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L'hisoire pour le soir

 

C'est Sahraoui qui raconte ce soir je l'ai choisi pour sa petite morale et parce-qu' il y a le mot Algérie et comète dedans, je dirais plus après

d'autres aventures la comète décidément les lions du désert et autre belles histoires

AVENTURES EXTRAORDINAIRES

ET VÉRIDIQUES D'UN

BONHOMME DE PAIN D'EPICE

CHAPITRE XIV

 

RENCONTRE SUR RENCONTRE

 

Moi je croyais que les voyages

Nous faisaient voir d'autres visages,

D'autres mœurs, d'autres langages;

Dans quelle erreur m'étais-je mis!

Partout on trouve des amis,

Partout aussi des ennemis.

Nous n'avions plus pour nous guider les papillons roses, serviteurs de la fée Abeille : elle avait cru de¬voir nous les retirer pour ne pas, par leur aspect connu, éveiller la méfiance du génie Phylloxéra, dont les es¬pions veillaient en tous lieux.

Nous étions donc nos propres pilotes. Comme, moi, j'étais plus instruit, meilleur géographe que mes compagnons, je fus élu capitaine à l'unanimité, et je dirigeai notre navire aérien. Un matin, l'aérostat voguait à peu de distance du sol, je me tenais debout à l'avant de la nacelle, me profilant sur le ciel bleu. On pouvait me voir de loin... A terre, sur la route poudreuse, cheminait un équipage d'assez pauvre apparence, voiture de colporteur sans doute ; je n'y prenais pas garde.

Tout à coup, de cette voiture partent des cris de joie.

« Vive le seigneur Pain-d'Épice ! Vive notre maître! » Étonné, j'abaisse mon regard sur la carriole : qui vois-je? Mes anciens compagnons de chez le père Relichard, tous les bonshommes de pain d'épice auxquels j'avais naguère donné des leçons, non du haut d'une chaire, mais de derrière l'armoire.

Ils étaient là tous, y compris la gentille bergerette. Sur le siège de la voiture, je reconnus le père Relichard en personne. Les affaires de ce vénérable confiseur avaient mal marché à la suite de la razzia opérée chez lui par Phylloxéra, et un beau jour, mettant sa famille à l'abri, il était parti tout seul et sans payer ses dettes, pour aller dans une foire renommée sur les frontières d'Asie. Il espérait y vendre quelques denrées qui lui restaient, et surtout solder mes frères en pain d'épice, qu'on payait en ce lieu, paraît-il, des prix exorbitants.

Les malheureux étaient là empilés les uns sur les autres à côté des paquets de biscuits ou des boîtes de bonbons, et rudement cahotés dans ce piètre équipage.

En m'apercevant, ils crurent voir un libérateur; leur sort me toucha : les arracher à leur esclavage me sembla dès lors une belle action à faire, et, oublieux déjà de mon immobilité passée (si récente encore pourtant), et pour n'être pas compris du père Relichard, je m'adressai à eux dans le langage particulier aux bonshommes de pain d'épice.

« Amis! m'écriai-je, venez tous me trouver; la nacelle est grande, il y a place pour vous. Je vais vous faire lancer les échelles de corde. »

Hélas! des sanglots étouffés furent d'abord leur seule réponse ; puis la jeune bergerette, plus avisée que ses compagnons, me dit enfin :

« Maître! avez-vous oublié que nous ne pouvons marcher? »

Je me frappai le front :

« Vous avez mille fois raison, dis-je, mais qu'à cela ne tienne, enfants ; pour vous délivrer, on se passera de votre concours. »

Puis je donnai de suite à Grenouillette et à Ronge-Fer l’ordre de déplier les échelles de corde.

M'élançant alors sur l'une d'elles, je fis signe à mes deux aides de suivre mon exemple.

Nous parvînmes ainsi jusqu'à la voiture du papa Relichard; le bonhomme, en ce moment, sommeillait à moitié, tout en tenant ses guides : « sa main sur ses deux rosses laissait flotter ses rênes. »

Moi, Ronge-Fer et Grenouillette, sans nous occuper du vieux confiseur, avons chacun empoigné lestement un bonhomme de pain d'épice; en trois sauts, re¬grimpant aux échelles, nous l'avons logé dans la nacelle. J'eus la joie de sauver moi-même la gente bergerette. Que son babil était gracieux, tandis que je l'emportais, et comme elle se réjouissait à l'idée du voyage aérien que je lui promettais! Mais voici le père Relichard tout à coup réveillé et témoin de l'enlèvement... Avec son fouet il voulut d'abord chasser le rat et la grenouille ; mais à ma vue, devant ce bonhomme de pain d'épice grimpant et gesticulant, il fut pris d'une terreur si folle (c'est une impression que je produisais facilement, il faut me rendre cette justice), qu'il se renversa épouvanté dans sa voiture...

L'instant était propice : avant qu'il ne fût revenu à lui, nous nous étions jetés tous les trois sur ses membres et, avec des cordes, l'avions solidement garrotté. Puis, pour le terrifier davantage, j'appelai à mon aide la chauve-souris, la priant d'éventer de ses ailes le père Relichard dès qu'il donnerait signe de connaissance... J'avais bien envie d'abandonner à leur malheureux sort toutes les vaches et les éléphants, les canards en pain d'épice; mais ils manifestèrent leur effroi d'une façon si comique, en beuglant, en criant chacun à leur manière, que je sauvai tout le monde, bêtes et gens... Quand l'arche de Noé fut au complet, le ballon s'éleva de nouveau, et, comme ces nouveaux voyageurs l'avaient beaucoup alourdi, nous dûmes jeter force lest.

Mes confrères en pain d'épice étaient dans un état de bonheur que je ne saurais décrire : cette liberté, ce voyage en plein ciel dont leur vie terre à terre ne leur avait donné aucune idée, les égayait follement; ils juraient de m'être fidèles jusqu'à la mort; et les yeux de la gente bergerette brillaient, en faisant ce serment, de la plus douce reconnaissance.

Peut-être penserez-vous que le dévouement de gens qui ne peuvent remuer pieds ni pattes n'est pas bon à grand’ chose. Je ne suis pas de cet avis, et je crois que par la volonté on peut arriver à bien faire, fût-ce avec les plus pauvres moyens du monde!

Ça n'empêche que, pour l'instant, mes nouvelles recrues me gênaient fort pour ma grande œuvre, la délivrance de ma chère fée, et je me demandais si je n'allais pas les laisser tous dans quelque caverne solitaire, comme il s'en trouve dans les montagnes, sous la garde de Grenouillette et de la chauve-souris, pour aller, moi, escorté de Ronge-Fer et poussé par le phoque souffleur, à la recherche de la comète.

Un journal lu à distance par Grenouillette au-dessus de la tête d'un brave monsieur, nous avait appris que l'astre capricieux devait passer auprès du mont Ratapanovitch.

J'en étais là de mes réflexions, quand, de loin, je vis dans les airs arriver à nous un oiseau étrange. Ses ailes avaient l'envergure de celles du condor, et son corps était celui d'un quadrupède de petite faille. « Est-ce un ami? Est-ce un ennemi? » me demandais-je avec inquiétude.

Oui, c'était un ami, un bon ami même : Frimoussard en personne !

Il était peu changé, depuis le jour à jamais mémorable où la gracieuse fée avait, de sa baguette enchantée, transformé le petit cochon de pain d'épice en un quadrupède volant; il portait seulement une casquette aux armes de la fée, surmontée d'une grappe de raisin en guise de plumet. Il avait toujours son petit air malin, et en plus ce je ne sais quoi d'aplomb que donne l'habitude des voyages.

Ronge-Fer, Grenouillette et surtout les bonshommes de pain d'épice le regardaient bouche bée.

« Qu'avez-vous fait, cher Frimoussard, depuis la captivité de notre fée bien-aimée? » lui dis-je après lui avoir chaleureusement serré les pattes. (Je n'osais plus le tutoyer.)

 

— Prince, me répondit-il, depuis l'affreux jour où notre incomparable fée, enfermée dans le potiron, fut lancée sur la comète par l'horrible Phylloxéra, depuis ce jour, j'erre comme une âme en peine, voletant de tous côtés. Tantôt je regarde le ciel, pour voir si je n'y distingue pas la comète, tantôt je regarde la terre et cherche à vous y rencontrer.

« Mes yeux n'étant pas assez perçants, j'ai opéré, à la foire de Nijniovogorod, en Russie, une descente chez un marchand de lorgnettes, et je me suis approprié celle-ci. »

Tout en parlant, il me montrait une belle longue-vue, qu'il portait en sautoir.

« Vous ne l'avez pas payée, Frimoussard? fis-je observer sévèrement.

— Prince, excusez-moi, je l'ai payée à ma façon; à la vérité, je l'ai escamotée, pendant que le marchand avait le dos tourné, parce que j'en avais besoin, et que, vu mon extérieur étrange, il se serait refusé à me la vendre... Mais j'ai laissé à la place trois pièces d'or, cadeau de notre bonne fée; ma conscience est donc en paix. Or, grâce à ma longue-vue, je scrute cieux et terres, monts et vallées, et enfin... je vous vois. »

Je lui contai alors toutes mes aventures, mes périls chez le père Relichard, ma vie' derrière l'armoire... et enfin mes voyages. Le bon Frimoussard en avait les larmes aux yeux.

« Et maintenant, ajoutai-je en brandissant mon râteau d'or, je n'aspire plus qu'à remplir ma mission.

 

Quand doit passer la comète au-dessus du mont Ratapanovilch? Nous avons vu sur un journal que... » Frimoussard m'interrompit. « Avez-vous, dit-il, regardé la date du journal?

— Non pas, fit, un peu honteuse, la coupable, l'étourdie grenouille!

— Hé bien, Mademoiselle, dit Frimoussard en s'inclinant d'un air narquois, votre nouvelle est vieille d'il y a deux mois... Qui plus est, elle était fausse, car je suis allé au mont Ratapanovitch et n'y ai pas vu trace de comète... En revanche, voici un article extrait par moi du journal d'un honnête savant qui s'était paisiblement endormi sur le Bulletin de l'Observatoire :

« La comète sera visible des monts de Kong, en « Afrique, vers la fin de l'année prochaine; sa queue « balayera presque le sommet du mont. »

— S'il en est ainsi, m'écriai-je, j'irai jusqu'aux monts de Kong... Pourriez-vous, dis-je en me retournant vers le phoque volant, nous conduire jusque-là?

— Capitaine, me dit-il, je vous mènerai volontiers jusqu'en Algérie, jusqu'aux rivages de la Méditerranée; dépasser cette latitude me serait impossible : les chaleurs torrides du centre de l'Afrique sont trop contraires- à ma santé !

— Soit, lui dis-je, je ferai le reste du voyage à pied... Partons toujours... »

Et nous voilà faisant voile vers l'Afrique. Frimoussard nous accompagnait.

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C'est Sahraoui qui raconte ce soir je l'ai choisi pour sa petite morale et parce-qu' il y a le mot Algérie et comète dedans, je dirais plus après

d'autres aventures la comète décidément les lions du désert et autre belles histoires

AVENTURES EXTRAORDINAIRES

ET VÉRIDIQUES D'UN

BONHOMME DE PAIN D'EPICE

CHAPITRE XIV

 

RENCONTRE SUR RENCONTRE

 

Moi je croyais que les voyages

Nous faisaient voir d'autres visages,

D'autres mœurs, d'autres langages;

Dans quelle erreur m'étais-je mis!

Partout on trouve des amis,

Partout aussi des ennemis.

 

[... ]

 

 

 

Merci Hilar,

 

De la bonne lecture comme compagnie de voyage.

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Bonjour Sahraoui! bonjour à tous !!:)

ah la belle journée que voilà!! du soleil en veux-tu en voilà!!

est-ce ENFIN le printemps? je l'espère...

Et chez toi Sarahoui? ta santé est bonne?

et vous les amis? voici venir le week-end, j'espère qu'il sera agréable pour chacun d'entre nous...:)

 

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