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En lui envoyant une pensée

 

Au temps où vous m'aimiez (bien sûr ?),

Vous m'envoyâtes, fraîche éclose,

Une chère petite rose,

Frais emblème, message pur.

 

Elle disait en son langage

Les " serments du premier amour ",

Votre coeur à moi pour toujours

Et toutes les choses d'usage.

 

Trois ans sont passés. Nous voilà !

Mais moi j'ai gardé la mémoire

De votre rose, et c'est ma gloire

De penser encore à cela.

 

Hélas ! si j'ai la souvenance,

Je n'ai plus la fleur, ni le coeur !

Elle est aux quatre vents, la fleur.

Le coeur ? mais, voici que j'y pense,

 

Fut-il mien jamais ? entre nous ?

Moi, le mien bat toujours de même,

Il est toujours simple. Un emblème

A mon tour. Dites, voulez-vous

 

Que, tout pesé, je vous envoie,

Triste sélam, mais c'est ainsi,

Cette pauvre négresse-ci ?

Elle n'est pas couleur de joie,

 

Mais elle est couleur de mon coeur ;

Je l'ai cueillie à quelque fente

Du pavé captif que j'arpente

En ce lieu de juste douleur.

 

A-t-elle besoin d'autres preuves ?

Acceptez-la pour le plaisir.

J'ai tant fait que de la cueillir,

Et c'est presque une fleur-des-veuves.

 

Paul Verlaine

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  • 1 month later...

Mon rêve familier

 

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

 

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent

Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

 

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.

Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

 

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

 

Paul Verlaine

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Je n'ai plus la fleur, ni le coeur !

Elle est aux quatre vents, la fleur.

 

il n'est pas malin PAUL , une rose se garde des années si on la fait sécher la tête en bas accrochée quelque part ....

 

tsiii ces poètes ...aucun sens pratique:jester:

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Séphia

 

Maximus, Caprice, que ça fait du bien de lire tous ces poèmes ce matin!! un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes...merci...

 

Effectivement la poesie et un art et une liberté de pensée

 

Merci de ton passage ..

 

ANA

 

il n'est pas malin PAUL , une rose se garde des années si on la fait sécher la tête en bas accrochée quelque part ....

 

tsiii ces poètes ...aucun sens pratique

 

Rien ne t'oblige a lire

Quand cela me plait pas je zappe

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MAXIMUS

tu n'as pas zappé DONC j'en déduis que tu as apprécié mon humour ...

 

 

ou tu es trop susceptible pour ne pas comprendre que si j'appelle VERLAINE par son petit nom et que je reprends une de ces images poétiques, c'est que ses textes sont sur ma table de chevet ?

 

non ?

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MAXIMUS

tu n'as pas zappé DONC j'en déduis que tu as apprécié mon humour ...

 

 

ou tu es trop susceptible pour ne pas comprendre que si j'appelle VERLAINE par son petit nom et que je reprends une de ces images poétiques, c'est que ses textes sont sur ma table de chevet ?

 

non ?

 

Bonjour....

je te cite

 

tsiii ces poètes ...aucun sens pratique

je l'ai peut etre mal compris

ALors desolé et merci de ta lecture :40:

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A une femme

 

A vous ces vers de par la grâce consolante

De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,

De par votre âme pure et toute bonne, à vous

Ces vers du fond de ma détresse violente.

 

C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante

N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,

Se multipliant comme un cortège de loups

Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante !

 

Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien

Que le gémissement premier du premier homme

Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien !

 

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme

Des hirondelles sur un ciel d'après-midi,

-Chère, par un beau jour de septembre attiédi.

 

Paul Verlaine

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A une femme

 

A vous ces vers de par la grâce consolante

De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux,

De par votre âme pure et toute bonne, à vous

Ces vers du fond de ma détresse violente.

 

C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante

N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux,

Se multipliant comme un cortège de loups

Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante !

 

Oh! je souffre, je souffre affreusement, si bien

Que le gémissement premier du premier homme

Chassé d'Eden n'est qu'une églogue au prix du mien !

 

Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme

Des hirondelles sur un ciel d'après-midi,

-Chère, par un beau jour de septembre attiédi.

 

Paul Verlaine

 

Jolie choix merci

 

 

C'est l'extase langoureuse

 

C'est l'extase langoureuse,

C'est la fatigue amoureuse,

C'est tous les frissons des bois

Parmi l'étreinte des brises,

C'est, vers les ramures grises,

Le choeur des petites voix.

 

O le frêle et frais murmure !

Cela gazouille et susurre,

Cela ressemble au cri doux

Que l'herbe agitée expire...

Tu dirais, sous l'eau qui vire,

Le roulis sourd des cailloux.

 

Cette âme qui se lamente

En cette plainte dormante,

C'est la nôtre, n'est-ce pas ?

La mienne, dis, et la tienne,

Dont s'exhale l'humble antienne

Par ce tiède soir, tout bas

 

 

 

Paul Verlaine

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Guest syndrom

Ce que c'est bon de ce régaler de ça par une aussi belle matinée

 

Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour le partage

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Ce que c'est bon de ce régaler de ça par une aussi belle matinée

 

Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii pour le partage

 

Tous le plaisir est pour moi car il est partagé

 

Merci de me !!enfin de nous lire ...

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  • 2 weeks later...
Maximus, Caprice, que ça fait du bien de lire tous ces poèmes ce matin!! un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes...merci...:)

 

Merci Séphia, la belle poésie c'est toujours un brin de fraîcheur, heureuse que mes ou nos choix te plaisent :D

Merci de ton passage tu es toujours la bienvenue :)

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Chanson pour elles

 

Ils me disent que tu es blonde,

Et que tout blonde est perfide,

Même ils ajoutent "comme l'onde".

Je me ris de leurs discours vide !

Tes yeux sont les plus beaux du monde

Et de ton sein je suis avide.

 

Ils me disent que tu es brune,

Qu'une brune a des yeux de braise

Et qu'un coeur qui cherche fortune

S'y brûle ... Ô la bonne foutaise !

Ronde et fraîche comme la lune,

Vive ta gorge aux bouts de fraise !

 

Ils me disent de toi, châtaine :

Elle est fade, et rousse trop rose.

J'encague cette turlutaine,

Et de toi j'aime toute chose

De la chevelure, fontaine

D'ébène ou d'or (et dis, ô pose-

Les sur mon coeur) aux pieds de reine.

 

Paul Verlaine

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Chanson pour elles

 

Ils me disent que tu es blonde,

Et que tout blonde est perfide,

Même ils ajoutent "comme l'onde".

Je me ris de leurs discours vide !

Tes yeux sont les plus beaux du monde

Et de ton sein je suis avide.

 

Ils me disent que tu es brune,

Qu'une brune a des yeux de braise

Et qu'un coeur qui cherche fortune

S'y brûle ... Ô la bonne foutaise !

Ronde et fraîche comme la lune,

Vive ta gorge aux bouts de fraise !

 

Ils me disent de toi, châtaine :

Elle est fade, et rousse trop rose.

J'encague cette turlutaine,

Et de toi j'aime toute chose

De la chevelure, fontaine

D'ébène ou d'or (et dis, ô pose-

Les sur mon coeur) aux pieds de reine.

 

Paul Verlaine

 

Merci Caprice tres jolie choix *

hummm un delice de lire

 

 

Ballade en rêve

Au docteur Louis Jullien.

 

J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions

Non pas nos torts, il n'en est en amour,

Mais l'absolu de nos opinions

Et que la vie ait pour nous pris ce tour.

Simple elle était comme au temps de ma cour,

En robe grise et verte et voilà tout,

(J'aimai toujours les femmes dans ce goût),

Et son langage était sincère et coi.

Mais quel émoi de me dire au débout :

J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

 

Elle ni moi nous ne nous résignions

À plus souffrir pas plus tard que ce jour.

Ô nous revoir encore compagnons,

Chacun étant descendu de sa tour

Pour un baiser bien payé de retour !

Le beau projet ! Et nous étions debout,

Main dans la main, avec du sang qui bout

Et chante un fier 'donec gratus'. Mais quoi ?

C'était un songe, ô tristesse et dégoût !

J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

 

Et nous suivions tes luisants fanions,

Soie et satin, ô Bonheur vainqueur, pour

Jusqu'à la mort, que d'ailleurs nous niions.

J'allais par les chemins, en troubadour,

Chantant, ballant, sans craindre ce pandour

Qui vous saute à la gorge et vous découd.

Elle évoquait la chère nuit d'Août

Où son aveu bas et lent me fit roi.

Moi, j'adorais ce retour qui m'absout.

J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi !

 

ENVOI

 

Princesse elle est, sans doute, à l'autre bout

Du monde où règne et persiste ma foi.

Amen, alors, puisqu'à mes dam et coût,

J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

 

 

Paul Verlaine

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J'ai cueilli cette fleur pour toi

 

Le jardin de mon coeur .....

 

J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.

Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline,

Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher,

Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.

L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ;

Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire

Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,

À l'endroit où s'était englouti le soleil,

La sombre nuit bâtir un porche de nuées.

Des voiles s'enfuyaient, au loin diminuées ;

Quelques toits, s'éclairant au fond d'un entonnoir,

Semblaient craindre de luire et de se laisser voir.

J'ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée.

Elle est pâle, et n'a pas de corolle embaumée,

Sa racine n'a pris sur la crête des monts

Que l'amère senteur des glauques goémons ;

Moi, j'ai dit: Pauvre fleur, du haut de cette cime,

Tu devais t'en aller dans cet immense abîme

Où l'algue et le nuage et les voiles s'en vont.

Va mourir sur un coeur, abîme plus profond.

Fane-toi sur ce sein en qui palpite un monde.

Le ciel, qui te créa pour t'effeuiller dans l'onde,

Te fit pour l'océan, je te donne à l'amour. -

Le vent mêlait les flots; il ne restait du jour

Qu'une vague lueur, lentement effacée.

Oh! comme j'étais triste au fond de ma pensée

Tandis que je songeais, et que le gouffre noir

M'entrait dans l'âme avec tous les frissons du soir !

 

V.Hugo ...

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  • 2 weeks later...

Si vous m'aimiez

 

Si vous m'aimiez .......

 

 

Ménestrel, qui vais par le monde,

N'ayant rien que mon gai savoir,

Si vous m'aimiez, ô belle blonde,

Je me croirais un riche avoir ;

Comme Pétrarque aux pieds de son idole,

A vos genoux courbé bien bas, bien bas,

J'oublierais tout, voire le Capitole,

Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas.

 

Si vous m'aimiez, ô belle blonde,

De vos baisers seuls j'aurais faim,

Et, sourd à son voisin qui gronde,

Mon cœur s'enivrerait enfin ;

Cœur mendiant, il va, de femme en femme,

Criant misère, et sans secours, hélas !

Le pauvret meurt : il renaîtrait, madame,

Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas.

 

Et mes chansons fraîches écloses,

Au vent du matin et du soir,

Iraient à vous, comme les roses

Qui pleuvent devant l'ostensoir.

Purifiant l'air de Paris, madame,

Où vous iriez j'irais, et, sur vos pas,

Comme un parfum je brûlerais mon âme,

Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas.

 

Sur vous, grand' dame que l'on flatte,

Un lorgnon d'or s'est promené,

Et par le nœud d'une cravate

Voilà votre cœur enchaîné.

D'un plus heureux que l'hommage vous plaise

Souriez-lui, marchez fière à son bras ;

Son bras ! demain je saurais ce qu'il pèse,

Si vous m'aimiez… mais vous ne m'aimez pas.

 

Hégésippe Moreau

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  • 1 month later...

Green

 

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches

Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.

Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches

Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

 

J'arrive tout couvert encore de rosée

Que le vent du matin vient glacer à mon front.

Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée

Rêve des chers instants qui la délasseront.

 

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête

Toute sonore encore de vos derniers baisers ;

Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,

Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

 

Paul Verlaine

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