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AL ATLAL.

 

 

 

Ô mon coeur, ne demandes pas où est passé l’amour

Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé

Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines

Et racontes-moi tant que mes larmes couleront

Comment cet amour est devenu une légende

Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel

 

Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite

Par ta bouche aux appels doux et élégants

Et d’une main qui se tendait vers moi

Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues

Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance

Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?

 

Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid

De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur

Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux

Et la cruauté du puissant qui trône

Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes

Et les secondes sont comme des braises dans mon sang

 

Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains

J’ai tout donné et il ne me reste plus rien

Ah ! par ton emprise mon poignet saigne

Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis

Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir) mes promesses que tu n’as pas respectées

Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison

 

Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoûte

En lui il y a grandeur majesté et pudeur

Il marche comme un ange d’un pas assuré

Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants

Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits

Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir

 

De quelle partie en moi tu régentes

La discorde qui va d’étincelle en étincelle

Et moi qui ne suis qu’amour errant

Une couche tourmentée qui se rapproche de toi

Du désir ardent un messager s’est mis entre nous

Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre

 

A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous

Combien de mirages avons-nous construit autour de nous

Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune

Où la joie nous précédait

Et nous avons ri ensemble comme deux enfants

Avons couru et dépassions nos ombres

 

Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé

Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller

Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence

Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon

Alors la lumière éclatante se leva

Alors l’aurore apparut comme un feu

Alors la vie suivit son cours

Alors chaque ami prit son chemin

 

Eh toi le noctambule qui s’assoupit

Tu marmonnes ton serment et tu te réveilles

Si une plaie se ferme

Le souvenir en fera revivre la blessure

Alors apprends à oublier

Et apprends à effacer

 

Ô mon amour toute chose est liée au destin

Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles

Peut-être que nos destins nous réuniront

Un jour après la langueur

Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre

Et nous nous rencontrerions comme des étrangers

Et toute chose suivra son cours

Ne dis pas que nous l’avons voulu ,

ce n’est que le destin qui en a décidé.

 

NADJI IBRAHIM (1898-1953).

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Ô mon coeur, ne demandes pas où est passé l’amour

Il n’était qu’un château de mirages et s’en est allé

Sers-moi et bois en souvenir de ses ruines

Et racontes-moi tant que mes larmes couleront

Comment cet amour est devenu une légende

Et mots (exemplaires) de l’amour passionnel

 

Je ne pourrais t’oublier car tu m’as séduite

Par ta bouche aux appels doux et élégants

Et d’une main qui se tendait vers moi

Telle la main tendue à un naufragé à travers les vagues

Et un éclair qui mettrait le voyageur solitaire en confiance

Y a-t-il semblable à cet éclair venant de tes yeux ?

 

Ô mon amour, j’ai un jour visité le nid

De l’oiseau du désir ardent pour lui chanter ma douleur

Tu as la nonchalance de l’amoureux généreux

Et la cruauté du puissant qui trône

Pourtant ma tendresse pour toi me brûle les côtes

Et les secondes sont comme des braises dans mon sang

 

Donnes-moi ma liberté et lâches mes mains

J’ai tout donné et il ne me reste plus rien

Ah ! par ton emprise mon poignet saigne

Pourquoi ne pas l’épargner et rester comme je suis

Il ne me reste plus qu’à garder (en souvenir) mes promesses que tu n’as pas respectées

Sinon le monde ne serait pour moi qu’une prison

 

Y a-t-il pareil à mes yeux que mon amoureux qui envoûte

En lui il y a grandeur majesté et pudeur

Il marche comme un ange d’un pas assuré

Injuste envers la bonté et s’inclinant devant les arrogants

Aux parfums ensorcelants comme les essences des fruits

Aux yeux charmeurs tels les rêves du soir

 

De quelle partie en moi tu régentes

La discorde qui va d’étincelle en étincelle

Et moi qui ne suis qu’amour errant

Une couche tourmentée qui se rapproche de toi

Du désir ardent un messager s’est mis entre nous

Un compagnon de boisson (commensal) nous tendit le verre

 

A-t-il vécu l’amour dans l’ivresse comme nous

Combien de mirages avons-nous construit autour de nous

Nous avons marché sur le chemin éclairé par la lune

Où la joie nous précédait

Et nous avons ri ensemble comme deux enfants

Avons couru et dépassions nos ombres

 

Et nous nous sommes ressaisis quand le nectar fut épuisé

Et nous nous sommes réveillés ah si l’on pouvait ne pas se réveiller

Un réveil qui nous a sortis du rêve de la somnolence

Et la nuit s’empara de nous et la nuit est un compagnon

Alors la lumière éclatante se leva

Alors l’aurore apparut comme un feu

Alors la vie suivit son cours

Alors chaque ami prit son chemin

 

Eh toi le noctambule qui s’assoupit

Tu marmonnes ton serment et tu te réveilles

Si une plaie se ferme

Le souvenir en fera revivre la blessure

Alors apprends à oublier

Et apprends à effacer

 

Ô mon amour toute chose est liée au destin

Nous n’y pouvons rien et avons été créés faibles

Peut-être que nos destins nous réuniront

Un jour après la langueur

Si d’aventure les amoureux se renieront l’un l’autre

Et nous nous rencontrerions comme des étrangers

Et toute chose suivra son cours

Ne dis pas que nous l’avons voulu ,

ce n’est que le destin qui en a décidé.

 

NADJI IBRAHIM (1898-1953).

 

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