maximus 10 Posted February 22, 2013 Partager Posted February 22, 2013 En lui envoyant une pensée Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?), Vous m'envoyâtes, fraîche éclose, Une chère petite rose, Frais emblème, message pur. Elle disait en son langage Les " serments du premier amour ", Votre coeur à moi pour toujours Et toutes les choses d'usage. Trois ans sont passés. Nous voilà ! Mais moi j'ai gardé la mémoire De votre rose, et c'est ma gloire De penser encore à cela. Hélas ! si j'ai la souvenance, Je n'ai plus la fleur, ni le coeur ! Elle est aux quatre vents, la fleur. Le coeur ? mais, voici que j'y pense, Fut-il mien jamais ? entre nous ? Moi, le mien bat toujours de même, Il est toujours simple. Un emblème A mon tour. Dites, voulez-vous Que, tout pesé, je vous envoie, Triste sélam, mais c'est ainsi, Cette pauvre négresse-ci ? Elle n'est pas couleur de joie, Mais elle est couleur de mon coeur ; Je l'ai cueillie à quelque fente Du pavé captif que j'arpente En ce lieu de juste douleur. A-t-elle besoin d'autres preuves ? Acceptez-la pour le plaisir. J'ai tant fait que de la cueillir, Et c'est presque une fleur-des-veuves. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted February 22, 2013 Partager Posted February 22, 2013 Un beau poème. Merci. Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted February 23, 2013 Author Partager Posted February 23, 2013 Sissa Un beau poème. Merci. le plaisir est partagé Merci a P Verlaine Citer Link to post Share on other sites
carica 10 Posted April 21, 2013 Partager Posted April 21, 2013 Un beau poème. Merci. Sissa tu es enseignante de Français? :D Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted April 21, 2013 Partager Posted April 21, 2013 Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 Maximus, Caprice, que ça fait du bien de lire tous ces poèmes ce matin!! un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes...merci... Citer Link to post Share on other sites
ANA 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 Je n'ai plus la fleur, ni le coeur ! Elle est aux quatre vents, la fleur. il n'est pas malin PAUL , une rose se garde des années si on la fait sécher la tête en bas accrochée quelque part .... tsiii ces poètes ...aucun sens pratique:jester: Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 Sissa tu es enseignante de Français? :D Non, je suis filandière. Citer Link to post Share on other sites
carica 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 Non, je suis filandière. wache tkhiti:mdr: Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 wache tkhiti:mdr: Des caftans au fil de sable. Citer Link to post Share on other sites
carica 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 Des caftans au fil de sable. allh iabrek , ana nahrb sinon je vais polluer le topic:D Citer Link to post Share on other sites
Sissa 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 allh iabrek , ana nahrb sinon je vais polluer le topic:D Dito :D Bonne soirée. Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 23, 2013 Author Partager Posted April 23, 2013 Séphia Maximus, Caprice, que ça fait du bien de lire tous ces poèmes ce matin!! un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes...merci... Effectivement la poesie et un art et une liberté de pensée Merci de ton passage .. ANA il n'est pas malin PAUL , une rose se garde des années si on la fait sécher la tête en bas accrochée quelque part .... tsiii ces poètes ...aucun sens pratique Rien ne t'oblige a lire Quand cela me plait pas je zappe Citer Link to post Share on other sites
ANA 10 Posted April 23, 2013 Partager Posted April 23, 2013 MAXIMUS tu n'as pas zappé DONC j'en déduis que tu as apprécié mon humour ... ou tu es trop susceptible pour ne pas comprendre que si j'appelle VERLAINE par son petit nom et que je reprends une de ces images poétiques, c'est que ses textes sont sur ma table de chevet ? non ? Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 25, 2013 Author Partager Posted April 25, 2013 MAXIMUS tu n'as pas zappé DONC j'en déduis que tu as apprécié mon humour ... ou tu es trop susceptible pour ne pas comprendre que si j'appelle VERLAINE par son petit nom et que je reprends une de ces images poétiques, c'est que ses textes sont sur ma table de chevet ? non ? Bonjour.... je te cite tsiii ces poètes ...aucun sens pratique je l'ai peut etre mal compris ALors desolé et merci de ta lecture :40: Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted April 26, 2013 Partager Posted April 26, 2013 A une femme A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante ! Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien ! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, -Chère, par un beau jour de septembre attiédi. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 27, 2013 Author Partager Posted April 27, 2013 A une femme A vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante ! Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien ! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, -Chère, par un beau jour de septembre attiédi. Paul Verlaine Jolie choix merci C'est l'extase langoureuse C'est l'extase langoureuse, C'est la fatigue amoureuse, C'est tous les frissons des bois Parmi l'étreinte des brises, C'est, vers les ramures grises, Le choeur des petites voix. O le frêle et frais murmure ! Cela gazouille et susurre, Cela ressemble au cri doux Que l'herbe agitée expire... Tu dirais, sous l'eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux. Cette âme qui se lamente En cette plainte dormante, C'est la nôtre, n'est-ce pas ? La mienne, dis, et la tienne, Dont s'exhale l'humble antienne Par ce tiède soir, tout bas Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
Guest syndrom Posted April 27, 2013 Partager Posted April 27, 2013 Ce que c'est bon de ce régaler de ça par une aussi belle matinée Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour le partage Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted April 28, 2013 Author Partager Posted April 28, 2013 Ce que c'est bon de ce régaler de ça par une aussi belle matinée Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour le partage Tous le plaisir est pour moi car il est partagé Merci de me !!enfin de nous lire ... Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted May 7, 2013 Partager Posted May 7, 2013 Maximus, Caprice, que ça fait du bien de lire tous ces poèmes ce matin!! un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes...merci... Merci Séphia, la belle poésie c'est toujours un brin de fraîcheur, heureuse que mes ou nos choix te plaisent :D Merci de ton passage tu es toujours la bienvenue Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted May 8, 2013 Partager Posted May 8, 2013 Chanson pour elles Ils me disent que tu es blonde, Et que tout blonde est perfide, Même ils ajoutent "comme l'onde". Je me ris de leurs discours vide ! Tes yeux sont les plus beaux du monde Et de ton sein je suis avide. Ils me disent que tu es brune, Qu'une brune a des yeux de braise Et qu'un coeur qui cherche fortune S'y brûle ... Ô la bonne foutaise ! Ronde et fraîche comme la lune, Vive ta gorge aux bouts de fraise ! Ils me disent de toi, châtaine : Elle est fade, et rousse trop rose. J'encague cette turlutaine, Et de toi j'aime toute chose De la chevelure, fontaine D'ébène ou d'or (et dis, ô pose- Les sur mon coeur) aux pieds de reine. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 8, 2013 Author Partager Posted May 8, 2013 Chanson pour elles Ils me disent que tu es blonde, Et que tout blonde est perfide, Même ils ajoutent "comme l'onde". Je me ris de leurs discours vide ! Tes yeux sont les plus beaux du monde Et de ton sein je suis avide. Ils me disent que tu es brune, Qu'une brune a des yeux de braise Et qu'un coeur qui cherche fortune S'y brûle ... Ô la bonne foutaise ! Ronde et fraîche comme la lune, Vive ta gorge aux bouts de fraise ! Ils me disent de toi, châtaine : Elle est fade, et rousse trop rose. J'encague cette turlutaine, Et de toi j'aime toute chose De la chevelure, fontaine D'ébène ou d'or (et dis, ô pose- Les sur mon coeur) aux pieds de reine. Paul Verlaine Merci Caprice tres jolie choix * hummm un delice de lire Ballade en rêve Au docteur Louis Jullien. J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions Non pas nos torts, il n'en est en amour, Mais l'absolu de nos opinions Et que la vie ait pour nous pris ce tour. Simple elle était comme au temps de ma cour, En robe grise et verte et voilà tout, (J'aimai toujours les femmes dans ce goût), Et son langage était sincère et coi. Mais quel émoi de me dire au débout : J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi. Elle ni moi nous ne nous résignions À plus souffrir pas plus tard que ce jour. Ô nous revoir encore compagnons, Chacun étant descendu de sa tour Pour un baiser bien payé de retour ! Le beau projet ! Et nous étions debout, Main dans la main, avec du sang qui bout Et chante un fier 'donec gratus'. Mais quoi ? C'était un songe, ô tristesse et dégoût ! J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi. Et nous suivions tes luisants fanions, Soie et satin, ô Bonheur vainqueur, pour Jusqu'à la mort, que d'ailleurs nous niions. J'allais par les chemins, en troubadour, Chantant, ballant, sans craindre ce pandour Qui vous saute à la gorge et vous découd. Elle évoquait la chère nuit d'Août Où son aveu bas et lent me fit roi. Moi, j'adorais ce retour qui m'absout. J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi ! ENVOI Princesse elle est, sans doute, à l'autre bout Du monde où règne et persiste ma foi. Amen, alors, puisqu'à mes dam et coût, J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 11, 2013 Author Partager Posted May 11, 2013 J'ai cueilli cette fleur pour toi Le jardin de mon coeur ..... J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline. Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline, Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher, Paisible, elle croissait aux fentes du rocher. L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ; Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil, À l'endroit où s'était englouti le soleil, La sombre nuit bâtir un porche de nuées. Des voiles s'enfuyaient, au loin diminuées ; Quelques toits, s'éclairant au fond d'un entonnoir, Semblaient craindre de luire et de se laisser voir. J'ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée. Elle est pâle, et n'a pas de corolle embaumée, Sa racine n'a pris sur la crête des monts Que l'amère senteur des glauques goémons ; Moi, j'ai dit: Pauvre fleur, du haut de cette cime, Tu devais t'en aller dans cet immense abîme Où l'algue et le nuage et les voiles s'en vont. Va mourir sur un coeur, abîme plus profond. Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde. Le ciel, qui te créa pour t'effeuiller dans l'onde, Te fit pour l'océan, je te donne à l'amour. - Le vent mêlait les flots; il ne restait du jour Qu'une vague lueur, lentement effacée. Oh! comme j'étais triste au fond de ma pensée Tandis que je songeais, et que le gouffre noir M'entrait dans l'âme avec tous les frissons du soir ! V.Hugo ... Citer Link to post Share on other sites
maximus 10 Posted May 23, 2013 Author Partager Posted May 23, 2013 Si vous m'aimiez Si vous m'aimiez ....... Ménestrel, qui vais par le monde, N'ayant rien que mon gai savoir, Si vous m'aimiez, ô belle blonde, Je me croirais un riche avoir ; Comme Pétrarque aux pieds de son idole, A vos genoux courbé bien bas, bien bas, J'oublierais tout, voire le Capitole, Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas. Si vous m'aimiez, ô belle blonde, De vos baisers seuls j'aurais faim, Et, sourd à son voisin qui gronde, Mon cœur s'enivrerait enfin ; Cœur mendiant, il va, de femme en femme, Criant misère, et sans secours, hélas ! Le pauvret meurt : il renaîtrait, madame, Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas. Et mes chansons fraîches écloses, Au vent du matin et du soir, Iraient à vous, comme les roses Qui pleuvent devant l'ostensoir. Purifiant l'air de Paris, madame, Où vous iriez j'irais, et, sur vos pas, Comme un parfum je brûlerais mon âme, Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas. Sur vous, grand' dame que l'on flatte, Un lorgnon d'or s'est promené, Et par le nœud d'une cravate Voilà votre cœur enchaîné. D'un plus heureux que l'hommage vous plaise Souriez-lui, marchez fière à son bras ; Son bras ! demain je saurais ce qu'il pèse, Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas. Hégésippe Moreau Citer Link to post Share on other sites
caprice 10 Posted July 6, 2013 Partager Posted July 6, 2013 Green Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux. J'arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front. Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête Toute sonore encore de vos derniers baisers ; Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez. Paul Verlaine Citer Link to post Share on other sites
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