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Youssef al-Azmeh 1920, héros syrien, tué par la France.


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Pour comprendre la haine de la France, contre la Syrie, il faut se pencher sur l'histoire de la Syrie.

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"C’est la Syrie enfin qui a donné l’exemple du combat nationaliste avec la mémorable posture de Youssef al Azmeh, ministre de la défense syrien, tué les armes à la main, face aux envahisseurs français, dans la bataille de Maysalloun, acte fondateur du nationalisme syrien contemporain. Une attitude dont elle paiera le prix par son démantèlement par les deux Co-parrains de l’offensive la France et la Turquie." René NABA. (la France donnera par la suite à la Turquie le Sandjak d'Alexandrette).

 

Youssef al-Azmeh يوسف العظمة

 

Youssef al-Azmeh (يوسف العظمة) (ou Yusuf al-Azmah, Yousef Al-Azama, Yusuf Al-Azmeh, Yousef Al-Azmeh) (1884 - 24 juillet 1920) était un militaire syrien originaire du vieux quartier de Chaghour a Damas.Son pere était directeur des finances a la ville de Homs . et sa mere : Leila Cherbaji d'une grande famille de Damas . De 1918 à 1920, il a été ministre de la guerre, et chef d'État major du roi Fayçal.

 

En 1906, Azmeh obtient son diplôme à l'académie militaire ottomane d'Istanbul. Général ottoman pendant la Première Guerre mondiale, il a rejoint la révolte arabe contre le pouvoir impérial ottoman, jusqu'à l'indépendance de la Syrie en 1918. La Société des Nations, ayant accordé un mandat aux français en Syrie (grâce à l'accord Sykes-Picot) le général Gouraud lance un ultimatum contre le gouvernement syrien leur demandant de déposer les armes. Ne pouvant résister aux français, la Syrie accepte de se placer sous mandat français, mais Azmeh refuse la défaite et forme une armée de partisans. Son armée est estimée à environ 5000 hommes, elle mélangeait des soldats irréguliers, des volontaires et des bédouins. Azmeh savait à l'avance qu'il ne pourrait pas vaincre les Français avec cette armée, mais il voulait leur signifier que les syriens n'accepteraient pas un mandat sur leur pays.

 

Le 24 juillet 1920, Azmeh quitte Damas pour Khan Maysaloun, où il a mené sa bataille contre l'armée française du général Gouraud. Azmeh trouve la mort lors de la bataille, ce qui permet aux forces françaises d'entrer à Damas le 25 juillet 1920.

 

Azmeh est considéré comme un héros national en Syrie, une statue de lui se trouve à Damas, et beaucoup de rues portent son nom.

 

Youssef al-Azmeh - Wikipédia

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Le chef de la Grande révolution syrienne se rappelle à notre souvenir

Des dizaines de milliers de Syriens de la province de Soueida ont assisté le 16 octobre 2009 au transfert de la dépouille de Sultan Pacha El Atrache, chef de la Grande révolution syrienne (1925-1927), vers un grand mausolée dédié aux martyrs tombés au combat contre l'armée française.

 

"Du village de Qraya, toute la Syrie a répondu à ton appel, oh Sultan!" chantaient des dizaines de milliers de personnes, venus à Qraya, le village natal du "Pacha", pour rendre hommage à leur héro national. Vingt-sept ans après son décès, le leader qui a conduit la Syrie dans les années 1920 vers plusieurs victoires successives contre les troupes mandataires, mobilise plus que jamais les foules. L’armée syrienne, pour sa part, lui a réservé l’honneur militaire suprême, en transportant son cercueil sur un affût de canon. "Cette occasion représente pour nous le rappel d'un passé glorieux et nous en sommes fier car c'est notre patrie qui exprime sa gratitude à Sultan Pacha El Atrache, l'un des plus éminents pères fondateurs de la Syrie" a déclaré à Magazine le chef spirituel de la communauté druze de Syrie, Cheikh Hammoud Hinnawi.

 

Parti à la tête d'une armée de 3000 chevaliers, Sultan El Atrache proclame de Soueida la rébellion contre le mandat le 14 juillet 1925, date choisie à dessein pour coïncider avec celle de la Révolution française. Il appelle les Syriens à prendre les armes en faveur d'une "Syrie libre, indépendante et souveraine".

 

Les combattants évincent les troupes françaises en remportant plusieurs batailles militaires décisives. Ils libèrent la province de Soueida, le Golan et ainsi que la versant libanais du Mont Hermon, et s'infiltrent à Damas où ils font la jonction avec leurs camarades damascènes qui se soulèvent à leur tour. La Révolution se propage dans toute la Syrie et durera deux ans.

 

“Nous considérons l’hommage rendu au chef de la Révolution comme un hommage à tous les combattants qui militent pour la liberté", ont affirmé les représentants de la communauté druze du Golan occupé par Israël, dans un communiqué lu devant la foule. Les auteurs du texte se sont engagés "à rester fidèles à la voie tracée par nos ancêtres et à préserver l’identité syrienne du Golan, jusqu'à son retour à la patrie-mère".

 

Pour sa part, le député arabe israélien Said Naffaa, qui milite avec succès contre l'enrôlement des Druzes de Haute Galilée dans l'armée israélienne, s’est déclaré, dans un communiqué, "fier que le sang d’un martyr syrien mêlé au sang palestinien coule dans mes veines", allusion à son grand-père maternel, d'origine syrienne, tué dans la bataille de Mseifra, l’une des plus meurtrières qui a opposé en 1925 les révolutionnaires druzes à l’armée française.

 

La résistance armée legitimée des la première heure d'occupation

 

En vertu des accords de Sykes-Picot conclus secrètement entre Paris et Londres en 1916, les troupes françaises arrivent à Beyrouth le 21 novembre 1919, soit un an après la chute de l’empire ottoman. Elles sont conduites par le général Henri Gouraud, nommé Haut-Commissaire français en Syrie. Le 14 juillet 1920, le général lance un ultimatum, demandant au gouvernement syrien la reddition sans conditions. Le jeune ministre de la défense Youssef Al Azmeh rassemble les 600 militaires mal équipés de la nouvelle armée syrienne et décide d'affronter la puissance de feu française près de l'actuelle frontière syro-libanaise, passant outre aux mises en gardes contre cet affrontement, qui équivalait à un suicide certain.

 

"L'histoire ne dira pas que Damas est tombé sans que les Arabes aient combattu pour la défendre", déclare Youssef Al Azmeh. La confrontation symbolisait la conscience identitaire syrienne et le refus du mandat qui lui sera imposé par la Société des Nations. Le 24 juillet, 8 000 militaires français équipés de chars, de canons, et d'avions de chasse, éliminent en moins d'une heure le bataillon syrien dans la bourgade de Mayssaloun. Youssef Al Azmeh est tué pendant la bataille. Sa statue, érigée en plein centre de Damas, maintient vivant le souvenir tragique d'un symbole tombé pour que vive la nation.

 

Diviser pour mieux régner

 

Dès son établissement en Syrie, le pouvoir mandataire divise la Syrie en plusieurs mini-Etats confessionnels. Cette stratégie est explicitement exposée dans un rapport confidentiel du colonel Catroux, directeur du service des renseignements. "Pour dissocier l'effort unitaire nous avons démembré les territoires qui avaient formé le royaume de Fayçal" [1], avoue Catroux. Dans sa "Synthèse politique", il conclut son rapport sur le dépeçage de la Syrie: "Telle est la régression douloureuse à l'amour propre national syrien, spécialement humiliante pour l'orgueilleuse capitale des Omeyyades, qui a accompagné en ce qui touche l'aspiration unitaire la déposition de Fayçal à l'avènement du mandat" [2]. En juillet 1921, Ibrahim Hananu lance une insurrection à Alep, suivie en octobre par celle de Saleh El Ali dans la montagne alaouite, qui exige son rattachement à la Syrie. Réprimées dans le sang, elles poussent néanmoins la France à réunifier Damas et Alep en un seul Etat. L'opposition nationaliste se regroupe en 1925 autour du Dr. Abdel Rahman Chahbandar au sein du Parti du Peuple, qui jouera un rôle déterminant dans la lutte politique pour l'indépendance du pays.

 

Mais c'est la montagne druze qui reprend le flambeau du nationalisme arabe en déclenchant une longue révolte pour la réunification et l'indépendance de la Syrie [3]. A la tête d'une armée de plusieurs centaines de chevaliers, Sultan El Atrache proclame la rébellion contre le mandat le 14 juillet 1925. Parti en expédition punitive, le bataillon français est littéralement exterminé le 21 juillet dans la bataille d'Al Kafr. Seul trois français survivront aux combats. Une première qui ravive l'espoir des nationalistes. Le 3 août, 8 000 militaires français munis de canons, de chars et d'avions de guerre, subissent une violente défaite face aux 3000 guerriers de Soueida à l'issue de quatre jours de combats acharnés, au cours desquels les Syriens récupéreront un précieux matériel militaire abandonné par les Français. Après un échec dans la longue bataille de Mseifra, les résistants repoussent les contre-attaques françaises, et remportent des victoires décisives dans les batailles de Rsas et de Soueida. L'armée française est contrainte de se replier. La montagne toute entière est libérée. Ces succès encouragent les nationalistes syriens, notamment le Dr. Chahbandar et Choukri Qouatly qui deviendra le premier Président de la Syrie indépendante. Ils rejoignent les rebelles à Soueida, où ils nomment Sultan El Atrache "Commandant général de la Grande révolution syrienne".

 

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De son bastion, déclaré "territoire libre", Sultan El Atrache appelle les "descendants des glorieux Arabes" à prendre les armes en faveur d'une "Syrie libre, indépendante et souveraine". Son appel, lancé le 23 août, est explicite. "Les colonialistes (…) ont érigé des barrières artificielles à l'intérieur de notre Nation, et nous ont divisés en mini-Etats sur des bases confessionnelles. Ils nous ont privé (…) du libre commerce et de la libre circulation, même à l'intérieur de notre pays". Il revendique "l'unité de la Syrie naturelle, la reconnaissance de son identité arabe, de son unité, de son indépendance, le retrait des forces d'occupation de toute la Syrie et la mise en place d'une armée locale en vue d'assurer la sécurité du pays". L'homme, qui vouait une admiration pour les principes de la Révolution française, exigea du pouvoir mandataire "la reconnaissance de ses idéaux, à savoir le respect des droits de l'Homme, la liberté, l'égalité et la fraternité".

 

Pendant deux ans, la Syrie est en guerre. Les combattants druzes s'infiltrent à Damas, font la jonction avec leurs camarades damascènes qui se soulèvent à leur tour. La capitale syrienne est violemment bombardée par l'armée française. Une partie de la vieille ville, totalement incendiée, est rebaptisée quartier de "Harika" (incendie). La révolution se répand dans tout le pays. Elle gagne le Mont Hermon au Liban, après que les troupes conduites par Zeid El Atrache, frère cadet de Sultan, aient libéré le Golan ainsi que les régions de Majdal Chams, Rachayya et Hasbayya. Le pouvoir mandataire en crise, dépêche en renfort des bataillons déployés dans ses colonies nord-africaines et asiatiques. Au printemps 1926, il bombarde les principales villes syriennes et lance une attaque terrestre et aérienne contre Soueida, qui oppose pendant des mois une résistance acharnée. La montagne finira par tomber en août, après l'entrée des troupes françaises à Soueida. Les nationalistes sont traqués, arrêtés et pendus en public. Sultan El Atrache et son état-major prennent le chemin de l'exil et la Révolution s'effondre en 1927. Le Dr. Chahbandar est arrêté et emprisonné jusqu'en 1936. Il sera assassiné en 1940 dans sa clinique.

 

Malgré l'échec militaire, les nationalistes syriens poursuivent leur combat politique, conduits par le fondateur en 1927 du Bloc national Hachem Atassi, ainsi que Khaled Azmeh, Fares Khoury, Rachad Barmada, Nazem Qoudsi, Akram Hourani, Ibrahim Hananou, l'émir Hassan El Atrache, Choukri Quatly et Saadallah Jabiri. Le parlement syrien, fondé en 1928, réclame avec insistance l'indépendance de la Syrie, ce qui amène l'autorité mandataire à le suspendre en 1934. Un "traité franco-syrien" conclu sous les auspices du Front Populaire en 1936 et prévoyant l'indépendance de la Syrie, restera lettre morte. En juin 1939, à la veille de la deuxième guerre mondiale, la France cède à la Turquie la ville d'Antioche, ancienne capitale syrienne, ainsi que sa région, le sandjak d'Alexandrette, débouché naturel de la ville d'Alep sur la Méditerranée, en échange de la neutralité d'Ankara dans la deuxième guerre mondiale.

 

Dépassés par les promesses anglaises puis françaises non tenues, les nationalistes déclenchent le 29 mai 1945, un soulèvement armé minutieusement préparé à travers le pays. Il est violemment réprimé par l'armée française, qui bombarde le parlement syrien et le centre de la capitale. Une partie de la citadelle deux fois millénaire de Damas est détruite par les bombardements qui font près de 700 morts. Soueida réussit le tour de force, devenant ainsi la première province syrienne à se libérer de la tutelle française. L’avenue du 29 mai, tracée en plein centre de Damas, alimente aujourd’hui la mémoire collective de la lutte nationale pour l’indépendance du pays. Soumises à de fortes pressions internes et anglaises, les troupes françaises quittent définitivement la Syrie le 17 avril 1946.

 

Le soulèvement général des Druzes, des Chrétiens, des Alaouites et des Sunnites contre la partition de la Syrie discréditent les thèses formulées par les orientalistes, selon lesquelles l'Orient arabe serait composé d'une mosaïque de populations hétérogènes incapables de coexister, une thèse qui sera reprise par Israël au lendemain de sa création en 1948.

 

Ce passé récent est ancré dans la mémoire collective des jeunes Syriens et des anciens, témoins vivants de cette époque tumultueuse, ravivée aujourd'hui par les invasions israélienne en Palestine et américaine en Irak.

 

Face aux nombreux défis qui freinent son développement depuis son indépendance, la Syrie poursuit l'édification d'institutions dignes d'un Etat moderne. Il s'agit d'un Etat-nation toujours en phase de construction, qui a réussi à s'ériger en interlocuteur incontournable dans la région. Mais si Damas a su préserver et renforcer une indépendance qui fait défaut à nombreux pays du Moyen-Orient, il reste que cet acquit n'a été réalisé qu'au prix de sacrifices économiques et politiques. Gouvernés par un régime autoritaire certes, mais tolérant et laïc, les Syriens aspirent à un régime démocratique national, rejetant d'emblée toute ingérence étrangère et toute démocratie "importée", à l'iraquienne.

 

Talal El Atrache

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