Jump to content

L'ASL doulée par Jabhat al Nosra.


Recommended Posts

L’armée syrienne libre doublée par les djihadistes

Posté par: Romain Mielcarek Posté le: 11 décembre 2012 Blog Actu Défense

 

La Syrie libre est en train d’échapper aux mains des rebelles nationalistes avides de libertés. Les organisations islamistes, politiques et combattantes, récupèrent la révolte grâce à la puissance d’un nombre de djihadistes étrangers en constante augmentation. La prise d’une base militaire près d’Alep rend particulièrement réelle cette évolution de la situation.

 

Les insurgés syriens peuvent difficilement se passer des djihadistes : leur mépris de la mort les place souvent en première ligne.

 

« Nous nous sommes fait doublés », concédait lundi un membre de l’Armée syrienne libre (ASL) auprès de l’AFP. Cette organisation militaire, principalement composée des déserteurs de l’armée syrienne, n’était en effet pas de la partie à Alep. Des insurgés sont parvenus à conquérir la base Cheick Souleimane et à y installer le drapeau noir du djihad islamique, revendiquant cette victoire au nom du groupe djihadiste Jabhat al-Nosra.

 

Jabhat al-Nosra, le Front d’al-Nosra, est un groupe djihadiste qui a commencé à émerger en janvier 2012. Composé de combattants étrangers, il s’est fait remarquer en menant des attaques audacieuses jusque dans Damas, prenant pour cible des bâtiments liés au pouvoir de Bachar al-Assad, notamment au travers d’attentats suicides. Ils ont revendiqué depuis le début de l’année quelques 500 attaques un peu partout dans le pays. Si ses origines n’ont pas été revendiquées, les services de renseignement occidentaux, américains en tête, les désignent comme une branche d’Al Qaeda en Irak.

 

Le leader du groupe, Abou Mohammed al-Jawlani, serait originaire du Golan. Discret, il n’apparaît pas dans les vidéos que diffuse Jabhat al-Nosra sur la toile pour assurer sa communication. Ce prédicateur s’adresse dans ses messages audios directement aux musulmans du monde. Dans un prêche de juin dernier, il félicite ses combattants qui « ont prouvé les catastrophes qu’ils peuvent faire tomber sur l’ennemi » tout en lançant un « appel général de tous les moudjahidines en Syrie et ailleurs ». La cible prioritaire : Bachar al-Assad et son pouvoir. L’objectif moins explicité : instaurer un califat islamique dans une Syrie libérée de ses dirigeants actuels.

 

SYRIE, TERRE DE DJIHAD

 

Sur leurs vidéos, toujours masqués, les hommes du Jabhat al-Nosra revendiquent leurs attaques et leurs attentats.

 

Les représentants du Conseil national syrien (CNS) ont tenté aussi longtemps que possible de minimiser l’implication de djihadistes étrangers dans l’insurrection. Ils préféraient évoquer quelques dizaines de combattants, largement sous contrôle. De la même manière, la plupart des observateurs qui pouvaient se rendre sur place, humanitaires ou journalistes, admettaient ne pas avoir vu plus de quelques uns de ces hommes, même si le drapeau noir du djihad était agité par toutes sortes de groupes. Les soldats de l’ASL appréciaient ces combattants qui n’ont pas peur de mourir et n’hésitent pas à se lancer armes à la main même sous le feu pour débloquer une situation.

 

Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, parle lui plutôt de quelques 2000 combattants étrangers entrés dans le pays. Sur place, des responsables du Jabhat al-Nosra se félicitent d’être en contact avec des dizaines de candidats aux djihad. Recrutés sur des forums liés à Al Qaeda, ils sont conseillés via la toile sur les itinéraires à emprunter pour rallier la Syrie et sont accueillis sur place par des contacts qui les intègrent aux unités combattantes.

 

Si certains Syriens s’étonnent ou s’inquiètent de la présence des djihadistes, Jabhat al-Nosra semble avoir appris de l’expérience d’Al Qaeda en Irak. Pas question de multiplier les attentats à l’aveugle, entraînant de nombreuses victimes. A l’inverse, ils se positionnent en protecteur du peuple et revendiquent des actions pour assurer leur sécurité. A la base de Cheick Souleimane, les hommes de Jabhat al-Nosra se sont ainsi appliqué à poser devant des batteries anti-aériennes qui ont été selon eux utilisées pour tirer sur la population.

 

FINANCEMENT ET IMAGE

 

La communauté internationale s’inquiète de voir la révolte syrienne récupérée par les islamistes les plus radicaux. Ce mardi, les Etats-Unis ont ainsi ajouté Jabhat al-Nosra sur la liste des organisations terroristes. Le groupe bénéfice de moyens logistiques et financiers conséquents, comme d’autres organisations islamistes dans le nord et l’ouest de la Syrie. Les pays du Golfe tentent de limiter l’action des organisations caritatives qui envoient des fonds aux djihadistes. En mai 2012, l’Arabie Saoudite n’a pas hésité à bloquer les fonds du Comité des oulémas d’aide à la Syrie, craignant que l’offrande musulmane – devoir religieux aussi important pour le croyant que la prière ou le pèlerinage – ne soit pas détournée au profit des djihadistes.

 

Jabhat al-Nosra n’est pourtant pas le seul groupe à opérer en Syrie. Il est le plus médiatisé : ses actions coup de point et la virulence de ses communiqués l’ont fait remarquer par les médias. Dans la même région, on trouve également une organisation salafiste, aussi radicale mais plus discrète, baptisée Brigades Ahrar al-Sham qui recrute également des étrangers. Cette dernière est plus importante encore et profite de fonds récoltés par des leaders religieux salafistes un peu partout dans le Golfe et en particulier au Koweït. Des Frères musulmans et des salafistes syriens, souvent en exil, financent également grâce à des réseaux économiques internationaux des unités de combattants qu’ils font équiper et soutenir. C’est le cas des brigades Farouq, à Homs, des divisions Suqour al-Sham dans la région d’Idleb ou encore d’Ansar al-Islam dans Damas et sa banlieue.

 

S’ils restent minoritaires au sein de l’insurrection, les djihadistes profitent d’une force de frappe impressionnante. Ces combattants, motivés par l’espoir de mourir en martyr et une philosophie méprisant la mort, font preuve d’un courage que les autres rebelles n’osent leur contester. Cette bravoure et cette abnégation dans le combat séduisent d’autant plus les candidats au djihad un peu partout dans le monde. Des reporters de l’AFP ont ainsi eu la surprise de croiser dans les zones de guerre des hommes en provenance du Maghreb, des Proche et Moyen-Orient mais aussi de toute l’Europe.

 

Photos : VOA & DR

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...