tant que messager divin. Sa disparition marque non seulement la fin de la prédication islamique mais en même temps la fin de toute direction religieuse de la communauté musulmane.

 

30 De fait, tous les pouvoirs qui ont prétendu succéder à l’autorité du Prophète ne disposaient plus d’aucun fondement religieux authentique. Ils n’étaient plus, selon Abd el Raziq, que des États laïques (là dini dans le texte, littéralement non religieux) et leurs titulaires n’exerçaient qu’un pouvoir temporel.

 

31 Indépendamment du fait qu’Ali abd el Raziq considère que tous les maux dont souffrent les musulmans ont pour origine commune l’institution du califat, l’essentiel de sa thèse consiste à démontrer que les musulmans sont d’autant plus libres de choisir eux-mêmes leur gouvernement que la religion ne prend pas en compte cette réalité naturelle. Dès lors, toute institution politique ne peut qu’être séparée de l’institution qu’est la religion.

 

32 Toute cette réflexion vaudra à Ali abd el Raziq d’être condamné par ses propres pairs d’Al Azhar qui l’excluront des corps du oulémas et le déchoiront de toutes ses responsabilités.

 

33 Son ouvrage, qui par bien des points légitime l’abolition définitive du califat, que réalisera Mustapha Kemal, allait ouvrir une nouvelle perspective à tous ceux qui, musulmans et croyants, se revendiquant comme tels, s’efforcent néanmoins de défendre un point de vue laïque sur l’État sans pour autant rompre avec une vision religieuse.

 

34 En dépit des protestations et des sanctions qui s’abattirent sur lui, dans son combat, Abd el Raziq reçut le soutien d’une autre grande figure du réformisme musulman en la personne du cheikh algérien Abdelhamid Ben Badis qui devait également acquiescer à l’abolition du califat par Mustapha Kemal. Pour le théoricien du réformisme musulman algérien le califat, tel qu’il s’était constitué historiquement était un mal, source de discordes entre les musulmans qu’il convenait d’abolir au profit d’une autre organisation du pouvoir

 

35 À sa manière Ali abd el Raziq représente à l’intérieur même de l’islam une école théologique de la sécularisation semblable à celle, d’inspiration chrétienne qui, dans le christianisme, fera la démonstration que la révélation judéo-chrétienne, loin d’être réfractaire à toute idée de sécularisation, portait en elle certains germes sécularisateurs.

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J'ai trouvé son analyse tres pertinente et ferait évoluer les sociétés musulmanes dans le bon sens si celles ci s'emparaient de ce type thèses à contre courant .au vu de tous les assassinats qui ont jalonnés le cours de l'histoire des sociétés musulmanes et qui ont engendré nombre de schismes et comme le souligne d'ailleurs l'auteur,on se rend bien compte que toutes ces organisation ne sont qu'un forme de pouvoir comme d'autres mais qui se drapent d'attributs religieux pour leur donner ,selon eux,un caractère sacré donc incontestable et intouchable.

Ce n'est pas avec l'aide du sherif du hedjaz et de ses fils qu'a été depeçé le dernier califat ottoman ,et ce bien avant le coup de grâce d' Attaturk?

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Cette séparation a existé, de fait, dans l'histoire musulmane y compris dans celle des ottomans que le Kheikh semble attaquer.

La relation entre la mosquée et le palais a toujours était conflictuelle.

Il faut que je lise les travaux de ce cheikh pour avoir une idée nette. Mais j'ai toujours l'impression que dans les travaux des réformistes de cette époque, il y a un peu beaucoup de l'Histoire européenne. En tout cas de manière inconsciente, on réfléchi par rapport à ce qui se passe de l'autre coté de la méditerrané. Ils ont reçu en plein figure la modernité européenne.

La dynamique du pouvoir en terre d'Islam est différente à celle en terre chrétienne et peut être plus complexe. Le pouvoir y parait plus fragile et souvent dans la réaction.

 

Bonne nuit

 

 

C'est faux il y a eu exactement les mêmes luttes en Europe pendant tout le Moyen Age entre le pape et le roi, entre le temporel et le spirituel, c'est même toute l'histoire de la royauté et de la monarchie jusqu'à la république pendant près de 1000 ans. En Islam c'est pareil très tôt après la mort du Prophète saw la lutte pour la succession a eu lieu mais il y avait déjà un pouvoir politique et religieux distinct

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Allons allons...

En terre chrétienne et avant le siècle des lumière, il ne pouvait y avoir de Roi sans église derrière. Et attaquer la monarchie était attaquer l'Eglise et de fait vous êtes dans l’Hérésie et l'affaire est réglée. Entre un Tsar et l'église la convergence d’intérêt est tellement forte que les petites friction sont anecdotique Wa 9iiss 3ala dalika wa mithal.

A tel point que quand il fallait renverser la monarchie française, il fallait d'abord s'attaquer à l'église.

Alors que dans le Monde Arabe, pour dépecer le khilafa ottoman et garantir l’adhésion du nombre, il fallait s'attaquer à cette institution à travers la religion justement : wahabisme, réformisme...

Et quand des laïques ( kemalistes) ou national socialistes (Nasser, Kassem, assad) ont voulu renverser l'ancienne institution monarchique, ils l'ont fait à travers des coup d'Etat tellement l'adhésion populaire n'était pas garantie.

 

Pour revenir au sujet

 

Le souverain musulman était obligé de s'occuper de la religion, car s'il ne le fait pas, ce sont ses adversaires qui le feront. La religion peut assurer l'accession au pouvoir mais pas l'exercice du pouvoir puisque la base du pouvoir en Islam est al Adl...la justice. D'ailleurs tout les schisme en islam se sont basé sur cette idée (chiisme, kharijisme...)

 

En Islam, la Légitimité du souverain est légale et non pas spirituelle. Puisque en Islam, la communauté doit respect au souverain même s'il est injuste. La hantise étant la Fitna, l'instabilité. C'est un système qui cherche un point d'équilibre dynamique : pas de fitna de la part des gouvernés et justice de la part du gouverneur. Et je doit dire qu'il accepte l'évolution beaucoup plus que les totalitarisme qui l'on suivit dans le monde arabe.

 

Prenons l'Exemple de l'Egypte. la première constitution du pays date de 1882 et cela sous la monarchie d'origine ottomane. pluralisme politique, modernisation tant sur le niveau des institution que l’Économie ou l’éducation. Vous n'avez qu'a regardez les film égyptiens de l'époque. ça sentait la liberté par rapport à ce qui va suivre.

Le régime de la khelafa ottomane n'était pas mauvais. Il était apte à évoluer et à se perfectionner. Il y avait quelque chose à faire de bien à part la mise en cause pure et simple. D'ailleurs on voit le résultat de cet immaturité politique jusqu'à nos jours.

 

 

Tu confonds tout. Le conflit entre l'Eglise et l'Etat est universel, et en ce qui concerne l'Europe justement toute la construction des Etats modernes est passée par là. Le Roi était le vicaire de Dieu comme le Calife en pays musulmans, mais il avait une autorité sur le temporel que n'avait pas l'Eglise. Les 2 possédants de vastes domaines la question du conflit était plus économique que purement religieuse d'ailleurs ... Ce qui a fait la Révolution française c'était plus la lutte contre la monarchie absolue d'une part et surtout contre la noblesse de caste et le Haut Clergé qui bénéficiaient tous 2 d'immenses privilèges pas contre l'Eglise qui était composée comme toute la société française de petites gens, ça c'est qu'on a appelé le Bas Clergé.

 

Le Califat ottoman n'avait rien de religieux, le titre de Calife était déjà tombé en désuétude depuis longtemps déjà et purement honorifique. L'opposition a toujours été entre le concept d'ouma universel et la fonction purement politique du Califat, c'est pour ça que le nationalisme arabe est purement laïque par nécessité

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Mais mon ami la Révolution française a été initiée par la bourgeoisie en envoyant les paysans au charbon et rien d'autres, et la religion catholique a été remplacée par le Culte de l’Être suprême, comme tu sembles familier avec Hegel et Marx suffit de relire ce qu'ils en disent surtout chez Marx.

 

Tu te trompes sur l'Eglise puisque c'est justement elle qui a ré imposé la pax romana en temps de guerre au Moyen Age et qui a contribué à pacifier les Nations, enfin essayé de le faire. Quand je parle d'économie faut la lier à la domination politique, et le haut clergé avait autant sinon plus d'intérêts à faire perdurer la monarchie que le bas clergé qui faisait partie du petit peuple.

 

Donc ce que je dis sur le parallèle avec le Califat est pertinent puisque dès la mort du Prophète saw ça n'a été qu'une suite de lutte pour la domination et la conquête du pouvoir. Bref je continuerai demain parce que là j'ai pas le courage de développer plus tant le sujet est vaste

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وإذا حكمتم بين الناس أن تحكموا بالعدل

 

C'est le but ultime de l'exercice du pouvoir. il est légal et terrestre et pas spirituel.

 

En contre partie il y a ça

 

يا أيها الذين آمنوا أطيعوا الله وأطيعوا الرسول وأولي الأمر منكم

 

Une équation simple

 

je ne vois pas ici ...un quelconque argument qui fondent la légitimité legale d'un calif ...

 

c'est injonction a ceux qui rendent justice ...d'etre juste pour le premier cas ..et c'est la moindre des chose pour celui qui juge

 

dans le deuxième cas c'est un appelle a l'obeissance des croyant envers le prophete et le chef sans aucune indication de son satut ...

 

wally a'amikoum ...est plus proche de " votre tuteur" que de president ou calif emir ou roi !

 

cela ne legitime aucunement l'institution califale .......

 

c'est l'un des argument que ali abd razik recuse et il cite d'ailleurs ces deux verset pour le faire ! les deux seuls verset d'ailleurs qui evoque l'idée du de chef .

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Wally al mar est bien le souverain. Il peut être injuste d'où la légitimité légale et non pas spirituelle

 

je ne saisie vraiment pas ta logique ...en quoi la possibilité qu'il soit injuste implique qu'il soit legalemnt legitime ....

 

le prophete lui avait la legitimité de prophète ...n'en discutons pas ...mais les califs ...il tirent d'ou leur legitimité ?

 

quand on sait les luttes qui ont caractérisés leur désignation et la violence qui s'en est suivie ...la question de leur légitimation se pose grandement ..

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C'est pas très pertinent par contre, le Calife était censé être le successeur légitime du Prophète saw, donc il bénéficiait d'une aura religieuse pour être adoubé et reconnu par tous les sujets musulmans de l'Empire pour pouvoir exercer son autorité. C'est exactement pareil pour le Moyen Age occidental où le roi était reconnu par l'autorité religieuse pour exercer le pouvoir politique. La question n'est pas de savoir que le Calife avait ou non des défauts comme tout le monde, la question est la lutte qui a toujours existé dans la succession du Prophète saw juste après sa mort entre les légitimistes et d'autres clans, là encore c'est universel ça n'a rien de particulier c'est ce que je disais dès le début

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je ne saisie vraiment pas ta logique ...en quoi la possibilité qu'il soit injuste implique qu'il soit legalemnt legitime ....

 

le prophete lui avait la legitimité de prophète ...n'en discutons pas ...mais les califs ...il tirent d'ou leur legitimité ?

 

quand on sait les luttes qui ont caractérisés leur désignation et la violence qui s'en est suivie ...la question de leur légitimation se pose grandement ..

 

Les premiers califes tiraient leurs legitimité du fait qu ils etaient les meilleurs compagnons du prophete (s)...Inutile de reflechir longtemps pour comprendre qu un jour (apres la mort des compagnons du prophete (s)) la nation tomberais en panne de souverains legitimes....

Que faire alors ? doit on laisser au peuple le soin de choisir ses dirigants?

C est tres dangereux .. la masse etant ignorante on risquerait de voir les pretendant au pouvoir manipuler la religion..comme le font actuellement les islamistes dans les republiques Arabes...

La monarchie devient alors une solution...C est ce que les ommayades ont fait..et le prophete (s) de son vivant les y avait encourager...

Mais les ommayades a reveillé chez les arabes les ancienne luttes de clans préislamiques..

 

Je crois que les marocains ont trouvé une solution meilleure ..ils ont installé a leur tete la famille du prophete ..ils evitaient ainsi les problemes rencontré par les ommayades..Il n est pas etonnant que la monarchie marocaine soit encore debout ..malgré les circonstances historiques qui ont detruit toutes les monarchies dans le monde..

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