Zoubir8 174 Posted February 26, 2013 Partager Posted February 26, 2013 Sellal à illizi: Les quatre vérités des gens du Sud le 26.02.13 El Watan Ton grave, verbe acéré et formules parfois assassines. Des notables et des représentants de la population d’Illizi ont bien «vidé» leur sac lors de la rencontre, dimanche après-midi à In Amenas, avec les membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Après une allocution d’ouverture de M. Sellal, dans laquelle il a insisté sur l’unité nationale, la justice et l’équité, les notables se sont succédé à la tribune pour exposer les innombrables problèmes dont souffrent les populations d’Illizi. Chômage, exclusion sociale, misère, manque d’infrastructures, bureaucratie chronique, passe-droits, problèmes de sécurité… La situation est alarmante, lancent-ils d’emblée à l’adresse du Premier ministre. « Monsieur le Premier ministre, la situation ne prête pas à rire. Je vous assure que la réalité est beaucoup plus noire que vous ne le pensiez. Je suis un enfant de la région. Je côtoie la jeunesse dont je fais partie et je vous assure qu’elle est en proie à tous les vents qui soufflent sur la région. Vous comprenez de quoi je parle. Les projets en cours de réalisation avancent en titubant. Les besoins sont de plus en plus pressants», lâche un jeune Targui. «Vous parlez, Monsieur le Premier ministre, d’une Algérie unie et indivisible. Mais, dans la vie de tous les jours, nous constatons qu’il y a bien deux Algérie : le Nord et le Sud. Ne nous voilons pas la face. C’est une réalité qu’il faut affronter maintenant, tant qu’il n’est pas trop tard. La jeunesse dont je vous parle le pense réellement. Le régionalisme existe. Tout le monde le dit ici. Et nous le vérifions à nos dépens. De grâce, arrêtez donc vos discours sur l’unité nationale qui est menacée par des ennemis extérieurs de l’Algérie. Cette unité est bien plus menacée par ce qui se passe en interne, par le ressentiment des populations du Sud par sa marginalisation et par le sous- développement ». Un autre notable, quinquagénaire, de Djanet, est revenu sur les problèmes liés au logement, au travail et aux télécommunications et à la bureaucratie. « Si vous voulez assurer la sécurité nationale, il faut œuvrer rapidement au développement des régions de l’extrême Sud, livrées à elles-mêmes et totalement coupées du Nord. La misère gagne du terrain au point où certains ménages ne mangent plus à leur faim. Comment pouvez-vous convaincre ces gens, qui sombrent dans le dénuement et la pauvreté, de la nécessité de préserver l’unité nationale, eux, qui passent tous les jours devant des gisements pétroliers dont ils ne bénéficient pas ? Le mal est profond. Il ne suffit pas d’une réunion pour tout régler. Il faut un travail de longue haleine», clame-t-il. Et d’affirmer que les populations du Sud sont aussi attachées à leur «algérianité» que celles du Nord. «Nous aimons notre pays et nous sommes prêts à défendre notre patrie contre le moindre danger. Nous rejetons et condamnons toute attaque criminelle et terroriste contre les intérêts de notre pays. Nous sommes à vos côtés dans ce combat implacable contre le terrorisme et avec notre vaillante Armée nationale populaire», enchaînte-t-il. Les interventions se succèdent et les propos se ressemblent. Certains notables reviennent sur la question de la sécurisation des frontières et de la lutte contre le terrorisme. L’un d’eux fait même des propositions au Premier ministre. «Pour sécuriser les frontières, vous savez, il n’y a pas mieux, M. Sellal, que les enfants de la région qui connaissent bien le désert et les techniques d’infiltration des mercenaires terroristes. Je vous propose ainsi d’intégrer dans les rangs de l’Armée nationale populaire des Touareg de la région. Je vous propose également de réactiver les réseaux de renseignement des méharistes en leur fournissant les moyens et les équipements modernes», soutient-il, arguant que les Touareg nomades sont présents partout dans le désert et même au-delà de nos frontières. Beaucoup d’intervenants ont insisté sur le chômage et appelé le Premier ministre à intervenir pour que Sonatrach recrute des enfants de la région. Youcef Yousfi répond sans tarder : «L’industrie pétrolière est très pointue. Elle est difficile et dangereuse. Un travailleur pas ou mal formé constituerait un danger pour soi-même et pour ceux qui travaillent avec lui. Sonatrach a besoin de soudeurs qu’elle ne trouve pas. Elle est prête à former dans cette spécialité des jeunes de la région.» M. Sellal lui emboîte le pas en précisant que «tout le monde ne peut pas travailler à Sonatrach». Un intervenant se demande pourquoi une région pétrolière et gazière comme In Amenas n’est pas dotée d’un institut dans ce domaine. «Développer le Sud, c’est aussi créer des instituts nationaux spécialisés notamment dans les hydrocarbures dans ces régions. Pourquoi aller au Nord pour être formé dans une activité qui se trouve au Sud ?», s’est-il interrogé. A travers leurs interventions, les habitants d’Illizi ont exprimé leur ras-le-bol et mettent en garde quant aux conséquences de ce sous-développement chronique de la région. Leur franc- parler vise à secouer les dirigeants du pays pour agir rapidement afin d’éviter le pire pour l’Algérie. Leur message est limpide. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, appelé à redoubler d’efforts pour «sauver» cette partie de l’Algérie. M. Sellal semble avoir bien compris ce message. Il n’a pas manqué de rappeler que l’Algérie jouit aujourd’hui de «stabilité politique, financière et économique, ce qui ne plaît pas à certains, aussi devons-nous être vigilants et nous entraider pour faire face à toute menace à la stabilité du pays».Les participants ont unanimement condamné l’attentat contre le site gazier de Tiguentourine en exprimant leur solidarité avec l’Etat dans ses efforts dans la lutte antiterroriste et la défense de la souveraineté, de la sécurité et de la stabilité du pays. Mokrane Ait Ouarabi --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Mardi, 26 Février 2013 09:50 Facebook Imprimer Envoyer Réagir IL S’EST ADRESSÉ AUX NOTABLES ET AUX JEUNES D’IN AMENAS Sellal réfute le “régionalisme anti-Sud” Par : Salim Tamani LIBERTE “Il n’y a pas de Nord ou de Sud, nous sommes tous dans la même barque, les portes de la réconciliation sont toujours ouvertes, mais l’État est fort, le gouvernement répondra aux doléances de la région, mais les habitants de cette dernière doivent s’adapter aux réalités économiques d’aujourd’hui par l’adhésion à la formation pour résorber le problème du chômage”, ce sont quelques phrases-clés prononcées par Abdelmalek Sellal lors de la réunion tenue, dimanche après-midi, avec les notables d’Illizi en marge de la célébration du 57e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures dans le site gazier de Tiguentourine. Si les doléances des représentants d’Illizi, de Djanet et d’In Amenas ont été exprimées en toute franchise, les réponses du Premier ministre ainsi que des membres de son Exécutif l’ont également été. Sur le dossier de la lutte antiterroriste, Abdelmalek Sellal a longuement insisté lors de ses interventions sur le maintien de la vigilance et appelé les habitants de la région à demeurer très attentifs sur ce qui se passe autour du pays, allusion à la situation en Libye et à la guerre au Mali. “Ne laissez pas vos enfants manipulés par les djihadistes et les criminels”, a-t-il dit, avant de lancer un appel de sensibilisation pour que les 10 personnes ayant rejoint le maquis islamiste reviennent dans le droit chemin. “Les portes de la réconciliation sont toujours ouvertes, mais l’État a les moyens de sa force”, a-t-il affirmé, rendant hommage aux forces spéciales de l’ANP dans l’opération de la libération des otages de Tiguentourine. “L’État ne va pas faire la guerre à ses enfants, l’ANP ne va pas combattre les enfants de l’Algérie, nos ennemis ne sont pas à l’intérieur du pays, mais à l’extérieur. Ce n’est pas parce que quelqu’un n’a pas été élu député qu’il va prendre les armes contre son pays ; la violence contre son pays est inexcusable”, a ajouté Sellal, donnant un délai jusqu’à juillet pour que les “égarés” puissent déposer les armes et rentrer à la maison. Assurer la sécurité pour relancer le tourisme Abordant l’économie de la région, M. Sellal a été réaliste. “Il faut restaurer la sécurité dans le Sud car l’économie est basée sur le tourisme, il faut l’aide de tous”, a-t-il souligné. Interpellé par un jeune, la trentaine passée, qui considérait que “le régionalisme était une réalité qu’on ne pouvait cacher en Algérie, et qu’il n’existe pas de justice dans le pays”, M. Sellal l’a immédiatement interrompu. “Il n’y a pas de Nord ou de Sud, nous sommes tous sur la même barque, vous savez de quoi je parle. Et si vous voulez que je vous le dise en targui, je vous le dirai, le gouvernement répondra favorablement à vos demandes, mais il faut pas trop exagérer, sinon on sera accusé de faire de la chita”, a répondu le Premier ministre, reconnaissant des insuffisances. “Des insuffisances auxquelles le gouvernement est en train d’apporter des solutions.” Sur un autre registre, et répondant à une question sur le déficit agricole, M. Sellal a reconnu l’existence d’un problème de moyens, mais a souhaité ne pas recourir à la main-d’œuvre étrangère. “Si vous voulez qu’on ramène des Chinois, on va les ramener, mais je ne le souhaite pas”, a-t-il précisé, avant de réaffirmer que “la volonté politique et économique existe au plus haut niveau de l’État pour développer la région, mais aidez-nous à vous aider”, allusion faite à l’absence de l’adhésion des populations du Sud aux programmes de formation considérée comme le principal obstacle dans le règlement de la question du chômage dans ces régions. Pauvreté, manque de liquidités et tarifs d’Air Algérie Des représentants de la société civile ont axé leurs interventions sur la persistance de la pauvreté dans certaines localités où “des familles n’arrivent pas à trouver de quoi dîner”, d’autres ont évoqué les coupures intempestives des lignes téléphoniques, l’absence de l’administration des postes et télécommunications et le manque de liquidités au niveau des postes. Le problème du transport et des tarifs d’Air Algérie a également été abordé. Sur ce point, un citoyen a donné l’exemple d’une personne malade et qui doit se déplacer jusqu’à Sétif, Batna ou Alger pour se soigner. “Vu les ressources des gens ici et vu aussi les salaires, certains malades pauvres ne peuvent pas se déplacer, et c’est la raison pour laquelle nous demandons un geste d’Air Algérie, en collaboration avec l’APC de la ville, pour aider les malades en situation d’urgence”, a-t-il réclamé. Sur le logement, les critiques ont porté sur les retards dans l’exécution des programmes qui remonteraient même à 2006. Un notable de Djanet a soulevé le problème du ramassage des ordures et la dégradation de l’environnement, non seulement à Illizi mais à Djanet, capitale du Tassili, pourtant classée patrimoine de l’Unesco. D’autres ont soulevé le dossier de la construction des villes nouvelles en suggérant au gouvernement de donner à chaque région une spécificité économique. “Pourquoi construire une université alors que la région a besoin d’un institut de pétrole ?” s’est interrogé un représentant qui a également posé le problème du secteur de la santé en évoquant l’absence de médecins et du personnel paramédical. Répondant aux doléances sur l’emploi, le Premier ministre a révélé que l’ANP voulait constituer trois unités, mais n’a pas trouvé des gens de la région qui correspondent aux critères, alors elle a dû recourir aux citoyens d’Adrar et d’ailleurs. Sur Sonatrach, Abdelmalek Sellal a indiqué que “cette entreprise est ouverte à tous les Algériens, mais elle ne peut faire employer tout le monde”. Ce à quoi un citoyen interviendra pour dire que “le problème du recrutement ne se pose pas à Sonatrach ou d’autres sociétés nationales, mais il se pose beaucoup plus chez les groupes étrangers qui préfèrent ramener la main-d’œuvre asiatique”. Emploi dans le secteur pétrolier : la formation d’abord Prenant la parole, le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, a tenu à mettre les pendules à l’heure. “D’abord, le chômage ne touche pas que le Sud, il touche tout le pays”, a-t-il dit, avant d’ajouter : “Beaucoup de projets sont en cours dans la région, il y aura un centre électrique à Djanet et à Tamanrasset, mais j’espère trouver des travailleurs de la région pour les recrutements, l’industrie du pétrole est difficile et complexe et a besoin de formation et on est prêt à former de jeunes cadres dans nos centres, on les a à Boumerdès et à Hassi-Messaoud, les portes sont ouvertes.” M. Yousfi poursuivra en s’interrogeant : “Pourquoi les jeunes ici veulent faire chauffeur, agent de sécurité ou manœuvre ? Si vous voulez être recruté à Sonatrach ou dans l’une de ses filiales, ou bien dans le forage, alors vous devez suivre des études et des formations.” De son côté, le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, a resitué le problème du chômage dans la promotion de l’investissement en relevant que le cadre des projets Ansej, il n’existe que 300 microentreprises créées à Illizi. “Ce qui est dérisoire”, a-t-il précisé. Le ministre a, par ailleurs, annoncé une contribution de son département pour l’aide au logement rural. “Une aide de 50 millions de centimes sera donnée aux salariés et retraités uniquement, mais pour la région seulement”, a-t-il dit. Abondant dans le même sens, le ministre de l’Intérieur a révélé que l’aide au logement rural, initialement fixée à 70 millions de centimes, sera revue à la hausse pour atteindre le 1 million de dinars. Citer Link to post Share on other sites
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